jeudi 19 novembre 2015

Hommage national aux victimes des attentats de 2015 (Le Bataclan) et allocution de François Noland : « Par ce tour de passe-passe nous sortirons grandis mais salement atteints ! », dans le blogiblag du 19/11/2015 (LJ ©2015).

Les attentats du 13 novembre 2015 en France, revendiqués par l'organisation terroriste État islamique (Daech), sont une série de fusillades et d'attaques-suicides islamistes perpétrées dans la soirée à Paris et dans sa périphérie par trois commandos distincts. Une première attaque a lieu à Saint-Denis, aux abords du Stade de France, où se joue un match amical de football France-Allemagne, auquel assiste le président François Hollande. Le personnel de sécurité leur refusant de pénétrer dans l'enceinte du stade, trois terroristes se font exploser dans ce qui constitue les tout premiers attentats-suicides en France. D'autres attaques ont ensuite lieu à Paris, dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements, où trois individus mitraillent des terrasses de cafés et de restaurants ; deux d'entre eux prennent la fuite, le troisième se fait exploser. L'attaque la plus longue et la plus meurtrière a lieu dans la salle de spectacle du Bataclan (également dans le 11e arrondissement), où 1 500 personnes assistent au concert du groupe américain de rock Eagles of Death Metal et où trois autres djihadistes ouvrent le feu sur le public, avant qu'un assaut des forces de l'ordre n'y mette fin et ne tue les terroristes. /Wikipedia

François Noland: «…Oui, et je l'avoue humblement ici devant les caméras, j'ai risqué ma vie au Stade de France le 13 novembre comme jadis le Général de Gaulle pendant l'attentat du Petit-Calamar... Heureusement, grâce à un procédé américain tenu «secret défense» nous avons su faire exploser à bonne distance les charges explosives... Et là je dis: "Merci les Américains" pour leur assistance technique.

Maintenant, comprenez que je garde quelques aiguilles dans mes chaussures depuis le début de ce quinquennat, d'où cette démarche chaloupée qui est la mienne et qui séduit les femmes à la façon d'Aldo Maccione... Ainsi, dois-je vous rappeler par exemple notre déficit budgétaire irréductible, toujours supérieur aux 3% exigés par l'Union Européenne. Et pourquoi 3%? C'est parce que c'est nous même qui l'avons instauré bêtement, tout comme le seuil d'émission de dioxyde de carbone qui fait tousser Volkswagen et toute l'industrie allemande derrière.

Heureusement l'UE est là, un peu plus compatissante je l'espère, pour rehausser le seuil de dioxyde autorisé au nom de l'Allemagne d'Angela et pour rééchelonner le déficit admissible de la France en mon nom propre, ce qui est bien normal... Sinon, à quoi serviraient nos amis et alliés? Souvenez-vous aussi des manifestations d'octobre et de la grogne des forces vives de la nation jusque sous les fenêtres de notre garde des Sceaux, Christiane Taubira: la justice, la police et l'armée n'étaient-elles pas excédées avec raison par tant de désinvolture européenne? Était-ce à moi, le premier fonctionnaire de France, de réduire leurs effectifs et de sabrer leurs budgets? Non, pourtant je m'y étais résolu à contre cœur... Et c'est là que le miracle s'accomplit qui n'a rien à voir avec le pape François... Oui, je le précise pour certaines mauvaises langues: cela n'a rien de surnaturel ni de machiavélique! Car "la France martyrisée" va pouvoir renégocier son déficit budgétaire supérieur en échange de son "double-sacrifice".

Mais quel est-il? Me direz vous. Et bien, notre premier sacrifice c'est l'effort de nos forces armées au Mali, en Libye, en Irak ou en Iran, quand nous nous mettons au service de l'UE et plus généralement de toute l'humanité! Oui, la France libre, la France juste, la France humaniste sera partout où le devoir l'appelle car elle est la protectrice des hommes autant que des arts... Et notre deuxième sacrifice, vous le connaissez mieux que moi, c'est le sang versé d'abord par nos soldats sur tous les sites de guerre, par nos forces de sécurité ensuite jusque dans nos rues et maintenant par les civiles eux-mêmes comme à Paris ce vendredi 13 Novembre 2015. Bien sûr, en rendant hommage aux forces de police lors de leur intervention musclée hier à Saint-Denis, moi-même comme tous les médias avons omis de rendre hommage aux victimes collatérales innocentes atteintes par des balles perdues.

Oui, hélas et malgré moi, je vous l'assure, vous voici devenus par centaines, Français et Françaises, les premières victimes expiatoires en Europe de daech-qui-tâche et vous avez raison de vous inquiéter: La France ne risque-t-elle pas ainsi de perdre son triple A de la sécurité nationale? Le but de daech n'est pas tant de nous diviser mais plutôt de nous causer des pertes irréparables et de nous atteindre au porte-feuille... Déjà, les touristes désertent Paris et les embouteillages s'allongent à l'entrée des villes quand les travailleurs abandonnent les transports en commun menacés par les attaques terroristes pour préférer la sécurité de leurs voitures.

Maintenant, je veux parler de ces attentats monstrueux, quand toute l'Europe s'émeut et comprend l'effort et le sacrifice de la France pour la sécurité dans le monde et les conséquences... Dans cette fenêtre de tir, j'ai l'opportunité historique de corriger notre politique sociale mise à mal: oui, fini les 3 % maximum de déficit, fini les réductions d'effectifs dans la police, dans l'armée et la justice... Les budgets vont exploser! Nous faut-il plus d'hommes, plus de gilets pare-balles, plus de voiture rapides? Pas de problème, voilà autant pour les forces de police et les corps d'armée! Bien sûr, me direz-vous, fallait-il en arriver là pour satisfaire à toutes ces revendications syndicales de base, qui ont quelque chose d'indécent au moment ou tant de Français sont pris pour cible dans leur confiance et leurs loisirs? N'est-ce pas un peu comme de tirer la couverture à soi quand sa copine dort nue après l'amour? Ainsi sont les fonctionnaires et je ne peux leur en vouloir d'être opportunistes puisque je le suis moi-même.

De fait, mes très chers concitoyens, par cette opération je restaure l'honneur de notre «sociale-démocratie» et je redore en même temps mon blason, un peu comme si j'avais gagné la Coupe de l'America, le Vendée Glob et la Transat Jacques Vabre le même jour ! Hein hein... Oui, je me réaligne à droite de la gauche et dans la course à la présidentielle de 2017. Mieux encore: je me propose de jouer les intermédiaires entre les États-Unis et la Russie, entre Barack et Poutou-le-vil (Poutine) pour attaquer conjointement et dissoudre daech-qui-tâche. Et puis, toujours plus haut, impérial comme l'aigle je maintiendrai fermement l'accueil de la COP21 sur notre territoire contre vents et marées!

Bien sûr, en rétablissant un fonctionnariat méprisé par mon prédécesseur : Sarko-le-nain de jardin, hein hein... j'ai le sentiment de faire un contresens historique! Effectivement, aucune de ces nouvelles mesures à à venir ne sera capable de s'opposer au prochain attentat, pas plus qu'aux précédents. Et comment mes 8500 nouveaux fonctionnaires pourraient-ils prévoir et déjouer les drames successifs passés ou à venir, depuis le 7 janvier 2015 en passant par le vendredi 13 novembre, date ô combien fatidique? La liste est longue, soit presque un attentat par mois et l'année n'est pas encore finie... Tout juste avons nous réussi à faire exploser la dernière «bombe humaine» ce 18 décembre 2015 en mobilisant toutes nos forces. Mais il est mathématiquement impossible de mettre deux ou trois hommes en arme devant chaque école, dans chaque rangée de stade, dans chaque salle de concert, sur chaque terrasse de café-restaurant. Nous ne cessons de vous le répéter...

Car c'est bien ce qui nous différencie des États-Unis d'Amérique: en temps de guerre civile, ce qui est finalement notre cas quand l'ennemi se fond dans la population, le Président Obama autoriserait sans doute chaque citoyen américain à sortir avec son arme en bandoulière et à se faire justice! Mais voilà, je ne peux m'y résoudre, ou alors quelques policiers en civil avec leurs armes de service. Et comment organiser des concours de tir au pigeon pendant les réunions professionnelles ou amicales, au prix de quelles erreurs ? La chasse est ouverte, me direz-vous et nous en sommes les lapins... Vous pourrez toujours chanter à vos enfants, comme Chantal Goya :

« Aujourd'hui... un lapin... a tué un chasseur
C'était un lapin qui... avait un fusil... PAN!»

sauf que le «lapin chasseur*», c'est vous!

*La recette du «lapin chasseur» à la française, «rabbit chasseur» ou «rabbit hunter-style»: plat cuisiné à base de lapin ou de lièvre, de champignons et de vin blanc.

C'est pourquoi notre pays, qui est aussi le plus fliqué d'Europe et le plus fonctionnarisé depuis Joseph Fouché, restera à découvert et impuissant dans des milliers de sites, au risque de nouveaux massacres de masse à venir. Voilà pourquoi encore d'autres Français vont mourir bientôt, sous les rafales et au milieu des bombes, quand notre ennemi acculé par la coalition internationale viendra se venger.

Bien sûr, je le regrette: le nombre de «crimes terroristes» additionné à celui de toutes les victimes collatérales va devenir en France une simple statistique, à l'égal des accidents de la route ou d'avion, des cancers du poumon, du sida et de toutes ces autres morts soi-disant inévitables, parce que notre économie est dévoyée par l'intérêt national, parce que notre industrie est toxique et parce que les hommes politiques deviennent un peu plus cyniques chaque jour. Oui, je le reconnais, je m'en veux et je m'en excuse d'avance... Mais comment organiser un Guantánamo dans un «État de droit»? Les extrémistes religieux sont à manier comme des bâtons de dynamite, qui vous reviennent dans gueule.

Petit lot consolation: il y aura toujours moins de crimes terroristes que d'accidents d'avions ou de suicides d'agriculteurs, ce qui est raisonnable. En échange? Vous serez sacrifiés, vous aurez la Gloire et l'Honneur après la bataille, sur vos tombes, et vos parents viendront dans les cimetières de croix blanches standards et devant les stèles égrener vos noms...

Alors, en espérant que la paix et la sécurité reviennent au plus tôt pour me donner tord et apaiser ma conscience meurtrie, je vous le dis : «Vive l'Europe et vive la France»!


Distribution :
François Noland : François Hollande
B'Ob : Barack Obama
Poutou-le-vil : Poutine-le-petit

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