lundi 27 janvier 2014

Le billet d'humour de Lou : « De Nadal à Hollande : pas de repos pour les champions ! », l'actu revisitée dans le blogiblag du 28/01/14

Non, je ne l'ai pas vu. À quelle heure était-ce son match ? Et puis j'ai pas l'habitude de voir pleurer ce héros... De toutes les façons, la télévision dans mon troquet favori est en panne depuis deux semaines.

D'habitude, les champions en France ont tous un moral de perdant : je veux dire que dans les tournois majeurs du tennis, ils n'ont que très peu de chance d'aller jusqu'au bout. Et s'ils gagnent par chance, alors ils s'écroulent en pleurant... Mais je connais un champion « exceptionnel » (pléonasme), espagnol en plus, dont c'est exactement le contraire : on pourrait parler d'un joueur « inversé » parce qu'il ne connaît pas l'échec, sinon il pleure autant de douleur que de frustration.

Sacré Nadal : un tennisman inversé... ça te nique ! Oui, c'est diabolique un gars qui gagne tout. Je dirai même : c'est pas normal. Un joueur programmé pour gagner tout le temps, bipolaire avec ça... Je sais, ceci est de l'ordre de la diffamation. En fait, je me paye l'honneur d'un grand joueur parce que je suis jaloux. Ah, psychanalyse, quand tu nous tiens ! « Étienne, Étienne, tiens la bien... » comme dit la chanson.

Et vous savez le plus drôle : c'est que les grands champions se trouvent eux-même les pires faiblesses par compensation, pour ressembler à monsieur ou madame tout le monde in fine. Par exemple, avez vous lu l'histoire de ce joueur d'échecs d'exception qui a versé dans l'alcool, qui a tout gagné avant de tout perdre et qui est décédé brutalement (Gilles Andruet) . Et l'histoire du président et de sa maîtresse qui est mort par bandaison (Félix Faure). Et bien ça arrive tous les jours dans les journaux et ce sont des héros inversés.

Oui, et moi je crains qu'il ne lui arrive quelque chose à mon champion toutes catégories, mon Nadal de compétition, alors je surveille ses failles et je pourrais aussi me retourner contre lui. Et puis plein de pauv' types comme moi trouveront les marques de sa faiblesse sur ses doigts, le signe de ses défaillances futures sur son dos et dans les circonvolutions labyrinthiques de son cerveau, dans ses délires et dans ses phantasmes hors des courts, dans ses lapsus et ses actes manqués, comme si la vérité se retranchait jusque dans les rêves, vous savez... les petites histoires abracadabrantesques que l'on raconte à son psychanalyste. Drôle de diagnostic, envers et contre tout, en simulant d'être un imbécile prétentieux le reste du temps : non, je ne suis pas le docteur House (Faut pousser la déconnade très loin pour atteindre le génie), je suis journaliste mais faut pas le dire. Qu'importe, parce qu'à la fin j'aurai toujours le dernier mot.

Alors imaginez je sais pas... tiens, notre Président de la République par exemple... le gars qui ne se démonte jamais, qui se tape toutes les femmes, pragmatique comme c'est pas possible, plus pragmatique même que JFK et Clinton réunis, lui qu'outre-atlantique on traite de Quasimodo parce qu'il a congédié Esméralda en faisant sonner les cloches de Notre-Dame.

François Hollande pensait que c'était plus simple de se présenter en tant que célibataire le 11 février prochain à la Maison Blanche plutôt que d'alimenter la polémique sur un mal-entendu du genre :

_ On est ensemble mais sur le point de nous séparer depuis plusieurs mois et maintenant que j'ai fait la boulette on fait semblant de continuer par obligation protocolaire mais pas maritale puisque nous ne sommes pas mariés parce que j'ai déjà eu plusieurs épouses et que l'amour c'est que du plaisir sinon je pense qu'il vaut mieux nous séparer, mais Valérie n'était pas d'accord alors j'ai écrit une annonce toute simple pour ne vexer personne, et pardon à ceux qui n'auraient pas compris ou qui pourraient en prendre ombrage etc.

Donc, par cette annonce filée : « Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec... », il a tourné court à toutes les supputations et conjectures en découplant sa fonction de Président de son plan cul à l'Élysée. Oui, il leur a coupé l'herbe sous les pieds aux journaleux. Il voulait pas finir à poil dans la presse people internationale pendant son séjour en Turquie ou aux États-Unis. Il n'y a pas de ministère du cœur.

Ici, sur ses terres, on interroge la pythie sans pitié, vu que soi-disant les chiffres ne mentent pas : sa cote de copularité à brusquement baisé d'au moins 10 points auprès des femmes qui naturellement l'accusent de goujaterie et muflerie caractérisée. Chacun y va de son avis :

_ Mou et méchant ! Déjà qu'il n'a pas réussi à inverser la courbe du chômage pour 2013 comme promis, mais quel menteur celui-là !

À moins que notre François national ne soit qu'un indéfectible optimiste... la marque des vrais champions, des Nadal et aussi des Experts au Danemark. Oui, un champion bien dans ses baskets. Un président de cette acabit, on en fait plus : fin stratège, gros calibre, tireur émérite, élite de la nation. Par contre, des présidents ratés et sans cœur, on en fabrique tous les jours dans les officines de la contrefaçon médiatique et de l'escroquerie journalistique... Mauvaise foi ne saurait mentir.

dimanche 26 janvier 2014

Le billet d'humour de Lou : « Pourquoi F. Hollande doit-il déclarer d'urgence la Sixième République ? », l'actu revisitée dans le blogiblag du 25/01/2014

Voilà, c'était le dernier scandale à la mode de chez nous : notre Président a eu une liaison amoureuse révélée par la « presse people »... et quoi ? Personnellement, je ne m'y attarderais pas plus que ça et je méprise tous ces analystes d'opérette qui se trouvent du génie en se regardant le nombril ou celui du voisin.

En tendant l'oreille de l'autre côté de l'atlantique, on entend aussi nos amis Américains en faire des gorges chaudes, eux qui ont connu les affaires Marilyn Monroe, Monica Lewinsky et bien d'autres : non, ça n'arrive pas qu'en France ! L'affaire « Julie Gayet », c'est l'arbre qui cache la forêt. Elle n'a d'intérêt que par son innocence et l'ampleur lamentable des réactions.

Toutes les hypothèses ont été faites mais pas la plus simple : je soupçonne avec mon mauvais esprit habituel que la révélation de ses amours « illégitimes » a été planifiée par le Président Hollande lui-même, histoire de mettre du piquant dans sa mandature... je suis un poète ! Mais non, après mûre réflexion je n'y vois plus rien qu'un acte manqué, une façon de s'exprimer en sexe primant. Ah, vive la psychanalyse !

Vendredi matin au Vatican, tête à tête à huis clos entre François le Président et François le Pape, réputé pour son excellente assise catholique. Des questions se sont posées : va-t-on en France vers une sociale-démocratie-chrétienne à l'allemande ?

Il nous faut d'abord reconnaître d'où nous viennent nos valeurs morales, même dans un pays laïque, quoi ! Et si notre Président n'est pas croyant, il a un héritage culturel à assumer plein d'églises et de consécrations. Bien sûr, François a failli à moult reprises et le Pape se devait de l'absoudre en priorité pour ses nombreux pêchés contre l’Église et la Sainte Famille.

_ … J'ai fait ma communion solennelle et des études chez les frères à Rouen, hein hein !

_ … mais dites moi, dans le secret de la confession, comment avez vous perdou la foi mon fils ?

_ J'avoue mon Père que j'ai perdu la foi à l'âge de 17 ans quand j'ai compris que mon destin était lié à celui de la République. C'était comme une évidence !

_ ...oun peu comme la pétite Jeanne d'Arc, la Poucelle d'Orléanes... Ah... Jé vois....

_ Ah non, votre Sainteté, vous ne voyez rien ! J'attends des voix mais je n'en entends aucune, et en tous les cas pas celles de Dieu ! Ce serait plutôt celle de Valoche, hein hein... Valérie, vous connaissez ? Elle m'a décollé le tympan... J'ai même pas eu le temps de remettre mon casque !

_ Pourtant Dieu vous parle mon enfant et il vous guidera dans cette épreuve si vous le laissez entrer... Jé vous pardonne... Veuillez accepter pour preuve de notre confiance la modeste charge de chanoine d'honneur de la basilique Saint-Jean-de-Latran ! Et jé vous conseille afin de racheter vos fautes de vous y rendre au plus tôt pour réciter un Ave Maria et trois Pater Noster.

_ Je veux bien y faire un tour, mais en toute confidentialité...

_ Dieu vous écoute !

_ Dac, vu comme ça et bien... J'accepte !

_ Absolvum... Benedictum... Papum ... Amen.

Ainsi fut expédiée l'affaire « Trierweiler ».

Les rois de France jadis s'agenouillaient devant l'archevêque de Reims pour être sacrés et prêter le « serment ecclésiastique ». Le « serment au royaume » prévoyant in fine d'exterminer les hérétiques, il a été remplacé avantageusement par un simple engagement laïque d'obligation.

Ragaillardi au retour de son voyage, François décide sur le champs de virer sa concubine, la première dame de France n'étant autre que Marianne ! L'esprit plus léger, il peut reprendre ainsi sa charge sous de meilleures hospices.

Assis à son bureau de l’Élysée un jour plein de pluie, le voici plongé dans une abîme de perplexité : mais comment donc sauver le « socialisme à la française » ? Et puis, telle l'apparition de l'immaculée conception, voilà que la solution lui apparaît en clair sous la forme d'un blog irrévérencieux qui vient à forcer son ordinateur. Il doute et se tâte : n'est-ce pas un coup de Poutine ou d'Obama ? Est-il prudent d'ouvrir ce blog ?

Les services de renseignement remontent à l'émetteur du blog polémique : un tel Bernard Soubiroute, employé des Eaux et Forêts, spéléologue à ses heures : il n'a vraiment rien d'un anti-système, ni d'un monarchiste ou d'un catho intégriste... Jeune marié gay, c'est un enfant de la PMA* et de la sélection génétique (rien à voir avec l'eugénisme bien sûr). À lui tout seul Nanar représente l'avenir de la natalité en France et c'est un signe : in vitro veritas ! Son blog enflammé, où il est question d'en terminer avec la cinquième République et de célébrer la monarchie de droit divin, n'a été ouvert qu'accidentellement et pas plus de 3 fois en six mois.

_ Aucun risque, monsieur le Président !

Rassuré, François Hollande prononcera deux jours plus tard ces quelques mots miraculeux sortis de leur contexte initial :

_ En l'honneur des cinq cent ans du couronnement de François 1er, j'annonce pour janvier 2015 l'avènement de la Sixième République !

_ Waouh ! Ça c'est de la bombe. Mais pourquoi François 1er monsieur le Président ?

François, impeccable dans son nœud de cravate :

_ J'y ai bien réfléchi... Rappelez vous, François 1er a participé à la diffusion des idées nouvelles en même temps qu'au développement des arts et des lettres...

Alors, pour prolonger le rayonnement de la France à travers le monde, d'abord je veux une nouvelle constitution début 2015 qui permettra d'aider au redressement de la France et qui favorisera l'investissement sur notre territoire, initiant ainsi un formidable renouveau !(ndrl : et pourquoi pas une exposition internationale à l'occasion ?). Cette constitution retravaillée nous donnera les moyens de résister et de nous protéger partout sur la planète comme sur internet face à la concurrence déloyale, la voyoucratie internationale et la finance dérégulée, cela pour assurer la protection des citoyens français, le maintien de la famille, la réussite d'une économie vertueuse et la conservation des acquis sociaux.

Et pourquoi une VIe République me direz-vous ? Parce que les choses changent tous les jours, parce que nous sommes éreintés par la concurrence, parce que nous sommes absorbés par l'Europe en victimes propitiatoires (excuse moi mon Nono, si tu m'entends !), parce que nous sommes espionnés de partout, parce que nos savoir-faire ont été détournés, parce que nos ingénieurs s'enfuient avec notre potentiel national d'inventions, nos brevets et nos bénéfices futurs, parce que nos riches sont dévoyés, parce qu'il nous faut repenser le travail, les droits et les devoirs dans la société comme sur internet, et ne pas se soumettre à la surproduction ni au dumping social, amen.

C'est pourquoi j'en ai touché un mot au Pape qui a reçu favorablement cette idée... Oui, remettons au goût du jour le travail honnête et sa redistribution légitime, la volonté d'une production nationale éco-responsable, quand il faut soumettre la finance à l'intérêt publique, quand il faut recréer un tissu économique d'entreprises viables au service des travailleurs et des collectivités, parce qu'une nouvelle industrie républicaine et concernée doit voir le jour, parce que notre alimentation doit être la plus saine du monde en luttant contre la surproduction agricole, en choisissant d'aider les petits producteurs et en évitant la précarisation des paysans grâce à la maîtrise complète de la chaîne de distribution, parce que la nature doit retrouver ses droits, parce que les accidents de la route ne doivent plus tuer personne et que seuls les véhicules « haut de gamme », voire électriques, limiteront la surproduction fatale de nos usines d'assemblage.

Aussi parce que les cambriolages augmentent et que la propriété n'est plus assurée dans une société apaisée, parce qu'une frange de la population en France et jusqu'aux Balkans vit de larcins et de deal, pillent les commerçants, les réserves et les entrepôts et se justifie dans l'impuissance des observateurs, parce que nous devons réinvestir notre territoire et recevoir la protection de l’État à tous les niveaux en échange de l'exercice citoyen qu'il exige de nous...

Parce qu'il faut arrêter la confusion des genres entre la sphère informationnelle en général, la surveillance nécessaire de tous et la vie privée de chacun, parce qu'il faut définir parfaitement les limites de ces trois espaces distincts : vous conviendrez des dégâts occasionnés par de simples ragots lancés comme des vérités sur la scène médiatique ! C'est inadmissible de la part de quelques informateurs zélés qui par cupidité ou par bêtise travaillent contre l'intérêt général, sans parler de la presse à scandale dont j'ai fait les frais...

Parce qu'aussi le peuple doit s'investir dans un projet fédérateur et pas seulement pour assister aux tours de passe-passe de leurs élus, parce que la crise ne doit pas être un moyen de démanteler la France, parce que nous devons en être totalement fiers, parce que tout ça... et plus encore, parce que la liste complète tient de l'anaphore et que moi François Hollande je suis au taquet, parce que ce sera la revanche du socialisme plutôt que de disparaître au fond des manuels d'histoire au profit d'une vulgaire sociale-démocratie-chrétienne dictée par nos vieilles alliances.

_ Ben alors, la VIe République serait donc, dixit notre président, une espèce de pyramide du Louvre en verre mais à l'envers pour drainer les bénéfices d'une activité intense et rayonnante (non, surtout rien à voir avec la franc-maçonnerie), dans un renouveau de la France comparable à la Renaissance sous le règne de François 1er mais cinq cent ans plus tard, rien que ça ? Et si j'ai tout compris, ce sera aussi l'avènement de la dynastie des François, comptables du royaume et promoteurs de notre redressement économique national ?

_ Oui, vive François Hollande et vive la Sixième République... Mauvaise foi ne saurait mentir.



* Procréation médicalement assistée



mercredi 15 janvier 2014

Le billet d'humour de Lou : « Conférence de presse du 14 janvier 2014 : François Hollande, un président re-qualifié », l'actu revisitée dans le blogiblag du 15/01/14



Ah, me voici dans mes petits chaussons... Tout le gotha se presse sur le parquet. Cette fois, le cadrage et l'éclairage sont parfaits, le travelling soyeux, le contrechamps professionnel, les 500 journalistes du monde entier à gauche dans la salle des fêtes de l’Élysée et les barons du gouvernement à droite, en première ligne. Va-t-il me citer encore une fois ? Quel honneur ce serait !

Lui, président, c'est un tueur. Sarko n'est pas prêt de refaire surface... François Hollande va prendre sa vitesse de croisière car les chantiers de Saint-Nazaire viennent d'accoucher d'un super-pédalo : lancement à l'instant !

Dommage, François n'a pas adhéré complètement à ma proposition d'un discours égalitaire et humaniste pour entamer cette conférence de presse. Tout pour le travail et l'entreprise, rien pour les exclus : on verra à redistribuer après ! A ce moment précis, je comprends qu'il se réserve pour l'année 2015 et que ses nouvelles dispositions à venir favoriseront le vote des millions de français oubliés et pour longtemps encore. À moins qu'il ne les ignore par un choix stratégique (que je respecte) : chaque vote « populaire » ne doit-il pas être pensé et citoyen ? Alors 9,5 millions d'électeurs peu motivés pour aller aux urnes, voire d'abstentionnistes convaincus (ce qui correspond au nombre de pauvres en France, sans parler des bulletins blancs et des étrangers éconduits à l'entrée des bureaux de vote), ça peut foutre un bordel pas possible. Non, c'est pas le moment ! Tiens, tu leur donnes la main et ils te prennent le bras. Tu vas voir que tous ces handicapés de la vie et du travail vont demander à défiler le « jour des pauvres et des vieux », et pourquoi pas les poneys avec eux ?

Oui, c'est une usine à gaz du siècle passé mon Nono, très complexe : on peut s'y perdre aisément et j'espère n'avoir pas commis de bourde en traduisant ses intentions qui n'ont pour moi plus rien de floues.

Cette fois, il a appliqué à la lettre et au mot la méthode du « parlé vrai » : tout dans le décodage politique, la persévérance, l'exclusion de toute concurrence, la langue déboisée (sauf pour sa vie personnelle) et un brin d'exaspération par moments. Je m'en veux presque à l'entendre fustiger l'ennemi : moi-même j'ai dû me plaindre un peu trop fort dans mes articles précédents et j'ai fait du mauvais esprit ! « Promis papa, je ne le ferai plus », surtout que je ne suis pas payé pour être drôle et lui non plus. Seulement voilà, la flatulence est toujours gratuite et libératrice et c'est un luxe dont je ne saurais me priver en tant que célibataire endurci : à chacun son usine à gaz ! Ah, si seulement j'avais à choisir entre Ségolène, Valérie et Julie, je soignerais mes effets...

Et puis, Ô joie, Ô mystère d'internet, « là où tout se sait », voilà qu'il me cite « dans le texte » en reprenant cette fabuleuse conclusion issue de mon discours précédent : « faire l'Europe, ce n'est pas défaire la France ». Le contre-pied parfait de ses vœux pour 2014, l'antithèse qui fait la synthèse, la contrepèterie qui ne fait pas rire du tout, le repos du guerrier après l'abus d'anaphores et de piment de Cayenne (l'anal-fort).

François, il n'est pas gaulliste mais « patriote » et il reste droit dans ses bottes sans essayer d'imiter personne : « … conforme à mes idées et utile à mon pays ». Mobilisateur, il demande aux investisseurs et au patronat de s'engager indépendamment des querelles de partis. Comme dirait Kaa du « Livre de la Jungle » : « Aie confiance ». D'ailleurs, il refuse toute alliance, même au plus bas des sondages, mais pour mieux se situer dans l'union européenne il s'avoue « social-démocrate » et par ce simple jeu, il n'est plus seul. Il prône une « certaine idée de l'Europe » (pour paraphraser Charles de Gaulle) qu'il veut réorienter en commun avec l'Allemagne : « Je n'ai pas signé les accords d'élargissement ... mais je ne participerai pas de la peur ». Il refuse ainsi de nous voir disqualifiés de la course et revient aux fondamentaux. Cela est finement pensé : bravo !

François, moi aussi, je suis un vampire tendance social-démocrate - d'où ce blog - et j'attends impatiemment que nous puissions nous rencontrer à l'occasion d'une grande virée nocturne complice : toi, moi et le Pape ! J'ai aussi été très ému d'apprendre que tu descends à la cave et au charbon avec tes gardes du corps sur les talons : « Même à titre privé... toujours avec une protection ! » J'ai senti là comme une pointe d'ironie, mais inutile de s'étendre sur le sujet : cela ne nous regarde pas...

Alors, à moins que je n'aie pas saisi toutes les nuances de tes propos, nous voici donc sur la même longueur d'onde. Et t'observeras que la bourse de Tokyo est remontée illico ce matin et que les investisseurs du monde entier on reprit confiance en la France ! Car tu as placé la barre très haut en homme de principes, à la fois gourmand, faillible et perfectible. Mauvaise foi ne saurait mentir.

lundi 13 janvier 2014

Billet d'humour : « La dernière quenelle de HEIL... HITLER ! », l'actu revisitée dans le blogiblag du 13/01/14


Un sketch imaginant la rencontre improbable entre Dieudonné et Manuel Valls. Dans le rôle de :

Didi :                             Dieudonné M'bala M'bala, humoriste, acteur et militant politique français
J.M. :                             Jean-Marie Le Pen
Le commissaire Wals :  Manuel Valls

La dernière quenelle

Didi posa le colis que lui avait remis le préposé aux postes sur la table de la cuisine. Sous l'adresse postale étaient griffonnés ces mots :

« J.M. Un ami qui vous veut du bien ».

Il se doutait de l'origine précise du colis mais ne pouvait en croire ses yeux. Il se lissa la barbe qu'il avait drue à la façon des imams, puis il se décida à cisailler le ruban adhésif et le papier kraft tout autour avec un couteau de cuisine. Il en tira une grosse boîte à chaussures lourdement lestée. Sur le couvercle étaient écrits ces mots en majuscules d'imprimerie, d'une encre bleue délavée : Berlin 1945.

Didi souleva le couvercle prestement. Là, une petite lettre pliée en 4 posée sur du papier de soie. Sans plus attendre, il souleva le petit matelas de garnissage de l'autre main et découvrit en fouillant dessous quelques liasses de vieux billets de banque « UNITED STATE OF AMERICA » à moitié calcinés (des coupures de 100 dollars avec la figure de Benjamin Franklin). Dessous encore, une boîte de conserve avec des coulures noirâtres sur les bords et l'étiquette mentionnant : « Knödel » en gros et « Deutschland, 1944 » en petit. Et puis, comme un fruit de métal brillant entortillé dans du papier journal, il découvrit avec stupeur et tremblement une grenade intacte datant de la seconde guerre mondiale. Tout au fond, il y avait une vieille boîte à cigares avec son petit fermoir métallique, qu'il déposa précautionneusement sur la table de la cuisine.

Il se décida enfin à déplier la petite lettre manuscrite et lu ces mots :

Mon cher ami,

Je vous envoie comme convenu le trésor de guerre que j'avais découvert dans les fossés et sous les gravats du Führer-bunker en mai 1945. Hitler envisageait début avril de cette année là de s'enfuir incognito déguisé en bonne sœur, mais vous connaissez la fin ! Il adorait les quenelles en conserves et la grenade devait mettre fin à ses jours au cas où il serait capturé vivant. Dans la boîte à cigares vous trouverez les crayons de couleurs qui lui servir à dessiner sur les cartes d'état major ses derniers plans d'attaque et de défense, ainsi qu'une croix de fer trouvée à l'emplacement de ses appartements mis à sac (avec une merveilleuse petite croix gammée en relief au milieu !). Je veux l'offrir à votre grand fils, mais bien entendu il devra éviter de la porter à l'école. Remarquez que ce trésor de guerre a une valeur historique incommensurable. Prenez en soin et faites en bon usage... Autrement, si ça pouvait servir à payer le fisc, j'en serai heureux ! Jean-Marie

_ Ah, le vieux con, il dégoise ! Et qu'est-ce qu'il veut que je fasse avec ça ? Il se débarrasse de ses merdes... Surtout, il s'est pas ruiné ! fit Didi médusé. Et encore, c'est parce que je lui ai réclamé personnellement son soutien. Sinon, macache, que dalle !
 
 Didi, qui s'apprêtait à sortir à cette heure, enfourna d'un geste la boîte de quenelles du Troisième Reich dans la poche gauche de sa parka, la grenade dans la poche droite et la lettre pliée en quatre avec la jolie « Croix de fer » nazie dans sa petite poche à fermeture éclaire près du cœur.

_ Mais ça va quand même le faire : la voilà la preuve que je ne suis pas un imbécile et que j'ai des gros bonnets qui me soutiennent... Ils vont bien rigoler les potes ce soir à notre réunion secrète !

Il tira sa capuche sur son front à la mode des conspirateurs (pour éviter d'être reconnu par ses voisins) et sortit joyeusement de cet appartement qu'il gardait secret. Là, deux types avec des gros biscotos de la police nationale l'attendaient :

_ Vous êtes en état d'arrestation... Mains contre le mur, jambes écartées...

Il recula dans le vestibule pour être fouillé à l'abri des regards curieux. Tout de suite ils firent main basse sur la boîte de conserve d'un côté et la grenade de l'autre, avec ces commentaires :

_ C'est à vous, ça ? Vous êtes collectionneur d'armes de guerre ? UNE GRENADE, je rêve ! Et là, c'est quoi ? 1944... Des quenelles, évidemment ! M'bala, je dois vous avertir des charges qui pèsent contre vous : détention d'armes interdites de catégorie A, menace terroriste en bande organisée, trouble à l'ordre public et incitation à la haine raciale... Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.

Le radio-émetteur du flic cracha l'information suivante : un commando des forces spéciales avait investi simultanément son QG et coffré tous ses amis sans rencontrer la moindre résistance.

_ Enculés !

Menotté, Didi fut tiré par le coude pour monter dans le panier à salade quand une limousine se gara en douceur juste derrière. La vitre fumée arrière s'abaissa et un petit bonhomme au regard inquisiteur l'observa une minute, les cheveux noirs de geai, le menton pointu soigneusement rasé, l’œil rond des oiseaux de proie de haut vol. L'autorité émanait de sa personne.

_ M'bala, approche toi... Allez, approche ton oreille ! Je t'avais pourtant mis en garde pour que t'arrêtes de faire le con !

Le commissaire Wals parlait doucement avec des relents de pastilles mentholées. Didi, qui s'était penché par pur réflexe à la fenêtre du véhicule, se redressa avec une grimace de dégoût.
 
 _ Wals, tu m'as tendu un piège ! Tu savais pour le colis... Mais tu pourras rien prouver... Tu sais d'où ça vient ? C'est le cadeau d'un admirateur et j'allais justement me rendre au commissariat. Dans deux heures je serais libre mais toi tes jours sont comptés !

Déjà, des paparazzis se pointaient à l'horizon en canardant à tout va, retenus in extremis par un cordon des forces de l'ordre improvisé.

Le commissaire resta de glace. Il suçait ses pastilles de menthe avec un sérieux indéfectible, une sorte d'entreprise d'hygiène et de salubrité publique.

_ Tu regardes la télé, M'bala ? Tu connais Sherlock Holmes, non ? Et le Mentaliste, t'as vu « The Mentalist » ? Un tueur en série  a fait de lui son complice... et Horacio Caine dans « Les Experts : Miami » ? Sa persévérance, son abnégation... et Gideon dans « Esprits criminels » : « Les hommes sont à eux seuls capables des pires atrocités » Magnifique... et l'agent Gibbs dans NCIS ? Je te le dis tout de suite : mes préférées sont Abby et Penelope Garcia, parce que je ne crois pas au sacrifice. Moi, je suis et je reste un fonctionnaire. Et tu sais ce qui m'ennuie avec toi ? T'es qu'un barbu insupportable,
M'bala, et tu te crois intelligent ? Alors dis moi, quel genre de héros es-tu ? Un bienfaiteur de l'humanité ? Moi, je vois un comique grimaçant qui fait son petit numéro habituel...

_ Mais t'es qui pour m'parler comme ça ? Mon psy ? Tu sais ce qu'on fait avec les balais à chiottes ?

C'est là que le commissaire porta l'estocade :

_ Je voulais te faire passer un casting mais de toutes les façons, t'es définitivement trop con pour représenter les français « anti-système » et tu viens d'échouer aux épreuves d'admission. Tu n'es pas un danger et je te signale que nous avons la police secrète la mieux organisée du monde. La France est armée contre tous les mythomanes manipulateurs comme toi, et ça depuis Fouché !


Didi s'impatientait, les dents serrées :

_ Ouais, Marseille est sous ton contrôle...

Imperturbable, le commissaire Wals prenait son temps pendant que le gugus poireautait comme un minable à côté de sa limousine. Il conclut de la sorte :

_Tu dois comprendre que je ne suis pas un acteur mais un fonctionnaire. Je reste propre et courtois, je n'entre pas dans la tête de mes ennemis, je ne goûte pas à leurs folies et je prend mes responsabilités tout simplement. D'ailleurs, tu n'es pas mon ennemi personnel et ça ne m'arrange pas que tu joues au con avec les juges ! Crois moi, je n'aurais que la satisfaction du travail bien fait quand je t'aurais coffré pour tes provocations et tes impayés... Allez, M'bala, t'es un businessman avisé et un père de famille nombreuse ! Tu devrais renoncer à la force obscure avant que ça se gâte pour toi, n'est-ce pas ? Tu pourrais réécrire un scénario plus cool et rester la vedette de ton histoire !

_ Je bite que dalle à ce'que tu m'racontes depuis une heure... Tu veux me casser ? D'accord, sors de là, je vais te mettre ta branlée !

Pendant cet échange rugueux autant qu'inutile, un aide de camp avait ouvert la précieuse boîte de quenelles « made in Germany » et vieilles de 70 ans, pour finalement en verser le contenu dans une assiette de porcelaine empruntée à un restaurant voisin : là, une masse spongieuse aux reflets ocres baignait dans un jus d'oxydes de fer et de cuivre salement toxique. Le militaire rajouta dessus une pincée de fleur de sel et y déposa une cuillère pour la dégustation. Enfin, il tendit le plat peu ragoûtant entre les deux protagonistes avec ces mots :

_ La dernière quenelle d'Hitler. Bon appétit ! 


Le commissaire Wals à ce moment précis fixait Didi le Téméraire  dans le blanc des yeux :
 
_ Des faits, je ne m'occupe que des faits... N
ous savons tout de toi, de tes activités, et nous avons tracé les liens avec tes amitiés diverses, tes accointances... Jean-Marie et tous les négationnistes, les anti-sionistes, Mahmoud en Iran, le Cameroun... Mes équipes ont réuni des faisceaux de preuves concordantes. On a dessiné ça sur des tableaux : c'est graphique  et bingo, te voilà pris en flag ! C'est ça la police scientifique de nos jours. Même que ta quenelle, je vais te la faire bouffer... C'était ton copain Hitler ? Tiens, mange ça si t'as des couilles !

Et il lui poussa l’assiette de quenelles du Troisième Reich sous le nez :

_ T'es un malade grave ? J'veux pas mourir moi, j'ai des enfants... fit M'bala dans sa barbe noire.

_ C'est bien ce que je te disais... Alors, arrête de nous les briser menu ! Le prochain coup, je serai moins conciliant. Cette fois, j'envoie la convocation au tribunal chez ta femme, vu que t'es insolvable... tu serais avisé d'y répondre, et je ne veux pas d'un martyre... Maintenant, allez oust, débarrasse moi le plancher !

Un témoin silencieux s'était glissé au fond de la limousine pour ne rien perdre de cette rencontre et pour voir son torero à la taille de guêpe et aux gestes élégants affronter la sombre brute, la bête noire de la République.

_ Bien joué, commissaire. Et vous avez été prudent de ne pas insister. On le retrouvera bien assez tôt !
 
 _ Ah, s'il avait bouffé l'assiette de quenelle, on faisait coup double par ricochet : M'bala empoisonné par un cadeau de Jean-Marie ! 

C'est ainsi que Didi M'bala, bien que surpris en flagrant délit comme un petit voyou des quartiers en possession d'une arme de guerre, échappa pour la énième fois consécutive à la justice  imminente de l'État.


Ah, faut-il que l'Espagne nous restitue notre honneur perdu ? Le commissaire Wals, un Don Quixote moderne, nous est arrivé par avion d'Espagne en immigré, le teint frais, l’œil lumineux et les dents plus blanches que le gras de ces fabuleux jambons « Pata Negra » importés depuis la péninsule ibérique. Et qui l'aurait cru capable voici deux ans à peine des plus hautes responsabilités dans la police ?

Moralité ? Quand ta quenelle se barre en quenouille, rentre tranquillement chez toi et dors... 


Le geste de la quenelle, un bras tendu vers le sol avec l'autre main rabattue sur l'épaule dans une forme de salut nazi, fut utilisé la première fois par le comique Dieudonné en 2005 dans un sketch au moment de dire « il va nous la foutre jusque-là ». À l'origine simple effet comique dénué de signification politique, la quenelle plus tard est dirigée contre les juifs. En 2013, ce geste compris comme « anti-système » est copié par des sportifs et des personnalités de la télévision et du spectacle sans forcément en connaître les connotations obscènes, insultantes et antisémites. Comparé alternativement à une variante de bras d'honneur ou à un salut nazi inversé, aujourd'hui ce geste exprimant surtout le mépris est condamné sévèrement : « La signification du geste est de sodomiser symboliquement quelqu'un, en mimant le fait de lui enfoncer le bras dans l'anus »./ Source Wikipédia. 

vendredi 3 janvier 2014

Le billet d'humour de Lou : « Pourquoi les vœux présidentiels tombent « à côté », comme d'habitude ? » , l'actu revisitée dans le blogiblag du 01/01/2014

Nous sommes le 31 décembre 2013, et voici venir les « a-voeux » tant attendus de notre Président de la République, François le 24ème, qui avec ses 14 910 euros de salaire brut mensuel est le responsable le plus mal payé de tous les temps en raison de la conversion désastreuse du franc en euro et de ses services rendus à la nation : on parlera d'un sacré « ça-sert-d'os », presque à l'égal des obligations pontificales.

Mais comment écrit-on des vœux présidentiels pour la nouvelle année ?

Ben, mon Nono, il a des scribes qui lui composent ses discours ! Ce sont des grandes oreilles à l'écoute de « l'air du temps » qui lui pondent ses questionnements et ses arguments. Un peu comme dans le sketch avec Francis Blanche : « Sâr Rabintranath Duval, est-ce que vous pouvez le voir ?... Oui, il peut le voir ! ». Après, François Hollande en fait la synthèse, du style : « Français, Françaises, je vous ai compris... ».

Et son discours finit comme ça :

_ ...Mes cher compatriotes, plus que jamais il faut aimer la France. Rien n'est pire que le dénigrement de soi. Être lucide n'a jamais empêché d'être fier... La France, c'est une promesse, c'est un avenir, c'est une chance...Vive la République, vive la France !

Ah, c'est beau comme du Pierre Dac. Et moi aussi, je me sens dans l'air du temps, ému aux larmes. Rappelez vous quand j'écrivais dans mon texte précédent, parcouru par 40 personnes à tout casser « le dénigrement est permanent et à tous propos : pour sûr, c'est pas par fierté nationale qu'on ira acheter « français », si ça existe encore. »

J'étais en plein dedans ! Mais non, François Hollande n'a pas lu ma prose, pas lui en tous les cas... Ce faisant son allocution présidentielle a atteint près de 10 millions de téléspectateurs. Ah, de quoi me faire rêver ! Et si je devenais l'ombre du nègre du Président ? L'ombre de sa main ? L'ombre de son chien... Ou plutôt son histrion personnel et irrespectueux ? En temps de vache maigre, ça me conviendrait assez.

Et puis, si j'osais... Tiens, alors là, mesdames, messieurs, et devant toute l'assistance réunie, je me lance, au risque d'être ridicule encore une fois :

… Chers Français, l'année 2013 fut « intense et difficile », je suis malheureux d'en convenir...

Zut ! Après, des lacunes essentielles dans la suite de ces propos me font regretter de n'avoir pas préparé ce discours moi-même à l'intention du Président. Parce que, voyez-vous, j'aurais d'abord devancé les vœux de quinze jours à la place de François Hollande, et pour cause : plus de 9 millions de Français ne sont toujours pas inscrits sur les listes électorales à ce jour, ce 31 décembre au soir...

… Chers Français, ben il est trop tard pour voter en 2014, hein hein, et il vous faudra attendre maintenant le 1er avril de l'an 2015 pour être autorisés à le faire. Bonne chance !

Non, c'est pas possible : comment François peut-il évoquer avec gourmandise les élections municipales et européennes à venir en 2014 tout en excluant à l'instant même dans son message plus de 9 millions d'électeurs des urnes ? Avouez que ça fait mal à la présidence.

Bon alors, pour l'épreuve de rattrapage qui aura lieu dans deux semaines, c'est à dire la conférence de presse du 14 janvier 2014, je conseillerais à Nono, moi qui suis l'Auguste du cirque médiatique, qu'il fasse preuve de mansuétude et qu'il prononce ces mots pleins d'espoir et de compassion :

_ Je sais que presque 10 millions de nos concitoyens ne sont toujours pas inscrits sur les listes électorales... Et par cette déclaration présidentielle, je les invite tous à venir s'inscrire avant fin février 2014 par tous les moyens à leur disposition et pour une prise d'effet immédiate. Ainsi pourront-ils désigner nos élus aux prochaines élections municipales et européennes !

Après, il resterait à reconnaître le vote blanc pour ce qu'il est : un vote de contestation. Car rayer 5 pour cent d'électeurs d'un trait de plume, soit plus de deux millions de votants aux présidentielles de 2012, c'est pas beau. Mais ça, c'est une autre histoire... Il faudrait alors admettre des coalitions politiques, des alternances, une vacance présidentielle éventuelle et davantage de suffrage direct : la démocratie, quoi !

Je dis ça comme si je disais rien, mais je sais que François le 24ème est sensible à la justice : « Ah, François !... Si tu m'entends ? » (Ça sonne comme une réplique d'Annette dans un épisode des aventures de Vidocq).

Et puis, quand on fait un tel baroufle médiatique pour légitimer le mariage de disons quelques 7000 couples homosexuels par an, il y a d'autres arrangements institutionnels, législatifs et républicains, voire socialistes, qui toucheraient presque à l'universalité.

Dans la suite de son discours, Notre Président se dit le « légataire » de toutes les générations qui ont œuvré pour l'Europe...

Sauf que la France n'a jamais parue aussi affaiblie depuis son entrée dans la CEE ( limitée à six pays en 1957). Aujourd'hui, à 28 dans l'UE, elle en paie le prix fort. Pour sûr, « on ne craint pas une invasion de travailleurs Roumains et Bulgares le premier janvier » expliquaient les plus convaincus. Certains travailleurs immigrés vont-ils faire les démarches nécessaires pour s'installer à demeure et payer plein pot les charges sociales en France ? Oui s'ils viennent s'installer à leur compte et concurrencer nos artisans. Mais les entreprises de travaux publiques, du bâtiment, de la restauration, de l'agriculture, des espaces verts ou de déménagement vont-elles accepter de rémunérer les autres candidats à leur juste valeur ? J'en doute, car le marasme leur profite bien. Alors, ça fonctionnera dans le sens de l'efficacité, à l'allemande : plein de gars mal payés, corvéables à merci, à la plonge des restaurants, dans les champs comme dans les sous-sols, et jusque derrière les cabanes de chantier.

François nous a ainsi rappelé les droits de l'homme, mais qu'en est-il des droits des travailleurs à ne pas être exploités ni soumis à une concurrence déloyale ? L'Europe est la zone la moins protectionniste du monde aime à le rappeler un certain Florian Philippot. Mais toute vérité est bonne à prendre, même chez les extrêmes.

Et non, je ne pense pas que le Grand Charles se serait fourvoyé à ce point, lui qui voulait une « politique de grandeur », soit une « certaine idée de la France », la sienne, et le « Québec libre ». Promoteur de l'indépendance de notre pays, il s'opposa même à l'entrée du Royaume-Uni, le « cheval de Troie américain », dans la CEE et quand il reconnut la « République populaire de Chine »*, ce fut pour initier l'équilibre stratégique des puissances mondiales. Enfin, il refusa d'intégrer l'OTAN.

Charles, lui il savait dire non ! On ne peut pas libérer la France et accepter son annexion... Il réclamait l'Europe des nations souveraines, et pas une Europe supranationale qui dissout les nations en commençant par son propre pays. Après, s'il faut parler de François Mitterrand et de VGE, c'est avec eux que la dette française à pris de telles proportions ! Et nous voici pieds et poings liés, il faut bien l'avouer, devant le bain d'acide.

L'Europe décide maintenant de la perméabilité de nos frontières. Alors, dire « je suis le légataire... » me semble une assertion malvenue, un peu comme on accepterait des dettes successorales dont pourtant chacun est en droit de chercher à se prémunir.

Concernant la « transition énergétique » remise sur le tapis, la dépendance au pétrole n'a d'autre alternative en France que la dépendance à l'énergie atomique et ses ravages, qui condamneront fatalement les hommes et les sols pour des millénaires. Voyez la Russie et le Japon, et certains déserts aux États-Unis et ailleurs. L'atome déstructuré gagne chaque jour un peu plus de territoire.

Mais que devient donc l'énergie solaire ? En pleine régression par rapport à ses objectifs initiaux me semble-t-il. L'Europe n'a pas su fabriquer des panneaux solaires pour s'équiper et les plus opportunistes se sont fourni en Chine. Pourtant, notre avenir ne peut que s'orienter vers des économies drastiques de combustibles fossiles, et donc pencher vers le « tout solaire », la seule énergie propre et inépuisable directement accessible. Faudrait-il encore le préciser !

En même temps, une rhétorique s'est développée pour soutenir insidieusement l'exploitation du gaz de schiste et l'augmentation du CO² par la même occasion, comme si on en relâchait pas assez dans l'atmosphère : il n'y a pas un jour où les journaux ne nous expliquent que les arguments des deux camps sont également recevables et que les supporters de cette technique d'extraction (comme on extrait le pétrole ailleurs) sont des gens éminemment appréciables.

En bref, il n'y a aucun renoncement concernant ces énergies calamiteuses et ce n'est qu'une aimable partie remise entre gentlemen. François, là faudrait s'affirmer, du style :

_ Tant que je serais président, cela ne sera pas possible et après moi, des lois vous protégeront !

Oui, tu as évoqué le réchauffement climatique, quand la cabale des climato-sceptiques ne cesse d'instiller le doute et c'est courageux de ta part : chez les savants, la liste des négationnistes est longue comme un jour sans pain. Fort heureusement, Claude Allègre a baissé d'un ton sous ses grands airs et c'est plus facile d'avoir raison.

Bien sûr, tout est dans l'intention, mais quand il faut pénaliser les émissions de gaz, on sait ce que ça donne. Alors chut ! Les bonnets rouges ont fait déjà assez de ramdam comme ça et les portiques écotaxe sont en piteux état.

Ne parlons pas non plus des OGM et de la Monsanto World Company qui nous phagocyte le système. Mais, mon François, t'aurais pu préciser que le patrimoine génétique est inaliénable ? Bien sûr, c'est pécher contre la recherche et le Téléthon : « Doudi doudi doudi douda... Ça c'est con... ».

Surtout quand la France est à l'origine du premier cœur artificiel qui entre tout entier dans une cage thoracique. Alors, félicitations présidentielles ! Et souhaitons que ce cœur conçu en France aille irriguer les marchés à la façon du pacemaker (le premier dispositif interne de stimulation cardiaque, mis au point dans les années 1950). Sauf que la santé n'a pas de frontières et d'autres concurrents vont très vite valider leur modèle. Et à la fin, qui achète le Concorde ou le Rafale ? Sans parler du Bi-Bop... Be-Bop-A-Lula ! ( et là c'est un hommage à Fabrice Luchini et non à Gene Vincent). Ne faudrait-il pas commencer à réfléchir « marketing » au plus haut niveau pour ne pas manquer le prochain départ ?

Mon Président a insisté pour rester intransigeant face au racisme et à l'antisémitisme, et il a bien raison, surtout quand on se souvient de la prise d'otages des jeux olympiques de Munich en septembre 1972 : beaucoup d'électeurs n'étaient pas nés mais quand même ! Surtout, la contagion de la « quenelle » de Dieudonné vers Anelka (qui s'apparente vu de loin à un détestable bras d'honneur) rappelle des heures moins glorieuses en France et des autorités coupables. Difficile d'enterrer la chose. Et rien à voir non plus avec le poing levé des sympathisants aux « Black Panthers » en octobre 1968 lors des jeux olympiques de Mexico, ni avec Mandela d'ailleurs.

La mobilisation à propos de la petite quenelle de l'autre andouille peut paraître inappropriée mais l'antisémitisme larvé doit absolument être dénoncé. C'est le timing qui peut nous étonner pour arrêter l'épidémie. Ça me fait penser à l'acquisition malencontreuse de quelques millions de doses de vaccin devenues excédentaires sous une autre présidence : le péril était exagéré par les laboratoires pharmaceutiques et le traitement fut ruineux, soit 19 millions de doses inutiles incinérées pour un coût total de 400 millions d'euros. François lave-t-il plus blanc en prévision des élections à venir ? Attention, à force de crier au loup, on en voit la queue.

Et puis voilà que des kamikazes se font exploser à Volgograd, ex-Stalingrad, 6 semaines avant les jeux olympiques d'hiver. Ça annonce aussi une répression sanglante chez les Tchétchènes. « Sotchi peut ! » Vous imaginez un dérapage du style : « Poutine lave plus blanc... » ? Après l'impair commis en Algérie, c'est un paratonnerre qu'il faudrait à François. Non, là, je lui conseillerais de se taire mais une saillie est si vite arrivée... Ah, quand la boutade vous monte au nez !

François veut aussi nous simplifier la vie et les démarches, et là je crie : « bravo, bravo ! » comme la petite Édith Piaf toute émerveillée par les talents de l'artiste, son père peut-être. Oui, François va nous sauver de l'administration française tout en faisant des économies substantielles. Vive l'informatisation et la dématérialisation des services, la décentralisation, la restructuration, la responsabilisation des élus, la réduction des dépenses publiques, mais aussi des impôts locaux qui croissent démesurément. Surtout, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain : ah, réforme, quand tu nous tiens !

Il a aussi évoqué la pénibilité du travail : moi, tous les jours j'ai fait des miracles avec mon petit fer à souder et mes rouleaux de soudure d'étain et de plomb avant d'être remercié, et je dirais même : éjecté ! Peut-être est-ce le saturnisme chronique qui me fait tenir aujourd'hui ces propos ? J'ai aussi respiré des vapeurs délétères de solvants et des poussières de laine de roche dans des entrepôts sans ventilation : mes poumons s'en ressentent ! On ne saura jamais tous les dégâts occasionnés mais les vies des ouvriers comme celles des égoutiers sont raccourcies plus souvent qu'on ne veut bien l'admettre.

Concernant la « consolidation des retraites », l'augmentation de trois mois par an de l'espérance de vie me semble un pur délire pour justifier de l'allongement du temps de travail, quand je compte les décès autour de moi entre l'âge de cinquante et soixante ans et les maladies dévorantes chez des gens aussi modérés que modestes. Le 20éme siècle industriel et productiviste n'a pas fini de compter ses morts prématurées.

Mais dites-moi : comment se désactive une bactérie tueuse, un virus, comment contenir un cancer foudroyant, la maladie d’Alzheimer, l'encéphalopathie spongiforme ? Comment lutter contre la contamination des métaux lourds, de la radioactivité et des ondes néfastes ? Que faire contre la malbouffe industrielle ? Comment réparer un cerveau, un poumon ou un foi malade ? Et dans quel état arriverons nous à la retraite, si ce n'est les pieds devant ?

Enfin, comment en arrive-t-on à l'extinction en masse des espèces (sans autres réactions qu'un constat laconique), et pas seulement des abeilles, des moineaux de Paris, les mésanges et les merles aussi qui se nourrissaient d'insectes et de vers, maintenant qu'il n'y a plus rien d'autre de vivant dans nos rues hormis quelques pigeons excités autour d'un morceau de pain et un chien qui pousse sa crotte au bout de sa laisse ?

Quand les chercheurs et les médecins pourront résoudre ce genre de drames, je croirai en leurs bienfaits. Et s'il faut tout déconstruire pour repartir de la brique initiale d'ADN, c'est se prendre pour dieu.

C'est un peu comme pour les présidences successives et la construction de l'Europe, même si Hollande semble prendre le contre-pied de Sarkozy. Pour sûr, ils n'ont pas partagé le même avion pour aller célébrer les vertus humanistes qui nous représentent, là-bas en Afrique du Sud sur la tombe d'un roi sans couronne, parce que le pouvoir rend fou.

Cette année, à quelle sauce serons nous mangés pour débuter cette deuxième mi-temps de quinquennat ? La réforme pour la réforme n'est que vanité et l'entreprise France se vide de sa substance passée, de sa culture, de ses forces. Pour finir de contredire François Hollande « himself » (le correcteur orthographique ne connaît pas l'anglais et me propose : « Elohim »), alors je répondrais du tac au tac :« C'est pas en défaisant la France qu'on fera l'Europe». Mauvaise foi ne saurait mentir.


* sources Wikipédia