mardi 28 octobre 2014

Billet d'humour : « Le Plug anal de la place Vendôme », l'actu revisitée dans le blogiblag du 28 octobre 2014 (LJ ©2014).

Dans la boîte à outils de la Gauche Française Décomplexée : « Le Plug anal de la place Vendôme »

La nuit du vendredi au samedi 18 octobre 2014, « Tree », l'oeuvre de Mc Carthy, est abattue par un commando citoyen. L'agression deux jours plus tôt de l'artiste pop était un geste impardonnable. La performance de Tree semble plus dans l'intention que dans la réalisation esthétique, ce qui signe le non-art contemporain. De fait, l’œuvre éphémère, en extérieur, n'a pas été « saccagée » mais simplement dégonflée.

Non, je ne l'ai pas vu... Quoi ? « Tree », le plug anal voyageur. A-t-il fondu avec le réchauffement planétaire ? On attendait plutôt de la neige sur la place Vendôme fin octobre.

La plus affligée en fut la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, car elle attendait la venue d'un million d'homosexuels dans notre belle capitale pour tourner autour de ce symbole de la culture trans-urbaine. « Ils en auraient profité pour acheter des bijoux, des parfums de luxe et des nuits d'hôtels Cinq étoiles à l'entour. Vous comprenez la perte sèche pour Paris ? ». Hélas, ce plan a échoué misérablement. Et maintenant que la Gay Pride est passée, que faire d'autre pour s'émoustiller ?

Personnellement, je n'avais pas capté l'humour de la chose : j'avais pris ce sextoy de 25 mètres de haut pour un pion du jeu de Monopoly, déposé subrepticement sur la place Vendôme un beau matin par un géant. Et le côté artistique m'échappait encore plus. Son concepteur, Paul McCarthy, fêtait ses 69 ans, année érotique par excellence. Un « géant de la création contemporaine » s'offrait Paris pour une autocélébration, effaçant du geste auguste de sa main la colonne Vendôme de l'empereur Napoléon ! Rien que ça. Un peu comme Serge Gainsbourg réécrivant la Marseillaise à sa façon.

J'avais trouvé très poétique précédemment qu'une drag queen se promène avec un coq tenu en laisse au bout de son sexe : c'était une véritable performance en même temps qu'un hommage à la Gaule ! Mais là, le nez sur l'article de journal, j'en restais baba comme deux ronds de flanc... Un sextoy de 25 mètres ! J'ai bien vite compris qu'Anne Hidalgo et la Gauche « caviar » voulaient frapper les esprits pour célébrer leur prise de pouvoir à la Mairie de Paris. Évoquant vaguement le sapin de Noël des enfants, le godemichet du géant-vert occupait la place Vendôme deux mois avant les fêtes de fin d'année, symbole d'un Paris décomplexé et d'une homosexualité assumée dans la continuité d'un Bertrand Delanoë . Mais la chose a fait « Cheeeeeeeeu » en se dégonflant.

Dans « On est pas couché », Ruquier s'avoua déçu : lui aurait bien offert un plug anal au Pape pour le récompenser de sa tolérance. Mais pourquoi avait-on dégonflé cette « œuvre magistrale » qui ne faisait de mal aux fesses de personne en particulier ? Pour quelle contestation ? Certains voulaient-ils garder la place Vendôme propre de toute perversion ?

Et pourquoi inclure l'objet du délit dans le mobilier urbain, par quelle provoc' ? Il faut savoir qu'avec la marchandisation des corps et l'accès à Internet, les enfants sont de plus en plus tôt actifs sexuellement. Des jeunes imposent même des « pipes » et des « sodomisations » à des gamins et des gamines prêts à tout pour récupérer leur téléphone portable, sans parler de la prostitution qui est devenue le modèle des pratiques sexuelles enfantines. La transgression des interdits est quotidienne. Jadis, proposer simplement des photos pornos sous le manteau vous amenait entre deux policiers tout droit au commissariat, pour un cassage de gueule en règle. Aujourd'hui, ces photos désuètes ont un côté carte postale et on trouve bien pire en tapant « sexe » sur Google. Alors, quelles sont nos limites à la pornographie ? Après la « manif pour tous », elles se rapprochent dangereusement.

Montrer son sexe place Vendôme est passible d'une peine de prison et d'une amende conséquente, en même temps que d'être fiché sur le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques comme un vulgaire pervers sexuel. Mais que dire d'un plug anal érigé en œuvre d'art lors de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) et soutenu par la Mairie de Paris, le ministère de la Culture et de l’Éducation Nationale ? La Gauche débridée veut faire notre éducation sexuelle.

Cependant, la sodomie n'est pas naturelle, sinon nous aurions tous un vagin à la place de l'anus. Les Sodomites étaient des barbares, et le viol suivait les victoires guerrières. Je comprend que cette phobie soit inscrite dans nos gênes depuis la nuit des temps, parce que la menace n'était pas en l'air. On peut être homophobe comme on est arachnophobe, par un mouvement irraisonné, en protégeant ses arrières. Et s'introduire des objets dans le cul n'a rien de plaisant non plus : le présenter comme tel est pernicieux, surtout par des élus de la République. Non, pour sûr, ce n'est pas du domaine de l'éducation nationale ni de la culture !

Une semaine après s'être dégonflé, le créateur présentait des petits « Tree » en chocolat « pour offrir » en animation à la Monnaie de Paris. Il aurait pu attendre le jour de Pâques pour que la farce soit complète ! Bravo, Mc Carthy, mais ne recommencez pas.

vendredi 24 octobre 2014

Billet d'humour : « Pourquoi la France ne doit pas être pénalisée pour son déficit budgétaire ! » , l'actu revisitée dans le blogiblag du 25 octobre 2014 (LJ ©2014).

L'Europe est-elle idiote ? Voilà pourquoi la France ne doit pas être pénalisée pour son malheureux déficit budgétaire en dérapage contrôlé de 4,3 % :

« C'est parce que je le vaux bien ! » comme dirait Hollande, mais pas seulement. De fait, la France a fait des sacrifices qui auraient pu lui être favorables dans la balance lors de la visite de Manuel Valls aux gouvernements voisins : efforts humanitaires et efforts militaires.

C'est vrai que cette putain d'armée nous coûte cher au fil des ans : l'équivalent des intérêts monstrueux de notre dette publique. D'autres pays n'ont fait que la moitié de cet effort en pourcentage de leur PIB et s'en portent plutôt mieux, comme l'Allemagne (et l'Italie, l'Espagne à leur manière), parce que la Défense Nationale leur coûte nettement moins cher. Il ne fait pas bon d'avoir gagné la guerre de 39-45 avec les Anglais !

Ce fut une lourde responsabilité pour nous d'utiliser notre puissance militaire pour essayer de conserver nos colonies, y renoncer à regret et finalement travailler de concert avec les Américains (puis sans eux) à rétablir un certain équilibre dans les parties du monde menacées par des extrémismes belliqueux, car il faut laisser le temps à ces peuples là de réagir contre les attaques fulgurantes des bandes armées.

Mais ce rôle qui s'impose noblement à nous, « gendarmes du monde », ne revient-il pas à l'Europe toute entière de le supporter ? Après, la Commission Européenne viendra nous compter les poux sur la tête. Je voudrais les y voir : une armée avec ses hommes surentraînés, ses navires et ses avions, ça coûte les pieds de la tête... Enfin vous me comprenez. Les rafales, le concorde, le TGV : grandeur et décadence. Et quand on a vendu deux navires de guerre Mistral bourrés d'électronique à la Russie, et bien on a pas le droit de les livrer parce qu'il nous faut respecter l'embargo... Paribas l'a appris à ses dépens : on pourrait faire un petit deal à l'occasion avec les États-Unis, parce que 8,9 milliards de dollars d'amende, ça fait 20 Mistrals gagnants... Non... Même pas... Je retourne au piquet, madame ?

Et puis, tiens, on distribue aussi des milliards pour les causes humanitaires : un petit milliard de dollars pour le VIH par ci, un petit milliard par là, mais ce n'est pas suffisant ? C'est faux, on donne ce qu'on a pas. « Mais prenez donc notre chemise ! ». Nous sommes parmi les plus gros contributeurs aux causes humanitaires, ce qui nous a valu un petit prix Nobel en plus mais en tenant compte de nos finances, c'est un gros sacrifice.

Après on va trouver Merkel Merveille (qui nous fend des merfeilleuses foitures) et Cameron de Jambe pour qu'ils nous soutiennent de tout leur poids face à la Commission Européenne. Et Cameron, y dit : d'accord, mais les Anglais ne paieront pas les deux milliards qu'ils doivent à l'Europe. Et Merkel nous descend par derrière, et on se prend un rappel à l'ordre pour aller « réviser notre copie ». On a bien fait d'envoyer Moscovici comme commissaire européen, le traître.

Alors là je dis : Bravo l'Europe et félicitations. Tous pourris et un pourri tout ! Mais peut-être aussi que « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Si on se la mange, cette pénalité, et si ils rétrogradent notre note souveraine par un effet pervers, notre endettement augmentera encore de quelques dizaines de milliards qu'on a pas plus qu'avant, et l’État  vendra ses actifs... Que cela nous serve de leçon.

Mais allez donc ! Tant que nous ne bradons pas notre réserve d'or pour payer la rançon, nos infrastructures et notre espace aérien au privé, nos ports aux Chinois, notre petite culotte et notre vertu pour finir, oui... Le château peut flamber, mais tant que nous ne baisserons pas le pont-levis aux hordes envahisseuses qui stationnent sous nos murs, avec leurs grosses... ooh... Non, nous n'aurons pas perdu la guerre. " La garde meurt mais ne se rend pas." Et vive le bon roi François !

jeudi 23 octobre 2014

Billet d'humour : « La Révolution 3.0, c'est celle du consommateur averti ! », l'actu revisitée dans le blogiblag du 23 octobre 2014 (LJ ©2014).

La Révolution 3.0, faites passer : « Le pouvoir politique reviendra bientôt aux consommateurs » :
On voudrait nous l'ôter avec nos derniers espoirs, la Révolution 3.0. Alors que l'État se désengage du quotidien pour devenir juge et arbitre des grands enjeux de ce siècle, nous avons le choix de décider de notre économie, de notre PIB, de nos investissements, de notre chômage.

La révolution 3.0 n'est pas informatique mais volontaire : par exemple, ce sont les Allemands qui renoncent à l'énergie atomique et déjà 35 % de la population génère son énergie particulière, ce sont les Américains qui réinventent l'emploi et 40 % deviennent créateurs d'entreprises individuelles. Il réinventent aussi les transports avec l'autopartage et le covoiturage. Alors, que faisons-nous ?

Les profiteurs systémiques nous ont déclarés impotents, c'est à dire incapables d'inventer les conditions de notre liberté. Notre gouvernement est au chevet du malade imaginaire « France », une entité polymorphe imposable, mais il ne veut rien lâcher de son pouvoir. Il cherche à remplir ses caisses, qu'il vide encore plus vite par sa seule fonction. Il nous sclérose les neurones par ses complications administratives, il nous angoisse pour continuer de taxer notre activité ralentie. Vous parlez d'un médecin ! Il en est encore au temps de la saignée. En fait, il a déjà perdu. Les citoyens entreront en résistance. Et il ne pourra plus longtemps s'appuyer sur la grande industrie parce que des patrons comme Christophe de Margerie étaient les dinosaures d'une ère préhistorique. Areva, EDF et les autres sont des rêves d'empire décapités qui s'attendent à se faire absorber comme des vulgaires « listes de clients » par des opportunistes. Les puissants afficheront leurs bénéfices en dizaines de milliards sur les murs du Nasdaq.

Depuis longtemps, les monnaies sonnantes et trébuchantes d'or et d'argent ont disparu des comptoirs et des mains, comme aujourd'hui les cabines téléphoniques et les boîtes aux lettres des rues. Mais du fait qu'on échange encore d'horribles billets de banque entre nous, des richesses ne sont pas déclarées d'une année sur l'autre qui restent dissimulées, au grand dam de l’État. Alors tout est fait pour tuer l'échange direct, pour surveiller nos avoirs, d'où la monnaie électronique. Les multinationales, celles qui passent par dessus les états pour nous asservir, nous invitent déjà dans des mondes virtuels sous perfusion, cernés de gadgets qu'il faut renouveler sans cesse. Là, la propriété est collective et l'argent virtuel file entre nos doigts directement vers leurs paradis fiscaux. En retour, des fonds de pension rachèteront nos biens et propriétés.

Ainsi Paris est devenue un décors de cinéma, un musée. Nos rues devraient fourmiller de petits boulots, mais les murs épais de nos commerces sont vides d'artisanat. Les maisons en torchis d'Afrique et les cabanes en toits de tôle aux bords des autoroutes sont plus vivantes.

Pour entrer en résistance, par exemple, pourquoi ne pas proposer des chèques emplois pré-fiscalisés dans les bureaux de poste, les tabacs (à la place des cigarettes et des jeux), et tous les guichets pour appointer la main d’œuvre occasionnelle, les aides ménagères, les assistants et tous les petits services ? Une monnaie d'échanges de services, MES, bien de chez nous. Oui, continuons de battre monnaie envers et contre tout, au service des entreprises de proximité et des sans grades.

Les adolescents quittent leurs études la tête pleine de formules mathématiques et de littérature, mais très peu sauront créer leur entreprise, tenir une comptabilité et prospecter des clients. Notre éducation et la formation continue sont des leurres pour fabriquer des ouvriers en nombre, des fonctionnaires, quelques scientifiques et ingénieurs et des dirigeants issus des grandes écoles, suivant les vieux schémas dépassés : les usines ferment, les collectivités débauchent, nos meilleurs scientifiques et ingénieurs sont achetés à l'étranger, et quelques promotions des grandes écoles phagocytent les postes de direction sous prétexte de réformes dangereuses mais indispensables. Avant eux, tout n'allait-il pas de travers ? Je ne le crois pas. On nous culpabilise grave, et c'est le milliardaire Xavier Niel, le PDG de Free, qui vient à notre rescousse : "
La France est un pays où les choses vont plutôt bien ", ose-t-il affirmer comme en son temps Bernard Tapie. Soutenu par François Hollande, il vient installer une annexe de la Silicon Valley à Paris. Qui l'eut cru ? Au moins il essaye, curieusement seul de son espèce. Oui, arrêtons de donner des billes à nos voisins et alliés !

Notre gouvernement d'énarques prétendra avoir résorbé le chômage quand la moitié des inscrits auront été radiés, en priorité les femmes et les seniors, pour revenir aux chiffres du « plein emploi », c'est à dire à l'abandon de ces classes là. Aucun travailleur ne s'en plaindra : cette « réforme » est indolore. Les jeunes resteront chez leurs parents jusqu'à trente cinq ans pour devenir directement des vieux cons. Effectivement, le gouvernement Schröder a réussi ce petit miracle précédemment en Allemagne, avec un sixième de la population paupérisée silencieusement, convertie de force à des emplois sous-payés. Les Américains et les Japonais avaient « redressé » plusieurs fois leurs économies par des mesures semblables mais tout se passe sereinement aux pays du yen comme au pays du dollars... Capitalisme sans conscience n'est que ruine du peuple.


Peut-être faudrait-il que notre gouvernement commence par racheter sa dette ? Le plus drôle, c'est que par exemple Disneyland Paris paie des intérêts à son banquier qui n'est autre que sa maison mère aux États-Unis, la Walt Disney Company, de sorte qu'avec quinze millions de visiteurs en France et plus d'un milliard de chiffre d'affaire, 20 ans après ils sont toujours endettés. De même, Total amasse des milliards mais demeure déficitaire dans notre beau pays (comme si le prix de l'essence à la pompe était en dessous du cours), mais notre première entreprise nationale paie quand même 15 milliards de dollars d'impôts à l'étranger ! Savons nous faire pareillement chez nous ? Les 4 grandes firmes américaines, le GAFA, paient à peine quelques millions d'impôts en France au nom de l'optimisation fiscale, mais aussi la Starbucks Company et d'autres encore. Bien sûr, Areva et EDF seront exemptées parce que le prix de l'électricité est toujours trop bas malgré la dernière révaluation, la SNCF parce que le prix des billets n'est pas suffisant relevé et ainsi de suite. La banque Parisbas va même payer des milliards de dollars aux États-Unis pour avoir osé chasser sur leurs plates-bandes à Cuba !

Mais toutes ces multinationales ont des patrons qui se rémunèrent à coups de millions. Alors, faut le dire haut et fort : « tous ça, c'est de la m... ». Oui, libre à nous les consommateurs d'acheter les smartphones d'Asie, le Big Data d'Amérique, les BMW d'Allemagne et de creuser notre déficit commercial. Après la guerre, nos parents appelaient l'opératrice au téléphone et roulaient en Citroën, et ils ne sont pas morts endettés. Libre à nous d'acheter les lapins et les jouets de Noël en Chine, le gaz de Russie et le pétrole du moyen-orient. Mais qu'est-ce qui fait peur à tous ces pays ? Ce n'est pas notre rébellion d'extrême-droite, non, c'est une consommation responsable, ciblée et choisie, une consommation de proximité, sans intermédiaires, depuis des producteurs locaux de qualité. Au contraire, on nous serine que « le bon temps est mort qui ne reviendra pas », comme une vieille rengaine, un élément de sagesse. Méfiez vous de ces maîtres-chanteurs ! Et puis des technocrates lobbyistes, il y en à plein Bruxelles, là où se consolent les réprouvés de la République, avec leurs casseroles aux fesses.

C'est à nous de prendre notre sort en main. Et c'est peut-être ce que Valls à expliqué à Merkel Merveille et Cameron de Jambe, du moins je l'espère. Hélas, le pauvre, il sait bien que personne en France ne renoncera à son confort facile grâce aux petites mains d'Asie. Hollande l'a médaillé en récompense de son abnégation. Est-ce à dire que nous ne paierons aucune pénalité à l'Europe ? Ouf, c'est que nous risquions de payer fort cher nos 4,3 % de déficit budgétaire. Malgré la bonne volonté relative de nos voisins, la hausse des taux d'intérêts américains et la rétrogradation de notre note d'estime par Standard & Poor's peu nous asphyxier encore plus sûrement. De fait, entre l'Europe et l'Amérique, nous voilà sous tutelle. Mais Hollande  ne veut plus se faire dicter sa gestion par les instances européennes et
Matteo Renzi à des révélations à faire.

Mais on s'en fout ! Alors à nous la Révolution 3.0. Je ne parle pas de celle de Mélanchon et de son « Assemblée constituante » pour une nouvelle république à la façon de la Révolution Française. On les connaît, ces révolutionnaires
à la mords-moi-le-nœud. Je ne parle pas de celle de Sarkozy à venir, un jeu d'équilibriste sur la corde raide, ni de l'illusion lepéniste. Je ne parle pas de la Tunisie et du Printemps Arabe : ils en sont encore à chercher qu'est-ce qui a foiré, parce que la religion est leur meilleur ennemi.

Cette révolution 3.0, c'est de choisir notre consommation contre les lobbies de la politique et des multinationales. Notre industrie doit reprendre une forme humaine, familiale, et pas seulement la couleur verte « bio » à la mode. Nous devons garder les valeurs qui fondent notre société, rejeter les mensonges de la surconsommation et de l'endettement nécessaires. Pourquoi nos grandes surfaces sont-elles devenues les entrepôts de la mondialisation ? Pourquoi nos petits commerces disparaissent ? Et pourquoi ne pas fabriquer notre énergie, nos réseaux de proximité et définir nos engagements pour lutter contre la mondialisation qui nous démolit ?

C'est parce que nous aurons fait les bons choix que notre gouvernement, qu'il soit de Gauche comme de Droite, nous suivra et pas le contraire. Alors, je vous dis, consommons intelligent et posons les bonnes questions à nos dirigeants : ils vont s'inquiéter de tant de liberté, parce qu'il n'y a pas d'esclaves éclairés ni de servitudes dénoncées qui tiennent. 


En 2014, BNP Paribas est condamnée par la justice américaine à une amende de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé des embargos américains.
 
Christophe de Margerie, le PDG de Total, est mort le 20 octobre 2014 à Moscou dans un accident d'avion.

Le 22/10/14 : Le chef de l’État remet la grand-croix de l'ordre national du Mérite à son Premier ministre Emmanuel Valls.


mardi 21 octobre 2014

Billet d'humour : « L'algorithme de la connerie, déjà en vente dans tous les kiosques ! », l'actu revisitée dans le blogiblag du 21 octobre 2014 (LJ ©2014).

 Le Parisien et Libération ont-ils mis au point ensemble  l'algorithme de la connerie ? » :

« On est toujours le terroriste ou le résistant de quelqu'un. » Alain Bauer/ Le Parisien

« Chacun est le barbare de l’autre. Montaigne qui écrivait aux temps de guerres de religion disait que chacun trouve barbare ce qui n’est pas de sa coutume. » Edwy Plenel/ Libération

« Il serait irresponsable de ne pas aider les Kurdes syriens... » Le secrétaire d'État américain John Kerry, à propos de la riposte contre Daech à Kobané

« 2014 pourrait être l'année la plus chaude en 135 ans. » Rapport annuel de l'agence américaine océanographique et atmosphérique (NOAA)  

Quand un journal du dimanche affirme que chaque Français mange en moyenne 123 escargots par an, déjà j'ai des doutes. Je n'ai pas mangé un seul escargot depuis cinquante ans, et les seuls que j'ai aperçus étaient des escargots d'origine africaine, importés d'Espagne et servis sur les tables d'un restaurant parisien. Il serait plus exact de préciser : nos escargots viennent principalement d'élevages pour être mangés pendant les fêtes de Noël et par les touristes dans nos restaurants, soit une moyenne de 123 escargots par an et par personne en France. Idem pour les cuisses de grenouilles.

Mais quand ces même feuilles de choux s'entendent pour affirmer que les djihadistes ne sont pas plus terroristes que chacun d'entre nous et que couper des têtes au hasard des enlèvements n'a rien de barbare, et bien je me dis que ces journaux d'opinion font partie d'un vilain complot du silence. Et prétendre de plus que nous sommes tous des terroristes et des barbares, c'est franchement abuser ! Mais bon, les journaleux apprécient de se donner des titres d'importance, et « terroriste » fait très bien sur un CV, à la façon des grands reporters impliqués dans la lutte des classes ou le grand banditisme.

Faut dire que le dernier venu dans le débat apporte sa caution scientifique : le criminologue Alain Bauer fait écho à Edwy Plenel pour légitimer les djihadistes de Daech dans leurs choix.

Les criminologues de salon, ceux des séries télévisées, on coutume d'endosser avec délectation la peau des psychopathes pour les identifier et les pourchasser. Mais avant chaque arrestation, nous assistons à de longues séances de tortures pour nous mettre dans l'ambiance du film. Je n'ai jamais rien vu de plus odieux en cinquante ans passé. Quel algorithme nous autorise à penser que filmer des crimes sadiques aurait des vertus préventives ? Un autre algorithme a-t-il calculé le succès planétaire de ces séries policières pour justifier le choix des pires scénarios à venir ?

Bien sûr, la réalité est plus horrible encore. Alors Alain Bauer, criminologue distingué, nous délivre son expertise dans Le Parisien du 19 octobre 2014 sur l'état de guerre au moyen-orient : nous n'avons pas à faire à des terroristes mais seulement à des hordes de barbares, c'est à dire des populations migratrices qui justifient par idéologie, tradition et coutumes des pires sévices dans les pays envahis. Et quand la guerre est religieuse, la justice est divine. Eurêka !

Bauer va encore plus loin dans son raisonnement : les djihadistes partent en guerre comme des braves petits Français qui s'engageraient pour se battre en Espagne contre Franco. Quel courage ! Ils se battent contre l'oppresseur et nous en ferions de même face à une dictature. Et pour les décapitations ? La France n'a-t-elle pas tranché des têtes sous la guillotine jusqu'en 1981 ? Les terroristes seraient en somme des républicains à notre mode, les fils et filles de la Révolution Française. Le message est clair : nous devrions fermer les yeux sur cette espèce de croisade à l'envers.

Curieusement, j'avais déjà donné tous ces arguments dans un article ironique et décalé du 12/10/14. Mais je ne pensais pas qu'un criminologue distingué les reprendrait à son compte, et au pied de la lettre s'il vous plaît.

Il continue : les Américains n'auraient rien compris après le 11 septembre. Déjà ils avaient tous les torts : l'impérialisme, la mise en coupe réglée des puits de pétrole, le jeu ambiguë avec les émirats arabes. Et puis, que venons nous faire dans une guerre de religion ? 


Voltaire aurait dit : « Que la religion se retire un peu et laisse l'esprit s'exprimer... », l'esprit des lumières bien sûr. Nous ne cessons pas de nous battre la coulpe, mais au nom de quelle tolérance post-coloniale ? Difficile de fermer les yeux quand ce sont nos ressortissants qui se font découper en morceau. Cette guerre est pétrolière autant que religieuse, et le prétexte à extermination. N'est-ce donc pas une guerre contre l'occident ? La mise en scène des « coupeurs de tête » sur leurs vidéos est l’œuvre de psychopathes qui se délectent de produire l'effroi et leurs menaces nous sont adressées à tous sans exception. Je n'y vois rien de la justice divine, rien de l'ordre républicain non plus, mais des terroristes donnant libre cours à leur barbarie. Non, n'accusons pas les seuls Américains pour cela. Le fléau à une origine précise, ici des bandes organisées.

Ce criminologue devrait taire ses opinions et sa compassion envers cette classe de criminels de guerre pour prendre en compte la terreur des victimes et de leurs familles. Sa réaction me rappelle curieusement les scientifiques qui prétendaient que le nuage de Tchernobyl n'avait pas traversé les frontières et que les retombées radioactives seraient minimes, ou Claude Allègre niant les responsabilités de l'activité humaine dans le réchauffement climatique. Aujourd'hui, nous comprenons enfin à quel point nous sommes concernés, mais il est bien tard.

Personnellement, c'est de l'humour au troisième degré qui me permet d'affirmer que Bauer et Plenel sont des imbéciles. Non, nous ne sommes pas tous des terroristes ! Quoique j'ai des doutes en voyant l'état de la planète... À moins que ces élucubrations soient l'objet d'un super-algorithme criminalistique des services des renseignements généraux pour amener des futurs djihadistes à dévoiler leurs intentions? J'avoue ce raisonnement capello-tracté, mais l'espionnage électronique se pratique à grande échelle sur quelques mots complices.

Après, je m'étonne de retrouver des contre-arguments d'un pamphlet précédent pour servir des idées exactement contraires aux miennes. En laissant planer une certaine confusion, j'espérais que le bon sens l'emporterait... Que nenni ! Bien sûr, Bauer ne m'a pas lu, vu que je suis mon seul lecteur. Dommage, parce que je voudrais lui répéter que je ne crois pas à l'innocence, à la sainteté et à la pureté d'intention de ces barbares : leurs visées terroristes me semblent évidentes. J'insiste, il faut continuer à se démarquer de ces actes haineux pour faire pencher la balance du côté civilisé. La barbarie et le terrorisme doivent être dénoncés et combattus en même temps. Même que vu d'ici, il y a quelque chose de pourri au royaume de la presse française.
 

dimanche 12 octobre 2014

Billet d'humour : «  Pourquoi la Révolution Française nous déprime tous ? », l'actu revisitée dans le blogiblag du 13 octobre 2014 (LJ ©2014).


Grosse déprime en France.  Sommes nous malades de La Révolution Française ? :

Le 5 octobre 2014 : Manif pour tous. Marche en avant ou marche en arrière ? On sait qu'il ne suffit pas de marcher dans les rues pour faire avancer les idées, sinon Carl Lewis et Usain Bolt seraient des grands philosophes. Le mariage-gay étant déjà acquis par le vote de la loi « Taubira » du 17 mai 2013, les marcheurs ont été traités d'homophobes par des journaux qui ont parlé de « marche en arrière ». Mais le gouvernement a gardé par précaution la PMA et la GPA au chaud pour des jours meilleurs.
Le 10 octobre 2014 : Le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué à l'adolescente pakistanaise Malala Yousafzai qui se bat pour l' éducation des enfants et à l'Indien Kailash Satyarthi pour sa lutte contre l'esclavage des enfants.
Mais pourquoi le monde va si mal ? C'est à cause de la Révolution Française Internationale. Oui, je ne plaisante pas, et vous en connaissez les acteurs.

Hier, je les écoutais discourir, ces Marat, ces Robespierre, ces Danton. C'était eux, les juges suprêmes du Tribunal Révolutionnaire le plus sanglant et le plus criminel de toute notre Histoire.

Ils inspirent encore les petits, les ramasse-miettes et les théoriciens bon marché. Ceux-là s'affrontent chez Ruquier ou sucent des bonbons dans les bureaux de Libé. Ils jouent au flipper ensemble au café Mode. Voyons, Ruquier, vous connaissez ? Le suppo-de-sa-tante ! Le jour il fait de l'humour aux « Grosses Têtes » et la nuit il vampirise la télévision publique. Bref, je l'apprécie, mais je le trouve un peu trop prévisible dans son rôle.

Alors tiens, ce soir les voilà qui s'affrontent à la téloche, ces Marat-bouts-d'ficelle. Arrive Zemmour, qui ressemble à un petit poulet rôti servi sur un plateau repas. Autour de la table, toute une clique de bien-pensants et de moralistes vont lui chercher des noises :

_ … Pétain et le régime de Vichy ont sauvé des juifs... Lance le rabougri, provocateur.

_ Comment ? Vous voulez réhabiliter Pétain ? Mais vous perdez la tête ? Vous imaginez les conséquences... S'insurge Léa S., la journaliste.

_ Peut-être, mais si j'ai raison, hein ? Vous comprenez ce que je veux dire, Patron !

_ Moi ? Non, je ne comprends pas, fait Ruquier. Soit je suis idiot, soit vous ne savez pas écrire... De toutes les façons, on ne travaille plus ensemble, ah ah ah !

_ Et vous avez des preuves de tout ce que vous avancez, des chiffres ? Fait l'inspecteur Aymeric.

_ À quoi bon des preuves ? Réponds Zemmour. Vous savez bien que tous les chiffres sont truqués...

_ Alors, vous avouez que vous trafiquez vos chiffres ?

_ Hum, bien sûr, je veux avoir raison comme tout le monde, mais ça sert à rien... Puisque c'est vous tous [bande de petits pédés], qui représentez l'idéologie dominante.

_ Ah non, plus maintenant, Rétorque Aymeric. Avec « la Manif pour tous » ce matin, vous voici le grand gagnant !

_ Écoutez-moi, insiste Léa, votre livre il pue, parce qu'on voit bien que vous détestez tout le monde. Alors répondez-moi : quelles solutions proposez vous ?

_ Ce n'est pas un programme politique. Je ne faisais qu'un constat. Mais je vais vous répondre : je vois beaucoup de violence et la guerre civile à venir.

_ Moi, je n'ai lu que de la haine et du désespoir dans ce livre... Vous brassez du vent ! Mais je suis sûr que votre bouquin fera un best-seller.

_ Ah bon, vous sentez le vent tourner ? Si c'est ça, je suis content. Mais ne vous inquiétez pas pour moi, je parlais du « Suicide Français », pas du mien.

_ Il est temps de quitter le plateau, Zemmour... Ouf, qu'on respire un peu ici ! Lâche Ruquier, pas fier.

Ah, vous n'imaginez pas la bande de faux-culs sur les chaînes publiques, quand ils mettent leurs invités sur le gril. Mais la petite Léa avait raison de s'énerver : quel tribunal pétainiste a donc osé décider de quels juifs devaient vivre et quels juifs devaient mourir ?

Un tel jugement était ignoble :

_ Citoyens... Tous ceux à gauche seront exécutés, tous ceux à droite vous êtes libres !

Difficile pour Zemmour de valider cette décision, mais il l'a fait envers et contre tous. Soit il est suicidaire, soit il est réactionnaire, soit il est révolutionnaire. La question qui s'en suit est : le peuple avait-il vraiment la volonté de sauver les juifs ?

_ Depuis le temps qu'ils m'égratignaient, voilà de quel bois je me chauffe ! Conclut l'oiseau avant de secouer ses plumes et de s'envoler. C'est ce qui s'appelle : " Reprendre du poil de la bête ".


« Libé » mettra tous ses moyens pour le décrédibiliser, rien de moins que la Une de l'édition du week-end. Faut dire que cette dernière édition est particulièrement nulle. Libé préfère, et de loin, cette andouille d'Edwy Plein-œil. Je l'entends déblatérer comme un chameau dans ses colonnes à propos de l'islamisme :

_ Quel terrorisme ? Nous sommes tous les barbares de quelqu'un d'autre. En France, la laïcité a servi à combattre la chrétienté et à faire taire les cloches des églises pour concéder un « catholicisme social », mais il est hors de question que cette fausse laïcité anti-curés contraigne maintenant nos imams. Et c'est pas parce qu'il y a eu la bande à Bonnot et la bande à Baader qu'il faut ficher nos islamistes débutants ! Non, ils ne sont en rien responsables de leur propre radicalisation, puisque ce sont les puissances occidentales qui en sont à l'origine, nous faisait remarquer brillamment notre ethnologue de service.

Un sacré révolutionnaire, cet Edwy. Moi, il me fait « Marat » sinistrement quand j'observe que les pays envahis par ces islamistes, le « Daech » qui fait tâche, sont gravement divisés. La France a des responsabilités sur d'anciennes frontières coloniales certes, mais à l'intérieur de ces frontières sévissent des terroristes sans foi ni loi. Ces ethnies, ces clans, ces factions, ces mercenaires ne pourront jamais faire une nation ni « entrer dans l'Histoire », et leur ethnocentrisme religieux est une barbarie.

Edwy se rêve en révolutionnaire, mais attention, la cagoule sur la moustache ça picote. Oui, bien sûr, pendant la Révolution Française, nous on coupait des têtes en veux-tu en voilà. Tous les Danton et les Robespierre faisaient régner la Terreur. Les « victimes » devenaient les bourreaux. Le jugement était expéditif devant un tribunal populaire, mais la liste des charges était longue comme un jour sans pain. Du matin au soir, on abattait à tour de bras et à coups de gourdin. Faut dire que le peuple avait une longue habitude des exécutions publiques, notamment sur la Place de Grève. Heureusement, monsieur Guillotine apportait le progrès.

Aujourd'hui, les islamistes continuent de perpétuer ces pratiques. Même que le citoyen Edwy Plein-œil, l'avocat du peuple, se verrait bien juge et bourreau. Hélas, la décapitation n'est plus le résultat du travail vertueux d'un Tribunal Révolutionnaire, mais souvent un simple jeu, une addiction. Nos jeunes décapitent partout en France dans des jeux d'action-aventure comme dans « l'Ombre du Mordor » qui vient de sortir dernièrement. Les murs du métro parisien, des affiches publicitaires de 12 m², nous montrent le héros brandissant de la main droite son épée brisée ensanglantée et de la main gauche une tête fraîchement coupée.

Alors, si nos gouvernants agacés décrivent la décapitation comme une barbarie, c'est selon moi qu'ils n'ont jamais joué à la PS4, et selon Edwy Plein-œil qu'ils ignorent tout des vieilles traditions de ces gens là. Nous même on décapitait encore en 1977 et la barbarie perdure dans tous les pays qui condamnent à mort. Et je me dis que l'hydre aux cent têtes de l'industrie empoisonne tellement d'innocents au nom du progrès... Allons, messieurs dames, relativisons ! Le seul problème, c'est que derrière les héros qui tranchent des têtes, en vrai ou sur l'écran d'une PlayStation, arrivent des tas de zombies qu'il faudra exterminer jusqu'au dernier : des mécréants plutôt blancs et chrétiens, qui peuvent être moines, médecins, volontaires ou bénévoles dans des ONG...

Mais quel tribun peut justifier du terrorisme par une religion ou des traditions ? Au nom de quelle république ? Edwy Plein-œil, faut pas déconner ! Robespierre de pacotille, Marat des bois va, on te coupera les couilles et on les suspendra au plafond avec une bougie dedans, comme au bon vieux temps de la Terreur... Edwy, éclaire nous ! Bon, tu as raison, « chacun est le barbare de l'autre ». Ceci dit, comment culpabiliser nos ados de vouloir s'enrôler pour ces guerres « virtuelles » qui peuvent finir bien réelles, en méprisant la vie et la mort ? Seulement voilà, peut-être que les jeux d'action qui leurs sont destinés devraient désigner nos vrais ennemis d'aujourd'hui ? Parce que maintenant, à coup sûr, nous pouvons nous sentir visés. Avant, c'était le rôle du service militaire de les remettre du bon côté de la barrière, mais de nos jours ces jeux de guerre autorisent à choisir son camps, alors pourquoi ne pas choisir celui des islamistes ?

Il semblerait que notre révolution française nous ait échappé pour traverser les frontières, pour nous montrer comme un peuple incontrôlable. Elle a essaimé partout pour ramener plein de petits « révolutionnaires », des Zemmour de Montreuil, des Edwy de Nantes, des Régis Debray et Renaud Girard dans
" Que reste-t-il de l'Occident...", des vieux Cohn-Bendit mais aussi des contre-révolutionnaires comme Macron de Amiens, Valls de Vienne et notre faux mage de Hollande, inspirés par Merkel Merveille et la Réforme capitaliste, à ne pas confondre avec les « barbares » bien sûr : ceux-là vivent dans un autre monde. Ils n'existent que par la terreur qu'ils exercent, comme un jeu pitoyable pour se soulager de leur impuissance. Mais tous annoncent notre fin tragique pour mieux nous obliger à plus ou moins d'alliances et de concessions, parce que la France seule avec sa petite révolution qui baigne dans la sinistrose, ça ne pourrait pas le faire. Dommage, Marianne !

jeudi 2 octobre 2014

Billet d'humour : « P'tit Quinquin », un french thriller bien de chez nous raconté dans le blogiblag du 03/10/2014 (LJ ©2014)

C'est passé à la télévision française : « P'tit Quinquin », le dernier french thriller à la mode :


Coupable ou... coupable ?

C'est vrai, je ne l'ai pas vue : on m'avait parlé d'une mini-série policière qui passait à la téloche... Alors, le titre c'est « P'tit Quinquin », comme dans la chanson. Le film est à moitié en ch'ti mais c'est un pochtron qui m'a traduit l'histoire dans un troquet voisin ( Le ch'ti bourré, quel baragouin !). Après, j'ai vu aussi kêk bons' extraits sur Interneut, et j'ai lu quelques critiques virulentes qui m'ont agacé la plume :

Eul lang'eud chés gins, eul queu eud'chés t'chiens, in n'peus pon z'impécher d'berloquer toudis !

Le keum qui marchait à la ch'ti m'avait briefé :
 

_ C'est com' dans un païs où c'est qu'tout l'monde a la chtouille, mais on n'sait pas d'où c'est qu'ça vient ! Disait-il avec des chuintantes entre ses vieux chicots pourris.

Fort de ce vécu, je vais essayer de vous transmettre l'ambiance du film comme j'en ai le souvenir. Vous aviez frémi devant « Les Experts » et « Esprits criminels » ? Alors vous serez glacés d'effroi par « P'tit Quinquin ». D'abord, l'action se situe dans le Nord-Pas-de-Calais, et les acteurs « amateurs » ont des tronches comme arrachées à la terre, blanches comme des endives ou noires comme des radis, souvent cabossées. Là, pas de calés, tout juste un peu demeurés. Après, ils parlent « ch'ti » et vous risquez de ne rien piger aux dialogues. Ah, quelle matière humaine, du congénital issu du fin fond de la campagne, du lourd je vous dis, mais attention, aucune vie n'est inférieure, quand on sait... Déjà, le ch'ti, plus qu'un patois du Nord, c'est un langage du corps et de l'émotion, plein d'expressions personnelles merveilleuses du genre :

I vaut miu péter in société qué d’mourir tout seu !

Ça, c'est bien senti. Le cinéaste Bruno Dumont le savais qui n'a embauché que des gens du cru. Moi, si j'avais fait l'acteur dans ce film, je n'aurais pas dépareillé, mais j'aurais détesté qu'on trouve à rire de mon apparition, même si le comique de situation y est recherché. Alors, si qu'en plus vous 'm dites « C'est quoi c't' histoire ? On comprends rin... C'est que du Ch'ti ou quoi ?... Mais ar-ti-cule ! », ben, je rente chez moué. Sûr, le casting va en prendre un coup.

Les héros ? C'est des enfants. Tous les z'autes, c'est des glands. Commençons par l'patron de la gendarmerie, le commandant Van der Weyden (encore un nom d'là-bas à coucher dehors). Il mène l'enquête avec son fidèle adjoint Carpentier. Avec lui, tout va très lentement : le temps de réfléchir et voilà un deuxième mort, et bientôt une troisième morte. Sûr, le commandant a pris un coup sur le carafon, mais il y a longtemps déjà. Il a les yeux qui s'ouvrent en grand avec des tics partout, des mouvements spasmodiques, la moustache qui rebiffe, les sourcils interrogateurs, un certain temps de latence pour enregistrer sur le « disque dur », les mots qui peinent à sortir comme si qu'on lui avait soufflé la réponse dans l'oreillette (ce qui est fort probable...), des moues évasives avec le doute qui s'installe, du style : « Ai-je bien compris ? ». Il frise l'AVC, voire le locked-in syndrome, Le ch'ti pépère. On craint pour sa santé !


Oui, mais tout le monde n'est pas un foudre de guerre, un p'tit génie avec un QI de 160 et des brouettes, un « Profiler » à la « mords-moi le nœud » qu'à déjà fermé l'enquête avant que de l'ouvrir. Non, place au populaire ! Là, on ne travaille pas dans le technique mais dans l'humain. Tout le monde est du Boulonnais, voire déboulonné, avec des cases en moins, quoi ! Et surtout, l'ennemi héréditaire est partout : « L'Diable in perchonne » danse sur les côtes d'Angleterre par beau temps. Les angliches qui traversent la manche sont eux aussi à moitié chtarbés, aussi cons que des hooligans. Et puis débarquent un p'tit noir et un petit arabe en éclaireurs, mais faut qu'ils détalent vite fait dans les rues.

Car le voilà qui s'radine, comme un gros chicon qui joue les caïds, le Quinquin. C'est lui le héros ! Tout d'suite, y fait la course poursuite derrière les pauv' gamins terrorisés. À le voir de près, P'tit Quinquin porte quelques défauts de son pays : le bec de travers, l'esprit obtus et les cheveux blonds très courts, et puis raciste par nature plus que par nécessité. Faut dire en sa faveur qu'il est né là, face à l'envahisseur. Et puis, c'est pas d'sa faute si « on est au cœur du mal ». Même que l'ange de la mort ne l'a pas choisi, parce que Quinquin a gardé la fraîcheur des enfants... 

 
Alors commence l'enquête, entre cérémonies officielles, majorettes et vins d'honneur. Mais attention, un 14 juillet, c'est sacré ! Ici, on a pas le sens de l'urgence, seulement des convenances. C'est pas comme l'aut' con d'inspecteur dans la série des « Experts » qui vous balance : « Si vous voulez, je reviens avec un mandat de perquisition dans 20 minutes ». Non mais, tu veux une torgnole, pas dans le Boulonnais !

_ Bon, on a pas qu' ça à faire, Carpentier, on verra demain...


Et puis, faut ouvrir la route avec le gyrophare pour le défilé des majorettes.

Vous avez déjà joué au Cluedo ? Qui donc a tué le docteur Lenoir ? Nous voici comme interpellés par cette affaire. On mène l'enquête en même temps que la gendarmerie, on la précède, et à la fin on court devant, mais avec tous nos préjugés. Le commandant, lui, prend son temps : y va au pas du cheval, y r'garde les femmes de prés... « Belle plante », qu'il aime à faire remarquer ! Mais il n'a pas le vice pour tirer des aveux : pas de salle d'interrogatoire, pas de vitres sans tain. Il vous interroge devant votre porte, comme ça, familièrement :


_ Hein ? Je vous rappelle : gendarmerie... Ça fait déjà 4 fois que j'essaie de vous interroger... Ça sent la garde à vue !

Alors on file doux car ici chacun porte sa culpabilité comme une croix, à moins qu'il ne s'agisse du poids des remords ? L'arrière-pays s'est imprimé sur les visages et sur les esprits : on sent bien que ça c'est mal passé, pendant des siècles à lutter pied à pied contre les éléments dans l'isolement, la jalousie, la concupiscence, l'endogamie comme chez les Inuits du cercle arctique et la consanguinité inévitable.

Les deux premières découvertes par la gendarmerie sont macabres : madame Lebleu puis un homme du coin sont morts non pas de la maladie de Creutzfeldt-jakob, mais « dévorés » par des vaches-folles, ou du moins démembrés dans le ventre de deux vaches crevées au milieu d'un bunker. Ces paysans avaient-ils détourné la nature en gavant les vaches de farines animales ou plus simplement étaient-ils amants ? Dans l'Islam, cette dernière infraction à la religion serait passible de la peine de mort par lapidation.

Après, quand Monsieur Bhiri se noie dans sa fosse à purin, on se dit qu'il a peut-être déversé du lisier dans la nature et qu'il est puni par où il a péché. Mais on découvre qu'il menait une relation adultérine, et que probablement le tueur en série continue de sévir. Le problème va s'épaississant encore avec une autre mort : la femme adultère est découverte à marée basse, accrochée comme une grosse moule blanche à un rocher, avec un filet de pêche autour de la poitrine et la culotte baissée. Van der Weyden pose un genou à terre pour une petite prière près du cadavre. C'est pas l'heure de se trouver du génie, comme dans les laboratoires de la police scientifique. 


C'est à ce moment précis que tous les villageois prennent une gueule de coupable : peut-être que le criminel est le père de Quinquin, ce paysan longiligne aux joues sombres et au regard triste, droit comme un piquet, un taiseux qui soigne ses magnifiques chevaux blancs pour le prochain concours. Ou alors ce motard qui passe sur la route avec son casque noir intégral ? Et puis là, dans la cour de la ferme, apparaît l'oncle de Quinquin, désarticulé comme une pauv' marionnette. Le commandant essaiera à plusieurs reprises de le questionner. Mais comment interroger un handicapé, muet et grimaçant ? Dans les séries américaines, il serait un pervers psychopathe, un fou dangereux hautement organisé, un de ces prédateurs implacables que l'on doit pousser jusqu'à ses derniers retranchements pour le faire avouer. Mais quand un idiot fait des nœuds avec ses jambes, comment faire pour qu'il avoue son crime ? Il a pas l'air si bête, des fois... comme dans un rôle de composition. Cache-t-il sont jeu ?

L'affaire est grave et l'enquête traîne en longueur : il nous faut découvrir un authentique coupable, celui qui se dissimule forcément dans le lot. Et ce jeune noir qui a pété les plombs et qui ne jure plus que par « Allah Akbar ! » , travaillé par ses hormones, déboussolé par la religion, humilié par la belle Aurélie, ce jeune médite peut-être une vengeance ? Un jour, il pointe sa carabine par la fenêtre et tire à tout-va. Quand Van der Weyden arrive, il a comme un mauvais pressentiment : après un « roulé-poulet » incroyable et un « vol-au-vent » plein de grâce pour éviter de se faire plomber le pétrus, il se précipite pour le sauver. Sauf que le gamin s'est déjà tiré une balle dans la tête.

Et puis la jeune femme qui avait pris son cœur reste accablée : 


_ Tu comprends... Il m'a dit que j'étais formidable ! », lâche-t-elle sur son smartphone. 


Et moi j'étais fort minable... On retrouvera le lendemain la gamine bouffée par les cochons. Mais là, c'est trop. Le commandant Van der Weyden n'en fini plus de se perdre en conjectures, ou alors il ne pense à rien et touche à la spiritualité ! On pourrait y voir comme une malédiction et un aveu d'impuissance.

_ C'est « L'Diable in perchonne » !

Aux grandes religions correspondent des grandes responsabilités : si le gamin s'était tourné vers la religion chrétienne et qu'il eût imploré « Jésus », un dieu plein de mansuétude en ces temps troublés, ne serait-il pas encore de ce monde ? Pardon, moi aussi je m'égare. En attendant, l'assassin court toujours. On le cherche, et c'est peut-être l'oncle de Quinquin, celui qui s'entortille les pinceaux en courant dans les champs pendant la nuit. Le plus innocent est-il le plus coupable ? À la fin de l'enquête, il ne reste plus qu'à le désigner à la vindicte populaire, lui ou quelqu'un des siens.

_ Tu n'vas pas lui mettre les menottes, Carpentier...


Après, je ne vous dis pas tout car il ne faut pas tuer le suspens. Finalement, comme dans le jeu du Cluedo, il vous faudra répondre à cette question lancinante : mais qui a tué madame Lebleu, mais aussi Monsieur Bhiri, Aurélie Terrier et tous les autres ?

Dans « Les Cinq Dernières Minutes », l'inspecteur Bourrel s'écriait :


_ « Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! ».

Alors là : « Stop ! ». On arrête tout car sur mes indications vous risquez de faire fausse route... Van der Weyden pense que c'est " L'Bet'Humaine " ! Tant d'erreurs judiciaires ont commencé par des préjugés, mais p'tète ben que la Bête du Gévaudan court toujours ?

Voici donc une fable moderne, ou je me trompe. Mais j'ai une certitude : « Mieux vaut un p'tit quinquin qu'un grand n'importe quoi ! ».


Synopsis du film :

Avec sa gueule cabossée, son vélo tout-terrain et ses fidèles lieutenants Jordan (le grand maigre) et Kévin (le petit gros), Quinquin fait les quatre cents coups dans son village du littoral boulonnais. Toujours prêt à la bagarre ou au lancer de pétard bien ajusté, il ne baisse la garde que face à Ève, son grand amour, fille des fermiers d'à côté et trompettiste dans la fanfare du village. Par un venteux matin d'été, l'arrivée d'un hélicoptère met la petite bande en émoi : une vache morte a été retrouvée à l'intérieur de l'un des bunkers qui jalonnent la côte et le commandant de gendarmerie Van der Weyden, flanqué de son adjoint Carpentier, a demandé l'évacuation de la victime. Mais le pire est à venir : on trouve dans le ventre de l'animal le corps démembré et sans tête d'une femme. Quelle est la "bête humaine" – selon le lieutenant Carpentier, qui a des lettres – à l'origine de ce carnage ?


Réalisateur : Bruno Dumont
Acteurs : Alane Delhaye (Quinquin), Lucy Caron (Ève Terrier), Bernard Pruvost (le commandant Van der Weyden)
Producteurs : 3B PRODUCTIONS, ARTE France

La chanson :

Dors min p'tit Quiquin, min p'tit pouchin, min gros rogin
Te m'feras du chagrin, si te'n'dors point ch'qu'à d'main


[Couplet] :

Ni les marionnettes, ni le pain d’épice,
N’ont produit d’effet ; mais le martinet
A vite calmé le petit Narcisse,
Qui craignait de voir arriver le baudet
Il a dit sa berceuse,
Sa mère l’a mis dans son berceau
A repris son coussin, et répété vingt fois le refrain

[Refrain] :

Dors mon p'tit Quiquin, mon p'tit poussin, mon gros raisin
Tu me feras du chagrin, si tu ne dors point jusqu'à demain