samedi 14 décembre 2019

Onfray disqualifié en écosophie: "Le cadeau de Noël à oublier!» dans le blogiblag du 14/12/2019 (LJ ©2019).

Onfray-le-coucou-philosoeuf n'a de cesse de le répéter: «Je suis LA philosophie» en arpentant depuis des mois les médias divers et variés, et surtout les plateaux de télévision: c'est que c'est bientôt Noël et des enfants ignorants mais aimants vont acheter des cadeaux divers (avariés) à leurs vieux parents raisonneurs, c'est à dire des ouvrages de philosophie, mais lesquels? Évidemment, ceux en tête de gondole, ceux écrits par un homard géant radioactif: voyez Michel Onfray, il est toujours bien placé... Il réussit à faire éditer et à vendre deux de ses ouvrages chaque mois, pas moins... Lui prétend qu'il ne fait que prendre son bâton de pèlerin pour venir éduquer les foules, mais aussi qu'il est le plus grand vendeur de manuels de philosophie au monde. Et donc, fort de son succès international qui le couronne «roi des philosophes» (quand ses contradicteurs peinent à faire connaître un seul petit ouvrage), il exige illico en arrivant la «Reconnaissance» des journalistes! Et ils lui accordent obligeamment, surtout qu'il choisit des interviewers tellement favorables à ses divagations faux-losophiques qu'ils n'ont jamais aucun argument à lui opposer. En bref, fort de sa rhétorique rhétoricienne, il les prend pour des cons !

Devant les caméras, pour nous émouvoir, Onfray-dans-ma-culotte se pose d'abord comme une pauvre victime d'insultes et aussi un grand malade menacé d'AVC à cause d'une activité intellectuelle bouillonnante. Rien que pour ça, on l'aime! Ensuite, on découvre qu'il pratique indifféremment la faux-losophie et le fils-fucking, ce qui d'emblée le rend aimable à tous les Gaulois ignares et rigolards que nous sommes. Les journalistes eux serrent les fesses et opinent du chef prudemment.

Son mépris pour Freud? C'est totalement justifié vu les honoraires démentiels que percevait le psychanalyste et sa dangerosité en tant que médecin. Pourtant, le bonhomme a découvert la carte de l'Esprit, entre le Moi, le Sur-moi et le Ça, digne des plus grands découvreurs mais qu'importe...

Son mépris insultant pour Macron? Onfray se targue de manier l'humour d'un pamphléteur voltairien, rien que ça. Et si vous avez aimé Voltaire, vous aimerez Onfray-du-ventilateur!

Ses insultes répétées pour Greta Thunberg? À peine quelques caractères diffamatoires, soi-disant, sur un texte de 15000 signes, c'est dire l'insignifiance de la chose. Ah bon? J'ai compté une page d'insultes en tous genres, sur son physique et ad hominem. Pour commencer, Greta n'a jamais dit: «Je suis LA science»!

Le philosoeuf-coucou à réponse à tout et délivre à tous propos l'argument ultime: la citation nietzschéenne! Lui même affirme vivre sa philosophie et s'appliquer ses préceptes les plus chers, dans la tradition des grecs anciens mais à la sauce romaine. Là, j'ai des doutes car notre petit professeur à l'esprit caustique (pour ne pas dire cingland) apparaît comme un piètre penseur de notre temps et plus un jouisseur éphébophile qu'un épicurien: ce n'est que par des arguties et d'autres raisonnements spécieux qu'il réussi à rattacher nos préoccupations du présent à ses citations du passé. Lui qui méprise la parole de Jésus dans les évangiles fait grand cas de la parole de Socrate telle qu'elle nous est parvenue 4 siècles avant J.C. et donc 24 siècles plus tard, sans aucun écrit, de bouche à oreille... c'est dire la fiabilité du compte-rendu!  Onfray connaît-il seulement les finesses du grec ancien (ou celles de l'allemand pour traduire Nietzche?) pour se permettre de nous transmettre son érudition? Non, pas plus que l'hébreu. Onfray n'est pas Spinoza! Ce n'est ni un philologue, ni un scientifique, tout juste un m'as-tu-vu.

Pire, et il l'avoue lui-même: s'il a écrit plus de 120 ouvrages dont 10 en attente, c'est dans l'ignorance complète et le mépris total des problèmes et des préoccupations de notre temps, c'est à dire le réchauffement climatique et la destruction de la Nature. Et ça, s'est bien nul pour un soi-disant philosophe de notre temps. Écoutons-le émettre une de ses généralités approximatives:
 
«J'ai fait partie d'une génération où on se moquait de la nature et je suis à l'âge aujourd'hui où tout le monde respecte la nature, il y a donc une évolution, c'est formidable».

Peut-être parle-t-il de son évolution personnelle et donc de ses progrès très récents mais tout le monde ne respecte pas la nature, loin s'en faut: la pollution s'accroît chaque année et «tous les cris, les SOS» (ceux de Daniel Balavoine) ne serviront à rien tant que la destruction de la Nature et le mépris de la Vie seront ancrés dans la réalité quotidienne.

Le problème c'est que la destruction du monde, celle filmée au jour le jour entre sécheresses, feux de forêts, tempêtes et cyclones, inondations, augmentation du niveau des mers, fonte des glaciers et pollutions accumulées laisse le «spectateur» dans un état de sidération proche de l'indifférence.

Dans la suite de son discours, je constate qu'Onfray ne réfléchit qu'en généralisant et caricaturant la pensée écologiste, celle qu'il attribue volontiers aux sous-castes des bobos prétentieux, des citadins imbéciles, des catastrophistes, des handicapés mentaux etc.

D'abord, l'écologiste est selon lui forcément un vegan qui met le bien être des animaux au niveau des hommes, nous empêchant de les élever pour les manger: voyez comment Onfray est sous-alimenté suite aux restrictions véganes imposées à tous! Selon lui, l'animal n'est pas un être vivant mais un «produit», qui plus est «culturel», issu de la transformation par génie génétique des espèces au service de nos appétences préhistoriques. Mais par quel miracle de la pensée Onfray est-il passé en quelques mois de simple «viandard» à «écosophe donneur de leçons, s'adressant aux masses ignares»?

À propos des animaux:
«Pour moi, oui, on les mange. Ils font beaucoup de casuistique, les vegans, les gens qui travaillent pour la libération des animaux. Le problème ce n'est pas de manger les animaux, c'est la cruauté de l'élevage, des souffrances infligées aux animaux parce qu'on ne peut pas faire l'économie de la nourriture carnée, c'est un truc d'intellectuels des villes; faites une sociologie des vegans, vous n'en trouverez pas beaucoup dans les campagnes. Ce qu'ils ignorent c'est qu'une vache, un cheval, un cochon ce sont des produits culturels et pas naturels, ça n'existe pas dans la nature, c'est un produit de milliers d'années de domesticité et de domestication, c'est comme si un enfant à sa naissance on le laisse comme ça (en liberté), on le touche pas, on ne le nourrit pas parce que la nature est bonne mais cet enfant dans les 24 heures il est mort. Il faut être conséquentialiste si on donne le pouvoir aux vegans pendant dix ans, qu'est ce qu'on fait avec les animaux? L'animal sauvage existe peu.»

Ainsi, Onfray méprise la vie sauvage à laquelle il dénie toute existence: il ne prend en compte que les élevages de milliards de bêtes sacrifiées quotidiennement et qui n'ont de raison d'être que notre appétit boulimique et nos fêtes orgiaques (pour ne pas citer Noël ou l'Aïd el-Kebir). Et la suite de la discussion est encore plus édifiante... Ah, vanité, quand tu nous tiens!

À propos des livres:
«Il y a beaucoup de livres qui nous éloignent du monde, hélas, et qui nous rapproche du cérébrale, du concept de l'idée mais sûrement pas du monde... (Sauf les miens bien sûr), et j'en ai écrit déjà 110 plus une dizaine d'autres à venir, sur ordinateur, qui sont en attente d'édition ».

À propos d'écologie et d'urgence climatique:
Onfray confirme son climato-sceptisme autant que son sectarisme primesautier en reprenant les arguments de Claude Allègre et ceux du grand climatologue Laurent Cabrol, successeur à la chaire académique d'Albert Simon:

«L'écologie est récupérée par les bobos urbains libéraux en mal de religion civique, sauver la planète est leur mantra. Pour une vraie écologie qui ne soit pas de surface, alors il faudrait un programme de décroissance anti-libéral. Il ne faut pas l'écologie aux mains des bacs + 5 qui connaissent la nature à partir du 6éme arrondissement ou du Marais et qui ont une théorie de la nature sans jamais savoir ce qu'elle est véritablement, et c'est la même chose avec les catastrophistes du climat et Greta Thunberg qui nous dit «faut écouter LA science et la science c'est moi»; voilà une jeune fille qui a 16 ans, cesse d'aller à l'école, elle s'appuie sur des gens qui lui disent ce qu'il faut dire mais appelons ça des études scientifiques si vous le voulez... le GIEC je ne le crois pas du tout et par exemple lisez Emmanuel Le Roy Ladurie qui a écrit un livre qui s'appelle «L'histoire du climat depuis l'an mille» et qui vous dit très précisément qu'il y a eu des cycles de réchauffement et de refroidissement alors qu'il n'y avait pas un seul moteur sur la planète; je vous pose juste la question...».

Oui, bien sûr, il y a le philosophe Michel Onfray et l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, deux savants exceptionnels et tous les scientifiques vertueux, ceux qui échappent au lobbying, sont des cons qui s'énervent pour rien.

À propos des jeunes:
«On a tous été jeunes et on a tous dit des bêtises quand on avait 15 ans et on a le droit de temps en temps de se faire reprendre par des adultes qui ont un peu travaillé sur le sujet... Ce sont des marionnettes entre les mains des adultes, on a pas la science infuse quand on a 15 ans, on est jamais que l'éponge qui a absorbé tout ce que papa-maman, le professeur, la télé, la radio, internet... On ne fait pas de la climatologie, on fait de l'idéologie».

Ainsi, Greta Thunberg ne serait qu'une petite idiote manipulée par ses parents. Et puisqu'elle n'a aucun diplôme d'astrophysique, elle ferait mieux d'aller étudier et de se taire. Bien sûr, le philosoeuf Michel Onfray disposerait supposément de ce diplôme en astrophysique (et d'autres en géologie, paléontologie etc.) à l'égal d'Hubert Reeves, qui l'autorisent à traiter de tous les sujets à la fois et à mépriser la petite lycéenne:

«Si vraiment on la prend aux mots, la p'tite Greta Thunberg, faisons de la science et à ce moment là la science suppose qu'on fasse de l'astrophysique, qu'on aille voir les questions des orages magnétiques, des champs magnétiques et de leur inversion, des orages et des tempêtes solaires.»

À Propos des études sur la disparition des espèces:
«Autre sujet, ce n'est pas lié au réchauffement climatique, rien à voir, mais tout à voir avec la pollution des sols car depuis l'agriculture productiviste, on a estimé qu'il fallait mettre des intrants, c'est à dire des produits chimiques dans la terre, parce que moi j'ai connu des paysans qui faisaient moins de rendement à l'hectare sans produits chimiques qui nous ont donné le cancer, la maladie d’Alzheimer... Évidemment, je suis contre ça et pour la décroissance... La croissance aujourd'hui c'est exactement la même chose quand vous dites: «les écologistes aujourd'hui veulent des voitures électriques, comment on va produire l'énergie électrique? Tous les écolos défendent les moteurs électriques, les trottinettes électriques, les vélos électriques, les voitures hybrides qui fonctionnent avec une énergie fabriquée dans les centrales nucléaires, on a donc besoin pour être écologiste et rouler à l'électricité des centrales nucléaires... Les éoliennes, formidable, c'est à dire qu'on bétonne la totalité de la nature mais on trouve ça formidable, c'est d'une laideur incroyable, la pollution du paysage on s'en fou, donc je pense qu'un écologie digne de ce nom qui ne serait pas confisquée par les bobos, doit être mise entre les mains de gens qui pensent en termes d'écosophie et pas d'écologie. Je pense qu'il y a beaucoup de jeunes qui aujourd'hui sont sensibles à ce genre de chose, qui veulent faire de l'écologie en dehors de l'idéologie et l'écosophie rend possible la science au service de la nature».

Mais non, monsieur Onfray, tout le monde ne défend pas les trottinettes électriques et l'énergie atomique. Et c'est être bien stupide de prétendre que le bétonnage des paysages à commencé avec l'implantation des éoliennes! Savez-vous seulement que les deux sources d'énergies vitales les plus communes bien avant le feu de bois et les énergies carbonées furent l'énergie solaire utilisée en photosynthèse et la géothermie quand les premières colonies animales se réchauffaient autour des sources d'eau chaude ?  Et les animaux sont bien sûr adaptés aux climats qui leur correspondent, alors comment osez vous prétendre le contraire? Leur problème majeur est que le  réchauffement climatique est cent fois plus rapide depuis l'industrialisation. Comment peuvent-ils résister? Par quelles migrations? Au contraire, nous constatons partout leur extinction, comme les koalas décimés en quelques jours dans les feux de bush en Australie, sans l'espoir de se sauver assez vite.

Et puis, nous avons confié la défense de la planète aux seuls scientifiques et voyez le résultat aujourd'hui! C'est stupide de leur réserver le débat sur le réchauffement climatique... Encore heureux que des enfants osent en parler à leur tour! Mais notre coucou-philosoeuf Onfray est à lui seul le lavement et la médecine: sa suffisance et son encyclopédisme remplacent tout! Fort d'une production littéraire pléthorique, il prétend même devenir pour Noël notre vade-mecum, c'est à dire le livre de chevet des parents comme des enfants mais moi, je ne supporte plus ce monsieur «Je sais tout». Vade-mecum, pas dans ma tête... Ah oui, merde in France!

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