Damien-le-poulpe a commis un crime de lèse-majesté en souffletant la joue du premier de la classe, qui est aussi le premier de cordée en France, notre Emmanuel Macron international. Et derrière lui, toute la classe dirigeante a dévissé: faut-il s'étonner que les élections régionales qui ont suivi aient été un fiasco? La classe politique toute entière aurait mal encaissé cette claque humiliante venue des électeurs de plus en plus agressifs et méprisants. Enfin, c'est ce qu'on nous laisse croire...
Pourtant, rien n'est plus trompeur. Déjà, les protestataires qui vont de Mélanchon à Marine Lepen ont fait de cette gifle leur gimmick: "Macron, sur ta bouche, la sens-tu venir?". De fait, les Français sont devenus pragmatiques! Oui, répètent-ils: "À quoi bon... ?". Mais à quoi bon travailler pour se faire du mal, à quoi bon lutter contre ce gouvernement pour nos retraites et contre le patronat tout puissant qui détourne les aides (généreusement accordées par l'État et l'UE) tout en délocalisant ses activités depuis cinquante ans, à quoi bon payer des armées d'inutiles, à quoi bon payer des impôts pour enrichir toujours les mêmes multimillionnaires qui organisent leur exemption fiscale, à quoi bon voter pour des politiciens pervertis quand ce sont les instances européennes qui décident de tout? Oui, et à quoi bon in fine venir leur lécher le cul?
Damien-le-poulpe: Macron m'a chanté "Viens poupoulpe, viens" en me tripotant la tentacule et je lui en ai collée une par pur réflexe. Ça ne méritait pas un an et demi de prison et l'interdiction de mes droits les plus élémentaires en comparution immédiate.
Est-ce le fait du prince ? Damien-le-poulpe doit-il battre sa coulpe comme un preux chevalier? Macron viendra-t-il le gracier au fond de sa cellule? Si les chrétiens humiliés doivent tendre l'autre joue, Macron préfère lui battre le poulpe pour l'attendrir: "Voyez, le matraquage a du bon pour assouplir le peuple en temps de contestation!".
Sous la canicule de ce mois de juin, Paris est envahie par une foule cosmopolite de soiffards et de jouisseurs qui squattent les terrasses étendues XXL des débits de boisson et autres cafés-restaurants. Panem et circenses: après les épreuves du Covid, voici les premières chaleurs de l'été et la coupe du monde de foot retransmise en direct sur les terrasses combles (peut-être pour la dernière fois sur une chaîne publique, juste avant qu'Amazon ne détourne cette compétition sportive à son avantage).
Pendant ce qui ressemble à une grande kermesse à ciel ouvert, Paris se métisse avec par endroits des airs de Bamako. On dirait que c'est un lieu de branchitude où tous les Africains doivent être vus et entendus bruyamment, la preuve d'une traversée intercontinentale réussie sans aucune contrainte. Ils portent volontiers sur leurs habits les sigles des multinationales quand d'autres moins fortunés les portent sur le dos comme le poids nouveau de l'esclavage moderne.
Moi, je vois aujourd'hui des populations d'immigrés qui viennent nous supplanter en France sans même savoir parler le Français et qui revendiquent sans aucun scrupule notre héritage au nom de la "colonisation inversée". Sauf que les tribus Arabes émasculaient leurs esclaves noirs pour pratiquer "l'entre-soi" 500 ans av. J.-C et les tribus Nègres organisaient des barbecues pour cuisiner leurs prisonniers, quand elles ne les vendaient pas aux bédoins. Difficile après d'assumer une telle filiation tout en prétendant nous enseigner la convivialité, la mixité, la tolérance et la sagesse encestrale...
Même nos patrons, jadis tellement sélectifs avec nous, sont devenus leurs répétiteurs pour qu'ils servent chez nous à l'accueil et au commerce, ce qui fait dire à certains observateurs que le grand remplacement à déjà commencé.
Il n'y a que les chrétiens pour revendiquer les erreurs de leurs ancêtres et pratiquer la repentance: "nous avons une dette historique".
Écologiste avant l'heure, Jésus de Nazareth n'offrait-il pas voici deux mille ans du pain et du vin à la place des sacrifices propitiatoires?
Tiens, la classe populaire française traditionnelle s'abstient mystérieusement de voter et ce sont ceux-là, les bourgeois-traditionalistes de droite (par opposition aux bourgeois-bohèmes de gauche) qui vont se présenter seuls devant les urnes par réaction au climat d'insécurité instauré jusqu'au coeur des villes suite à la politique aberrante du "laissez-faire, laissez-passer" pendant toutes ces années de déclin organisé. Mais à quels intérêts monopolistiques profite le crime?
La classe politique toute entière a creusé sa tombe jours après jours, entre affairisme et opportunisme. Oui, affirme la Droite décomplexée par la voix de Valérie Pécresse ("La bougresse, elle ira loin!", lâcha un jour Jacques Chirac, en fin de carrière). Au sein de son parti, Soyons Libres: "Nous sommes en 2021 contre les indigénistes et les islamo-gauchistes décroissionnistes et je veux à juste titre étoffer les forces de l'ordre avec plus de police de proximité", soit le meilleur du pire à défaut de proposer plus de travail qualifié, de bien-être et de logements (mais non, croyez-nous, rien à voir avec l'extrême-droite populiste que nous avons complètement désavouée et qui voudrait raccompagner les derniers migrants dans leurs pays d'origine. Et qui fera le sale boulot si les Français de souche sont démissionnaires? ).
Connerie intégrale des programmes politiques pendant les élections régionales : la Gauche veut assister la jeunesse désoeuvrée avec le RSA automatique et accueillir plus d'immigrés quand la Droite veut plus de police contre ces hordes prédatrices qui ne respectent plus rien: "Faut-il leur offrir des salaires de fainéants et des logements HLM gratuits en échange de la paix sociale? Voyons où cela nous mène: vont-ils repeupler la France, arrêter leurs sales trafics et s'intégrer ou nous prennent-ils pour des cons?".
La manipulation se situe des deux côtés. Quoique les Français opinent, ce sont les mêmes instituts de sondage dévoyés par les lobbys et les mêmes médias aux mains des magnats qui sont à la manœuvre: ils attaquent par ce biais l'écologie jugée subversive et le dernier rapport du GIEC qui annonce venu le temps de la décroissance. Leur lobbying: oui pour prolonger ad vitam aeternam les énergies atomique et carbonnée et non bien sûr aux éoliennes qui tuent les rapaces et défigurent les paysages... mais quelle horreur, vous vous rendez compte? Rendez-nous donc nos belles centrales atomiques avec leurs coeurs en fusion et leur radioactivité toujours croissante qui contaminent indifféremment l'eau et l'air en irradiant tout ce qui bouge, en plus des panaches de fumées des cheminées d'usines, des évacuations létales des pots d'échappement et des nuages de micro-plastiques, ultimes déchets pétroliers roulés par les vents et les marées... Rendez-nous le béton admirable, l'asphalte et le goudron qui nous protègent bien des bestioles envahissantes qui sortent de la terre... Rendez-nous les pesticides, les OGM, les antibiotiques et les hormones pour nos steaks... Rendez-nous l'air conditionné et les tours de verre éblouissantes que percuttent les vols d'oiseaux migrateurs... Surtout, préservez notre croissance à deux chiffres et nos gains exponentiels... Voyez comment les BATX-GAFAM ont accru leur puissance financière de 40 pour cent au pire de la pandémie! Alors, comment ne pas envier cela?
Et puis, de quelle insécurité faut-il parler? Il y a une immigration plutôt bruyante qui trafique à tours de bras et une autre plus timide qui travaille, composée en majorité des petites-mains au service de la bourgeoisie de bobos et de nantis. Et ça tombe bien parce que les petits blancs maltraités qui occupaient encore l'an passé ces mêmes postes se trouvent maintenant plus heureux à profiter du chômage de masse organisé pendant la crise sanitaire du Covid-19.
"À quelque chose malheur est bon... Au moins, ils sont vivants!" plaisante Macron. Quoi? Cent vingt mille morts de plus, et en majorité des vieux cons capitalistes, c'est autant de retraites en moins à payer et de soins économisés, de quoi revenir à l'équilibre financier peut-être l'année prochaine? Et bien non, la branche maladie de la Sécurité sociale a été déficitaire cette année à cause de la facture record du Covid, même si la branche retraite s'en tire plutôt bien, et pour cause... Alors, va falloir reconstituer les provisions.
Et les travailleurs rapportés pour combler les trous dans la fourniture de services se plaignent à leur tour d'être l'objet de la maltraitance des Bourgeois en même temps que des insultes des petits Blancs déclassés et rejetés loin des centres-villes. Même que nos pauvres travailleurs immigrés dénoncent ces attitudes comme racistes, voire suprématistes.
Allons donc... Vous voulez nos emplois tertiaires les plus humbles et la reconnaissance qui va avec, sans l'union des travailleurs et la protection des syndicats? C'est mal connaître vos nouveaux patrons, pas meilleurs que ceux qui m'ont rabaissé et humilié pendant quarante ans de bons et loyaux services dans leurs usines, quand je n'avais que le droit de me taire. Ils avaient exigé que je leur fournisse un diplôme de niveau BAC+3 reconnu par l'Éducation Nationale pour pouvoir revaloriser mon travail et me proposer peut-être des tâches un peu moins ingrates... avant de me licencier salement des chaînes de production pour me faire remplacer par des Chinois vivant en communauté, quelque part dans une usine ultramoderne proche de Toronto! Ah oui, merde in France.
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