dimanche 12 avril 2015

Billet d'humour : « Dernier baroud d'honneur pour un vieux schnock », l'actu revisitée dans le blogiblag du 13/04/2015 (LJ ©2015).

Je me souviens, j'avais dix ans en 1939. Pendant la guerre, il faut le dire, on a crevé de faim. Avec mes frères et sœurs, nous parcourions des dizaines de kilomètres à pied pour aller glaner dans les champs à la sortie des villes quelques pommes de terre oubliées, des trognons de choux, des épis de blé volés aux corbeaux et des brassées de paille pour faire le feu dans la cheminée. Dans les écoles on chantait : « Maréchal, nous voilà ! » à la gloire du maréchal Pétain et du régime de Vichy... En ces temps là, les joies étaient simples. Des bandes de gamins s'égayaient dans les rues. Moi, je ne faisais partie d'aucune bande et la vie m'a endurci prématurément. Des batailles avaient lieu entre enfants et parfois des insultes fusaient comme : « tantouze, youpin, bicot, negro ». Cependant, les Juifs, les Roms, les Noirs, les Arabes et les homosexuels n'étaient pas notre préoccupation majeure (sans faire de négationnisme), peut-être parce qu'ils étaient plus rares et moins démonstratifs ? Nous étions entre enfants et en pays de connaissance. Mais brinquebalé par ma famille entre la ville et la campagne, j'avais beaucoup d'ennemis : pour les uns, j'étais un « parigot », pour d'autres un « péquenot ». J'avais aussi le sens de l'honneur et un bon direct du droit pour coucher mes adversaires, si bien qu'ils m'agressaient à plusieurs ou me laissaient tranquille. Face à face, impossible de reculer ! Quelques uns s'en souviendront longtemps. Il fallait aussi tromper la faim et avec un bon copain ( comme dans la chanson ) nous avons mangé un jour de la farine délayée d'eau qui m'a collé les boyaux pendant trois jours... Lui en est mort, d'une occlusion intestinale. J'ai commencé à travailler dès l'âge de douze ans en lavant des barriques. Oui, je me souviens, le maréchal Pétain était le sauveur de la France !

Des grands adolescents maigres et les joues creuses traînaient et se roulaient des cigarettes, pas des joints : nos enfants n'étaient pas comme ces petits gansters d'aujourd'hui à l'affût d'un mauvais coup ou d'une énième victime. À 20 ans, les jeunes hommes rejoignaient les « chantiers de jeunesse ». À la campagne, nous faisions les travaux des champs et du bûcheronnage et j'ai démontré ma force. Le soir, je captais des émissions radio sur un petit poste à galène en plantant au hasard une aiguille, la pointe du chercheur, sur un morceau de pierre anthracite. Après la fin de la guerre, je me suis enrôlé dans l'armée pour l' Afrique du Nord, dans la cavalerie : sec et nerveux, je ne pesais pas lourd sur mon cheval fou qui essayait de me jeter à terre ! De retour en France, je suis parti à l'aventure à moto en glissant des journaux sous mon cuir, les poches vides mais le cœur plein d'espoir.
 
Des témoignages comme le mien, il y en des milliers sans doute. Et non, pas la peine en ce temps là de s'appeler Jean-Marie Le Pen pour défendre Pétain, symbole alors de courage et d'abnégation pour toute une nation à la reconquête de son honneur perdu. Après, c'est bien triste pour nous les anciens qui ont combattu courageusement dans l'adversité de trouver désavoué un héros par quelques politiciens et d'autres forts en gueule après la bataille. Chez mes vieux, le silence était d'or si bien qu'on prenait rarement parti dans les débats. Mais Pétain, c'était de son vivant l'ancienne France, glorieuse, honnête et droite. Après, la Haute Cour de justice lui a réglé son compte à propos de sa trahison. Non, aucun Juif n'aurait dû être déporté dans les camps de la mort, mais voilà...

Ne suis-je plus aujourd'hui qu'un facho, comme dans la chanson de Renaud :

Elle conchie les politiques, les jeunes qui vont à vau-l’eau
et les mœurs pas très catholiques, et les pédés et les bicots
Elle rêve d’un ordre nouveau, elle est facho
(Elle est facho – chanson de Renaud Séchan, 2006)


Voyez-les donc, ces voyous organisés en mafias ! Les homos en mal de reconnaissance ? Ils sont pressés de jouir après leur petite Gay Pride et je m'en fous pas mal. Mais ces petites frappes qui profitent de l'immoralité ambiante pour développer des commerces illégaux dans nos rues et qui menacent l'ordre public des pires troubles... Et la « réaction des banlieues humiliées » chère aux journalistes complaisants et aux communistes ? De soit-disant victimes, ils passent au stade de bourreau bien trop vite à mon goût : ne sont-ils pas plus « réac » que moi ? Ont-ils jamais connu une vraie souffrance dans leur courte existence ? J'en doute, mais ils affirment tous ensemble un contre-pouvoir. Ils concourent dans les quartiers à toutes sortes d'exactions et ils participent de bas en haut à la pyramide du banditisme, avec au sommet les parvenus.

Alors, faudra-t-il augmenter notre paysage de 2200 mosquées, comme le prévoit monsieur Dalil Boubakeur « d'ici deux ans » ? Cela va-t-il préserver cette jeunesse désabusée ? Des nouvelles mosquées accueillantes vont-elles les empêcher de s'enrôler pour la guerre sainte, la fleur au fusil d'assaut ? J'en doute et ce n'est pas mon idée de la République Française. Mais peut-être ai-je une vision erronée de la république ?

Si on doublait les mosquées tous les deux ans, en dix ans à peine elles seraient plus nombreuses que toutes les églises de France. Et pour quelles jalousies ? Pour concurrencer les milliers d'édifices d'origine chrétienne (mais de plus en plus délabrés) ou les 280 synagogues ? Pour quelle islamisation attendue, pour quelle invasion prévisible ? Non, mais quel opportunisme après les attentats de janvier 2015. Et tout ça quand s'initie une guerre de religion à laquelle on veut nous mêler par tous les massacres possibles et imaginables ? Pitié ! Cette exaltation religieuse et guerrière, c'est l'alliance des pires : n'en faisons pas une conquête victorieuse ni un essai transformé.

L'intention est claire de mobiliser « 7 millions de musulmans » en France, pas tous pratiquants, souvent virulents, ainsi que des capitaux du monde entier dans un projet pharaonique : c'est un exercice de pouvoir pour le Recteur de la Grande Mosquée de Paris, c'est une armée qu'on lève ! Les communautés musulmanes n'ont de cesse de se sentir offensées partout en Europe du traitement trop « chrétien » du pouvoir, des institutions, des lois, de l'enseignement, des fêtes et de toutes les prises de décisions, qu'elles entendent détourner à leur avantage. Il leur faut maintenant des symboles forts, des preuves de leur réussite.

Mais nous savons que chaque nouvelle mosquée bâtie en France deviendra un petit bout de Terre d'Islam inexpugnable au cœur de la République. Par exemple, des bâtiments devenus des mosquées du temps des invasions arabes en Espagne entre le VIIIe et le XVe siècle, telle la « mosquée-cathédrale » de Cordoue, sont revendiqués aujourd'hui pour en faire des lieux de prière musulmans. Cela participe à la reconquête musulmane actuelle jusqu'au pourtour de la mer méditerranée dont les eaux se teintent hélas du sang des chrétiens d'Orient. Ces derniers sont convertis de force ou massacrés.

Quand j'étais enfant, on s'agenouillait pour la prière du soir devant une croix de bois accrochée sur le mur au dessus de la tête du lit. Dieu n'est-il pas omniprésent et omniscient ? C'est bien faire des manières que de lui construire autant de temples. Des millions de chrétiens prient ainsi chez eux, loin des regards. La communauté ? C'est simple comme un quartier, un village ou une ville où chacun se sent apprécié et respecté, protégé par les lois bienfaisantes.

Moi, à tout prendre, je préférerais construire en France des pyramides pour fêter un 21éme siècle égyptien : adorons le soleil et les animaux sacrés ! Et puis libérons nos pauvres vaches, Io, pompées à mort de tout leur lait dans des usines agricoles puis condamnées à la boucherie : ne sont-elles pas des vaches sacrées ? La religion catholique à cela d'humain que pour communier tous ensemble, il n'est pas nécessaire d'égorger un agneau : une hostie de pain azyme suffit ! Ce simple geste est une avancée considérable après tant de sacrifices cruels. Protéger les animaux me semble la preuve d'une civilisation avancée. Hélas, j'ai vu faire trop de carnages par des hommes qui se prétendaient supérieurs.

La RATP a manifesté son indifférence il y a peu en refusant d'afficher sur les murs du métro parisien une invitation à soutenir les chrétiens d'Orient. Les musulmans de France risqueraient-ils de s'offenser de si peu de laïcité dans nos « transports en commun » ? Non, et le métro avec ses affichages imbéciles pour des marques d'alcool et des clubs de rencontre n'est pas spécialement un exemple de savoir vivre ensemble. Alors merci : « Les Prêtres, en concert pour les chrétiens d'Orient » et merde à la régie publicitaire du métro parisien.

Nous avons aussi des milliers d'abbayes et d'églises croulantes, abandonnées et oubliées en France depuis la séparation de l'église et de l'état, rachetées parfois par des particuliers ou démolies. Pourquoi ne pas aider à sauver notre patrimoine plutôt que d'élever des nouvelles mosquées à l'infini ? Serait-ce faire trop d'honneur aux chrétiens ? C'est un projet proposé à Paris, sous l'autorité d'Anne Hidalgo. Car tous les jours de la semaine et bien sûr les dimanches, les curés ouvrent leurs églises pour recevoir gratuitement entre les offices religieux des millions de visiteurs (sans obligation de se convertir), simplement pour la beauté de leurs vieilles pierres, de leurs œuvres d'art, pour leurs expositions, leurs concerts et la fraîcheur des lieux en été, quand la plupart des commerces et des services publiques demeurent obstinément fermés. N'en déplaise aux athées, aux bouffeurs de curés en particulier et aux gauchistes en général, à Charlie hebdo comme à Libération, l’Église est une institution d'intérêt général qui mérite tous les honneurs.

Mais comment notre gouvernement a-t-il pu céder à l'urgence de la banalisation des drogues pour décider nos députés et nos sénateurs à autoriser les « salles de shoot » ? C'est sous forme de « boîte à outils » que sera adoptée mardi à l'Assemblée la « loi Santé » de Marisol Touraine. Lundi, c'était l'examen de la « loi sur le Renseignement » qui fait de chacun de nous, et parmi les meilleurs, un danger public à l'égal du rappeur Booba. François Hollande sera-t-il le père-la-vertu annoncé par Sarkozy ? Peut-être, à condition de considérer l'avortement express, le shoot propre et la légalisation de l'espionnage à grande échelle comme de véritables progrès.
 
Ces salles de shoot, quoique très responsables, annoncent la libéralisation future du cannabis ainsi qu'une plus grande tolérance envers les pratiques addictives ( alcools et binge drinking, ecstasy, cocaïne, crack, prostitution etc.). L'accès à ces substances devra être librement choisi à l'occasion d'un commerce légalisé et sans incitation évidente, comme pour les emballages neutres des paquets de cigarettes en 2016. Les conséquences néfastes seront la multiplication des points de vente, la diversification de l'offre par la mafia et la décriminalisation de cette industrie qui entre à pas de loup dans le calcul du PIB. Encore une fois, l'intérêt pécunier surpasse la morale. Pour sûr, la criminalité en France et l'économie souterraine ne s'en porteront que mieux. Ensuite, on voit le désastre de ces addictions sur les populations fragiles, jeunes ou chômeurs, et dans les quartiers qui balancent entre banditisme et radicalisme. Pourtant, une société épanouie n'use pas de drogues, seulement de sagesse. faudra-t-il réinventer le chamanisme et l'initiation pour justifier de nos dérives ?

Les bonnes âmes (étaient-elles chrétiennes à l'époque ou communistes ? Des Don Camillo ou des Peppone ?) avaient réussi dans la France d'après-guerre à endiguer l'ivrognerie, notre sport national des fins de semaine ouvrières, et jusqu'au tabagisme qui est retombé au plus bas chez les ouvriers en même temps que la désindustrialisation et les délocalisations en chaîne. Bon d'accord, les ouvriers sont morts, alors les femmes et les enfants ont repris la relève ! Le cannabis est d'usage courant dans certaines communautés qui nous reprochent évidemment le vin et l'alcool. Non, on est pas près de décannabiser la société avec ce genre de raisonnements spécieux.

Observez maintenant l'élan inverse sur fond de libéralisme débridé : les troubles sévères de la personnalité de toute une jeunesse livrée à ces jeux douteux et son incapacité à produire une valeur ajoutée à la société, la dépendance, les mafias internationales qui se positionnent derrière avec leurs modes opératoires reconnaissables, les drogues toujours plus présentes, le mépris agressif et quasi religieux de l'ordre civil, le rappel incessant de nos prétendues tares nationales (le racisme, le colonialisme), les gestes vengeurs, la banalisation des actes malhonnêtes et des commerces mafieux avec un fort sentiment d'impunité, l'atteinte aux biens et aux personnes dans l'intimidation générale et les confrontations quotidiennes, les peines d'emprisonnement pour quelques uns et les risques mortels qu'ils se permettent dans un défi permanent.

Tant de délits sous nos yeux, mais pour quelle société, pour quelle surenchère des banlieues, pour quelle reconnaissance nouvelle des communautés, pour quels profits autres que mafieux, pour quelle surtaxe in fine du gouvernement ? Nous voici entre le marteau et l'enclume. Les assureurs s'enrichissent mais l’État (et donc les contribuables) paie très cher pour tous ces débordements et ces addictions, bien plus qu'il ne perçoit : non seulement il faut engager des services d'ordre pléthoriques et impuissants devant la violence organisée ( des compagnies de CRS s'épuisent sans combattre par leur seule mission de présence sur le terrain, et beaucoup se mettent en « arrêt maladie ») mais en plus de la lutte contre la malfaisance, notre société doit assister par exemple 70 000 blessés de la route par an et plus de 3000 morts, 73 000 fins de vies pour tabagisme, 150 000 fins de vies de malades avec des tumeurs (suite à la pollution et aux contaminations diverses probablement) etc. Et ne parlons pas des atteintes aux biens et au personnes ou des prisons archi-combles ! Remarquez, une bonne part de ces « victimes » pourrait être épargnée par une politique de prévention digne de ce nom : soyons moins compatissants pour l'incivilité et l'inconséquence, touchons les vilains profiteurs au porte-feuille et redéployons nos forces vives dans la bonne direction.

France sans conscience (chrétienne) n'est que ruine de nos idéaux passés et parodie de la laïcité. Mais impossible de revenir comme Jean-Marie Le Pen au temps de la « Libération » et à l'exaltation d'après-guerre, même si « c'était mieux avant ». Le maréchal Pétain a été jugé seulement trois mois après la capitulation allemande pour complot contre la France et intelligence avec l'ennemi. Et nous, les anciens, ne sommes plus que les fantômes d'un ordre suranné... 


Quoi ? Je prétends n'être qu'un fantôme mais c'est un peu exagéré...  Je ne pensais pas vous en convaincre si facilement : j'ai plutôt les idées claires pour un vieux schnock, non ? D'ailleurs, croyez-vous ces beaux parleurs qui viennent frapper à votre porte en prétendant qu'ils vont sauver la société ? Croyez vous ces califes au cri de « Dieu est grand » ?

Allons, nous avons une très belle culture française à défendre et la loi à respecter : nous ne partons pas de rien ! Techniquement, la nouveauté et le superflu se confondent, alors cessez de courir derrière... Un peu de simplicité et de dépouillement me satisfont. Voyez, je n'ai jamais possédé de téléphone portable, tout juste un petit poste de radio pour tromper l'ennui de mes insomnies et c'est encore suffisant à mon âge. Je pense qu'un « smartphone » n'est pas un signe de civilisation puisqu'il ne nous rend pas meilleurs, seulement plus dépendants. Et puis je veux mourir comme je suis né, avec innocence. 

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