mercredi 27 avril 2016

Billet d'humour : « Don Quichotte, l'anti-christ à notre démesure » dans le blogiblag du 27/04/2016 (LJ ©2016).

  C'est en traversant les plaines de Beauce jusqu'aux terres rouges d'Andalousie que j'ai entraperçu le grand désert d'Europe, quand ma mémoire me lançait les souvenirs cruels d'une nature éradiquée en seulement cinquante ans. C'était le printemps et le faucon n'était plus qu'une virgule suspendue dans un ciel irrespirable, les taureaux se croyaient encore invincibles avait d'être crucifiés sur la place publique. Je pleurais toutes les rivières éconduites de France et d'Espagne comme autant d’égouts et tous les marais asséchés pour en faire des autoroutes et les pistes de nos aéroports. Heureusement et malheureusement, aucune trace de vie sauvage sous nos phares et sous nos roues, en ce printemps 2016. La Monsanto Company, sous l'égide du Tafta d'Angela Merkel et de Barack Obama, avait encore une fois gagné le droit de nous asperger de pesticides au nom de la sainte agriculture mondialisée et les terres stérilisées pour au moins trois cents ans par les dernières retombées radioactives de Russie et du Japon annonçaient la fin horrible des espèces originelles, remplacées par des inventions génétiques improbables.

Internet et la TV ouvraient leurs mondes intérieurs comme autant de cercueils et je délaissai ces tristes paysages pour le petit écran : on fêtait ce jour là les 400 ans depuis le décès de Cervantès et surtout la naissance de Don Quichotte, le poète-martyr. Je voyais les éoliennes plantées au bord des routes comme les bras des géants d'avant l'industrialisation, qui annonçaient la mort programmée des baleines harponnées du haut des baleiniers, après les derniers dinosaures transpercés de pics comme le dragon de Saint Georges. Oh, comme j'avais honte pour moi et pour ma « civilisation » assassine ! Non, aucune noblesse autre que celle de la bête quand le taureau s'agenouille devant son bourreau, aucune vertu recommandable devant les ailerons arrachés des requins dans le bouillonnement ensanglanté de la mer de Chine.

Pourtant, tout était prêt pour la beauté du monde à venir, le mécanisme parfait du vivant œuvrait quand les dauphins bondissaient en cabrioles pour s'extraire des océans et les raies manta de plus d'une tonne apprenaient à voler en battant des ailes par dessus les eaux : c'étaient eux nos dignes successeurs mais nous les exterminions pour les manger. Par quel mécanisme, par quel défaut de notre entendement ? La pensée humaine est misérablement défaillante. Don Quichotte n'était-il pas un lanceur d'alerte dans ce monde « inanimal », jeté à terre et battu comme plâtre par les rustres et les sots, le vulgaire et la ventraille ?

Qui je rêve d'être ? Et surtout, pour quel monde à venir ? Mais attention, je prédis que l'homme « hors sol », le cowboy de l'espace, ne durera pas. Hélas, la Terre mettra autant de millions d'années à se remettre de nous que de temps passé à accoucher de notre espèce. C'est la loi de la nature, qui n'a rien à voir avec l'eugénisme et ses officines savantes.

dimanche 3 avril 2016

Billet d'humour : « #Sauvons Yann Moix » dans le blogiblag du 04/04/2016 (LJ ©2016).

Cette chronique littéraire aurait pu s'intituler « La part d'enfance » ou « Baroufle chez les pignoleurs ». Mais ce qui m'inquiète, c'est la santé mentale de Yann Moix. Oui, je crois qu'il est en train de brûler ses dernières cartouches avant de s'en tirer une... Avec ce fou furieux, comment Ruquier pourra-t-il inviter demain Fillon ou Sarkozy dans « On n'est pas couché », à l'occasion des élections présidentielles de 2017 par exemple pour discuter de leurs livres et de leurs programmes ? Peut-être Dupont-Aignan se prêtera-t-il au jeu et tous les seconds couteaux, mais les gros poissons ? Je vous le dis, ça frise le hors-jeu et le carton rouge.

Bien sûr, Yann Moix croit se trouver entre de bonnes mains : Ruquier ne lui a-t-il pas renouvelé son amitié, qui peut l'inviter tous les week-ends dans sa datcha pour le repimper après ses déconfitures successives, d'autant que sa dernière prestation était pathétique qui l'a fait siffler et que le boss se croit de plus en plus obligé d'intervenir : c'est son côté saint-bernard, quand Ruquier invite tous ses amis bisexuels à faire le show (Alex Beaupain ce jour là) et défend à l'occasion les enfants battus ! Précédemment, n'avait-il pas su montrer toute sa tendresse à ce vieux cochon de Jean-Pierre Coffe dont il nous repasse en souvenir les échanges télévisés ? Résultat, des blagues « pignolesques » toutes au niveau du poireau, entre les deux jambons ( « vieux cochon » est un compliment dans ma bouche, tant cet animal nous est supérieur). Bien sûr, quand on sait le coût de la minute de télévision, il faut qu'il ait les coudées franches pour sortir autant de conneries sur le service public et c'est de main de maître qu'il branle ses invités jusqu'à la dernière goutte, tout en se gaussant du téléspectateur abruti.

Aujourd'hui, je ne voudrais pas insister mais Yann Moix se découvre vraiment trop « personnellement », quand il essaie de régler ses comptes avec les invités : déjà, il cache mal son histoire avec un père qui l'a martyrisé et il manifeste de plus en plus fort des pulsions contrariées avec les actrices (un film remarquable avec Diane Kruger, contrairement à Mélanie Thierry qui est partie faire l'actrice avec ce gros baiseur de Benicio del Toro), ce qui fait bafouiller à Moix des compliments maladroits entre quelques traits d'humour balbutiés du bout des lèvres.

Mais ici, aux côtés de Léa Salamé, Yann Moix jouait samedi dernier tous les rôles du « Magicien d'Oz » : l'épouvantail (l'agriculteur) qui ne fait même pas peur à Patrick Sébastien, le bûcheron en fer blanc (l'ouvrier) qui raisonne comme une casserole et le lion peureux (l'intellectuel) dont il ne possède que la ride entre les deux yeux. Mais tous ces rôles de composition ne risquent-ils pas de le mener droit à la confusion mentale et à la folie, entre la bipolarité et la schizophrénie ?

Dans cette même émission, Léa hier avait reçu le rôle d'attaquer Patrick Sébastien sur sa misogynie et Moix sur des propos éhontés qui justifient que les parents battent « pour leur bien » leurs enfants : « Une baffe n'a jamais tué personne ! ». Mais là ou Léa prend habilement ses distances en campant sur un questionnement insatisfait, Moix cherche la bagarre frontale : ainsi, est-ce avec le courage feint du lion qu'il s'est attaqué à Patrick Sébastien : « Moi aussi j'ai fait du rugby, je suis comme vous... mais cette phrase, c'est la phrase d'un salaud ! Non, pas vous, vos paroles... ». Le reste ne fut que dispute et mal-entendu et Ruquier dut s'interposer ! Patrick Sébastien relativisa habilement : « C'est du spectacle... Je ne me vexe pas mais on veut me faire dire ce que je n'ai pas dit... Heureusement, nous sommes tous en pleine forme ici ».

Oui, il faut relativiser car ce sont tous des millionnaires du hit parade et le moindre imbécile qui vient faire le buzz sur le plateau de « On n'est pas couché » peut espérer voir doubler les recettes de son commerce... Oui, tous sont vendeurs sans exception (contrairement aux millions de blogueurs qui œuvrent gratuitement sur la toile) : si pour chaque livre ou pour chaque duplication d'un spectacle ils empochent un seul euro (net d'impôt), avec cette publicité gratuite à la télé leurs ventes peuvent atteindre des millions d'exemplaires et ils accroissent d'autant leurs fortunes personnelles ! Et tous ces professionnels de la mise en scène sont multi-cartes : Ruquier ou Coffe, Patrick Sébastien comme Bill Cosby, Juppé comme Fillon, Bill Clinton comme Dominique Strauss-Kahn et tous les petits copains qu'ils arrosent, car se vendre et « montrer son cul » est naturel chez eux, comme le dit sans détour Renaud dans ses interviews, même après avoir écrit « Mistral gagnant ».

Et ne les croyez pas quand ils prétendent qu'ils font tout ce cinéma dans un simple « talk show » pour défendre l'enfance maltraitée (Moix) ou pour protéger leur fille en bas âge (Patrick Sébastien puis Thomas Thevenoud) : l'enfance à bon dos ! Ils font tout ça pour le pognon et le risque est calculé. Si c'était trop risqué, ils s'abstiendraient comme le fit Sébastien à propos d'un livre « de cul » resté prudemment confidentiel... Léa Salamé a émis un regret à ce propos, surtout je crois pour l'occasion perdue d'épingler Patrick Sébastien sur sa misogynie. Hélas, tombant elle aussi dans la facilité, elle n'aura fait que stabiloter en diagonale : « Le vrai goût des tomates mûres », un livre avec quelques relents passéistes qui confond évidemment la violence gratuite avec la générosité, comme le font tous les gros cons : « Je vais faire un tour avec toi dans ma nostalgie, du temps de la violence light. Le martinet sur les fesses, les torgnoles de comptoir, les bastons des bals musette, les pains des mêlées rugueuses ».

Le lendemain, si « Le Parisien » du 4 avril 2016 affichait dans un sondage récent 63 % d'opinions favorables pour Patrick Sébastien, d'ici une semaine et après cette confrontation avec Moix, qu'en sera-t-il ? Probablement Sébastien maintiendra haute sa cote de popularité, Ruquier en rigolera et pour cette émission qui fonctionne principalement sur le buzz, ce ne sera qu'un mini-scandale avorté de plus. Ruquier/Barma continuera de tirer à boulets rouges en toute impunité, d'autant que son émission sera renouvelée l'année prochaine à l'égal du « Plus grand cabaret du monde », même si tous ces animateurs sont d'horribles dictateurs homosexuels ou phallocrates : il y a eu 118 femmes tuées sous les coups de leurs compagnons en France en 2014 et chaque année, 6000 nouveaux cas de séropositivité se déclarent avec une forte augmentation des homosexuels. Ruquier ne devrait-il pas inciter les homosexuels au début de son « talk show » à mieux se protéger et aussi à participer aux campagnes de détection, aux même titre que la lutte contre la violence, le tabagisme, l'alcoolisme et la souffrance animale ? Parce que lui aussi est coupable de prosélytisme !

Mais si Ruquier, comme Sébastien ou Johnny Hallyday sont les boss qui ne craignent pas grand chose d'un mini-scandale parce que leur business est florissant depuis longtemps, qu'en sera-t-il de Moix à la rentrée prochaine ? Je le trouve trop investi, trop sensible, la voix tremblante, à la limite des larmes, en danger quoi !

Par contre, en considérant le mépris qu'affiche Ruquier pour les réseaux sociaux « des branleurs qui se lèvent le matin pour dire du mal », j'avoue avoir dit au boulanger que sa fournée de pain avait reçu des gouttes de pétrole parce son four est mal réglé et j'ai dit au boucher que sa viande sentait le frigo et l'eau de javelle
et pour quels remerciements, pour quelle rémunération ? " C'est de la merde " comme dirait Coffe sans aucun complexe ! Oui, j'aurais pas dû, mais j'ai craché le pain, je l'ai même vomi et j'ai jeté la viande rancie... Voilà, il est 5 heures, Paris s'éveille, je n'ai pas sommeil... Mais depuis l'anonymat de ma condition misérable, je dois dire à Ruquier que ses pignolades ne me font pas rire : au nom du Service Public, il doit réhausser le niveau, cesser de pérorer et abandonner ses blagounettes plus ou moins viriles à l'usage nocturne des radios, des réseaux et des gens simples de mon espèce. Qu'il commence donc par faire correctement son boulot !

Petit dessin à se représenter :
Moix : Comment tu sais que c'est un crocodile mâle ?
Ruquier : Tu lui grimpes sur le dos, tu lui mets un doigt dans le cul et s'il essaye de te mordre, oui, c'est un mâle !

# il faut sauver Yann Moix