lundi 14 décembre 2015

Billet d'humour : « Lettre ouverte à Brigitte Bardot : la COP21 est pleine, il faut la boire ! », dans le blogiblag du 14/12/15 (LJ ©2015).

La COP21 s'achève ainsi sur un succès diplomatique français, même si l'accord ne sera signé que « lors de la cérémonie de signature [...] le 22 avril 2016 au siège des Nations unies à New York ». Le secrétaire général Band Ki-Mou et les 196 parties concernées ont acclamé le président de la Convention climat, Lolo Fabius himself : génie précoce, notre ministre des Affaires étrangères à 69 ans passés prend enfin sa stature internationale. Dans la famille Fabius, j'appelle donc le père ! Mais oublions vite le fils, Toto Fabius, un échec « sans provision ».
Alors, ma chère BB, laisse-moi te narrer tout ce que tu as raté... Là encore, nous avons regretté ta grande absence, comme il y a six ans à Copenhague. Est-ce à cause de ton mauvais profil et de tes pattes d'oie au coin des yeux que tu te caches des journalistes, ou bien est-ce parce que ton rôle de « Pétroleuse » en 1971 te colle encore à la peau ? À défaut de bains de boue, tu devrais prendre exemple sur Catherine Deneuve, elle qui sait si bien se faire tirer la peau... Après un grattage et un tirage, tu pourrais même envisager une nouvelle carrière !

Au fait, je t'annonce que le parti : « Les Verts », rebaptisé « Europe Écologie Les Verts », est liposoluble dans le socialisme. Nous l'avons vérifié encore et pas seulement lors de la COP21, mais aussi aux élections régionales. Du coup, pas un seul écologiste des origines ne s'est fait remarqué, excepté Nicolas Hulot bien sûr, mais tellement loin du parti ! Quelques vedettes américaines auront pris la parole à leur place et c'était nécessaire tant le mépris de la faction républicaine outre-atlantique est assassine : « Le climat, c'est le défi de notre époque, montrez vos muscles ! » a lancé un Arnold Schwarzenegger agacé aux 1 900 délégués présents dans la salle.

Car ces républicains américains sont tous des ultra-libéraux-nationalistes-fascistes et lobbyistes qui considèrent que le nouvel accord ne doit pas être plus contraignant que celui de Copenhague, pour ainsi s'en affranchir gaiement. Le modèle américain ? C'est l'arrivisme du self-made-man. Souvenez vous quand Frank Sinatra chantait « My way » (de Claude François), les Français fredonnaient encore « La mer » ou « Une noix » de Charles Trenet. Non, décidément, nous n'avons pas les mêmes standards ni la même poésie, d'où une incompréhension totale. Comment Sarkozy s'est-il découvert « républicain » comme ça, en sortant des toilettes rue de Vaugirard, est une question fascinante. Est-ce par contamination des milieux affairistes, par opportunisme ou par imitation ?

Manuel Valls lui nous a averti pendant la COP21 que la guerre civile nous menaçait à cause d'un vote « pro-front national » au premier tour des élections régionales ! C'est lui déjà qui avait évoqué l'apartheid dans les ghettos français, c'est tout dire... Sensationnalisme ou goût de la tragédie, il faudra quelqu'un comme lui à l'avenir pour nous préserver du prochain nuage radioactif, celui de Tchernobyl n'ayant jamais franchi officiellement la frontière allemande, pas plus que celui de Fukushima : nous serons encore une fois bien informés ! Il pourrait aussi nous protéger d'une nouvelle contamination généralisée comme celle du sida, de la rupture de stock des vaccins sans aluminium rajouté, d'une ancienne pollution comme l'amiante, des particules fines qui soi-disant s'amassent en ces jours d'automne au dessus de nos têtes (moi, j'y crois pas), voire des prochains attentats terroristes. Notre Premier ministre est un lanceur d'alerte, mais attention, pas de panique ! Cynique, il vous dira uniquement ce qui l'arrange.

Grâce à un équilibre entre gaz émis et gaz absorbés par les «puits de carbone naturels » sur notre territoire, nous capturons avec nos petites mains du « gaz à effet de serre » (GES). Ainsi la France est-elle idéalement positionnée pour atteindre l'objectif de «zéro émission nette» : par exemple nos forêts blanchissent facilement l'activité de nos aéroports et nos mers blanchissent l'activité de nos ports maritimes. Nous voici donc exemptés de tout effort par le « médecin de famille » Lolo Fabius ! Génial ! Non, la COP21 n'a pas fait de « greenwashing » pour les industries électriques, charbonnières, atomiques et pétrolières, impossible avec autant de bonne volonté affichée, mais elle aura permis de coffrer et de ficher de dangereux opposants place de la République, maintenant assignés à résidence.

Pendant ce temps, au premier tour des élections régionales, ce sont sans doute nos parents, 5 millions de petits vieux fidèles à leurs convictions mais aussi 2 millions de jeunes gens bien déterminés qui ont choisi l'extrême-droite parce que notre monde change trop vite et trop mal : non, ils ne sont pas malfaisants mais simplement réalistes et comme toi Brigitte Bardot, ils ont le bon sens chevillé au corps ! Après, on voudrait leur retirer leur vote comme la branlette du samedi matin sous prétexte que ça rend sourd, mais pas plus qu'un concert de Joey Starr !

Sous NTM, le vilain jojo a donné à la chanson française ses lettres d'injure. Nouveau juré à la " Nouvelle Star ", il va nous apprendre à braire ! Mais la tendresse n'est pas son fort... Les titres : " Tout est dur en dessous de la ceinture... " et " Les torgnoles se ramassent à la pelle..." devraient raffermir l'audience. Si les crapules ont du charme, à la place d'Élodie Frégé je me méfierais grandement de cette petite frappe qui se fait surnommer le " Jaguar ". Toujours fourré dans des sales coups, il risque fort de la séquestrer pendant six mois au Canada dans une cabane de trappeur pour lui mettre les pattes en l'air et la faire rouler sur la jante, façon brouette thaïlandaise. 

Est-ce pour se venger des résultats aux élections régionales que des électeurs outrés ont affiché à cette occasion Marine Le Pen à poil sur leurs Iphones ? T'imagines la future Présidente de la république en tenue d’Ève... À croire que le moment de gloire pour une femme est de poser à oualpé sur la couverture d'un magazine ou dans un calendrier ! La fondation Nicolas Hulot pourrait aussi imprimer le calendrier « Pire-au-lit » des « vieilles chouettes », avec en photos de nus toutes nos Brigitte, Catherine, Marine etc.

Quand les écologistes se sont enfuis en débandade lors du dernier remaniement ministériel, certains sont restés proches de ce gouvernement pour tirer les marrons du feu. D'autres vivotent en périphérie qui éditent des ouvrages mineurs et des interviews plus ou moins éclairées : on attend pour noël un livre de recettes de cuisine coécrit par Nicolas Hulot, José Bové, Allain Bougrain-Dubourg, Daniel Cohn-Bendit (Dany le Rouge), Pierre Rabhi, l'astronome Hubert Reeves ( qui comptabilise les derniers vers de terre comme les étoiles à Paris ), voire le double virtuel du commandant Jacques-Yves Cousteau (un feu Vert), etc. ? Pour échapper à la pollution ambiante, mieux vaudrait imiter le chanteur-navigateur Antoine, le vicomte Olivier de Kersauson de Pennendref ou Philippe Poupon, parti en croisière sans adresse fixe. Mais méfions nous par contre de Jean-Luc Mélanchon, le « philosophe rouge » et surtout de Jack Lang (le bien nommé) depuis sa reconversion au sein de « l'Institut du monde arabe »: il ne faudrait quand même pas confondre le communisme pur et dur et l'islamisme des origines avec nos tendances « bio » du moment.

Ma chère BB, décidément tous ceux-là ne sont pas sérieux ! En montant au créneau comme l'égérie de la COP21, tu aurais promu j'en suis sûr une véritable « écologie populaire » pour tous, mais rien à voir avec l'Université Populaire de Michel Onfray. J'imagine depuis le Bourget ton discours d'ouverture :

_ Non, l'écologie n'appartient pas à la gauche, ni à vous messieurs les ronds-de-cuir, ni à vous M. Obama, Mme Merkel, M. Hollande ! On ne peut pas la mettre en concentré dans un tube, on ne peut pas la mettre sous séquestre... Et non, vous n'aurez pas le « greenwashing » du cœur ! En ces lieux, après les présidents Hugo Chávez et Evo Morales à Copenhague en 2009, je veux mettre les pieds dans le plat et vous montrer mes fesses... Mais n'ayez pas peur ! Je me suis assise nue sur les galets et maintenant, c'est moi la moule de Saint-Tropez, de Marseille à Nice, pleine de mazout...

_ Non, pitié... Sortez-la vieille !

Brigitte, dans ton silence coupable, craindrais-tu de voir une capture de tes fesses s'afficher sur Fesse-bouc, histoire de te disqualifier ? Allons, on ne tue pas si facilement une icône internationale ! Déjà, des collectionneurs concupiscents s'arrachent l'impression supposée de ton postérieur sur les galets près de La Madrague.

Après la COP21, Barack Obama saura-t-il inclure ce nouvel accord majeur ou « Traité écologique du Bourget », dans la constitution américaine ? Rien de moins sûr... C'est pourquoi les 5 articles suivants, auxquels j'avais contribué grandement, ne seront probablement jamais à l'ordre du jour des Nations unies :
1) Tous les hommes on le droit d'hériter d'une planète saine et tous les gouvernements ont l'obligation de propager des conditions de vie respectueuses de la nature.
2) Tous les pays et toutes les régions du monde sont uniques et respectables dans leur bio-diversité qu'il faut absolument préserver (On évitera dans ce cas les défoliants, les bombes atomiques et le round up).
3) Le chauffage de l'air et de l'eau par les pollutions citadines ou industrielles ainsi que le dégazage sont proscrits radicalement des pratiques vertueuses (Et donc les centrales atomiques, les cheminées d'usines et les torchères des puits de pétroles etc.).
4) L'eau n'est pas un bien mais le droit inaliénable de boire à sa soif et gratuitement dans tous les lieux où cette ressource naturelle est préservée. Les eaux usées devront donc être recyclées pour une utilisation en circuit fermé.
5) Les véhicules à essence sont trop polluants et donc périmés.

Voilà, ma chère BB, tu comprendras ma déception au vu de ton absence, d'autant que le traité résultant de la COP21 est resté plus qu'imparfait. Et comme dirait Krishnamurti, il est plus facile de chier des bouses carrées que de pondre des œufs en or.
Alors, ma chère Brigitte Bardot, reviens-nous triomphante avant de te changer en compote.

P.-S : tu recevras ce pli mis en bouteille par mes soins dans 2 ou 3 ans, le temps qu'il fasse le tour de France à la dérive en partant des bords de Seine à Paris jusqu'en mer méditerranée. Il te sera ensuite livré par mouette spéciale, comme une chiure au coin de l’œil, si tu descends dans ton jardin pour y cueillir du romarin.

vendredi 11 décembre 2015

La fable de la COP21 : « L'effet Volkswagen, façon Jean de la Fontaine », dans le blogiblag du 11/12/2015 (LJ ©2015).

Un morbac de première dans un touffu planqué
En hauteur, anonyme, aimait à dégazer,
Bien à l'aise et les fesses largement écartées
Faisant ainsi tout un nuage de sa félicité.
Au passage, maître Fabius par l'odeur affecté
Lui tint à peu près ce langage :
- "Hé ! Là haut, salut noble pollueur !
Si votre fumage se rapporte à votre dégazage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ce fion,
Mais pensez qu'à une lieue d'ici vous n'êtes plus le roi
Et j’insiste, de suite, pour que cela cessoit !
Voulez-vous bien descendre signer ma convention
Qui pour notre bonheur prendra force de loi ?
- Oh morbleu, qui va là ?
Décalez-vous un peu que je vous vois !
- ...Encore ? Comme ça ?
La morbac lui chie sur la tonsure et éclabousse le traité :
- Est-ce là votre signature ?
- Non, c'est un œuf au plat.. biologique !
- Cuistre ! Vous moquez-vous de moi ? 


- Allons, mon bon, connaissez-vous l'effet Volkswagen ?
Je viens ici pour satisfaire... à des besoins extrêmes
Et au moment de dégazer, qui oserait m'en empêcher ?
À trop vouloir complaire aux normes planétaires,
Cette partie de plaisir serait une galère.
- La planète saura un jour vous faire payer
Ce paraphe imbécile et cet air vicié !
- Monsieur le percepteur Fabius,
Ne soyez pas contraignant, qui donc irait signer
Une taxe sur son trou du cul, serait mal inspiré...
D'une petite sécheresse vaginale vous voici tout ému
Quand des nôtres meurent de froid, je ne vous comprends plus ?
L'oxygène nous brûle en l'eau ou en l'air ;
À vouloir l'augmenter tous nos poils pubiens brûlent comme des torchères
Quand la neige carbonique éteint les incendies :
Ainsi le carbone est-il essentiel à la vie !
Demain un âge glaciaire pourrait contrarier tous vos souhaits...
À glagla... Je me pèle... Combien faut-il payer ?
Aujourd'hui, dans mon slip quel bonheur, il fait chaud :
Est-ce là pour autant la fin des haricots ?
Le malheur c'est de signer sa peine par anticipation :
Après, à trop se retenir le gars s'oublie et chie partout
Avant, il est trop tôt : honneur donc aux chauffeurs !
De toutes les façons, devant les juges et les envieux,
Que vous soyez petit ou grand seigneur,
Votre succès devient un jour une erreur majeure.
Mieux encore, imitons Zuckerberg : comme le caméléon
Faisons du greenwashing en notre fondation.

Moralité (façon Volkswagen) :
Bande de peigne-cul, n'allez pas nous chercher
Des p'tites bêtes partout !
L'indice corrigé saura vous ramener
Au principe savant de la réalité.

mardi 8 décembre 2015

« "Les Précieux ridicules" se joue au Café Panis tous les jours à Paris, capitale du mépris jusque dans ses bistrots et ses brasseries ! », dans le blogiblag du 08/12/2015 (LJ ©2015).

Si vous êtes un touriste de passage à Paris, peut-être aurez-vous la chance au moment de déjeuner ou de dîner d'être bien reçus et choyés par des serveurs attentifs et zélés. Dans les cafés-restaurants et sans réservation préalable, pour quelques dizaines d'euros vous aurez droit à une nourriture conventionnelle et industrielle : n'espérez pas goûter là le travail patient d'un vrai chef de cuisine amoureux de son métier depuis ces cuisines exiguës aménagées parfois jusque dans des couloirs, des étages d'appartements ou des sous-sols reliés avec un monte-charge. C'est toujours derrière que des petites-mains pakistanaises, mauriciennes, africaines, antillaises etc. œuvrent à composer des salades par un assemblage minute, à réchauffer quantité de préparations conditionnées dans des seaux et des pochons en plastiques (y compris les œufs) et à faire la plonge. Dans ce cas, le Café Panis n'échappe pas à la règle : l'indigence de sa cuisine en témoigne, entre burger et salade landaise.

Pire, si comme moi vous n'avez pas le profil « touristique » et que vous êtes parisien de basse extraction, vous aurez à faire près du comptoir à des serveurs malfaisants dirigés par La Belette : la brigade des « Précieux ridicules ».

Il fait froid pour sortir et j'ai passé par dessus mon sous-pull une polaire et un blouson qui me font le profil épais. Dans mon sac à dos avachi se cache un ordinateur portable antique et des revues empruntées à la bibliothèque. J'ai pris mes habitudes depuis quelques semaines au Café Panis mais je sens bien que ça ne pourra pas durer : quand je me présente au comptoir pour commander un café, le journal habituellement à la disposition des clients a disparu, balancé à mon approche sur un siège en salle et curieusement « introuvable ». Pire, les serveurs au passage sont hostiles qui ne se poussent pas ni ne me saluent comme il est d'usage en entrant dans ces lieux touristiques, d'autant qu'ils n'ont rien à faire.

Je surprends des bribes de conversation :
_ … Tu sais... On n'est pas des curés !
_ Mais nous sommes proches de la cathédrale Notre-Dame et c'est bientôt Noël...
L'un des serveurs garde des scrupules mais plus pour longtemps. La Belette n'est pas loin !

Je louvoie entre les tables des hôtes de ce lieu et m'approche prudemment du bar où j'ai repéré au préalable le journal du jour, peut-être « le Parisien » déposé en vrac sur le comptoir suite à de multiples manipulations. Je me dirige d'un pas léger pour m'en saisir mais surgit le « chef de rang », un sale type qui dirige les serveurs et qui s'empare du tas de papiers en allongeant le bras pour l'emporter jusque dans les cuisines. C'est qu'il a anticipé mon geste, le joli barbu façon pédale-bobo : une espèce de belette à la démarche tortueuse, une mouffette sous sa chemise à motifs colorés et son pantalon de costard fatigué en fils argentés. Je lui trouve même un côté putois avec sa petite tête hérissée de poils au menton et un côté nageuse allemande avec ses épaules carrées, sa taille de guêpe et son large fessier mais un oeil méprisant qui en dit long : ce journal ne sera pas pour toi. Fous le camp d'ici !

Un peu dépité par cette volte-face, je fais marche arrière et je quitte de ce pas le café-restaurant. Dans un Mac-Do plus loin au coin d'une rue, un pauvre type essaye de se réfugier contre le froid à l'entrée avant d'être éjecté manu-militari :
_ Encore lui... Sortez-le de là ! Fais la serveuse. Quoi ? Il a froid le monsieur... Qu'importe ! Il dégagera. Je demande le prix d'un café : 1,50 euro ! Je croyais que c'était encore 1,20 euro pour ce mauvais « jus de chaussette » à la tireuse mais non, plus ici. Le prix du café est devenu prohibitif chez Mac-Do, dans les quartiers populaires ! J'opte pour une petite portion de frites et un verre d'eau à 1 euro. Je sors mon ordinateur sur la table pour lire ma messagerie mais la liaison wi-fi est pourrie et inopérante.

Le but n'est pas tant de choyer les clients que d'entraîner un turn-over rapide. Et je ressens plus que d'habitude un durcissement contre le petit-peuple, les sans-grades, les sans-papiers, les sans-emplois et les sans avenir, tous ceux qui ne font que passer. Souvent, ces autres voyageurs que je croise sont en mouvement et très seuls, le pas pressé. Un Rasta me dépasse à grandes enjambées dans la rue avec son sac à dos rebondi et le nécessaire dans un seau pour laver des vitres.

Vexé d'avoir été refoulé le matin même, l'après-midi vers 16h45 je décide de retenter le coup au Café Panis, quai de Montebello, près de la cathédrale : commander un café et lire un journal, rien de compliqué à Paris ! J'approche cette fois sans hésiter du comptoir et j'atteins victorieusement « le journal du Dimanche ». Le petit barman Pakistanais m'a reconnu d'entrée qui pose déjà une sous-coupe pour mon petit café quotidien tandis que j'entre-ouvre le journal dans un froissement délicieux.

La Belette ne m'a pas encore repéré, qui étale ses larges fesses sur un siège en skaï rouge tout en tripotant son Iphone. Je sais que ce type a des problèmes pour s'affirmer dans la hiérarchie des garçons de café car il se prend souvent de bec avec les autres serveurs, mais son côté « maître d'hôtel » ressort toujours victorieux. Il se cache derrière une barbe soigneusement taillée de peur de se faire donner du « madame » pour son côté efféminé. Peut-être même est-il le fils de la maison ? Parfaitement à l'aise, il semble chez lui.

Un serveur sort de son secteur pour l'avertir :
_ Il est revenu le gars ! Ce doit être un malade mental...
_ Mais pourquoi vous ne l'avez pas coincé ?
_ Tu parles, il est entré en courant !
 
Non, je ne courais pas mais j'étais bien décidé. Musicien à mes heures, je peux lire le journal et suivre une conversation en même temps : mais là, quelle bande de gros cons ! Alors si leurs propos m'éclairent, ils me laissent aussi pantois... Pourquoi tant de haine ?
Un autre serveur, un petit blaireau à la barbe noire éparse, sec et souffreteux avec ses yeux gonflés par le lucre et le stupre, en rajoute une couche en remplissant son plateau au comptoir avec le regard mauvais :
_ Faut qu'il dégage, on n'est pas l'armée du salut ici... et gnagnagna... et gnagnagna...
J'en passe et des meilleures. Il me semble que c'est l'hôpital qui se fout de la charité !

J'apprécie l'ambiance des cafés : plus il y a de bruit et mieux je me concentre pour lire le journal. Vient le moment ou je goûte une lecture apaisante, un état qui a illuminé mon enfance, mon imagination et mes insomnies. Mais la belette à la barbe fleurie ne décolère plus contre moi et rameute ses troupes : « Tu vois ! Ça fait une heure, c'est toujours comme ça... », « si ça continue, il va rester là jusqu'à ce soir » et les insultes pleuvent. Les serveurs les plus posés se croient l'obligation d'en rajouter derrière moi pour complaire au chefaillon autoritaire :
_ C'est peut-être un pédé, peut-être qu'il aime ça... Mais vu comment il est gaulé...
N'ai-je pas le droit de rester une heure à lire le journal devant un café, un dimanche d'hiver à Paris ? Le comptoir est pourtant vaste et j'en occupe qu'une petite portion à l'extrémité, quand la salle se vide de l'après-midi passée et commence à se remplir du soir. Un des gérants averti de ma présence indésirable vient manipuler les curseurs dans un boîtier électrique pour réduire l'éclairage et m'empêcher de lire au comptoir, mais un serveur revient se plaindre que ses clients sont d'un coup plongés dans la pénombre.

Finalement, je repose le journal plié en deux, l'objet apparent du délit bien en évidence sur le zinc. J'ai fini mon café et j'entame mon verre d'eau. Le blaireau avec ses yeux en trous de bite s'en empare prestement pour le faire disparaître. Il s'en voudrait le pauvre de l'avoir laissé traîner à ma portée.
_ Je retire ça...
_ Il dit pas un mot ! Fait un autre.
Qu'importe, je sors de mon sac une revue technique : j'ai bien mieux à faire que de parcourir « le journal du Dimanche ». Moi qui croyais que les bibliothèques publiques ouvriraient bientôt tous les dimanches à Paris, et bien non, la mienne fermera définitivement à la fin de l'année. Merci madame Hidalgo.

Second round ! Maintenant, ils sont 3 serveurs autour de La Belette à m'agonir d'insultes et de conneries méprisantes près du tiroir caisse. Ils se chauffent tous seuls quand j'éclate d'un fou rire qui étonne jusqu'au barman.
_ Pardon ! Fais-je hilare.
Je les tiens en ligne de mire, mes « Précieux ridicules ». Je leur ris au nez et quel bien cela me fait ! Les harceleurs sont pris de court et s'éparpillent. La Belette s'éloigne pour revenir avec un gérant s'en prendre cette fois au petit barman pakistanais qui fait le service derrière le comptoir :
_ Tu dis que tu ne veux plus travailler le dimanche ? Tu veux plus travailler du tout, quoi...
Insiste le sconse insidieux. Sa copine La Belette s'est calée les fesses sur l'arrête du mur, le regard bas et les mains dans les poches. La question compromettante est réitérée plusieurs fois et le petit gérant en chemise noire se hisse maintenant sur la pointe des pieds pour dévisager le Pakistanais au regard fuyant. Témoin de la manœuvre, je les observe sans aménité. Le boy-à-tout-faire supporte un surnom improbable genre « Chi-Chi ». Les lèvres serrées, il répond embarrassé oui... non... vous n'avez pas compris, c'est pas ça...
_ Alors tu comprends, tous mes gars ont posé leurs jours, c'est trop tard pour changer !
Conclut le gérant en se radoucissant. Son boy travaillera donc tous les dimanches de décembre jusqu'au nouvel an pour assurer de bonnes fêtes de Noël aux autres serveurs, au détriment de sa vie privée et de sa famille peut-être... Consterné par tant de malignité malfaisante, je me perds en regardant mes doigts.

Juste derrière moi, entre quelques tables vides j'aperçois une Américaine boulote affalée sur un siège en aluminium. Daisy ou Emma peut-être ? Elle a repoussé son plat principal à peine entamé sur le côté et pour finir un dessert à la Chantilly qu'elle ne fera qu'effleurer du bout de la cuillère. Travaille-t-elle pour un journal ou pour les services secrets d'Obama ? (Encore une semaine avant la fin de la COP21 au Bourget et la capitale grouille d'observateurs et d'agents secrets). J'imagine qu'elle est une journaliste parce qu'elle nous prend subrepticement en photo : personne d'autre n'aurait l'idée de tirer mon portrait ! A-t-elle trouvé matière à un article ? Est-elle venue en espionne surprendre les parisiens dans leurs habitudes, pour saisir une ambiance peut-être, voire une angoisse ou un traumatisme post-attentat ? Si elle a tout compris des conversations autour d'elle, elle doit se faire une piètre idée de cette bande de putois qui gâchent le métier et incitent à la haine.

Mais hélas, je crois que ce n'est qu'une brave fille qui rêve de Paris-Canaille, d'Amélie Poulain, du Sacré-cœur, de Piaf et du Moulin-Rouge. A défaut, dans cette cantine pour touristes très éloignée d'une quelconque bistronomie, elle aura croqué une galerie de portraits digne de Paris-Crapule : le blaireau à son service dit « fouille-poubelles », la belette qui supervise dit « coupe-jarret », le sconse en habit noir qui gère l'ensemble, le « raton-laveur » qui se fait engueuler tous les jours etc.

Moi, je tiens tête à cette bande de branleurs des « hauts-plateaux », La Belette et compagnie. Il est 18 heure 30 et je m'apprête à quitter les lieux après une heure et demi d'intimidations et d'insultes à distance, comme si de rien n'était. Le but n'est-il pas de me dégoûter à jamais de revenir ? Un couple d'Anglais vient s'attabler innocemment pour dîner, les serveurs sont obséquieux à souhait et La Belette se trémousse :
_ Par ici... Vous êtes bien... là ?... Encore un peu... oui... je reviens...
Daisy glisse une pièce de monnaie dans la main du blaireau, le vilain barbu avec ses petits yeux vicelards parce que chez elle, là-bas aux États-Unis, les serveurs sont payés au pourboire et bien sûr, ce n'est pas de la faute de cette pauvre petite crapule si les plats ne sont pas appétissants.
À mon propos, j'entends encore derrière moi :
_ Tu crois qu'on le revois demain, celui-là ?
_ T'as vu comment il nous a ri au nez ?
_ Réglez-lui son compte les gars !
_ Demain il n'atteint pas le bar.

On aurait du mal à croire qu'il y a cinq millions de chômeurs déclarés en France et autant de non-déclarés, sans compter les enfants, les femmes au foyer, les malades et les retraités. Où sont-ils tous passés ? Ce ne sont ni des clochards ni des vagabonds. La vie des parisiens les plus fortunés s'organise dans des appartements vastes et bien éclairés, autour de quelques objets de luxe : une télé HD, une chaîne Hi-FI, une bibliothèque. Ils sortent avec leur Iphone et leur carte bleue. Mais combien d'autres vivent sous le seuil de pauvreté qui se contenteront d'un sandwich, d'une frite et d'un café : mais attention, faut pas qu'ils traînent au comptoir !

La discrimination n'a de cesse de progresser sous des prétextes inexcusables. On parle des « Restos du Cœur » et des dons records au « Téléthon » comme d'un grand progrès général quand la pauvreté et le mépris s'étendent partout. Les toilettes publiques et les cabines téléphoniques ont disparu depuis longtemps des rues. Les bancs publics se font rares parce que la mairie ne veut même plus rendre ce service. Des belettes et des blaireaux sont embauchés partout dans les cafés-restaurants qui chassent la misère et tous ceux qui leur font honte avec des regards accusateurs. Personnellement, je suis fouillé tous les jours à Paris, à l'entrée des magasins et de tous les établissements publiques, contre les bombes supposées et le vol organisé... Mais des putains de commerces et de commerçants, il n'y a que ça à Paris !

Quand vous sentez bon et que vous payez votre consommation sans barguigner, quels prétextes trouveront-ils pour vous différencier et quelles insultes pour vous refouler ? Bien sûr, dira la Belette, il faut que j'assure un taux de renouvellement suffisant derrière les tables de mon établissement et l'endroit doit rester « select ». C'est mon métier, hein ! Petite salope.

Je revois tous ces serveurs désœuvrés la veille encore, quand ils se désolaient de la désaffection des touristes dans Paris après l'attentat terroriste du 13 novembre : j'étais tous seul dans la salle, derrière mon café ! On voudrait les plaindre, mais comment peuvent-ils se comporter comme de parfaits petits salauds au service des exploiteurs quand revient l'affluence ? Sont-ils des enfants qu'un chefaillon mène par le bout du nez ? N'évolueront-ils donc jamais dans leur tête ? Il y a quelque chose de pourri au royaume de France.

Aujourd'hui c'est dimanche et j'ai oublié d'aller voter aux élections régionales. Et puis, voter pour qui ? Pour donner raison à ces putois ? Suis-je tombé sur un nid du FN ? Sont-ils infiltrés partout dans les brasseries parisiennes ? Pourtant, nous sommes bien sous un régime socialiste ! Mais ces patrons et leurs sbires n'ont jamais été socialistes. Et avec le FN, nous verrons encore plus de chiens policiers nous menacer pour rien, plus de haine chez les commerçants, plus de discrimination partout. Paris n'est déjà plus que pour les riches, les nantis, les touristes, surtout quand il fait froid et qu'il pleut.

La banlieue minable commence partout en ville avec le mépris, devant les immeubles anonymes, quand on glisse d'un trottoir au risque de se faire écraser par un bus, quand on se fait éconduire à l'entrée d'un café, quand on renonce à se défendre devant tant d'agressivité : chers touristes, mais venez donc visiter « Paris by Haine » ! Et l'état d'urgence n'arrange rien.

La République cède partout où sa devise : « liberté, égalité, fraternité et justice » est bafouée.
Demain ? J'y retourne...

mercredi 2 décembre 2015

Révélations sur LOUFMTV : « Etat d'urgence, COP21 et Dictature verte sous Dark-Fabius », dans le blogiblag du 02/12/2015 (LJ ©2015).

Dans cet épisode inédit : Hollande reconnaîtra enfin son père, Dark-Fabius ! Et dans un prochain épisode, tout voudrait qu'en 2017 s'affrontent deux femmes de tête aux élections présidentielles : Ségolène Royal et Marine Le Pen au deuxième tour. Mais dans ce cas, Dark-Fabius ne fera-t-il pas encore une fois pencher la balance en soutenant sa fille cachée ?

En fait, tout concoure à la « ségolènisation » : Segolène Royal a déjà par sa seule présence au gouvernement asséché le parti des « Verts » en prônant tout haut ce qu'ils prétendaient tout bas sans s'engager à rien ! Hollande en même temps tente de pomper l'extrême-droite en poussant la logique administrative à son comble communiste : plus de fonctionnaires, plus de police, plus de justice, plus de contrôles... Ouf, il était temps car comme l'affirme si bien Le Figaro, l'organe de la nouvelle-gauche bêlante comme de la droite excédée : « Liberté, Égalité, Fraternité : notre belle devise ne peut être une réalité quand elle n'est pas soutenue par l'autorité, l'exigence et la responsabilité ». Oui, les choses vont changer parce qu'on ne peut plus garder les yeux fermés, au risque de se manger un platane.
 
« Cheuuuuuuu... Je suis ton père ! ». C'est dans cette scène que Dark-Fabius enfonce le clou :

_ Mon fils, nous allons annihiler d'un coup de sabre laser « l'islamisme extrémiste radical » en France, « l'extrême-droite raciste » et « l'extrême-gauche anarchiste »... Mais tu dois d'abord instaurer la « loi martiale » pour pouvoir les dématérialiser !

« La technocratie vaincra le populisme ! »
 
_Mais Papa, comment va-t-on faire pour les transformer en personnages inoffensifs de dessins animés ?

_ C'est simple... mon Fils : depuis ce vendredi 13 novembre, toutes les manifestations sont interdites et donc chaque manifestant revenant de Notre-Dame-des-Landes ne peut que se faire représenter par un gentil manifestant à Manille, Ottawa, Hong-Kong ou Sydney mais le plus loin possible. Il peut aussi venir gratuitement en métro jeter ses chaussures sur la place de la République à Paris ou les envoyer par « La Poste » pour imiter le Pape-Vert François (qui pendant ce temps risque sa vie en Centrafrique).

Sur les médias tu exhorteras le citoyen modèle à « rester debout », à « garder les yeux ouverts » pour ne pas se heurter aux réverbères et surtout à « pavoiser ». Les hommes dangereux seront assignés à résidence. Inéluctablement, par des séries de mesures coercitives et des slogans ineptes, tu verras l'opposition se virtualiser... L'opposition ainsi clonée se retrouvera toute entière en « République Numérique Française » comme jadis les bagnards et les prostituées expédiés par bateaux entiers dans le « Nouveau Monde ».

S'ils le souhaitent, les opposants à la COP21 (que tu requalifieras de « jihadistes verts ») pourront parcourir les réseaux sociaux pour participer à « des manifs virtuelles » mais tous leurs propos seront enregistrés et pourront être retenus contre eux : ce jour là, ces imbéciles échapperont aux mondes virtuels et retourneront illico à la réalité dans nos centres de détention. Tous ceux qui oseront venir nous défier « scandaleusement » dans les rues seront capturés comme des bêtes sauvages.

Après, comme nous ne sommes quand même pas à Guantánamo, il faudra bien finir par les relâcher... Cheuuuuuu... Mais malheur à ces jihadistes d'opérette car tous ces sympathisants irrévérencieux, ces opposants fougueux et ces militants bornés ressortiront des commissariats traumatisés à vie (à moins qu'ils n'aient été préparés à la torture par des stages commandos chez Daach-qui-tâche ou à la CIA).

Cheuuuuuuu.... Oui, « l'état d'urgence permanent » sera notre « rayon de la mort », l'arme fatale contre le militantisme en général, le syndicalisme et toute opposition : il s'imposera naturellement puisque dans notre « démocratie molle » héritée de François Mitterrand il est trop tard pour rééduquer les masses populaires à la façon des communistes d'URSS ou de Chine.

Sous l'égide de l'ONU nous instituerons ainsi la première « Dictature verte » européenne... Nono, cela va-t-il contre tes principes ?

_Non Papa, mais contre les « Droits de l'homme » peut-être ?...

_ Qu'importe, nous aurons pour nous « l'état d'urgence » et « le droit de déroger ».

Oh, merci Dark-Fabius, grand maître de la COP21 ! Ton étoile n'est pas noire mais bien verte et creuse comme une huître. Bien sûr, notre Terre ne sera jamais plus propre car nous savons que tous les signataires de notre « charte de bonne conduite dite « convention-cadre » sont des tricheurs professionnels qui refusent de dé-carboner leur consommation d'énergie : même le mot «énergie » a été banni de la COP21, c'est tout dire ! Par contre, au final la France sera super-administrée et super-fliquée : « Cop un jour, Cop toujours ! ».

Oui, je sens maintenant passer à travers mes poumons les nuages de combustion fossile d'Allemagne et le charbon indien ou chinois, le pétrole du Moyen-orient, le gaz de schiste des États-Unis et le sable bitumineux du Canada, sans parler des particules radioactives françaises, du méthane de Russie en plein dégel, des forêts mourantes d'Amazonie et de tout le bois brûlé d'Afrique... Tant de pays dits « pauvres » sont riches sans le savoir d'une énergie solaire inépuisable, voire aussi d'énergie éolienne, marémotrice, géodésique etc. mais bien inutiles s'ils ne savent pas les exploiter avantageusement. C'est pourquoi nous dominons le monde !

Voyez-la s'approcher comme une catin, en jupe raz-la-foune et perchée sur ses hauts talons, la Dictature Verte des Arnaqueurs Associés ! 

(Toute ressemblance avec des faits existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence).

Dans le rôle de :
Dark-Fabius : Laurent Fabius, directeur de la COP21.
Nono de Hollande : François Hollande, maître de cérémonie de la COP21.