mardi 15 octobre 2013

Le billet d'humour de Lou : « Rendez-vous avec Teddy Tamgho, une étoile montante », l'actu revisitée dans le blogiblag du 16/10/2013

Je l'attendais, je l'espérais depuis deux ans... comme ça, du coin de l’oreille, allez savoir pourquoi ? Qui donc ? Le « Tango » de la célébrité : un petit air d'Astor Piazzolla qui a retenti joyeusement aux mondiaux d'athlétisme d'août 2013. Il était temps... go ! Teddy Tamgho, un saut de 18m04, champion du monde, une médaille d'or indiscutable ! 

Ah, le voyou... Le triple sot recordman du triple saut ! Comme un air de revanche. J'entends encore sa voix de grand garçon la veille, pleine de bonnes décisions, depuis la lune peut-être, en tous les cas de très loin, depuis Moscou ou ailleurs : « Je suis super-concentré, croyez moi... C'est que du plaisir... Enjoy!». Et puis le lendemain de cet exploit on parle de lui en termes supra-élogieux dans les médias : un garçon adorable somme toute qui à vécu des moments difficiles, quelqu'un de l'étoffe des héros. Un sale caractère, oui, une teigne ! « Viser les étoiles pour tomber sur la lune... » prétendait-il en s'accrochant des boucles d'oreilles en forme d'étoiles, c'est dire l'ambition du gars ! Est-il vrai que « Tango » pendant l'amour... bandonéon?

Mais pour revenir à un certain jour d'octobre 2011, Teddy tangue haut et perd la boule : il sera condamné à six mois fermes de suspension pour avoir agressé sauvagement et puis traîné par les cheveux une fifille sur la piste d'entraînement... Une athlète comme lui, une consœur dans l'effort, une fiancée possible, quelqu'un de bien quoi, une conne peut-être, une victime au final. Dans le doute appelons la Martine. « J'ai réglé une petite story... », rajoute l'animal pour conclure dans un rap qui balance entre le dénie, la provoc et « j'ai payé ma dette... n'en parlons plus... mais continuez à me soutenir », un mauvais sketch digne d'un petit voyou de banlieue, histoire de rappeler ses débuts modestes.

Et voici ma première déception : Martine ne sera jamais aussi appréciée que Zahia, la bimbo de l'équipe de France de foot, et Teddy Tamgho sera toujours bien moins célèbre qu'un certain Ribéry, qui lui restera dans les anales du football en France et outre-Rhin ainsi que dans le cœur de Zahia, ou le contraire, allez savoir ! Teddy le voyou a bien essayé à son tour de transformer son « mauvais tirage » en jouant les rappeurs encapuchonnés mais sans succès.

L'athlète solitaire sera-t-il toujours le petit frère malheureux du footballeur ? Pourtant, pensez à Cendrillon... oui, c'est une fille, je sais, mais ça ne change rien... De toutes les façons, Cendrillon est une affabulation à l'égal de Robin des Bois et puis si Ribéry est mort une première fois avec l'équipe de France, il est ressuscité le troisième jour avec le Bayern Munich. Il ferait presque de la concurrence à Messi ! Même taille, même salaire, mais non : « chacun est à sa place, il n'y a pas de mystère... » comme dit si bien la chanson. Mais voilà, et contre ses détracteurs, notre petit français est près de recevoir le "Ballon d'Or" le 6 janvier 2014 à Zurich. Nicolas Karabatic lui s'est exilé à Barcelone après l'affaire des paris truqués, histoire de rester conquérant. A qui profite le scandale ? Pas à la France. Il faut racheter les mauvais garçons, c'est bien connu, et surtout qu'ils se rachètent eux-même ici ou ailleurs. 

Alors hier, troisième performeur de tous les temps en triple-saut, à 25 cm seulement du record planétaire, Tamgho il vole pas, il plane, yuhu ! Zen, il a amélioré sa détente. Il efface d'un saut toute la concurrence : meilleur que Bolt et ses 7 médailles... Ils sont comme ça, les journalistes, laudateurs certains jours, tout dans la démesure. Et moi je me disait : « Et pourquoi pas... », à condition que Teddy réitère 7 fois une performance de ce niveau. Mais en valeur intrinsèque, faut bien dire, quoi, « Tamgho, il est au top !». D'ailleurs, il fait partie des dix athlètes masculins pré-sélectionnés par l'IAAF (un comité qui siège sur Mars ou Neptune, je sais plus) pour être désigné l'athlète de l'année le 16 novembre 2013 à Monaco, en concurrence avec... le jamaïcain Usain Bolt !

Cependant et juste en bas de chez moi, les voyous restent des voyous, et c'est ma deuxième déception, quand Teddy Tamgho sur la piste est un extra-terrestre. Pour sûr, ils ne partagent pas les mêmes valeurs de travail et de sacrifice ! Cerise sur le gâteau, l'ex-voyou se réfère au Dalaï-Lama : Teddy va pas se faire que des amis si la moitié du monde devient chinoise et l'autre musulmane. Ribéry, plus rusé, a depuis longtemps choisi son camp : chinois et musulman.

Alors j'ose croire que notre athlète des bacs à sable a découvert du coté de Miami un exemple de modestie à l'opposé de sa petite vie étriquée de jeune banlieusard issu du « 9.3 » et de l'esclavage dont tous les noirs semblent marqués « ad vitam aeternam », en France en tous les cas et surtout en bas de mon HLM ( vu que c'est leur principal sujet de revanche pour justifier la provoc tous azimuts, les insultes, les mauvais coups et le business crapuleux). Pourtant, 70 pour cent des esclaves sont asiatiques, indiens et chinois, loin devant l'Afrique :

_ Mais est-ce bien vrai que deux cent tibétains ont fini façon barbecue dans les rues et devant les monastères ? Ils ne sont pas tous morts les tibétains originaires de ces montagnes abruptes ? Et s'ils ne sont plus qu'une minorité souvent, une poignée parfois, ben alors, à quoi ça sert de lutter ? De toutes les façons, j'ai jamais vu de tibétains manifester à Paris, quoi, ou alors des gogols en file indienne qui scandaient : Allez Krichna ! Leur équipe de foot nationale. Le Dalaï-Lama est-il un dangereux séparatiste ?

Après, les rappeurs qui installent leur QG à Miami, histoire de se donner une légitimité, ne font que trimbaler leur modèle de survie depuis les banlieues. Ils ne sont en rien des exemples à suivre. Millionnaires, du monde entier ils se battent les "hum". En ligne de mire, ils trafiquent leur image pour augmenter leur visibilité. Mais si seulement Booba ou La Fouine pouvaient voir le monde autrement, ils changeraient de style et de métier, ridiculisés. Leur dernière bagarre était pathétique! Pour sûr, ils n'ont pas plus d'avenir que leur compte en banque. Et comment faire d'un petit voyou des stades un exemple, un champion dans les cœurs ? T'imagines déjà le tatou : « Tango pour la vie » sur le bras de ton enfant ?
- Bon, d'accord ma fille, mais Teddy Tamgho, il lui reste à grandir un peu dans sa tête à 24 ans passé !
- Et alors, t'es jaloux ? Déjà, c'est une star internationale, sandec !
- Pas autant que Ribéry et très loin derrière Yannick Noah, ce faux « renoi » qui a capitalisé tous les suffrages pendant trente ans sur un seul exploit sportif (Mary Pierce a fait de même en l'an 2000 sans en faire des caisses) et dont le deuxième exploit, une fois victorieux à Roland Garros, ce fut d'être un chanteur rasta-cool suffisamment célèbre pour ne plus trimer comme un fou furieux, enfin libre de fumer des gros pétards sur la plage de Coconut ( mais ça, je ne peux pas le dire à ma fille qui irait le twitter et moi, mdh* !).

Teddy aussi a des rêves de chanteur, un métier de fainéants sauf pour ceux qui partent en tournée toute l'année, le cul entre deux nuits d'hôtel. Les îles, c'est quand t'es très pauvre ou vraiment très riche, mais surtout quand t'as réussi et que tu n'sais plus combien qu't'as, je veux parler de blé, d'oseille, de pèze, pété de tunes, d'artiche, le grisbi après un casse, la retraite de Toni Musulin, la résidence secondaire de Johnny Depp. Et ne parlons pas de nos petites dernières, des athlètes féminines qui ont ramé sévère avant de se la couler douce : « Barre-tôt-lit »* (charade), première à « 20-bleu-dont »* , vidée comme une cagouille, épuisée mais ravie... Elle s'en est allé des courts de tennis sur la pointe des pieds, pas fiérote. Fera-t-elle un enfant comme Manaudou et la Une de Gala ? Faut qu'elle se dépêche. En tous les cas, fini les sacrifices : il faut penser à soi après avoir capitalisé quelques succès et jouer la carte de la séduction. Mais ces perspectives restent un peu faible pour une déménageuse, une tigresse, l'héritière d'Amélie Mauresmo, commentatrice sportive attitrée (la meilleure façon de se faire oublier), ensemble jeunes retraitées du sport de haut niveau mais adeptes du sport en chambre, ça va de soi : une athlète est d'abord une femme !

Non, Tango à lui seul c'est déjà tout un programme, une politique, comme Attila. Hun ? Pas un danseur de claquettes. Bon, d'accord, il a changé d'entraîneur comme Yannick Agnel pour aller vivre aux States, mais cela illustre la bonne gestion d'un talent confirmé, et puis il a déjà plein de sosies, des petites têtes toutes rondes avec la boucle d'oreille en étoile : c'est plus cool qu'une dent en or. Teddy, il doit donner l'exemple. Moi, j'apprécierais pour commencer qu'il aille serrer la pince du Dalaï, ou alors juste une petite révérence ?

Bien sûr, ce n'est pas pour ôter le mérite au sport : celui d'offrir la rédemption ! La compétition internationale c'est la légion étrangère des sportifs et la victoire est son olympe. Mais quand seulement quelques super-stars marchent sur des petits nuages, je ne peux qu'admirer l'avidité de chacun pour s'élever de sa condition, pour échapper à ses origines difficiles, abandonnant au passage ses oripeaux de voyou et ses poses de rappeur dans la grande lessiveuse. Si seulement Christophe Lemaitre pouvait frapper un grand coup lui aussi, un coup de maître bien sûr, nous aurions deux athlètes fin prêts pour les J-O de 2014 en Russie, à Sotchi. Mais là j'ai pas de jeux de mots, ça parle tout seul et c'est mnémotechnique. Les « malheurs de Sotchi » peut-être, en cas de claquage.
- Allez mon fils, gagne les J.O, reste humble, ne prend pas le melon et ce ne sera que du bonheur !
- Et té ki toi pour m'twitter ? J'm'appelle pas Monfils ! La Monf... j'hallucine ? Viens que j'te savate ! Sur la vie d'ma mère... mais non... je blague !

Ouf...C'est sûr, il a encore du chemin à faire avant d'atteindre à la sagesse... mauvaise foi ne saurait mentir.

*mdh : mort de honte *Marion Bartoli, vainqueur à Wimbledon en 2013