vendredi 3 janvier 2014

Le billet d'humour de Lou : « Pourquoi les vœux présidentiels tombent « à côté », comme d'habitude ? » , l'actu revisitée dans le blogiblag du 01/01/2014

Nous sommes le 31 décembre 2013, et voici venir les « a-voeux » tant attendus de notre Président de la République, François le 24ème, qui avec ses 14 910 euros de salaire brut mensuel est le responsable le plus mal payé de tous les temps en raison de la conversion désastreuse du franc en euro et de ses services rendus à la nation : on parlera d'un sacré « ça-sert-d'os », presque à l'égal des obligations pontificales.

Mais comment écrit-on des vœux présidentiels pour la nouvelle année ?

Ben, mon Nono, il a des scribes qui lui composent ses discours ! Ce sont des grandes oreilles à l'écoute de « l'air du temps » qui lui pondent ses questionnements et ses arguments. Un peu comme dans le sketch avec Francis Blanche : « Sâr Rabintranath Duval, est-ce que vous pouvez le voir ?... Oui, il peut le voir ! ». Après, François Hollande en fait la synthèse, du style : « Français, Françaises, je vous ai compris... ».

Et son discours finit comme ça :

_ ...Mes cher compatriotes, plus que jamais il faut aimer la France. Rien n'est pire que le dénigrement de soi. Être lucide n'a jamais empêché d'être fier... La France, c'est une promesse, c'est un avenir, c'est une chance...Vive la République, vive la France !

Ah, c'est beau comme du Pierre Dac. Et moi aussi, je me sens dans l'air du temps, ému aux larmes. Rappelez vous quand j'écrivais dans mon texte précédent, parcouru par 40 personnes à tout casser « le dénigrement est permanent et à tous propos : pour sûr, c'est pas par fierté nationale qu'on ira acheter « français », si ça existe encore. »

J'étais en plein dedans ! Mais non, François Hollande n'a pas lu ma prose, pas lui en tous les cas... Ce faisant son allocution présidentielle a atteint près de 10 millions de téléspectateurs. Ah, de quoi me faire rêver ! Et si je devenais l'ombre du nègre du Président ? L'ombre de sa main ? L'ombre de son chien... Ou plutôt son histrion personnel et irrespectueux ? En temps de vache maigre, ça me conviendrait assez.

Et puis, si j'osais... Tiens, alors là, mesdames, messieurs, et devant toute l'assistance réunie, je me lance, au risque d'être ridicule encore une fois :

… Chers Français, l'année 2013 fut « intense et difficile », je suis malheureux d'en convenir...

Zut ! Après, des lacunes essentielles dans la suite de ces propos me font regretter de n'avoir pas préparé ce discours moi-même à l'intention du Président. Parce que, voyez-vous, j'aurais d'abord devancé les vœux de quinze jours à la place de François Hollande, et pour cause : plus de 9 millions de Français ne sont toujours pas inscrits sur les listes électorales à ce jour, ce 31 décembre au soir...

… Chers Français, ben il est trop tard pour voter en 2014, hein hein, et il vous faudra attendre maintenant le 1er avril de l'an 2015 pour être autorisés à le faire. Bonne chance !

Non, c'est pas possible : comment François peut-il évoquer avec gourmandise les élections municipales et européennes à venir en 2014 tout en excluant à l'instant même dans son message plus de 9 millions d'électeurs des urnes ? Avouez que ça fait mal à la présidence.

Bon alors, pour l'épreuve de rattrapage qui aura lieu dans deux semaines, c'est à dire la conférence de presse du 14 janvier 2014, je conseillerais à Nono, moi qui suis l'Auguste du cirque médiatique, qu'il fasse preuve de mansuétude et qu'il prononce ces mots pleins d'espoir et de compassion :

_ Je sais que presque 10 millions de nos concitoyens ne sont toujours pas inscrits sur les listes électorales... Et par cette déclaration présidentielle, je les invite tous à venir s'inscrire avant fin février 2014 par tous les moyens à leur disposition et pour une prise d'effet immédiate. Ainsi pourront-ils désigner nos élus aux prochaines élections municipales et européennes !

Après, il resterait à reconnaître le vote blanc pour ce qu'il est : un vote de contestation. Car rayer 5 pour cent d'électeurs d'un trait de plume, soit plus de deux millions de votants aux présidentielles de 2012, c'est pas beau. Mais ça, c'est une autre histoire... Il faudrait alors admettre des coalitions politiques, des alternances, une vacance présidentielle éventuelle et davantage de suffrage direct : la démocratie, quoi !

Je dis ça comme si je disais rien, mais je sais que François le 24ème est sensible à la justice : « Ah, François !... Si tu m'entends ? » (Ça sonne comme une réplique d'Annette dans un épisode des aventures de Vidocq).

Et puis, quand on fait un tel baroufle médiatique pour légitimer le mariage de disons quelques 7000 couples homosexuels par an, il y a d'autres arrangements institutionnels, législatifs et républicains, voire socialistes, qui toucheraient presque à l'universalité.

Dans la suite de son discours, Notre Président se dit le « légataire » de toutes les générations qui ont œuvré pour l'Europe...

Sauf que la France n'a jamais parue aussi affaiblie depuis son entrée dans la CEE ( limitée à six pays en 1957). Aujourd'hui, à 28 dans l'UE, elle en paie le prix fort. Pour sûr, « on ne craint pas une invasion de travailleurs Roumains et Bulgares le premier janvier » expliquaient les plus convaincus. Certains travailleurs immigrés vont-ils faire les démarches nécessaires pour s'installer à demeure et payer plein pot les charges sociales en France ? Oui s'ils viennent s'installer à leur compte et concurrencer nos artisans. Mais les entreprises de travaux publiques, du bâtiment, de la restauration, de l'agriculture, des espaces verts ou de déménagement vont-elles accepter de rémunérer les autres candidats à leur juste valeur ? J'en doute, car le marasme leur profite bien. Alors, ça fonctionnera dans le sens de l'efficacité, à l'allemande : plein de gars mal payés, corvéables à merci, à la plonge des restaurants, dans les champs comme dans les sous-sols, et jusque derrière les cabanes de chantier.

François nous a ainsi rappelé les droits de l'homme, mais qu'en est-il des droits des travailleurs à ne pas être exploités ni soumis à une concurrence déloyale ? L'Europe est la zone la moins protectionniste du monde aime à le rappeler un certain Florian Philippot. Mais toute vérité est bonne à prendre, même chez les extrêmes.

Et non, je ne pense pas que le Grand Charles se serait fourvoyé à ce point, lui qui voulait une « politique de grandeur », soit une « certaine idée de la France », la sienne, et le « Québec libre ». Promoteur de l'indépendance de notre pays, il s'opposa même à l'entrée du Royaume-Uni, le « cheval de Troie américain », dans la CEE et quand il reconnut la « République populaire de Chine »*, ce fut pour initier l'équilibre stratégique des puissances mondiales. Enfin, il refusa d'intégrer l'OTAN.

Charles, lui il savait dire non ! On ne peut pas libérer la France et accepter son annexion... Il réclamait l'Europe des nations souveraines, et pas une Europe supranationale qui dissout les nations en commençant par son propre pays. Après, s'il faut parler de François Mitterrand et de VGE, c'est avec eux que la dette française à pris de telles proportions ! Et nous voici pieds et poings liés, il faut bien l'avouer, devant le bain d'acide.

L'Europe décide maintenant de la perméabilité de nos frontières. Alors, dire « je suis le légataire... » me semble une assertion malvenue, un peu comme on accepterait des dettes successorales dont pourtant chacun est en droit de chercher à se prémunir.

Concernant la « transition énergétique » remise sur le tapis, la dépendance au pétrole n'a d'autre alternative en France que la dépendance à l'énergie atomique et ses ravages, qui condamneront fatalement les hommes et les sols pour des millénaires. Voyez la Russie et le Japon, et certains déserts aux États-Unis et ailleurs. L'atome déstructuré gagne chaque jour un peu plus de territoire.

Mais que devient donc l'énergie solaire ? En pleine régression par rapport à ses objectifs initiaux me semble-t-il. L'Europe n'a pas su fabriquer des panneaux solaires pour s'équiper et les plus opportunistes se sont fourni en Chine. Pourtant, notre avenir ne peut que s'orienter vers des économies drastiques de combustibles fossiles, et donc pencher vers le « tout solaire », la seule énergie propre et inépuisable directement accessible. Faudrait-il encore le préciser !

En même temps, une rhétorique s'est développée pour soutenir insidieusement l'exploitation du gaz de schiste et l'augmentation du CO² par la même occasion, comme si on en relâchait pas assez dans l'atmosphère : il n'y a pas un jour où les journaux ne nous expliquent que les arguments des deux camps sont également recevables et que les supporters de cette technique d'extraction (comme on extrait le pétrole ailleurs) sont des gens éminemment appréciables.

En bref, il n'y a aucun renoncement concernant ces énergies calamiteuses et ce n'est qu'une aimable partie remise entre gentlemen. François, là faudrait s'affirmer, du style :

_ Tant que je serais président, cela ne sera pas possible et après moi, des lois vous protégeront !

Oui, tu as évoqué le réchauffement climatique, quand la cabale des climato-sceptiques ne cesse d'instiller le doute et c'est courageux de ta part : chez les savants, la liste des négationnistes est longue comme un jour sans pain. Fort heureusement, Claude Allègre a baissé d'un ton sous ses grands airs et c'est plus facile d'avoir raison.

Bien sûr, tout est dans l'intention, mais quand il faut pénaliser les émissions de gaz, on sait ce que ça donne. Alors chut ! Les bonnets rouges ont fait déjà assez de ramdam comme ça et les portiques écotaxe sont en piteux état.

Ne parlons pas non plus des OGM et de la Monsanto World Company qui nous phagocyte le système. Mais, mon François, t'aurais pu préciser que le patrimoine génétique est inaliénable ? Bien sûr, c'est pécher contre la recherche et le Téléthon : « Doudi doudi doudi douda... Ça c'est con... ».

Surtout quand la France est à l'origine du premier cœur artificiel qui entre tout entier dans une cage thoracique. Alors, félicitations présidentielles ! Et souhaitons que ce cœur conçu en France aille irriguer les marchés à la façon du pacemaker (le premier dispositif interne de stimulation cardiaque, mis au point dans les années 1950). Sauf que la santé n'a pas de frontières et d'autres concurrents vont très vite valider leur modèle. Et à la fin, qui achète le Concorde ou le Rafale ? Sans parler du Bi-Bop... Be-Bop-A-Lula ! ( et là c'est un hommage à Fabrice Luchini et non à Gene Vincent). Ne faudrait-il pas commencer à réfléchir « marketing » au plus haut niveau pour ne pas manquer le prochain départ ?

Mon Président a insisté pour rester intransigeant face au racisme et à l'antisémitisme, et il a bien raison, surtout quand on se souvient de la prise d'otages des jeux olympiques de Munich en septembre 1972 : beaucoup d'électeurs n'étaient pas nés mais quand même ! Surtout, la contagion de la « quenelle » de Dieudonné vers Anelka (qui s'apparente vu de loin à un détestable bras d'honneur) rappelle des heures moins glorieuses en France et des autorités coupables. Difficile d'enterrer la chose. Et rien à voir non plus avec le poing levé des sympathisants aux « Black Panthers » en octobre 1968 lors des jeux olympiques de Mexico, ni avec Mandela d'ailleurs.

La mobilisation à propos de la petite quenelle de l'autre andouille peut paraître inappropriée mais l'antisémitisme larvé doit absolument être dénoncé. C'est le timing qui peut nous étonner pour arrêter l'épidémie. Ça me fait penser à l'acquisition malencontreuse de quelques millions de doses de vaccin devenues excédentaires sous une autre présidence : le péril était exagéré par les laboratoires pharmaceutiques et le traitement fut ruineux, soit 19 millions de doses inutiles incinérées pour un coût total de 400 millions d'euros. François lave-t-il plus blanc en prévision des élections à venir ? Attention, à force de crier au loup, on en voit la queue.

Et puis voilà que des kamikazes se font exploser à Volgograd, ex-Stalingrad, 6 semaines avant les jeux olympiques d'hiver. Ça annonce aussi une répression sanglante chez les Tchétchènes. « Sotchi peut ! » Vous imaginez un dérapage du style : « Poutine lave plus blanc... » ? Après l'impair commis en Algérie, c'est un paratonnerre qu'il faudrait à François. Non, là, je lui conseillerais de se taire mais une saillie est si vite arrivée... Ah, quand la boutade vous monte au nez !

François veut aussi nous simplifier la vie et les démarches, et là je crie : « bravo, bravo ! » comme la petite Édith Piaf toute émerveillée par les talents de l'artiste, son père peut-être. Oui, François va nous sauver de l'administration française tout en faisant des économies substantielles. Vive l'informatisation et la dématérialisation des services, la décentralisation, la restructuration, la responsabilisation des élus, la réduction des dépenses publiques, mais aussi des impôts locaux qui croissent démesurément. Surtout, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain : ah, réforme, quand tu nous tiens !

Il a aussi évoqué la pénibilité du travail : moi, tous les jours j'ai fait des miracles avec mon petit fer à souder et mes rouleaux de soudure d'étain et de plomb avant d'être remercié, et je dirais même : éjecté ! Peut-être est-ce le saturnisme chronique qui me fait tenir aujourd'hui ces propos ? J'ai aussi respiré des vapeurs délétères de solvants et des poussières de laine de roche dans des entrepôts sans ventilation : mes poumons s'en ressentent ! On ne saura jamais tous les dégâts occasionnés mais les vies des ouvriers comme celles des égoutiers sont raccourcies plus souvent qu'on ne veut bien l'admettre.

Concernant la « consolidation des retraites », l'augmentation de trois mois par an de l'espérance de vie me semble un pur délire pour justifier de l'allongement du temps de travail, quand je compte les décès autour de moi entre l'âge de cinquante et soixante ans et les maladies dévorantes chez des gens aussi modérés que modestes. Le 20éme siècle industriel et productiviste n'a pas fini de compter ses morts prématurées.

Mais dites-moi : comment se désactive une bactérie tueuse, un virus, comment contenir un cancer foudroyant, la maladie d’Alzheimer, l'encéphalopathie spongiforme ? Comment lutter contre la contamination des métaux lourds, de la radioactivité et des ondes néfastes ? Que faire contre la malbouffe industrielle ? Comment réparer un cerveau, un poumon ou un foi malade ? Et dans quel état arriverons nous à la retraite, si ce n'est les pieds devant ?

Enfin, comment en arrive-t-on à l'extinction en masse des espèces (sans autres réactions qu'un constat laconique), et pas seulement des abeilles, des moineaux de Paris, les mésanges et les merles aussi qui se nourrissaient d'insectes et de vers, maintenant qu'il n'y a plus rien d'autre de vivant dans nos rues hormis quelques pigeons excités autour d'un morceau de pain et un chien qui pousse sa crotte au bout de sa laisse ?

Quand les chercheurs et les médecins pourront résoudre ce genre de drames, je croirai en leurs bienfaits. Et s'il faut tout déconstruire pour repartir de la brique initiale d'ADN, c'est se prendre pour dieu.

C'est un peu comme pour les présidences successives et la construction de l'Europe, même si Hollande semble prendre le contre-pied de Sarkozy. Pour sûr, ils n'ont pas partagé le même avion pour aller célébrer les vertus humanistes qui nous représentent, là-bas en Afrique du Sud sur la tombe d'un roi sans couronne, parce que le pouvoir rend fou.

Cette année, à quelle sauce serons nous mangés pour débuter cette deuxième mi-temps de quinquennat ? La réforme pour la réforme n'est que vanité et l'entreprise France se vide de sa substance passée, de sa culture, de ses forces. Pour finir de contredire François Hollande « himself » (le correcteur orthographique ne connaît pas l'anglais et me propose : « Elohim »), alors je répondrais du tac au tac :« C'est pas en défaisant la France qu'on fera l'Europe». Mauvaise foi ne saurait mentir.


* sources Wikipédia

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