vendredi 10 août 2018

Nicolas Hulot fragilisé : « L'éducation aux gestes éco-responsables est-elle possible ? », dans le blogiblag du 10/08/18 (LJ ©2018).

Les Français n'ont semble-t-il pas vraiment changé, ni évolué: pour les vacances, nos compatriotes n'ont pas renoncé à leurs voitures ou à l'avion pour voyager, aux appareils d'air conditionné pour se rafraîchir, aux hamburgers, aux iphones et autres smartphones à prix d'or ainsi qu'à toutes les surconsommations et à leurs emballages. La vente des voitures Renault et Peugeot à essence, comme le diesel, est en hausse et l'écologie n'est pas le sujet de conversation cet été. Les voitures électriques ne sont plus de mode, même si la France est en surconsommation d'électricité qu'elle exporte vers les pays voisins pour aller alimenter quoi? D'autres appareils à air conditionné achetés en masse, des réfrigérateurs et des écrans plats etc.

Les Français n'ont aucune réflexion, qui acceptent de mourir par dizaines de milliers comme jadis de la peste, au moyen-âge: pourtant, leurs maux sont identifiés qui sont liés souvent à la vitesse, à la surconsommation, à la surproduction (pour exporter), à la sur-industrialisation et à la pollution sans cesse croissante. Le tri des déchets ne fonctionne absolument pas et la tentative d'imposer l'usage des véhicules électriques est un échec à Paris comme ailleurs. 


Par exemple, le glyphosate, ce produit criminel à l'usage des petits jardiniers et des agriculteurs sous le nom de "Round up" ou autre, a été autorisé  pour encore trois ans en France quand il vient d'être condamné par les tribunaux aux États-Unis! C'est exactement comme pour le scandale du tabac ou de l'amiante... Nos gouvernants mettront-ils un demi siècle pour l'interdire, et au prix de combien de vies?

Les voitures aussi sont assassines:
«l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) a révélé ce vendredi les chiffres de la mortalité sur les routes en France pour le mois de juillet 2018. Par rapport au mois de juillet 2017, le nombre de morts est en baisse, avec 344 décès enregistrés, contre 346 à la même période l'an dernier sans que le lien avec la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h soit évident».

Les Français râlent bien un peu à cause de la surchauffe de l'atmosphère mais sans vouloir limiter leur circulation incessante, la construction de routes et de bâtiments, les rejets asphyxiants dans les airs et toxiques dans les eaux. Les animaux continuent d'être sacrifiés quotidiennement par millions à leur appétit, les campagnes sont asséchées, les sources et les nappes phréatiques taries, les rivières pompées à mort pour l'irrigation des cultures et le refroidissement des centrales atomiques, et le plastique continue de s'imposer en bouteilles et en sacs qui jonchent le sol ou réapparaissent à la surface des décharges après enfouissement.

Seulement 3 % des Français auraient peut-être un mode de vie «éco-responsable» avec les gestes correspondants, soit par choix et conviction, soit par obligation ou isolement, soit qu'ils sont trop pauvres pour prétendre bénéficier des avantages de la surconsommation ambiante.

La chaleur intense qui dépasse les 40°, et qui peut atteindre 8° de plus dans les villes que dans les campagnes, multiplie les feux de forêts mais cette chaleur est vue au final comme une chance pour les estivants, explique-t-on sur Europe 1: «Vous allez bénéficier d''un bon ensoleillement et d'une journée estivale mais n'oubliez pas de boire, de manger des glaces, de vous baigner et de vous tartiner de crème solaire!».

Fatalement, ce sont les contribuables français qui paieront un jour pour le réchauffement climatique, comme pour les accidents des centrales atomiques et la contamination ambiante (et pour finir pour le démantèlement des centrales atomiques et l'enfouissement des déchets). Ce sont eux aussi qui paieront pour les routes défoncées quand les transporteurs routiers internationaux empruntent les routes secondaires pour éviter les péages et font leurs pleins de gas-oil en Espagne ou en Belgique. Et puis, les émissions de gaz nocifs sont rabattues par les vents sur les villes et les villages et encore plus de Français sont incommodés et menacés de cancer du poumon: ainsi, chacun d'entre nous est susceptible de fumer l'équivalent de 1 à 3 cigarettes par jour, et bien plus dans les villes et les endroits pollués, au bord des routes, dans les aéroports et dans les ports accueillant des navires de croisière, des pétroliers et des porte-conteneurs.

C'est dans ce contexte négatif que Nicolas Hulot officie, d'autant que les citoyens «éco-responsables» sont accusés d'activisme et d'extrémisme: ainsi sont-ils désignés comme les nouveaux anarchistes, voire des terroristes contre les abattoirs, les boucheries, les viandards, contre l'agriculture productiviste, contre la croissance économique «à tout prix» et le «plein emploi»
garanti par les industriels  en échange d'une économie libérale sans freins, injuste et anti-sociale à l'exemple de l'Amérique de Trump.

En voulant lutter contre la pollution et la vitesse des voitures, les «écologistes» sont même accusés des embouteillages ponctuels sur les «voies rapides» des bords de Seine à Paris. Mais les embouteillages monstrueux à l'entrée des villes depuis 50 ans, ben, c'est normal pour les automobilistes: on peut dire que c'est la preuve de notre bonne santé économique, quand chacun pollue un maximum et perd son temps dans sa caisse!

On comprendra alors l'intérêt d'inscrire la protection de la Nature, de l'Homme et des Animaux dans l'article 1 de la constitution, pour réformer un «mode de pensée» indigent, celui induit par les opportunistes décérébrés, les politiciens machiavéliques, les journalistes véreux, les économistes officiels d'un libéralisme débridé et les industriels sans scrupules qui tirent les ficelles.

Pour lutter contre les cancers provoqués par ces pollutions diverses, l'industrie toute puissante alliée aux laboratoires de recherche met au point des traitements qui altèrent l'ADN pour renforcer nos défenses immunitaires, au risque de détruire le génome humain.

L'exemple le plus flagrant,
à l'ère du pangénisme, est celui de la compagnie agrochimique Monsanto qui  fabriquait des poisons violents en très grandes quantités (l'Agent orange pendant la guerre du Vietnam, le Ranger pro et le Roundup pro aujourd'hui) et qui sélectionnait les variétés de plantes transgéniques résistantes à ces mêmes poisons. La principale erreur de Monsanto fut de ne pas prévoir des «jardiniers, paysans et agriculteurs transgéniques» résistants à leurs pesticides. De fait, des robots auraient bien mieux fait l'affaire pour éviter des milliers de morts. Après, des millions d'avis défavorables sur les réseaux sociaux ont-ils convaincu les États-Unis de pratiquer le "greenwashing"? Très critiqués, ils se sont débarrassé de cette entreprise assassine, un fleuron militaro-industriel  qui travaillait jadis pour l'armée américaine (l'uranium de la bombe atomique en 1940, l'agent orange de la guerre du Viêtnam à partir de 1961), en le cédant en 2016 à l'allemand Bayer (qui travaillait jadis pour les nazis pendant l'Holocauste): les chiens ne font pas des chats! Entre génocide et écocide, il n'y a que deux lettres de différence.  Remarquez, si les Allemands ont pu payer 66 milliards de dollars pour capter des brevets, des marchés et des usines, c'est sans doute parce que Monsanto a fait des avancées majeures dans la recherche sur les OGM. Si le pangermanisme est mort, le pangénisme est la voie royale de l'eugénisme, notre avenir à tous: l'Allemagne prend la relève! En attendant, Trump demande de réorienter l'effort militaire américain vers «une  Force de l'espace».

Alléluia, ce vendredi 10 août, un petit jardinier américain cancéreux en phase terminale a réussi, contre toutes attentes, l'exploit invraisemblable de faire condamner Monsanto-Bayer! Quoi, les tribunaux américains se décident enfin à agir, après 40 ans d'immunité? Oui, d'autant que le Pentagone ne soutient plus Monsanto, avalée par le groupe européen Bayer: maintenant, ce sont les Allemands qui vont payer la facture, amen.

Mais peut-être faudrait-il identifier et contrecarrer les causes des cancers avant d'essayer, 40 ans trop tard, d'en contrarier les effets à coups de manipulations génétiques? Pour renforcer leur effet d'annonce, les journalistes interrogent quelques miraculés sauvés du cancer par les chercheurs français: «merci, merci, merci!» répondent les ex-malades. Voilà comment les progrès de la recherche en
thérapie génétique peuvent servir à dédouaner les groupes industriels de leur irresponsabilité, que ce soit Monsento, Bayer ou d'autres.

Sur le même modèle, la chirurgie réparatrice «française» redonne de l'espoir aux accidentés de la route par milliers: un brave chirurgien vous greffera peut-être, si vous le méritez, un visage, une main, un cœur artificiel ou un morceau de foie. C'est ça, le progrès! Et Renault ou Peugeot, nos fleurons de l'industrie automobile, s'en lavent les mains.

Il y a trois jours, l'interview de Nicolas Hulot par un animateur plutôt stupide sur la radio «Europe1» a tourné à l'incompréhension totale et Nicolas s'en est irrité. Le lendemain, deux journalistes invités, des «nettoyeurs», sont venus
«finir le travail» et prouver si possible «l'échec complet du ministre de la Transition écologique et solidaire». L'affaire fut jugée manu-militari en moins d'un quart d'heure: on sait pour qui roulent les grands groupes financiers! L'écologie est ainsi refoulée et méprisée quotidiennement, suivant un modèle de communication journalistique optimiste, opportuniste et destructeur au service des annonceurs... Ici, le plan com «plug and pay» du groupe Lagardère! 

Partout, les lobbys contrôlent les communications: les dangers des OGM et des pesticides ne sont toujours pas établis officiellement  50 ans après et toute jurisprudence est réfutée*. De même, les effets des contaminations radioactives sur la population française continuent d'être niés par les gouvernements successifs, quand par exemple des millions de français sont atteints à la thyroïde. Les nuages radioactifs se sont arrêtés à la frontière, voilà! Mais, au Japon comme en Russie, les taux de radioactivités admissibles sont sans cesse revus à la hausse.

La critique la plus fine lancée contre Nicolas Hulot par ces «pauvres cons» d'Europe1 fut qu'il n'a pas la stature d'un ministre d'État, de la Transition écologique et solidaire, seulement celui d'un lanceur d'alertes, voire d'un pleurnicheur façon «Caliméro». Voudrait-il insister? Il sera alors accusé d'être un dangereux activiste, celui de la désindustrialisation menant à la récession économique et au chômage généralisé. L'écologie à bon dos!

Nicolas Hulot est-il le point faible du gouvernement Macron en menaçant sans cesse de démissionner ou bien est-il son «label qualité»? Pour sûr, il a besoin d'être encouragé par les citoyens «avertis» quand les lobbys appuient sur tous les leviers pour déstabiliser un gouvernement contraire à leurs intérêts.

Et comment pourraient-ils accepter la décroissance en France, à seulement 1,8 points en 2018 (à l'égal de l'Allemagne) contre une croissance annualisée de 5,4 points aux États-Unis, attribuée à la politique industrielle, fiscale et ultra-agressive de Trump? (et non à Barack Obama, ce communiste !). L'affaire est entendue et nos petits journalistes (à la vue courte) anticipent la démission de monsieur Hulot.

Hein, mais comment Hulot a-t-il osé proposer d'inscrire «l'écologie » dans l'article 1er de notre constitution nationale? Et les végans qui veulent supprimer les barbecues... Non! Merde in France.


*«Nous ferons appel de la décision et continuerons à défendre vigoureusement ce produit qui bénéficie de quarante ans d’utilisation sans danger et qui continue à être un outil essentiel, efficace et sans danger pour les agriculteurs et autres usagers» Bayer and cie.

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