vendredi 16 mars 2018

Johnny hallyday : «un évadé fiscal post-mortem?», dans le blogiblag du 16 mars 2018 (LJ ©2018).

Et qui peut comprendre le testament de feu Johnny Hallyday mieux que le FISC?

Question héritage, Laura Smet et son demi-frère David Smet, qui se fait appeler d'après le pseudonyme de son père «David Halliday», ont trouvé semble-t-il des alliés inespérés en les tribunaux et l'administration fiscale française pour régler leur litige avec Laeticia Hallyday.

Johnny Hallyday, c'était un rocker mais aussi un rebelle, n'est-ce pas? Né à Paris en 1943 et mort à Marnes-la Coquette en décembre 2017, sa fortune s'est faîte en France, là où il a résidé la majeure partie de son temps.

Son attrait pour les gamines était courant dans les années 60-70 dans le milieu du spectacle, entre Claude François, David Hamilton, Serge Gainsbourg en France et avec les Rolling Stones en Angleterre. Johnny et Cloclo ont partagé les mêmes goûts pour les jeunes filles, la même blondeur platine et les pattes d'eph au temps des yéyés. Aujourd'hui, entre une plainte pour détournement de mineur et un #balancetonporc, leurs carrières seraient largement compromises. Heureusement Johnny, avec l'âge, s'est rangé des voitures.

Vu ainsi, rien ne justifiait sa fuite aux États-Unis, sinon sa liberté. D'autant que, même en s'appliquant à chanter des balades avec une douceur contenue, notre «Elvis Presley» français n'a jamais réussi à s'imposer là-bas: trop gueulard, trop bagarreur peut-être. Contrairement à Édith Piaf qui chantait «Fais moi mal, Johnny, Johnny !» et qui a conquise l'Amérique en seulement deux soirées à New York, notre rocker national a été reçu les bras fermés. «Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule?». Qu'importe! Johnny Hallyday, qui avait longtemps «oublié de vivre» (mais pas de baiser) est parti s'installer à Los Angeles un beau jour en remplissant son garage de Harley-Davidson de collection. Il a aussi refait sa vie avec une jeunette de 20 ans à peine, la petite fille d'une famille d'affairistes avec des tendances légèrement mafieuses.

Au départ, tout semblait si simple après sa mort:

Chanteur-rockeur pendant 57 ans de carrière, il était presque un demi-dieu en fin de vie, un «homme célèbre divinisé». Aujourd'hui, ses héritiers sans concessions se disputent sa fortune et ses disques. Les chroniqueurs à la petite semaine des bulletins d'information unis à d'autres commentateurs invétérés le traitent de fraudeur, d'abuseur de jeunes filles (Adeline Blondieau à l'âge de 14 ans, bien avant de devenir sa femme), et surtout de traître à ses héritiers biologiques. Ils lui dénient jusqu'à ses dernières volontés, pourtant consignées sur un testament ultime.

"Laeticia Boudou, la veuve indigne, a confisqué toutes les motos, toutes les guitares et même le droit de regard sur le dernier album", se plaignent de concert Laura et David. Et notre philosophe de salon Michel Onfray de s'étonner ingénument: mais comment un homme «foncièrement bon et généreux» a-t-il pu déshériter sa fille et son fils et par extension la France entière? Sous quelles influences familiales et quelles lois américaines? Quelle évolution contre-nature l'a poussé finalement à léguer sa fortune restante, jugée colossale, au seul clan des Boudous?

Aujourd'hui, on se souvient de lui comme d'une victime de son entourage, à commencer de sa maison de disque et de ses producteurs, avec une cour de bons à rien et de profiteurs patentés qui lui collaient aux basques : les Boudous lui ont-ils dessillé les yeux ou bien est-il tombé sous leur emprise?

La mort l'avait déjà menacé en décembre 2009, quand les médecins l'avaient plongé dans un coma artificiel suite à une infection postopératoire. De cette expérience limite date sans doute un nouveau testament très en faveur de Laeticia: Johnny est devenu un autre homme, préoccupé et protecteur. Il s'est même racheté une conduite!

Au début des années 2010, notre «Elvis français» a emménagé à «L.A.» avec femme et enfants pour y vivre une partie de l'année en tant que résident fiscal, non pas à la façon des aventuriers de ses rêves mais pour se la couler douce auprès de sa belle famille.

Sûrement que d'avoir frôlé la mort l'a profondément changé. Et puis on sait tous les dangers de la vie moderne: fumer, boire et manger des hamburgers le tueront à la longue. On devrait dénoncer notre mode de vie brutal et tous les industriels criminels qui distillent leurs poisons mais non... rien, le cancer est devenu «normal», autant que le sida. Mais chacun n'est-il pas libre de jouer à la roulette russe avec sa vie, à ses risques et périls? Alors, allez donc arrêter un jouisseur... En atteignant l'âge de 74 ans, Johnny Hallyday a presque "doublé" le cap de la quarantaine, un âge canonique pour tous ces "artistes maudits" qui vivent dans l'excès et tombent comme des mouches. Que pouvait-il demander de plus? Peut-être une quatrième vie ou une énième aventure amoureuse...

Ses ex-femmes n'avaient pas été en reste au moment de leurs divorces et leurs enfants respectifs avaient bénéficié chacun d'un appartement ou d'une maison et de rentes aussi: on dit qu'à ses proches il donnait tout ! Car Johnny ne comptait pas ses sous. Sauf que d'un coup, il a déshérité les enfants de ses lits précédents avec Sylvie Va-t'en et Nathalie Bye-bye*! Et Adeline Blondieau qui s'imaginait innocemment, à 18 ans à peine, "le sortir du démon de la boisson" par la seule force de son amour, en épousant ce vieux cochon ? N'en parlons pas... Le chanteur s'est offert une biographie hagiographique (publiée en 2013) pour célébrer dignement sa carrière et régler ses comptes avec son passé, avant que de couper définitivement les ponts avec eux. Son nom de scène, il l'a légué avec sa fortune par testament en 2014 à sa femme Laeticia Hallyday et par extension à sa belle famille, au grand damne des premières épouses ou amantes.

Cependant, si Laeticia est devenue cette femme d'affaire avisée en même temps que l'héroïne de sa renaissance, elle a aussi offert à Johnny ses vingts ans (elle aussi), sa belle jeunesse et surtout l'appui de sa famille pour qu'il réussisse au mieux sa «troisième vie», en luttant contre tous ses démons*. L'alcool et le désespoir auraient dû le laisser seul au bord du précipice, comme Serge Gainsbourg ou Renaud Séchan.

Alors, juste retour des choses ou pas ? L'amour que l'on se porte, les sacrifices consentis et les ruptures familiales ne sont-ils pas libres du jugement des journalistes comme du moralisme des philosophes? Ses enfants déshérités lui opposent le jugement des tribunaux et le droit moral (sur plus d'un millier de chansons dont il n'était souvent que l'interprète et 4000 enregistrements divers).

Pendant 23 ans passés avec Laeticia et sa belle famille envahissante, Johnny Hallyday s'est-il découvert comme «des accointances mafieuses» façon Frank Sinatra, en bon «parrain» de son clan? Peut-être a-t-il viré de bord et s'est-il transformé de Batman en Joker? Et Laeticia est-elle une espèce de Calamity Jane, une usurpatrice qui a fini sur la paille? Déjà, elle s'inquiète pour ses enfants quand l'opinion en France se montre méprisante.

En lisant le testament de Johnny Hallyday fait en 2014, il semble que David, cet enfant pourri-gâté, n'était déjà plus son fils à «sang pour sang». Un Smet sûrement mais un Hallyday? Il représentait le passé plus que le futur... Il n'y a pas eu de transmission artistique et Johnny reste le taulier dans l'au-delà. Il a aussi renié cette bourgeoisie d'artistes parvenus et ces rentiers du showbiz pour se choisir une famille plus aventureuse. Pire encore, les Boudous se sont mis entièrement à son service et l'ont convaincu:
_Mamour, nous sommes depuis dix ans des résidents américains et nous avons la carte verte. Que dit le cabinet d'avocats ? Qu'entre le droit français, le fisc et les héritiers de tes unions précédentes, 75 % de ta fortune sera dissipée... Mon père a-t-il travaillé toutes ces années passées pour remettre de l'ordre dans tes affaires pour finalement nous voir moi et nos deux filles dépossédées? Tu me connais, je peux être généreuse avec Laura et David, mais faut-il rajouter pour eux une quelconque compensation monétaire dans ton prochain testament quand ils sont déjà riches et adulés, surtout que la législation américaine sera bien plus favorable si tu me désignes comme ta seule héritière. Fais-moi confiance, tu veux?

-Ah que tu as raison, j'ai bien trop donné! je suis peut-être idiot mais pas encore sénile. Maintenant, je vais tous les éparpiller par petits bouts, façon puzzle. Avant de disparaître des radars je créerai un trust avec des sociétés écrans et des prête-noms aux postes-clés. Ta famille sera l'exécutrice testamentaire mais la Bank Of America restera la seule gestionnaire de ta fortune. Ah que coucou!

Et voilà comment Johnny Hallyday serait devenu un évadé fiscal post-mortem. Les tribunaux gèlent déjà l'héritage contesté et le FISC risquent de démonter la famille Boudou. «Il suffira d'une étincelle...» comme par exemple un compte off-shore dissimulé quelque part sur les Îles Caïmans ou ailleurs. Déjà, son dernier testament est sujet à contestation et les déclarations de la famille Boudou ne sont perçues que comme un tissus d'approximations. Les sociétés diverses qui gèrent ses droits et ses avoirs dissimulent-elles des montages financiers pour échapper à la législation française en ce qui concerne l'héritage? Après-tout, les Boudous ne sont que des petits affairistes improvisés qui travaillent en famille.

Certains voudraient même faire rapatrier la dépouille du chanteur de l'île française de Saint-Barthélemy jusqu'en France métropolitaine, ce qui serait un comble pour notre pauvre Johnny national. Jacques Brel n'avait-il pas choisi comme lui, après avoir tout donné à son public, de se faire inhumer loin d'ici, aux Marquises?

On regrettera aussi que les tribunaux français et le ministère de Bercy soient plus prompts à traquer les montages financiers illicites de quelques exilés fiscaux post-mortem que de faire rendre gorge aux GAFAM infâmes et à toutes les multinationales de l'exemption fiscale qui trichent par milliards de dollars. Hélas, toutes se sont opportunément «virtualisées» pour payer le moins possible d'impôts sur les sociétés et pour ne pas déclarer leurs parts de bénéfices en France, sans compter la vente en ligne, les commissions, le captage des recettes publicitaires, l'abus de position dominante, la non-rémunération de leurs auteurs et de leurs sources, les abonnements, le détournement des informations confidentielles etc. :
_Quoi ? Nous respectons scrupuleusement le droit français qui n'est, à notre niveau, qu'une passoire !

Enfoirés! Et voilà, encore deux poids, deux mesures... C'est l'injustice complète entre nos riches! Merde in France.

*L'état de santé réel de Johnny Hallyday est un secret bien gardé. Cancer, problèmes de drogue, d'alcool, opérations des hanches, hernies discales, côtes cassées, tentative de suicide, empoisonnement… depuis cinquante ans, le chanteur a de nombreuses fois eu la mort aux trousses. /le Figaro 2012

*ses ex-femmes Sylvie Vartan et Nathalie Baye

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