vendredi 26 septembre 2014

Billet d'humour : « Extension de la lutte des classes à la cause animale », l'actu revisitée dans le blogiblag du 27/09/2014 (LJ ©2014)


Lettre ouverte à Brigitte Bardot : « Extension de la lutte des classes à la cause animale » :
Ma très chère B. B.,

J'ai eu de tes nouvelles par les médias : j'apprends que tu gardes bon pied, bon œil et je m'en réjouis.

Bien sûr, je n'oublie pas les bébés phoques que tu as sauvés, ni les chiens abandonnés, ni les chevaux blessés qui parfois ont échappé à l'abattoir, et puis les vaches épuisées transformées en biftecks, les rares éléphants malades en France abattus par précaution pour ne pas contaminer le cheptel voisin, sans parler des bouquetins, l'élevage ignoble des volailles en batteries et tous les élevages intensifs en général, jusqu'au lisier qui se déverse dans nos ruisseaux croupis,
se dilue lors des marées et se fixe dans le sable pour tapisser nos plages d'algues vertes etc. Tout ça fait le déshonneur de notre agriculture productiviste, et je plains les centaines d'animaux sacrifiés chaque seconde sur l'hôtel de notre appétit... Bernard Kouchner vous expliquera que c'est un moindre mal, quand 800 millions d'humains se meurent de faim sur la Terre ! Oui, l'horrible, c'est ailleurs, et seulement à quelques heures d'avion. Alors, pourquoi se remettre en question à propos de cette méga-boucherie intercontinentale ?

À ma naissance en 1959, Brigitte, tu étais déjà la plus belle, la plus désirable. Et tes fesses ? Non, il n'y avait rien de sulfureux à cet endroit, à part un peu de méthane pour entretenir la flamme du désir. Aujourd'hui, beaucoup de gamines jouent les starlettes avec les cuisses à l'air, les fesses moulées et les cheveux au vent. Alors merci pour ce charmant spectacle qui nous est encore offert 50 ans après « Et Dieu... créa la femme ». Mais, ainsi dénudées, comment supporter la comparaison avec toi ? C'est un peu comme si les femmes devaient lever la jambe à la barre des écoles de danse  pour mieux te ressembler et présenter aux hommes ce corps fantasmé.

Plus tard, quand tu entama la lutte au nom des animaux, je t'ai pardonné l'abandon de ton fils, parce que là, sur la banquise avec ton bébé phoque dans les bras, ta photo entre celle de Marilyn Monroe faisant gonfler ses jupes sur une grille d'aération et Dian Fossey perdue dans les brumes du Rwanda avec ses bébés gorilles, tu avais toute ta place.

Mais aujourd'hui, je n'en suis plus si sûr. Car à l'âge de 80 ans, hélas, tu n'es plus que l'ombre de ta jeunesse, même si tes fesses n'ont pas pris une ride. Quand je t'ai vue devant ce journaliste à la mèche blonde pour ta dernière interview, ce bellâtre des plateaux télé, j'ai pensé que tu perdais ton temps à remuer le passé en échange de quelques flatteries.

J'aurais préféré ton retour plus tôt, en 2009 à Copenhague par exemple, telle une « Pasionaria » bottée aux côtés de Hugo Chavez. Là , tu aurais su défendre la cause animale contre les ogres du capitalisme, tant il est odieux de prétendre au progrès humain quand des milliards d'animaux sont sacrifiés chaque jour sur la Terre, tout en niant leur souffrance. Égérie de cette noble cause et grande prêtresse végétarienne, ton slogan aurait pu être : « Étendons la lutte des classes à la protection des animaux ! ».

De nos jours, on pense que la création d'emplois et l'exploitation des richesses justifient la destruction de la planète : on ramène à la surface des sols éventrés, dans les eaux et dans les airs, des métaux lourds, des poisons violents comme l'arsenic, du mercure, du plomb, des éléments radioactifs, du gaz carbonique etc., tout ça pour extraire quelques kilos d'or,
des terres rares, et toujours plus de métaux, de charbon, de gaz ou de pétrole.

Les centaines d'églises et d'hôpitaux en attente de démolition feront place à des logements sociaux, nous dit-on. Les barrages qui doivent inonder les vallées et les forêts serviront de réserves d'eau pour les agriculteurs. Ainsi, plus personne ne peut s'opposer aux plans d'occupation des sols, pas plus qu'au remembrement des années 60, aux autoroutes à péage et aux aéroports.

« Notre équilibre écologique ancestral s’est brisé et nous ne savons pas encore quelle sera la limite de ces destructions irréversibles » », Paul Matagrin / Wikipédia. 

Aujourd'hui, l'ex-président Sarkozy appelle de ses souhaits les foreuses, les pelleteuses géantes et une noria de camions d'outre-atlantique pour extraire le gaz de schiste de nos sous-sols : c' est la preuve de la collusion du politique avec l'affairisme international. Et pour embaucher combien de Français ?

Car, peut-on accroître indéfiniment la consommation d'énergie ? Ne faut-il pas commencer par l'économiser ? Par exemple, la voiture qui consomme un litre aux cent kilomètres reste dans les cartons, d'autant qu'elle ne permettra pas d'engranger plus de taxes. Je me dis qu'à chaque nouvelle voiture électrique vendue devrait correspondre une éolienne et des panneaux solaires dans un jardin, et non pas un puits de pétrole au moyen-orient. De même pour l'habitat qui demeure antique et énergivore.

« Les trente glorieuses » furent les années les plus désastreuses pour la planète, avec un gouffre derrière ce pic inversement bénéfique, de quarante ans et plus. Comme quoi la productivité des usines et l'espoir en l'avenir ne vont pas de pair, l'une anéantissant l'autre pour aboutir aux suicides en masse. Mais pour Nicolas Sarkozy président, Il était tellement plus facile d'incriminer la révolution de Mai 68 : bande de fainéants ! Hollande aboutira à la même conclusion par des chemins différents.

Les pêcheurs avec leurs chalutiers, ceux qui vident les océans de toute vie avec leurs filets, prétendent que les poissons ne souffrent pas et n'ont pas de mémoire. Maintenant, des îles s'étendent sur des tas d'ordures fumants, cernées par des mers d'huile. Les oiseaux mazoutés meurent avec des bouts de plastique plein l'estomac. Mauvaise pêche !

Sur la terre ferme, des exploitations agricoles cultivent de vastes étendues contaminées près d'usines chimiques abandonnées. On bâti des écoles sur des remblais de déchets toxiques et toutes les cultures intensives ruinent les terres en profondeur, bouleversant l'équilibre des biotopes et des micro-climats, propageant l'uniformité désertique.

Quand il faut défendre la nature, les industriels, les patrons et les politiciens à leurs ordres nous contrent immédiatement en chiffrant les pertes d'emplois directs et indirects, et tous les chômeurs à venir par notre faute : l'argument est irrécusable dans cette logique du « toujours plus », la formule consacrée du capitalisme et de l'ultralibéralisme. Jadis, les ateliers des artisans et les fermes faisaient vivre simplement quelques familles autour. Cette économie auto-suffisante était-elle condamnable pour qu'on l'éradique au nom de la " mondialisation " ?


Et quel est ce mensonge du "bio" de récupération, "vrai et familial", par des industries robotisées qui vendent à l'international ? Pour quel geste, pour quel amour du métier ? Pourtant, quand un produit est simple, sain et naturel, durable autant que faire ce peu, il est apprécié partout dans le monde sans autre stratégie.
 
Pire, à l'heure du « Big Data », nous perdons la guerre de l'éducation et du respect du vivant contre les lobbies de l'industrie, de la chimie et de l'alimentation. Celui du divertissement préfère promouvoir le vice : ultra-violence, pouvoir, argent facile et luxe, domination, abus en tous genres dans des mauvais scénarios. La protection de la nature est la moindre de leurs préoccupations.

Alors, Brigitte, oublie ton code d'honneur et descend dans les livres de classe et sur les tablettes informatiques des écoliers pour remettre la France à la pointe de notre combat. Comme Uma Thurman dans « Kill Bill », je t'encourage à sortir de ton cercueil et de tes méditations pour défendre la vie sous toutes ses formes. Je sais bien que chaque tentative d'affronter ces fourbes pourrait écorner davantage ton image de marque, voire briser la Marianne en toi. Oui, Il t'en faudra encore, des couilles !

Ainsi, je t'imagine le temps d'une photo à la Madrague, sans craintes face à la mer et les cheveux au vent, entre Nicolas Hulot, Allain Bougrain-Dubourg, Nicolas Vanier, Maud Fontenoy et tous ceux qui ont à cœur en France et dans le monde la « cause planétaire », mais indépendamment de la politique politicienne et de ses promesses, tant il est urgent de faire le lien entre tous les hommes de bonne volonté. Toute seule tu ne pourrais y arriver. Il faut s'inscrire dans un mouvement plus large. Et comme aimait à le répéter Hugo Chavez dans son meilleur rôle, avant de disparaître : « Nous n'avons qu'une seule planète ! ». 


Jeudi 25 septembre 2014 : Marisol Touraine, ministre de la santé, a présenté son programme national de réduction du tabagisme. On pourrait espérer 10 pour cent de fumeurs en moins et cinq mille vies sauvées. Qui dit mieux ?
Sarkozy, en campagne pour l'UMP, a souhaité ce même jour faire profiter la France du gaz de schiste pour imiter les États-Unis et lutter contre le chômage. Eau et gaz à tous les robinets !
vendredi 26 septembre 2014 : l'église Sainte-Rita, qui reçoit chaque année des animaux à la façon de l'Arche de Noé pour les bénir, doit fermer ses portes définitivement. Pourtant, les animaux étaient présents près du berceau de l'enfant Jésus : qui d'autre s'occupera d'intercéder en leur faveur ? Le chapiteau du cirque Gruss pourrait-il accueillir cet office religieux prochainement ?
Dimanche 28 septembre 2014 : jour anniversaire de Brigitte Bardot, qui fait paraître en librairie: « Mes as de cœur ». À Propos du retour de Sarkozy, elle s'agace :  « Je m'en tamponne le coquillard ! ». Coquillages et crustacés à tous les étages. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire