En France, un nouveau gouvernement est aligné. Manuel Valls, le nouveau Premier ministre entre en lice le 31 mars 2014 : un guerrier ou un doux rêveur ?
_Faut que je vous raconte : on a enfumé le blaireau et c'est un renard qui est sorti du terrier... Après on a sonné l'hallali, on a même réussi à débusquer trois lapins de garenne, et quelques uns courent toujours... formidable... mais quel tableau de chasse !
Autrement, que dire de ce remami... renami.... oh Mamy, oh Mamy, oh Mamy, oh Mamy blue... remaniement ministériel ? Déjà, les commentateurs et autres analystes ont de quoi se mettre sous la dent.
_ …Madame Ségolène Royale, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie...
La belle annonce, soit 16 ministres au total dont 8 femmes : c'est un plan d'enfer pour relancer les journaux, notre meilleure industrie, celle qui fait jaser : « Vive la ministritude quoi ! ». Hollande revient ainsi à ses premières amours et respecte du même coup l'équilibre des genres.
Voici donc ce que représente un « gouvernement de combat » pour François Hollande et par le seul effet d'un homme de poigne : Manuel Valls ! Aux oubliettes le Ayrault tout déboulonné de son piédestal, le ministre germanophone au regard d'acier et aux nerfs idoines. Voyez venir l’œil noir du toréador, celui qui marque au fer rouge les taureaux, bon, un ou deux, à l'occasion... Mais une question essentielle se pose : est-il un guerrier ou un intellectuel ? Historien à ses heures, communicant de campagne, homme d'ordre, ambitieux etc., vous saurez tout de lui en parcourant les quotidiens. Je l'imagine s'esclaffer bruyamment dans les salons feutrés de Matignon parcourus au pas de course, puis rentrer se recueillir le soir dans sa bibliothèque, hésitant entre les biographies des grands rois de France et d'Espagne, entre Charles de Gaulle et François Mitterrand pour se remémorer un épisode célèbre de leur existence :
_... et il escalada la Roche de Solutré...
Bizarrement, je le crois fin tacticien mais piètre stratège. Pour sûr, il ne suffira pas d'avoir des « cojones » quand déjà tout ou partie de la Gauche lève les boucliers : à croire que sa classe politique souhaite son échec ? On trouverait presque plus de mansuétude à droite. C'est que le temps est compté pour cette expérience !
D'abord, il faut être un homme de terrain, un fier campeur à la « Napoléon » pour partir galvaniser les troupes, faire le siège de la France déconfite et s'épuiser à vaincre l'inertie de l'Histoire, qui sinon ne fera que balbutier. Tiens, souvenez vous du « Petit Sarkozy », comme on dit des grands hommes, à Florange ou ailleurs, et pour quels résultats ? « À la fin, on se contente d'inaugurer la foire à la Saucisse », dixit Chirac.
Entre Valls et Sarkozy, ont trouvera plus d'un point commun : un père artiste, l'immigration vers la France, le patriotisme rapporté, le plan de carrière politique, un très grand appétit de victoires, un second « mariage d'amour » avec une musicienne etc. Sarko et Valls chacun son tour ont su capter l'oreille d'un Président en exercice pour s'imposer comme incontournables : la petite différence, c'est que Jacques Chirac n'avait pas nommé Sarkozy premier ministre mais seulement ministre d’État, sous les ordres de Dominique de Villepin ! Erreur fatale car la suite on la connait : une démission pour se présenter à la présidence et une rouste mémorable pour Villepin...
Seulement voilà, ce côté fils de bonne famille et « Grand d'Espagne », bien éduqué et fier de l'être, artiste de naissance, militaire par goût, cela ne suffira pas à Valls pour transcender le populisme ambiant et imposer l'économie française en Europe : il vaudrait mieux des instincts de sérial-killer à la place !
Sérieusement, quels avantages présente le Catalan ? D'abord, Il devrait redonner de l'agressivité à Hollande et du peps à son gouvernement. Non plus en « second couteau » mais en fine lame de Tolède. La maîtrise de l'allemand n'est pas obligatoire maintenant que François a des liens directs avec Angela. Cette nomination aussi est tout un symbole en ces temps troubles qui voient revenir « l'extrême droite » pour le meilleur et pour le pire : imaginez qu'avec l'arrivée dans certaines municipalités du FN et de ses affiliés, quelques uns se sentent salement visés : les claques risquent de gicler dans tous les sens comme sous la mêlée du XV de France ! Alors vite, un premier ministre du « rassemblement », fêté pour sa popularité mais jalousé par les siens.
À la fin, il restera encore un gros morceau à avaler : comment faire passer une addition de 50 milliards d'euros sans dommages collatéraux ? Les Français ont déjà renfloué les banques au détriment de leurs intérêts et de leurs investissements... Curieusement le gouvernement nous annonce des cadeaux à venir : moins d'impôts, moins de cotisations etc.
Enterré le projet de taxer nos économies ? Soit c'est un miracle, soit le Vatican à proposé une avance secrète de trésorerie à François Hollande. Et vous comprendrez mieux dès lors son voyage chez le Pape quelques semaines avant Jérôme Kerviel :
_ Jé t'absous d'une milliard, mio figlio...
Mais non, n'y croyez pas trop, surtout que notre dette totale avoisine les 2000 milliards d'euros, ce demi-septennat va faire mal car c'est celui de la guerre : guerre des nerfs, guerre d'usure, guerre des clans, guerre des tranchées. Hélas, ballotté entre le libéralisme Thatcherien de la City et le pragmatisme teuton de Francfort, sans un consensus national ce gouvernement ne pourra rien. D'ailleurs, les « Verts » ont déjà trouvé le moyen de s'exclure du remaniement ministériel dans un but électoraliste ! C'est dire s'ils y croient... Alors, messieurs les censeurs et autres réformateurs de bas étages, politiciens de m..., vous l'aurez voulu et vous serez servis... Mauvaise foi ne saurait mentir.
