jeudi 4 décembre 2014

Billet d'humour : « L'Allemagne de tous les défis, la France de tous les dépits », l'actu revisitée dans le blogiblag du 4 décembre 2014 (LJ ©2014).

Oui, en France nous avons les lobbies, celui d'un Gouvernement bipolaire droite-gauche, celui du nucléaire avec Areva-EDF, de l'agriculture avec la FNSEA, du pétrole et de la chimie avec Total, des transports avec la SNCF, de la construction avec Bouygues etc.

Oubliés les petits, les sans grades et les sans avenir... Après, allez vous étonner pourquoi il a fallu trente ans pour cesser de piler de l'amiante en pleine ville, pourquoi les voies de chemin de fer sont mal entretenues et que les trains de travailleurs déraillent, pourquoi les fuites radioactives sont minimisées, pourquoi l'armée creuse le déficit budgétaire et que la plupart de ses opérations sont vouées à l'échec (dès le désengagement de nos forces armées), pourquoi tous nos grands projets sont des gouffres financiers, pourquoi les multinationales ne déclarent en France que des déficits (L'Angleterre voudrait s'en prendre à Google ? Une première) et pourquoi nous comptons, en France, tant de millionnaires.

Heureusement, une embellie se présente : la vente inespérée de 126 avions Rafale et de deux navires Mistral. Et puis, si nous développons Ariane 6 avec l'aide de l'Europe, cela compensera un peu les échecs précédents, du Concorde au TGV. Mais nous conserverons précieusement, merci les lobbies, notre parc « diesel », avec ses émissions de particules nanométriques, les plus mauvaises, celles qui encrassent nos bronches et remontent jusqu'au cerveau : bonjour le cancer des poumons (de la plèvre pour l'amiante) et la maladie d'Alzheimer ! Le principe est celui de la vache à lait : le gouvernement augmente les taxes. Et puis, on ne va pas créer un précédent industriel en fermant des chaînes de production inopinément.

Après, que faire à propos des nanotechnologies qui sont à l'origine d'émissions de particules encore plus dangereuses ? Nous en avons déjà plein nos usines dans l'indifférence complète de nos gouvernants. Nous devrions aussi développer les énergies alternatives et les industries vertes capables de fédérer les populations autour de la production d'énergie par les particuliers ainsi que des bio-cultures sans OGM ni pesticides, le « jardin pour tous ».

Areva-EDF devra apprendre à démanteler des centrales atomiques plutôt que d'en construire d'autres, organiser le stockage de ses déchets radioactifs en grandes quantités sur le long terme (à l'abri des drones, au fond de piscines bunkérisées) et engranger des dizaines de milliards d'euros dans une caisse allouée à cet effet. Le coût final de notre énergie atomique encore « bon marché » sera astronomique pour nos enfants, autant que notre dette nationale.

_Stop ! Arrêter le diesel et les centrales atomiques, comme en Allemagne ? Oui, mais eux marchent au charbon et leur pollution par beau temps nous revient dans la gueule...

_ Peut-être, mais dans trois ans ils auront fini l'isolation de leurs habitations, et leur réseau électrique absorbera et redistribuera l'énergie excédentaire fournie par les particuliers. Parce que l'Allemagne, quand ils prennent les problèmes à bras le corps, c'est pas des concours de « Moi, je... », non, c'est la réunification avec l'Allemagne de l'Est, c'est l'arrêt définitif des centrales atomiques, c'est l'entente politique nationale et le plébiscite d'Angela Merkel par dessus les lobbies, et c'est aussi la protection de leur industrie automobile menacée par les innovations du GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon ).

Vous comprendrez pourquoi je suis tenté d'encenser les Allemands. Mais je ne pousserais pas le bouchon aussi loin qu'Emmanuel Petit. Lors d'un entretien avec un site sportif, l'ancien champion de football s'est emporté, comme quoi « l'Allemagne d'aujourd'hui est bien meilleure que nous politiquement, économiquement et sportivement » : « J’ai beaucoup de mal avec les Français, je n’ai jamais vu un peuple aussi arrogant, suffisant, menteur... Les politiciens sont omniprésents pour tout contrôler, mais n’ont aucune crédibilité, encore moins des compétences... Parfois, je me dis qu’en ayant été envahis par les Allemands, on serait mieux dirigés aujourd’hui. ».
C'est vrai que je pourrais envisager de m'exiler là-bas, si je n'étais pas un de ces vieux germanophobes d'après guerre. Bon, avec quelques millions d'euros sur mon compte en banque, je partirais donc en Suisse rejoindre nos tennismen adorés... Bref, après ces considérations morales, voici un article de presse résumé par mes soins, qui me confirme dans mes opinions : 
 
« E.ON révolutionne le marché de l'énergie »

Le groupe allemand de l'énergie a annoncé la scission de toutes ses activités de production électrique conventionnelle. Déjà, il démantèle ses centrales atomiques, qui seront fermées en totalité d'ici 2022 et il créé une nouvelle entité pour ses centrales à gaz et au charbon. «  Le secteur vit une révolution et E.ON est le premier à en tirer les conclusions de façon aussi radicale ». Il y a désormais deux mondes de l’énergie : celui du passé, dans lequel la production électrique à base de grosses centrales suit des prix fluctuants, comme le pétrole. Et celui de l’avenir, dans lequel des milliers d’installations photovoltaïques ou éoliennes éparpillées sur le territoire vendent de l’électricité à prix fixe, où l’ère numérique donne le ton et où les clients sont aussi des producteurs. «  Pari courageux ou acte de désespoir ? » L'annonce a fait l’effet d’une bombe dans les médias.

La décision d’E.ON, qui a déjà investi 10 milliards d’euros dans les énergies renouvelables, est tout sauf un coup de tête. Le groupe a entamé sa réflexion en janvier dernier : il a rencontré une série d’interlocuteurs pour leur demander dans quelle direction le marché de l’énergie allait selon eux, parlé avec des écologistes convaincus, s’est déplacé en Californie pour étudier les innovations de Google. Au total, quelque 150 salariés ont participé au processus, dont les représentants du personnel et les syndicalistes, sans faire appel à un cabinet de conseil.

Confronté à la concurrence des énergies renouvelables, à une demande d’électricité en baisse et à la chute des prix de gros sur la Bourse de l’électricité, le secteur traverse une crise profonde et un changement irréversible. Depuis la catastrophe de Fukushima et sans espoirs de retour au nucléaire, les énergéticiens allemands cumulent les restructurations. Depuis cinq ans, E.ON a perdu la moitié de sa valeur et vu ses effectifs passer de 80.000 à 60.000. Ses concurrents RWE, EnBW et Vattenfall sont dans la même situation. Cessions d’actifs, mesures d’économies, fermetures de centrales déficitaires, dépréciations d’actifs se chiffrant en milliards. La dette est colossale et tout y passe.

En tournant le dos définitivement au modèle intégré historique, le groupe renvoie la balle à notre champion français. Certes, EDF s’en sort mieux grâce à des tarifs et à un monopole qui le protègent, à un parc nucléaire qui produit de l’électricité bon marché et à un actionnariat public qui le préserve. Mais EDF incarne aussi un système traditionnel centralisé et verticalement intégré dont les jours sont comptés, à en croire le géant de Düsseldorf. Quelle stratégie a le plus d’avenir ?

«  C’est un peu comme dans le pétrole à la fin des années 1990, lorsque le baril était tombé à 10 dollars... Sauf que, en plus de la chute des prix, nous sommes confrontés à un changement de paradigme. Tout le monde disait : il faut faire quelque chose. Maintenant, on avance. » / Résumé d'après une enquête du 03/12 dans Les Echos.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire