vendredi 10 février 2017

Billet d'humour : « Le charisme est une invention stupide et le roi des cons, c'est Fillon ! », dans le blogiblag du 11/02/2017 (LJ ©2017).

Le charisme, c'est pour moi une mise en perspective de l'homme dans sa représentation. Attire-t-il de la sympathie, plus ou moins ? Bon, moi je ne vais pas chanter les louanges du charisme, vu que j'en ai autant qu'un pigeon. Dès fois, je sens le regard de ces automobilistes qui rêvent de me rouler dessus, au moment de descendre du trottoir... Faut dire qu'on me voit venir de loin, et plutôt comme une victime : le vigile me fouille à la sortie parce qu'il m'a vu saisir un paquet de tranches de jambon dans le rayon traiteur, le serveur du bar planque le journal parce que sa lecture n'est pas comprise dans le prix du café, le caissier me refile une fausse pièce de deux euros en regardant ailleurs, le pickpocket me crache dessus parce que je lui fais les gros yeux, le gamin m'engueule parce que je ne lui pas dit pas merci assez fort en passant la porte qu'il retient du dos, le chien me mord au moment de le caresser etc. Et personne ne me fait de cadeaux : tout est payant.

Et puis là, à l'affiche, se donne un merveilleux « spectacle », « plein d'énergie » et la vedette a tellement de charisme ! Ah, si seulement je savais comment émettre moi aussi du charisme ? Apparemment, le pupitre, la scène, l'écran matérialisent une distance nécessaire, celle qu'il faut remplir de « bonnes ondes » pour que le spectacle soit réussi.

Les rois, les chefs de guerre, les religieux et les édiles furent au temps des Grecs anciens les tribuns qui interpellaient les foules, mais utilisaient-ils leur charisme ou leur autorité ? Plus traîtres étaient sans doute les philosophes antiques, qui maniaient l'art oratoire avec des airs de conspirateurs. Mais en règle générale, les gens du peuple ne devaient pas sortir du rang, au risque de passer pour des dangereux agitateurs.

À l'heure ou l'autorité s'étiole, l'art de séduire les foules est travaillé. C'est la raison pour laquelle nos politiciens se sont emparés de ces codes, les clés de la représentation et du charisme : l'air détendu, la chemise ouverte, les épaules carrées, le discours percussif, la rengaine, les bras levés avec le V de la victoire etc. Mais attention, si la vedette se rapproche trop de la foule comme Manuel Valls, PAF, une claque au coin de l’œil. Souvent, ces politiciens cumulent les charges de représentation et les mandats qui leur donnent la légitimité et la notoriété. Cependant, réussir le concours de l'ENA ou devenir un parlementaire ne confère pas une dose de charisme supplémentaire : peut-être faut-il déjà en disposer un minimum au départ ? Ou bien faut-il se perfectionner en « charisme » ? Quand je regarde les débuts d'Emmanuel Macron, de Benoît Hamon ou de Mélanchon, l'air gourd et mal fagotés, je ne discerne aucun charisme. Aujourd'hui, ils se sont habillés, lissés, civilisés, peut-être trop pour Montebourg et Valls, et cela leur a réussi plus ou moins dans un temps limité. Après, si les programmes divergent du tout au tout, peu importe : c'est la façon de le dire qui convainc !

Bien sûr, le roi des cons, c'est Fillon ! Grisâtre dans le sillage de Nicolas Sarkozy, voici qu'il a eu l'idée de passer au premier plan pour se faire reluire, et on sait avec quel effet. Et si ce n'était que lui : toute la classe politique derrière Sarkozy et Hollande s'est enfiévrée à l'idée de passer le « grand oral de la présidentielle 2017 », en collectionnant ces fameuses « signatures » qui adoubent les prétendants à la plus haute fonction. Et puisque la démocratie française n'a rien de proportionnelle, dominée par les clans républicains et socialistes, la conquête du pouvoir devient un exercice de haute voltige : bidouillage, tripatouillage, enfumage etc., tout est permis. Mais les manipulateurs ne démontrent aucun « charisme » à ce niveau, si ce n'est le copinage, l'opportunisme et la corruption. C'est au moment de rallier des partis concurrents à sa cause que le futur élu démontrera toute sa séduction, comme Hamon peut-être avec la Gauche plurielle.

Et voilà donc que Fillon, qui a réussi toutes les épreuves précédentes, se présente comme une jeune mariée devant le peuple, « vierge de toute mauvaise pensée » : c'est le Fillon doux, jusqu'à ce que ses manipulations de toutes sortes soient éventées... Et de rire. Lui qui a tapé sans relâche avec ses potes sur le Président Hollande se déclare maintenant « victime » et demande de la compassion, merde ! Rappelez vous comment la Droite a tué la candidature de Hollande dans l’œuf : ils ont dit tellement de mal de notre président en fonction que même les journaux russes, au service de Fillon peut-être, se sont déchaînés au moment des soi-disant révélations dans : « Un président ne devrait pas dire ça... ».

Et maintenant, la contre-attaque par avocats interposés : le « Fillon dur » est arrivé plus tôt que prévu, celui qui veut débarquer manu-militari 500000 fonctionnaires, sauf la police, la gendarmerie et l'armée. Les Républicains à la tête des départements ont déjà réussi à radier des centaines de bénéficiaires du RSA pour un montant équivalent aux revenus versés à Penelope Fillon au moment de ses supposés emplois fictifs.

Mais les assistantes parlementaires sont jugées indispensables pour assurer le « repos du guerrier », celui des copains à l'assemblée comme au sénat. Par exemple, Penelope aura été payée pour ses « qualités de femme » en tant que pourvoyeuse d'amour : « J'aime ma femme ! » a répété François... Pour une fois qu'une femme au foyer est rétribuée à la juste valeur de tous ses efforts ! Au moins, pendant ces emplois fictifs cumulant entre 5000 et 7000 euros par mois, avait-elle le temps de vaquer à plein temps à ses obligations maritales, pas comme la fermière qui s'en va traire deux cent vaches à 5 heures du soir pour ensuite rentrer se coucher à 9 heures, sans faire même un petit câlin au fermier ou alors juste une petite branlette de rien du tout pour lui vider les génitoires. Oui, il y a des privilégiés du sexe : dîners aux chandelles, petits cadeaux, effeuillages gourmands etc., tout ce qu'il faut pour émoustiller le bourgeois, quoi !

On peut dire à propos des emplois fictifs que le père Fillon, ben, « il n'aurait pas dû faire ça... ». Les révélations le concernant sont tombées au bon moment pour nous agacer sérieusement, comme quoi les journalistes incriminés ont le sens du timing ( à l'égal de ceux qui ont mis Hollande à genou pour le contraindre à renoncer). Fillon ne peut s'en prendre qu'à lui-même et ses cris de corbeau en font un animal de mauvaise augure : son clan devrait réagir bientôt pour arrêter la casse car il jette la suspicion sur sa classe politique. Tous pourris ? Et que devient son charisme* ? En colère, l'a-t-il perdu ? Moi, à part qu'il sait prendre la lumière, je pense qu'il n'en avait aucun à l'origine ou seulement pour faire oublier ses sourcils broussailleux à ses conquêtes féminines d'un soir.

* Le charisme est la qualité d'une personne qui séduit, influence et fascine les autres par ses discours, ses attitudes, son tempérament, ses actions. Un charisme puissant fascine, trouble et neutralise le jugement d'autrui. Le charisme aide à diriger, voire à manipuler les autres. /Wikipédia

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire