mercredi 2 janvier 2019

Marcel Houelleback, ses succès en librairie : «Le sirop ou le suppositoire» et «Zerotonine», dans le blogiblag du 03/01/2019 (LJ ©2019).

C'est bien Michel Houellebecq et non pas Marcel Houelleback qui a reçu la légion d'honneur ce 1er janvier des mains du président Macron.  

Certains voudraient le voir comme un extralucide... Personnellement, je le vois comme un clone de Françoise Sagan en plus moche. A-t-il prédit l'attentat de Charlie Hebdo et la révolte des «gilets jaunes»? Bien sûr que non, n'est pas Élizabeth Teissier qui veut! Mais on nous le laisse entendre... la publicité est habile et l'art est difficile.

Ingénieur agronome de formation avant de se dédier à l'écriture, Houelleback avait-il seulement prévu les pics de pollution à la campagne comme à la ville, les cancers des paysans suite à l'usage des pesticides et le réchauffement climatique à cause des vaches qui pètent par millions? Non, car à l'époque l'agrochimie était en plein essor et personne n'osait s'insurger contre les méthodes destructrices des "agroculteurs", au vu des productions exceptionnelles attendues par tous ces industriels de mauvais aloi.

Reconverti comme informaticien, a-t-il prévu le succès de l'informatique personnelle, l'intelligence artificielle et le transhumanisme ? Non plus.

Établi finalement comme «écrivain à succès», ce qui n'est pas un métier, il a écrit «Insoumission» en 2014 pour le faire éditer en 2015, un ouvrage qui traite du sadomasochisme et de l'objetisation des femmes - à l'égal des animaux - partout dans le monde. Après sa parution, Marcel Houelleback s'est senti menacé par les femmes en colère avec des cris et des incitations au meurtre du genre #BalanceTonPorc. Craignant de se faire défenestrer depuis son appartement sis dans un quartier populaire du XIIIéme arrondissement, en haut d'une tour, l'écrivain a disposé longtemps d'un garde privé derrière sa porte.

Depuis lors, convaincu de devoir se mettre au vert, Houelleback a eu la bonne idée d'exploiter le filon de la ruralité et de la paysannerie profonde dans un dernier roman qui sortira ce vendredi: «Zerotonine» (
un mot-valise, mélange de «Prozac» et de «Nicotine» dont l'auteur abuse) qui fait suite a d'autres chefs-d’œuvre dont un magnifique prix Goncourt intitulé «Le sirop ou le suppositoire» mais aussi «Extension du domaine de la flûte», «Les Particules alimentaires», «La possibilité d'une couille» et «Insoumission».

Bien sûr, je n'ai pas lu ses
œuvres ou alors mon cerveau défaillant n'en a gardé aucun souvenir précis. Je me souviens seulement être entré une fois dans une librairie, plusieurs années après son succès en 2010 couronné du prix Goncourt, et d'avoir soupesé un de ses livres, d'en avoir consulté la quatrième de couv' avant de le replacer, tout dégoûté, dans son rayon : ce n'était, à mon avis, pas le meilleur! Trop racoleur, trop commercial.

Et puis, qui a envie de traîner dans la cervelle de Marcel Houelleback pour découvrir ses cogitations après un repas trop arrosé et ses phantasmes nocturnes? Cette espèce de fausse proximité alcoolique et tabagique me saoule rien que d'y penser. Non, en le lisant dans le texte, chose à laquelle je n'ai jamais pu me résoudre, je ne me sentirais pas plus éclairé ni plus intelligent. Heureusement que les journalistes sont là pour en faire le résumé... Surtout, je sais comment l'écrivain procède: son éditeur lui donne une avance conséquente en attendant le prochain brûlot et Houelleback lui écrit en échange une longue lettre critique qui, retravaillée par un nègre pendant un an, deviendra ce roman à la mode pour la rentrée littéraire de janvier de l'année suivante. Ainsi, Houelleback s'était-il plaint un beau jour à son éditeur de la faiblesse de ses émoluments - compte tenu de son succès-
en 1997 dans «Les miettes», devenues «Les particules alimentaires» en 1998.

Marcel Houelleback partage avec le chroniqueur «gros-niqueur» Yannick Moix sa déception des femmes: après s'être fait lécher le gland et les couilles (comme le héros de son dernier roman), à quoi peuvent-elles donc encore servir? Là, le travail intellectuel atteint son apogée paroxystique... Le pire, c'est que les femmes les plus intelligentes sont aussi les plus emmerdantes, d'où la bafouille enflammée adressée à son éditeur intitulée: «J'en peux plus... Je vais lui claquer le baigneur!»,  associée à d'autres lettres longuement retravaillées sous forme romancée et dont la compilation a pris le titre
d'«Extension de la lutte des sexes» et finalement d'«Insoumission» à la dernière minute, en entrant directement la correction sur l'écran de contrôle de l'imprimante.

En 2016, Houelleback était-il atteint de dépression et de neurasthénie? Il annonce fin 2017 son prochain mariage devant monsieur le maire comme «le traitement ultime de ma dépression» dans une longue lettre adressée à son éditeur et intitulée d'abord «Prozac, ce tueur de libido» puis «Zérotonine», pour ne pas contrevenir aux règles commerciales, où il dissertait ainsi: «Quoi, même vieux et con, comment se passer d'un vagin? L'homme n'est-il pas conditionné comme les saumons à remonter à sa source?». Oui, Vaste débat! Évidemment, derrière se cache un complexe d'infériorité sur-compensé par la réussite de l'écrivain célébré, c'est à dire l'obtention de la reconnaissance de ses pairs, l'admiration de ses jeunes lectrices et l'enrichissement rapide. Avec l'âge il ne craint pas tant la sécheresse vaginale et la ménopause chez sa femme (de vingt ans sa cadette) que l'aphanisis, le doute et l'impuissance depuis son andropause précoce (à l'âge de 45 ans), qui taraudent l'écrivain libidineux.

Et que faire quand les femmes s'émancipent, refusant d'être l'objet d'un désir pervers? Elles s'opposent alors aux hommes (plutôt que de leur complaire) soit par simple conviction, par domination, par des rejets systématiques ou suite au vieillissement, à l'aigrissement du caractère et à la solitude. Les femmes ne vont-elles pas se séparer complètement des hommes jusqu'à devenir une espèce différente? À ce moment, la procréation ne sera plus possible autrement que médicalement assistée, «in vitro» veritas, après un séquençage complet du génome et l'ablation de l'ADN corrompu.

Mais "une bonne suceuse reste une bonne suceuse" qui ne pose pas de problèmes, glorifiée dans le corps d'une poupée japonaise dernier cri, la bouche grande ouverte. Et c'est ainsi que Marcel Houelleback aime à reconsidérer les femmes dans ses livres: la femme-objet ou celle qui n'en est plus vraiment une parce qu'elle a pris la tangente...

*«L'amour rend faible, et le plus faible des deux est opprimé, torturé et finalement tué par l'autre, qui de son côté opprime, torture et tue sans penser à mal.» C'est ce qu'écrit Michel Houellebecq dans «La Possibilité d'une île»... Le rockeur dépressif et génial de la littérature française s'est transfiguré ce vendredi 21 septembre (2018) pour son mariage avec Lysis Liu: ni cigarette, ni parka mais costume, chapeau melon et bite de cire. /Le Fougaro

* Le Guronsan, le Prozac ou le Citalopram etc. sont des marques déposées citées en exemple mais «Serotonine» est la propriété intellectuelle de Michel Houellebecq.