dimanche 4 décembre 2016

Lettre d'un fan de Hollande : « Libéré, délivré... Je ne candidaterai plus jamais ! », dans le blogiblag du 04/12/2016 (LJ ©2016).

Bien sûr, François Hollande est un fin stratège qui pousse la Droite dans ses derniers retranchements. Hélas, les réactions outrées sur tous les médias français frisent l'intolérance crasse.

Mais quel mot, quelle phrase extraits de sa dernière allocution télévisée, son discours de renoncement à la présidence du 1er Décembre 2016 qui dit : « J’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2017... », qu'est-ce qui autorise donc un tel lynchage politico-médiatique cinq mois avant la fin de son mandat ?

Et qu'est-ce qui autorise le Généralissime François Fillon, chef de la coalition de Droite, a mépriser autant François Hollande ? Qui est-il pour se présenter comme le Sauveur et dénigrer ainsi le Président en fonction : s'il veut venir taper sur le peuple avec l'assentiment d'une presse complice, grand bien lui fasse ! F. Hollande a-t-il donc démissionné lâchement de la présidence pour lui laisser les coudées franches ? Ridicule. Alors, pourquoi cette pluie de quolibets ? Est-ce une tradition française ? Déjà en 2007, selon Ségolène Royal, Sarkozy rabaissait la fonction présidentielle et plus tard son « Casse-toi, pauv' con ! » lui fut fatal.

Non, on ne peut pas s'attaquer à la vertu politique d'un brave homme, celle de Montesquieu, sans en regretter les conséquences comme jadis un 1ier mai 1993 avec la mort de Pierre Bérégovoy : « Sa volonté ferme de lutter contre la corruption avait donc tant d'impact que toute la clique des politiciens corrompus, véreux, se serait permis de l'éliminer » (chez-alice). Évidemment, « C'est un grand malheur pour une nation qu'un bon homme dans une place qui exige un grand homme. » comme disait Talleyrand.

Franchement, j'ai honte pour tous ces politiciens et ces faux journalistes car ce sont eux qui rabaissent au final la fonction présidentielle plus bas que terre. Rien que par ce mépris inconsidéré, ils devraient être exclus des élections présidentielles pour les uns comme de tous débats à venir (par le CSA) pour les autres. Hélas, ils sont bien trop nombreux qui tirent à boulets rouges.

Donald Trump lui peut se permettre les pires manœuvres en invitant maintenant les hommes d'affaires les plus roublards à la gouvernance des États-Unis, tout ça sans essuyer une quelconque critique de la classe politique française. Sans doute est-il du bon côté du manche, celui des milliardaires et des crapules. Avec lui nous voici menacés des pires agissements, avant même son investiture : l'exact opposé de notre bon Président.

Oui, François Hollande est méprisé pour son bilan, celui qu'il s'est préparé de longue date et qu'il s'est résolu à prononcer il y a trois jours en concluant par une formule d'abandon à la course au pouvoir. Hélas, il est impossible de lutter contre l'injustice de cette cabale ! Le voici donc caricaturé et ridiculisé, moqué jusqu'à sa veste trop grande et sa cravate de travers. Imperturbable, il poursuit aujourd'hui sa politique extérieure en revenant d'Abou d'Habi, mais pas en short. Fidel Castro, le « Líder Máximo » lui a revêtu  pendant une cinquantaine d'années
son éternel treillis et plus tard une simple veste de jogging. Pourquoi faudrait-il céder au dandysme ambiant ?

Sur les pas de Barack Obama, Hollande fera une de ses dernières visites d'état à Angela Merkel qui l'a soutenu in fine, une femme sans vanité sous son costume coloré. C'est qu'ils sont sans doute les derniers socialistes, quand tous les autres ne sont que des réformateurs sans foi ni loi. Heureusement, Hollande a aussi été félicité par le grand Schwarzenegger en personne : « François, tu es le champion du peuple ! Félicitations pour ta décision... On t'aime ! ».

Non, il n'y a que des Français pour être aussi méprisants. Ils racontent sur les médias :« C'est un événement inédit dans une démocratie occidentale... Jamais un président de la Véme République n'a renoncé à sa candidature ». Surtout, on sait qui on perd mais sait-on toujours qui on gagne ? Par exemple, F. Fillon ne me semble pas une bonne option : il s'apparente trop à Margaret Thatcher et beaucoup moins au Général De Gaulle (quant à Roosevelt, c'est une autre culture) et sa vision de la France est périmée. N'est-ce pas un danger que de prôner son programme de purges en France ? Je lui annonce les pires déboires avant de s'en retourner la queue basse, comme il était venu. Et là, il comprendra, mais trop tard, qu'il fallait s'assouplir avant que de défourailler à la hussarde. Non, les 3 millions de votes en sa faveur aux primaires de Droite ne lui donnent pas les pleins pouvoirs, sauf à prendre le melon sous le chapeau du même nom.

Justement, l'Angleterre ne se serait-elle pas redressée plus vite et avec moins de souffrances sans tomber sous l'emprise de la « Dame de fer » ? Tiens, j'imagine bien Fillon donner des claques aux enfants, histoire de les redresser parce que c'est la tradition là-bas. C'est que nos voisins d'outre-manche ont la mauvaise habitude de violenter leurs enfants jusque dans les écoles et les clubs de sport, sans parler de quelques pédérastes au sein de l’Église. Vous parlez d'un pays exemplaire !

De fait, un régime autoritaire nous menace d'arriver en France et pas seulement à cause de la vague d'attentats. Car avec son programme foncièrement anti-social, F. Fillon s'apparente surtout à un dictateur, comme au siècle passé le Caudillo d'Espagne : le « Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios » ( Francisco Franco Bahamonde, dit le général Franco, militaire et homme d'État espagnol de 1939 à 1975.) Mais la France pourrait-elle supporter de tels abus bien longtemps, voire un odieux thatchérisme à la française ?

À ce propos, qu'est-ce que le thatchérisme ? « C'est le nom donné à l'ensemble des politiques assumées par Margaret Thatcher, Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990 . En 79, quand Margaret Thatcher arrive au pouvoir, le taux de chômage est à 5%, mais l’économie est écrasée de dettes, sous perfusion du FMI et paralysée par les syndicats. Elle tranche les budgets, privatise en masse et baisse l’impôt des sociétés. À court terme, le résultat est socialement désastreux : le chômage s’envole et atteint 11,2% en 86. Mais à long terme, et c’est ce que monsieur Fillon choisit de retenir, la croissance repart en effet, l’inflation se calme et la croissance s’installe. En 90, quand elle quitte le pouvoir, le chômage est retombé à 6,8%, quand la même année en France il est a 9%. Mais la pauvreté, elle, va rester ? Absolument ! En gros, le nombre de pauvres, sous le règne de Thatcher, va plus que doubler, alors qu’au même moment, la France est sur une courbe inverse. La potion économique a été efficace, la facture sociale très élevée, c'est ça le bilan du thatchérisme. » (« Le vrai faux de l’Info » à propos de François Fillon)

F. Hollande et Ségolène Royal est le premier couple politique français promu au pouvoir, en même temps qu'un autre couple mythique, Barack Obama et Michelle.

François : 
   - Mais tu te rends compte ma chérie, je me suis présenté humblement aux Français pour leur parler et voici que la bande à Fillon se jette sur moi, sans parler de ce con de Mélanchon. M'ont-ils pris pour un sanglier qu'on force dans les fourrés et qu'on laisse dévorer tout vivant par les chiens ? Ce milieu est immonde et je ne conseille à personne de se présenter.

Du coup, Ségolène est partie embrasser l'urne de Fidel Castro à Cuba, à défaut de lui baiser les pieds. C'est ça, le retour à un socialisme pur et dur dans un monde en pleine déliquescence. Tiens, s'est-elle dite, je vais leur montrer de quel bois je me chauffe, à ces rupins ! La ministre de l'Écologie a donc salué samedi à Santiago de Cuba la mémoire de Fidel Castro, « un monument de l'histoire », histoire de bien marquer le coup... Et qu'importe que ça fasse grincer des dents :

- Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l'homme alors qu'on sait qu'ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n'en a pas. Et bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose... Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu'il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l'on n'atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd'hui des leçons de droits de l'Homme.

C'est que le couple initial Hollande-Ségolène ainsi reconstitué aura tout réussi jusqu'à atteindre les plus hautes responsabilités. Après, leur modestie naturelle les pousse à se retirer prudemment. Ségolène avait connu avant lui le mépris et l'exclusion et François ne s'est échappé de ce dernier traquenard que par un petit chemin abrupt connu de lui seul... Oui, c'était un piège préparé de longue date par une opposition obscène qui attendait le moment de sa candidature pour le descendre en flèche : là, ils ont lancé l'hallali, provoquant un effet de meute dégoûtant ! Certains parmi les plus respectueux on évoqué de la part de Hollande une « jospinade », soit un virage à 180 % peux glorieux pour se désister, mais c'est un contresens de l'histoire. Ce qui me choque, c'est que cette Droite-poubelle tirée à quatre épingles fédère aujourd'hui des extrémistes qui voulaient le mettre en pièces... Mais c'était sans compter sur la ruse du vieux sanglier de Tulle. Hollande a démontré qu'il était infiniment plus fin et plus courageux que Sarkozy-le-bouffi ou Juppé-le-kéké : ces deux là n'ont pu que faire machine arrière mais sans jamais s'attirer les foudres des médias complices.

Bien sûr, Hollande n'a pas tout réussi et quelques effets de ses réformes restent à venir. Mais la Droite attend de détricoter ses textes comme lui même a perdu
stupidement deux années  à effacer les textes de son prédécesseur. On pourra retenir en sa faveur la réussite de « La Conférence de Paris de 2015 sur le climat », la fameuse COP21 et aussi le vote du « Mariage pour tous ». On notera que la « taxe Google » a bien été adoptée par l'Assemblée nationale, mais contre l'opposition du ministre des Finances Michel Sapin. Manuel Valls se sera aussi opposé à Ségolène Royale à propos de L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et Europe Écologie Les Verts (EELV) se sera brûlée dans ce gouvernement. Nicolas Hulot est retourné dans l'anonymat : dommage parce que la Droite industrieuse pousse à « consommer plus en polluant toujours plus ».

Notre problème, c'est que cette nouvelle droite, « radicalisée » de son propre aveu sous Sarkozy-Fillon-Juppé, est devenue par haine du « système socialiste » la Droite républicaine la plus con et la plus réactionnaire du monde. Fillon entend par ce radicalisme petit-bourgeois s'opposer aux faux socialistes « Valls-Macron » ainsi qu'à « Marine-Philippot », des frontistes nationalistes pervertis par un égalitarisme ambiant sexualisé.

Avec « Valls-Macron », les deux bras droits concurrents de ce gouvernement, Hollande finissait par tourner en ronds et on attend d'un jour à l'autre la démission à son tour du premier ministre, le faux-fidèle qui l'a poussé dans les cordes.
    - Mon fils, c'est mal barré pour moi, je renonce... Il faut que tu te présentes en même temps que ton frère de lait à la présidence !
    - Je le savais...

Christiane Taubira était son seul bras gauche qui fut sacrifiée sur l'hôtel de « la loi Travail ». La nouvelle extrême-droite filloniste s'est confirmée contre « la déchéance de la nationalité des terroristes binationaux » et c'est le regret de Hollande qui croyait initier une ère de cohabitation. Pourtant, cette dernière mesure connotée très « nationaliste » n'auraient-elle pas dû faire l'unanimité en France suite aux séries d'attentats terroristes ? Et bien non, la bande à Fillon a préféré tacler en touche et maintenant elle s'attaque directement au « droit du sol », ce qui ressemble à une régression pour notre démocratie. Mais que ne ferait-on pas au nom de la France ?

Faudra-t-il que notre Président s'en aille pour prendre enfin la stature d'un homme d'état ? Pourtant, La fondation « Appeal of Conscience » a décerné le prix d'« Homme d'État de l'année » à François Hollande, à New York le 19 septembre. Il existe donc bien un déni de réalité par tous ceux qui manipulent l'opinion, soit l'opposition et les médias. Bien sûr, de nombreux Français ne se sentent pas représentés par la partition artificielle et très approximative « Droite-Gauche » de la vie politique française : leurs votes d'exaspération, un peu comme aux États-Unis avec Trump, peuvent faire basculer la France dans l'un ou l'autre camp, et même aux extrêmes. Il faut bien évoquer là une crise institutionnelle de représentativité. 


Avec les livres aux titres putassiers : « Merci pour ce moment » et « Un président ne devrait pas dire ça », Hollande aura fini à poil, le premier président naturiste de la 5éme république. Victime, il aura gardé malgré tout sa bonhomie d'homme
« ordinaire ».

Mais imaginez maintenant le Généralissime François Fillon, Godillot de France et futur Président par la Grâce de Dieu le 8 mai 2017 ? Faut-il en rire ou bien en pleurer ? Non, je ne peux pas y croire.

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