Quand Nicolas Hulot se présenta devant le bureau d'Emmanuel Macron pour un debriefing, il était encadré façon "patrouille de France" par Édouard Philippe à gauche et Gérard Collomb à droite. Macron avait décidé de "déminer son ministre de la Transition écologique… sinon il va me péter sa dem! ", pensa-t-il.
_Les vacances étaient bonnes, Nicolas? Il savait que non mais c'était une formule de politesse.
_ Avec les affaires... Je suis viré?
_T'espères vraiment que je te vire? Tes problèmes, c'est du pipi de chat! Et qu'est-ce qu'elle t'a dit, la vieille chouette?... Enfin, comment tu l'appelles, la vieille bourrique, la vielle bique?
_ Ah, Brigitte? Non, j'ai beaucoup respect pour elle. Je l'appelle madame Bardot. Mais là, elle m'a insulté, tu comprends? Non, je voulais parler du reste...
_Tu parles de ta déclaration de guerre contre Monsento-Bayer? La dernière fois que t'as fait une déclaration contre le Roundup, les ventes ont grimpé de 10% parce que tout le monde prévoit de faire des stocks en cas de pénurie. Alors, je te recommande d'être beaucoup plus prudent dans tes déclarations. Bardot t'a remis en selle mais pour cette réunion du Conseil des ministres, je te demande de te taire. Pas de fanfaronnades inutiles!
_Mais j'avais raison et maintenant, les tribunaux américains sont avec moi... Pourquoi toujours baisser sa culotte, hein? Les ressources planétaires sont polluées, l'eau est polluée, les couches-culottes contiennent du glyphosate et la seule façon de réagir, c'est d'accuser les écologistes? C'est pas comme ça que je vais gagner leur confiance! Avons nous le droit de confisquer la parole du peuple quand c'est lui qui tremble et qui meurt de notre incompétence? Il nous reste trois ans pour supprimer le glyphosate? Très bien, instituons un moratoire sur tous les pesticides, c'est le temps nécessaire pour que la terre se régénère un peu, et désignons dans chaque commune de France une « ferme témoin» des bonnes pratiques qui emploiera si nécessaire des chômeurs, des érémistes et des immigrés si ça leur chante! Mettons à leur disposition les outils pour désherber facilement, prouvons que c'est faisable, quoi! Pour les produits contaminés mis en vente, il suffira d'imprimer sur les étiquettes d'emballage les taux de polluants et de pesticides et les consommateurs feront le tri. Il existe maintenant des applications comme « Yuka » qui lisent les codes-barres et indiquent la valeur nutritionnelle... Pourquoi ne pas indiquer les taux de pollution? C'est...
Le Président Macron en avait assez entendu. C'était tout ce qu'il craignait: un Hulot remonté à bloc qui explose tout. L'heure était venue de le remettre à sa place.
_Nicolas... Nicolas! Le problème n'est pas là. Si demain j'interdis le glyphosate, d'abord je me mets à dos l'Allemagne qui vient de racheter Monsanto, ensuite tout le monde agricole! Et puis, si nous mettons des indicateurs de pollution sur les emballages, comment exporter nos produits devenus «toxiques» du jour au lendemain?
_L'Allemagne? Je m'en tape le coquillard comme dirait Brigitte bardot. Merkel a arrêté ses centrales atomiques et a relancé du même coup ses centrales à charbon archi-polluantes sans nous demander notre avis. Pour l'agriculture, l'Allemagne est le pays d'Europe le plus productiviste, le plus automatisé et le plus destructeur...
Macron s'agaçait sérieusement devant cette tête de mule, un vieux copain de B.B, qui reprenait les propos enfantins d'Allain Bougrain-Dubourg avec «la nature et les petits oiseaux ».
_Nicolas, si demain j'arrête les pesticides, les trains ne pourrons plus rouler: la SNCF, c'est 50 millions de dette et c'est 60000 km de voies à désherber avec au minimum 30 tonnes de glyphosate (ndlr: nos agriculteurs en consomment au minimum 8 500 tonnes), les avions ne pourrons plus décoller sans désherber à fond et si les sociétés d'autoroute ont besoin de Roundup pour nettoyer les bandes d'arrêt d'urgence, que faisons nous pour assurer la sécurité des automobilistes? Avec toi, le TGV deviendrait une grosse tondeuse à gazon et l'économie française s'arrêterait net: Nicolas, tu veux la révolution et la ruine de notre beau pays?
Quand la sagesse populaire montre les dangers de la pollution, le politicien montrent le PIB et les dettes...
_ Monsieur le Président... si tout est mort... si les plantes et tous les animaux restant sont systématiquement empoisonnés dans les champs, au bords des des routes et des voies ferrées? J'ai traversé la France de Lille à Marseille à la fin du printemps sans rencontrer un lapin, un hérisson, une alouette, ni la moindre abeille, le moindre papillon, la moindre fleur sauvage et sur mon pare-brise, pas même une mouche écrasée! C'est ce désert aseptisé que nous voulons léguer à nos enfants? Tiens, on va offrir 500000 alouettes au lobby des chasseurs cet automne, une espèce d'oiseau chanteur en péril, pour faire de la « friture de petits oiseaux» et du pâté? Si je peux me permettre: il ne faudrait pas confondre «niche écologique» avec «niche économique» !
_Nicolas, je dois faire des arbitrages: oui, c'est cela gouverner et tu commences à me courir sur le haricot, si je puis utiliser cette métaphore légumière. Les alouettes, il en restera toujours assez, comme l'ours et le loup, et le glyphosate est trois fois moins dangereux que le café.
_Alors je peux vous en verser trois cuillerées dans une tasse d'eau légèrement radioactive parce que c'est soi-disant bon pour la digestion? Le glyphosate est le principe actif mais le Roundup est dix fois plus toxique à des doses infinitésimales: c'est un cocktail dont la composition gardée secrète contient des métaux lourds, des résidus de cuves de pétrole (huile fossile stable) additionnés de suie animale et d'arsenic (hors la loi) comme désherbant actif : vous reprendrez bien un peu de thé? Le problème, c'est que les abeilles sont dix mille fois plus sensibles que nous et que les doses de pesticides que nous supportons dans l'eau, l'air et la végétation leur sont fatales, en même temps que les ondes électromagnétiques et la contamination radioactive. Ne croyez pas les fake news: la nature n'est pas «résiliente» autant que nous et elle ne régénérera pas ses forêts abattues, ses marais asséchés et les populations animales disparues avant des millions d'années! Si c'était le cas, nous aurions déjà des truites, des brochets et des écrevisses dans la Seine. Je pense qu'il nous faut y mettre beaucoup plus de volonté, monsieur le Président...
_Nicolas, je te le répète, le glyphosate, le Roundup, le Gaucho, tout ça... c'est le cadet de mes soucis. On fabrique du miel de synthèse à base de sucre et on fertilise les plantes avec des drones, c'est ça le progrès, voilà! L'INRA cherche des solutions avec des molécules de substitution, alors en attendant tu fermes tes dossiers, tu mets tes mains dans tes poches et on en reparlera une autre fois, quand je te ferai signe.
Mais Nicolas Hulot, après cet effort hors du commun pour dialoguer avec Emmanuel, s'était évadé dans sa tête: il se grattait sous les aisselles comme un singe et il essayait de s'attraper le nez avec sa lèvre inférieure. Quand notre ministre de la Transition écologique commença à hululer stupidement en se tapant la tête des deux mains, le président Macron sut qu'il l'avait perdu encore une fois. Il appela l'infirmière pour qu'elle lui donne son médicament mais c'était presque un cas de maltraitance animale... Merde in France!
_Les vacances étaient bonnes, Nicolas? Il savait que non mais c'était une formule de politesse.
_ Avec les affaires... Je suis viré?
_T'espères vraiment que je te vire? Tes problèmes, c'est du pipi de chat! Et qu'est-ce qu'elle t'a dit, la vieille chouette?... Enfin, comment tu l'appelles, la vieille bourrique, la vielle bique?
_ Ah, Brigitte? Non, j'ai beaucoup respect pour elle. Je l'appelle madame Bardot. Mais là, elle m'a insulté, tu comprends? Non, je voulais parler du reste...
_Tu parles de ta déclaration de guerre contre Monsento-Bayer? La dernière fois que t'as fait une déclaration contre le Roundup, les ventes ont grimpé de 10% parce que tout le monde prévoit de faire des stocks en cas de pénurie. Alors, je te recommande d'être beaucoup plus prudent dans tes déclarations. Bardot t'a remis en selle mais pour cette réunion du Conseil des ministres, je te demande de te taire. Pas de fanfaronnades inutiles!
_Mais j'avais raison et maintenant, les tribunaux américains sont avec moi... Pourquoi toujours baisser sa culotte, hein? Les ressources planétaires sont polluées, l'eau est polluée, les couches-culottes contiennent du glyphosate et la seule façon de réagir, c'est d'accuser les écologistes? C'est pas comme ça que je vais gagner leur confiance! Avons nous le droit de confisquer la parole du peuple quand c'est lui qui tremble et qui meurt de notre incompétence? Il nous reste trois ans pour supprimer le glyphosate? Très bien, instituons un moratoire sur tous les pesticides, c'est le temps nécessaire pour que la terre se régénère un peu, et désignons dans chaque commune de France une « ferme témoin» des bonnes pratiques qui emploiera si nécessaire des chômeurs, des érémistes et des immigrés si ça leur chante! Mettons à leur disposition les outils pour désherber facilement, prouvons que c'est faisable, quoi! Pour les produits contaminés mis en vente, il suffira d'imprimer sur les étiquettes d'emballage les taux de polluants et de pesticides et les consommateurs feront le tri. Il existe maintenant des applications comme « Yuka » qui lisent les codes-barres et indiquent la valeur nutritionnelle... Pourquoi ne pas indiquer les taux de pollution? C'est...
Le Président Macron en avait assez entendu. C'était tout ce qu'il craignait: un Hulot remonté à bloc qui explose tout. L'heure était venue de le remettre à sa place.
_Nicolas... Nicolas! Le problème n'est pas là. Si demain j'interdis le glyphosate, d'abord je me mets à dos l'Allemagne qui vient de racheter Monsanto, ensuite tout le monde agricole! Et puis, si nous mettons des indicateurs de pollution sur les emballages, comment exporter nos produits devenus «toxiques» du jour au lendemain?
_L'Allemagne? Je m'en tape le coquillard comme dirait Brigitte bardot. Merkel a arrêté ses centrales atomiques et a relancé du même coup ses centrales à charbon archi-polluantes sans nous demander notre avis. Pour l'agriculture, l'Allemagne est le pays d'Europe le plus productiviste, le plus automatisé et le plus destructeur...
Macron s'agaçait sérieusement devant cette tête de mule, un vieux copain de B.B, qui reprenait les propos enfantins d'Allain Bougrain-Dubourg avec «la nature et les petits oiseaux ».
_Nicolas, si demain j'arrête les pesticides, les trains ne pourrons plus rouler: la SNCF, c'est 50 millions de dette et c'est 60000 km de voies à désherber avec au minimum 30 tonnes de glyphosate (ndlr: nos agriculteurs en consomment au minimum 8 500 tonnes), les avions ne pourrons plus décoller sans désherber à fond et si les sociétés d'autoroute ont besoin de Roundup pour nettoyer les bandes d'arrêt d'urgence, que faisons nous pour assurer la sécurité des automobilistes? Avec toi, le TGV deviendrait une grosse tondeuse à gazon et l'économie française s'arrêterait net: Nicolas, tu veux la révolution et la ruine de notre beau pays?
Quand la sagesse populaire montre les dangers de la pollution, le politicien montrent le PIB et les dettes...
_ Monsieur le Président... si tout est mort... si les plantes et tous les animaux restant sont systématiquement empoisonnés dans les champs, au bords des des routes et des voies ferrées? J'ai traversé la France de Lille à Marseille à la fin du printemps sans rencontrer un lapin, un hérisson, une alouette, ni la moindre abeille, le moindre papillon, la moindre fleur sauvage et sur mon pare-brise, pas même une mouche écrasée! C'est ce désert aseptisé que nous voulons léguer à nos enfants? Tiens, on va offrir 500000 alouettes au lobby des chasseurs cet automne, une espèce d'oiseau chanteur en péril, pour faire de la « friture de petits oiseaux» et du pâté? Si je peux me permettre: il ne faudrait pas confondre «niche écologique» avec «niche économique» !
_Nicolas, je dois faire des arbitrages: oui, c'est cela gouverner et tu commences à me courir sur le haricot, si je puis utiliser cette métaphore légumière. Les alouettes, il en restera toujours assez, comme l'ours et le loup, et le glyphosate est trois fois moins dangereux que le café.
_Alors je peux vous en verser trois cuillerées dans une tasse d'eau légèrement radioactive parce que c'est soi-disant bon pour la digestion? Le glyphosate est le principe actif mais le Roundup est dix fois plus toxique à des doses infinitésimales: c'est un cocktail dont la composition gardée secrète contient des métaux lourds, des résidus de cuves de pétrole (huile fossile stable) additionnés de suie animale et d'arsenic (hors la loi) comme désherbant actif : vous reprendrez bien un peu de thé? Le problème, c'est que les abeilles sont dix mille fois plus sensibles que nous et que les doses de pesticides que nous supportons dans l'eau, l'air et la végétation leur sont fatales, en même temps que les ondes électromagnétiques et la contamination radioactive. Ne croyez pas les fake news: la nature n'est pas «résiliente» autant que nous et elle ne régénérera pas ses forêts abattues, ses marais asséchés et les populations animales disparues avant des millions d'années! Si c'était le cas, nous aurions déjà des truites, des brochets et des écrevisses dans la Seine. Je pense qu'il nous faut y mettre beaucoup plus de volonté, monsieur le Président...
_Nicolas, je te le répète, le glyphosate, le Roundup, le Gaucho, tout ça... c'est le cadet de mes soucis. On fabrique du miel de synthèse à base de sucre et on fertilise les plantes avec des drones, c'est ça le progrès, voilà! L'INRA cherche des solutions avec des molécules de substitution, alors en attendant tu fermes tes dossiers, tu mets tes mains dans tes poches et on en reparlera une autre fois, quand je te ferai signe.
Mais Nicolas Hulot, après cet effort hors du commun pour dialoguer avec Emmanuel, s'était évadé dans sa tête: il se grattait sous les aisselles comme un singe et il essayait de s'attraper le nez avec sa lèvre inférieure. Quand notre ministre de la Transition écologique commença à hululer stupidement en se tapant la tête des deux mains, le président Macron sut qu'il l'avait perdu encore une fois. Il appela l'infirmière pour qu'elle lui donne son médicament mais c'était presque un cas de maltraitance animale... Merde in France!