samedi 31 janvier 2015

Billet d'humour : « Mes vœux un peu crétins pour 2015 », dans le blogiblag du 31/01/2015 (LJ ©2015).

Cette année, j'ai eu l'idée de recycler mes meilleurs vœux de « 2013 en beauté » pour vous les resservir... en dernière minute. J'espère que vous n'en prendrez pas ombrage.


                             Mon rap à faux-mages pour 2015

À vous, les Sarko pleins d'insolence
Et vous Copé, et vous Fillon
Gênés ensemble au portillon
Je prie que, satané, vous ne preniez pas froid
Je prie aussi pour vous, monsieur le Président
Qui avez l'anaphore, quand l'anal fait bête
Pour ne pas trop en chier en tenant vos promesses

Pour vous la jouer à l'envers, et même à contre-emploi
Moi, si fidèle à pôle-emploi
Je veux par ma prière vous protéger du froid
Espérant que dindon, Dieu enfin vous éclaire
Vous montrant de son doigt la gloire et la misère
De se rôtir d'amour pour servir de repas

Je prie aussi pour le mariage gai
Et les enfants en kit, in vitro veritas
Que même vers le Saint-Siège ils puissent se retourner
Révoltés d'être si jeunes instrumentalisés
Qu'aux érections ils osent encore venir
Sans crainte, pour pas s'entendre dire
« A vorté ! », 18 ans en avance de leur majorité

À ceux qui sont partis, mes amis de galère
Dans leur simplicité, ils peuvent se montrer fier
Car les voici, seniors, en ton sein réformés
Et à tous les vivants, et bien sûr aux plus jeunes
Qui devront résister à la crise, au chômage, et à tous les dangers

Oui, donnez-leur, Seigneur, des raisins d'espérer
Moins gros à avaler que par l'année passée

Je souhaite donc, relégué à cette extrémité
Car nous voici venus trop tôt au 31 janvier
Mes meilleurs vœux pour la nouvelle année

jeudi 29 janvier 2015

Billet d'humour : « Lettre ouverte de François Hollande à tous les Français » dans le blogiblag du 29/01/2015 (LJ ©2015).

Citoyens, citoyennes, citoyennettes, coquines, petites cochonnes

Vous connaissiez « Satire chez Charlie Hebdo : 12 morts », et bien j'ai le regret de vous l'annoncer : « Ça brûle chez le Chasseur français : 9 morts ! ». Je sais, l'annonce ne prête pas à sourire et l'instant est grave mais je veux rendre hommage à l'humour disparu de Charlie Hebdo, surtout qu'ils sont « au fond du trou »... Oui, aujourd'hui, encore une fois, je suis Charb, Wolinski, Cabu.

Je sais bien que je vous ai déçu dans le passé par cet appétit boulimique de bien faire et malgré mon désir de servir la France, et quoi ? J'ai tout fait pour être un homme ordinaire et voilà, je suis malgré moi un homme largement au dessus de la moyenne, hein hein... Vous m'avez vu dirigeant la manif, la poitrine bombée au milieu de cette liesse populaire ? Rien à voir avec le pape dans sa papamobile, hein ! Oui, je l'avoue humblement, je suis un  meneur. J'ai fait bisquer Sarkozy derrière moi et Thierry Lepaon en a perdu toutes ses belles couleurs. Intègre, droit dans mes bottes, avec la manette des jeux je les désintègre tous. Et puis, vous en conviendrez avec moi : avec toutes les casseroles qu'ils traînent au cul, ils peuvent peut-être se présenter au concours de « Top Chef », mais c'est tout !

Pour en venir à ce dernier drame de nos amis disparus, la crème de la crème des pilotes de chasse, en ce jour malheureux je veux exprimer toute ma peine pour la fin tragique de ces brillants aviateurs et techniciens, les enfants d'Hélène Boucher, de Jean Mermoz, de Tanguy et Laverdure et aussi de la première femme pilote de chasse française : Caroline Aigle. Ces « Top Guns » ne sont pas morts en mission mais à l'entraînement, au service de la France et de l'OTAN, c'est à dire au service de nos idéaux. Alors, me direz vous, comment un F-16 grec a-t-il pu se retourner lundi au décollage pour ensuite venir s'écraser sur nos héros nationaux ? Insaisissables dans les airs, fallait-il qu'ils soient fauchés à terre, et par quelle coïncidence trois semaines après Charlie Hebdo ? L'enquête seule le dira... ou ne le dira pas.

C'est que l'heure n'est plus exactement à la franche rigolade ! Pour vous donner un exemple, j'ai invité un grand tennisman à taper la balle sur un court de tennis après le petit déjeuner, et il m'a décroché le bras ! Ma raquette vibrait encore dans ma main 10 minutes après la fin du match... Hein hein... Et je me suis dit : heureusement que ce n'était pas
Cassius Clay, devenu Mohamed Ali, sinon j'aurais entendu sonner les cloches de Noël ! Quel rapport, me direz-vous ? Voilà, c'est simple : pour équilibrer le jeu dans cette guerre de religion, nous devons présenter notre champion... Oui, mais quel est-il ? Qui va-t-on opposer à L'islam radical ou au jihadisme convulsif, appelez le comme vous voudrez ? Et c'est là que nous avons failli : nous nous sommes barrés tous en même temps sans rien dire, et nous avons laissé le petit Charlie tout seul qui montrait ses fesses dans la cour des grands... C'est aussi l'échec de l'école laïque, et voilà le résultat !

Et nos amis Juifs ? Quel grand frère sommes nous qui les avons abandonnés ? Oui, je m'en veux encore. Suffit-il de taper sur la table et de sortir de notre chapeau des guirlandes de fonctionnaires pour défendre notre honneur après coup ? Imaginez seulement que demain 30 000 musulmans sur notre territoire national se déclarent « jihadistes » et en guerre contre nous ? Suivant un calcul simple, ils nous faudrait appeler 600 000 fonctionnaires de police pour les surveiller tous avant qu'ils ne passent à l'acte.

Je veux dire par cette allégorie que ce n'est pas vous, ce n'est pas moi, ce n'est pas la laïcité, ce n'est pas l'école, ce ne sont pas les fonctionnaires de police... Non, personne d'entre nous, ni même la France, n'est en mesure d'imposer à l'islam de se modérer et de respecter nos lois, surtout quand ils reçoivent leurs ordres de certaines dictatures religieuses. Et c'est là que le bât blesse car nous devons en convenir, notre champion... Celui qui saura défendre les petits Français comme les petits Juifs c'est... le christianisme ! Voilà, je l'ai dit ! Oui, c'est un rappel historique à la réalité. Et cela m'arrache encore des larmes de colère quand je dois reconnaître que le christianisme est la seule religion capable de s'opposer à l'islamisme envahissant.

Peut-être vous a-t-on expliqué habilement que le Grand Rassemblement pour Charlie Hebdo nous a révélé le « vivre ensemble » et que les ventes du Coran se sont envolées dans les librairies en signe d'estime mutuelle, mais est-ce là une victoire ou bien le signal d'une radicalisation ?

Aujourd'hui, j'ai quelques regrets... Gauchiste, je me suis longtemps impliqué dans la laïcité, contre l’église catholique : j'ai bouffé du curé en veux-tu en voilà... hein hein... J'ai refusé le mariage et j'ai pratiqué l'amour libre. Je voulais inaugurer intentionnellement la voie pour les futurs présidents en tant qu'alpiniste chevronné de la grimpette, en donnant l'exemple de mon sacrifice personnel. Le pas suivant pour mon élection en 2017 était le « coming out » de mon homosexualité avec Emmanuel Macron et la conception in vitro d'un petit François à mon image ! Erreur de jeunesse ? Peut-être, et j'en assume tous les jours les conséquences, qui ne sont pas légères comme chacun le sait. Certaines photos prises à mon insu et certaines narrations littéraires continuent de me faire du tort... J'ai supporté mon calvaire en homme libre toutes ce temps jusqu'à ce que le massacre de Charlie Hebdo m'ouvre les yeux : oui, là, dans ce bureau dévasté, entre les flaques de sang, j'ai rencontré Dieu... Et il m'a parlé avec le langage du saint esprit.

Apparu à moi, au moment de m'agenouiller devant sa croix il m'a demandé de me servir un whisky et de m'asseoir ! J'ai trouvé un verre propre et une bouteille miraculeusement intacte dans la salle de rédaction, et j'ai bu un gorgeon et mangé une part de pizza encore plus miraculeuse. Dieu m'a expliqué ensuite humblement de ne pas dépouiller Paul pour habiller Ali. Là, j'ai cru à une mise en scène pour me ridiculiser et je l'avoue, j'ai cherché un instant la caméra cachée... Mais Dieu me parlait avec la langue de Cabu, de Charb, de Wolinski, la franche déconnade quoi, entre copains, avec plein de petits dessins humoristiques : fini les dissertations intellectuelles en dix mille signes de chez « Libé », tout ça pour se faire traiter de raciste et d'islamophobe par trouduc, grand spécialiste de la laïcité. Dieu du haut de sa croix m'a vanné et j'ai pleuré : « Pour vivre heureux, vivons cascher » et : « Tu as la Shoah de ta religion ! ».

Non, avec Lui tout était évident : il m'a offert de « rechristianiser » la France pour qu'elle retrouve ses vertus d'origine. Notre beau pays ferait ainsi beaucoup mieux front à l'Islam conquérante et demeurerait la terre d'accueil des Juifs. Il m'a demandé aussi de me rendre à Auschwitz ! Là, Dieu m'a répété qu'il nous faudrait plus que jamais des symboles forts et que la laïcité était un désaveux pour tous les chrétiens ainsi qu'une duperie pour les musulmans. Je constate que l'Espagne ou l'Italie sont infiniment moins inquiètes de leur christianisme que la France et je sais maintenant que nous, Français, faisons fausse route.

Pourquoi Barack Obama a-t-il choisi de prêter serment sur deux bibles, celle de Martin Luther King et celle de Franklin Roosevelt ? C'est parce que ce grand peuple place la spiritualité au dessus de la laïcité, et c'est précisément ce qu'il nous manque. C'est aussi parce les Américains sont profondément croyants qu'ils respectent les musulmans dans leurs convictions et ils n'utiliseront donc jamais les caricatures pour les éduquer. Même le Pape nous explique qu'on a le droit de répondre à qui insulte notre mère ! Mais par contre ils se montreront intraitables chez eux car le droit du sol est sacré. D'ailleurs, les cadavres de leurs ennemis terroristes ont purement et simplement disparu pour éviter toute tentative de sanctification. En défendant leur pays, les Américains comme les Marines n'ont plus de compte à rendre à personne qu'à Dieu et c'est leur première arme de dissuasion :
« In God We Trust » est la devise nationale officielle.

À quoi sert de demeurer stoïque sous la pluie quand l'esprit n'y est pas ? Je vous le demande. Alors moi, François Hollande, je conjure les Français de reconsidérer leur religion première, le christianisme, comme celle de la Nation, loin de toutes les caricatures honteuses. Nous avons aussi le choix pour chacun de nous de ne pas représenter le Christ et aussi de vivre notre religion indépendamment de la papauté. Tous les saints-martyres du calendrier nous rappellent leur sacrifice, et c'est pourquoi ce sont les noms de nos fils et de nos filles.

J'entends encore certains évoquer ici la manipulation et le complot machiavélique de l'Occident contre l'Orient : non, je n'entends pas des voix, mais je suis bien renseigné, et pas seulement par Tariq Ramadan, le bien nommé... Les services secrets français auraient-ils laissé faire les assassins de Charlie Hebdo ? Ont-ils aussi mis le feu à la chaumière de monsieur Lepen pendant qu'il se faisait fouetter au premier étage par sa maîtresse sado-maso ? Coluche, Daniel Balavoine et Pierre Bérégovoy ont-ils été exécutés ? Voyons, quelle idée ! Les Français ont je crois un complexe de culpabilité depuis l'affaire du Rainbow Warrior.

Ce qui est vrai, c'est qu'après les Mirages 2000 envoyés en Afghanistan, en Libye en 2011, depuis la mort de Ben Laden et de Mouammar Kadhafi, après notre intervention en Centrafrique et le pilonnement continu de l’État Islamique en Syrie à Kobané, sans compter nos alliances et notre sphère d'influence, il faut bien avouer que la France à quelques contrats aux fesses. Oui, nous jouons dans la cour des grands : à nous donc d'en assumer toutes les responsabilités auprès de nos alliés et amis !

Ainsi donc, pour Dieu et pour la France, je veux faire bâtir une église et un hôpital et me faire rebaptiser du doux nom de François le Teuton.

( ndlr : lettre « inspirée » entre deux verres de Brouilly, griffonnée par François Hollande sur la nappe en papier du « Pied de cochon » chez Francine à Tulle et récupérée subrepticement par un journaliste de Closer).

jeudi 22 janvier 2015

Billet d'humour : « Le billard français à 3 billes et 3 bandes... de cons chez Ruquier » dans le blogiblag du 23/01/2015 (LJ ©2015).

Quand sur le ton didactique adopté dans l'émission « On n'est pas couché », Ruquier fait des chiennes et  " lâche les chiens " sur la télévision française, c'est franchement détestable. Après, qu'il vire son prophète de mauvaise augure, son ayatollah barbu personnel, c'est son problème.

Énervant qu'après les massacres de tous nos amis le 7 janvier 2015 à Paris, chez Charlie Hebdo, il faille dénigrer l’Église pour faire reluire la Mecque. C'est pourtant l'exercice quotidien auquel se livrent des esprits mal tournés en France, sur le PAF et dans les médias habituels.

Les musulmans de France se sont eux-mêmes complètement innocentés des attentats successifs, qui nous réservent leurs prières. Cependant, ils sont restés solidaires avec les musulmans du sud, celui du bassin méditerranéen, pour nous condamner en tous points : les caricatures, le blasphème et l'islamophobie qui augmente après chaque massacre. Leur vengeance n'est qu'une affaire d'interprétation sémantique ! On est proche du négationnisme.

Y-a-t-il eu seulement caricature ? Pour cela, il faudrait connaître le visage de Mahomet. Mais ce n'est pas le cas, quand tous les Saddam Hussein et les ayatollahs organisent le culte de leur personne avec leurs portraits affichés partout. Même que Mahomet a déjà été représenté sous des traits humains pour illustrer ses aventures terrestres, contrairement à Allah qui lui n'est pas humain par définition. Ne sommes nous pas au cœur d'une civilisation de l'image ?

C'est là qu'interviennent Laurent, Aymeric et Léa, les trois billes du jeu de billard à 3 bandes... de cons dans l'émission télévisée intitulée « On est pas couché ». Ainsi, pour justifier qu'on peut rire de tout et pour parfaire notre éducation, ils ont cherché les caricatures anti-chrétiennes les plus ignobles. Vous connaissiez le petit bonhomme qui pleure une larme sous le titre : «Tout est pardonné » ? C'est gentil, mais difficile d'y voir le supposé Prophète, vu que ce dernier n'a pas de visage connu. Par contre, les caricatures anti-chrétiennes qui ont été présentées sont clairement obscènes : un christ est crucifié sur le sable d'une plage et il implore des baigneuses de le retourner pour bronzer de l'autre côté, un curé offre la communion (le corps du Christ) à des suceuses avec d'énormes langues goulues et enfin on nous a parlé comme d'une bonne blague d'un pape pédophile en caricature qui sodomise les petits enfants : alléluia ! On voit de quel côté est le parti pris, la vengeance et l'insulte, soit deux poids, deux mesures chez Ruquier comme partout ailleurs. « Bouffer du curé », il sait le faire car c'est son dessert préféré, mais « Bouffer de l'imam » c'est beaucoup plus coriace. Oui, c'est simple, c'est la France : on tape systématiquement sur les chrétiens innocents et impuissants pour complaire à des musulmans haineux et criminels, pris de plus en flagrant délit sur toutes les télévisions du monde ! N'est-ce pas ça, la « Soumission » ? On nous applique la loi des quartiers, quand les armes des assassins sont les mêmes que celles de la grande criminalité, quand le terreau est ultra-favorable au racisme anti-blanc. Hélas, notre Premier ministre Manuel Valls leur donne raison en parlant d'Apartheid en France, avec un contresens évident.

Mais, après tout, ce ne sont que des dessins : rions, mes frères ! Seulement voilà, au moment d'assassiner des Français, des juifs ou des fonctionnaires de police, il est particulièrement vicieux de jouer au billard à 3 bandes... de cons sur notre dos. Petit lot de consolation : le présentateur homosexuel vedette de l'émission, Laurent Ruquier, n'a pas fait cette fois la promotion de son trou du cul et il a même épargné gentiment les écrivains Zemmour et Houellebecq, parce que ces deux là sont menacés de mort à leur tour : bravo, quelle éthique ! En attendant de virer un Aymeric un peu trop virulent, il pourra déjà rebaptiser sans problème son émission : « On s'est tous couchés ! ». 


De fait, le jeu est infiniment plus complexe que celui de trois demeurés qui jouent à la baballe dans leur salon. C'est tout autour de la mer méditerranée, entre la Turquie et le Mali, que des dictateurs religieux tirent les ficelles de la nasse qui retient prisonniers tous les pauvres petits musulmans du monde : si ceux-là ne parviennent pas à cisailler rapidement les mailles infâmes du filet qui dicte leur conduite, ils couleront avec le bateau au fond de la mer en entraînant, je l'espère, leurs chefs de guerre, leurs ayatollahs et leurs émirs : bon débarras ! Hélas, ainsi disparaîtra une des plus anciennes civilisations datant de bien avant les mahométans, asphyxiée aujourd'hui par sa haine et qui ne nous offre plus son intelligence, ses bienfaits apaisants, sa diffusion parfumée et sa mixité prometteuse.

En attendant,
la mauvaise foi prévaut. Alors, à quand le prochain massacre de juifs ou de chrétiens, au nom de quel mensonge, de quelle haine recuite ? Sommes nous des mécréants, coupables de nos différences ? Pour être traître à l'islam, ne faut-il pas avoir été musulman ? Pour quelle détestation, pour quelle lapidation, pour quelle exécution sommaire ?

Pour caricaturer Dieu, faut-il encore connaître son visage. Dans l'ignorance des préceptes de Mahomet mais en dénonçant ses dictatures déguisées, peut-être sommes-nous infiniment plus proches de lui ?

dimanche 18 janvier 2015

Billet d'humour : « Mais qui est Charlie ? », dans le blogiblag du 19/01/2015 (LJ ©2015).

J'ai retrouvé Magalie, 97 ans, en bas de mon HML : avec son déambulateur elle partait à la grande manifestation pour Charlie Hebdo à Paris. À la vitesse d'environ 2 kilomètres heure, j'ai eu des doutes sur ses chances d'y parvenir :

_ Vous aussi vous êtes Charlie ? Fit-elle en me reconnaissant.

_ Depuis longtemps ! Je suis Charlie, Charlie Chaplin aussi.

_ Ah bon ! Chaplin était tout petit. Moi, j'étais amoureuse du Grand Charrr... Ache, ché mon dentier qui ché coinché... Aaahr... Oui, je suis contre la haine et pour l'amour entre tous les peuples. J'ignore comment les nazis avaient réussi à convaincre toute l'Allemagne et la France d'exterminer les juifs, pourtant ils l'ont fait... Leur Dieu, c'était Hitler ! Il suffisait de tendre le bras à son passage pour être bien vu. Mais pas question de faire l'andouille avec ça, ni de caricaturer le Führer...

_ Comme l'a fait Charlie Chaplin ! Fis-je remarquer.

_ Oui, mon garçon. Les Allemands étaient très civilisés : on ne pouvait pas les assimiler à un peuple sanguinaire et « Mein Kampf », c'était leurs « saintes écritures ». Heureusement, il y avait Charlie pour nous sauver !

_ Magalie ! Comment osez vous ! Fis-je pour la morigéner. Vous n'avez pas le droit de comparer les livres chrétiens avec les livres nazis...

_ Mais qui vous dit que je parle des chrétiens ?

_ Alors les musulmans et le Coran ? C'est encore pire... C'est de l'amalgame.

_ Voyons, jeune homme ! Réfléchissez, si notre calendrier avait commencé avec la naissance de Mahomet, nous serions aujourd'hui à peine sortis du moyen-âge en Europe. C'est ça que vous voulez, revenir en arrière ? Il nous resterait cinq siècles à souffrir avant la « Libération »... Hitler, c'était autre chose... Parce que les nazis, c'était des aristocrates de la guerre, hum... Un petit bonbon ? Mais moi je préférais la moustache du Grand Charles, mon amoureux. Et puis j'aurais jamais flirté avec un Allemand. Comment croyez vous qu'une centaine de résistants en France ont réussi à s'opposer à l'occupant ? Tous les autres disaient : « Les Allemands sont formidables. Ne faites surtout pas d'amalgame ! ». Il a quand même fallu les bombarder... Ce sont les Russes qui nous on montré les photos et les films de ce qui se passait par derrière, dans le silence : on en retrouve tous les jours dans les archives.

_ Magalie, croyez vous à la troisième guerre mondiale à venir ?

_ Pensez vous ! Ce sont des barbus qui cherchent encore à nous terroriser : leur discours est rodé et tous les moyens sont bons pour nous soumettre. Allons, jeune homme, remontez vous. Courage !

Une coquine cette Magalie : j'avais rencontré sans le savoir un « livre d'histoires ». Oui, Magalie, infirmière sur le front, avait connu le Grand Charles. Magalie n'est jamais arrivée place de la Nation : elle a pris le métro avec son affiche « Je suis Charlie » autour du cou et son déambulateur jusqu'au Château de Vincennes. Là, elle s'est perdue. Et ce sont les pompiers qui l'ont ramenée aimablement, une si charmante vieille dame, et espiègle avec ça.

mercredi 14 janvier 2015

Billet d'humour : « Le 20éme siècle est mort... Charlie est lessivé ! », dans le blogiblag du 14/01/2015 (LJ ©2015).

Voilà, je viens de faire un marathon de 6 jours non stop d'informations, étendu sur mon lit. J'ai tout entendu sur les radios nationales, tous les délires, toutes les inventions, et j'ai cherché des confirmations sur les écrans de télévision. Je suis passé par des phases d’excitation et de révolte, et j'ai dormi par à-coups. Maintenant, c'est la phase d'acceptation : avec Charlie Hebdo, la France du 20éme siècle est morte et enterrée !

144 heures alité, les oreilles grandes ouvertes, sans trêve ni repos... J'ai fait pipi-caca dans des couches-culottes que j'ai jetées sous mon lit dans des sachets plastiques, et j'ai pleuré ma race ou ce qu'il en reste, car je me sens bien seul. Suis-je un info-maniaque ? Quelque chose ne tourne plus rond et j'ai l'impression qu'un hélicoptère géostationnaire me survole en permanence.

Tout ce temps, les journalistes m'ont pris en otage dans un grand show médiatique : trois hommes armés, prêts à mourir, nous ont fait la guerre, merde ! Qu 'en serait-il s'ils étaient trois mille ? Dans ma petite chambre à Paris, j'entends toujours les sirènes de la police et des pompiers comme un état de siège permanent. Est-ce vraiment fini ? Je l'espère. Les hélicoptères ont survolé mon HLM pendant toute l'affaire « Coulibaly », puis pendant la grande manifestation jusqu'à la place de la Nation, à deux pas de chez moi. Leur balai est incessant, le ronronnement des moteurs et des pales.

La France est-elle devenue fasciste ou communiste ? À vous de décider. Big Brother en a profité pour prendre le pouvoir. Il va le garder tout le 21ème siècle. Les parisiens sont reconnaissants qui baisent les pieds des CRS et tout ce qui porte un uniforme et un gilet pare-balles. 500 policiers sont venu affronter un salaud qui s'était retranché avec armes, munitions et explosifs dans une arrière-boutique. Les musulmans prétendent que ce n'était pas un vrai musulman mais je ne les crois pas : il a fait sa prière et il est mort ! Ils disent aussi qu'il ira au paradis de Allah, accueilli par quatre mille vierges.

Le facteur m'a glissé les journaux sous la porte : dans le Parisien, on ne voit plus que lui, avec son portrait en pleine page, Coulibaly et ses amis, Coulibaly et sa famille, Coulibaly et son éducateur, Coulibaly dans son quartier, Coulibaly et son amie, Coulibaly amoureux, Coulibaly à la prière, Coulibaly à l'entraînement, Coulibaly à Paris. Ce gars, c'est comme Eddie Murphy dans « Un prince à New York ».

Et c'est pas ce crétin de Dieudonné qu'il faudrait condamner pour son mauvais jeu de mots mais « le Parisien » pour son apologie de Coulibaly.

Mais pourquoi a-t-il fait ça ? J'ai l'impression qu'il avait fait allégeance aux fondamentalistes, et qu'il est loin d'être le seul dans ce cas. Dire qu'ils mettent des ceintures d'explosifs aux petites filles et des kalashnikovs dans les mains des petits garçons, tout en prétendant qu'ils sont civilisés et pacifiques... Je crois aussi que les Français musulmans sont dans le déni : les terroristes, ce sont des frères, des fils... Ils commencent comme caïds dans les quartiers et finissent leur éducation dans les prisons. Pour les filles, s'est encore pire, elle n'existent pas. Bon, que leurs enfants aient refusé de faire la minute de silence et qu'ils écrivent : « Je ne suis pas Charlie », je peux le comprendre mais qu'ils soient jaloux des juifs en disant : « C'est tout pour eux ! » quand il faut cinq mille militaires pour sécuriser les rues, les écoles, les synagogues sans oublier les mosquées, merde ! Ce ne sont pas leurs enfants qu'on fauche à Paris, à la sortie des écoles... Des milliers de prisonniers musulmans ont fait gueuler leurs télés pendant la minute de silence.

Coulibaly, j'en suis sûr, avait une très haute opinion de lui-même et la République ne pouvait pas le satisfaire. Alors, à quoi bon penser à un énième plan de réinsertion ? Peut-être, à la place de la prison, aurait-il fallu le déconditionner pour qu'il renonce à ses promesses assassines.

Bon, voilà, je crois que je vais me lever de mon lit, après ce marathon de l'info. Quand j'étais ado, à l'âge ingrat, j'avais cassé trois lames de sommier en me masturbant et j'avais traversé mon lit : les pompiers avaient dû user d'un treuil pour me décoincer ! C'est là que j'ai su que j'étais en surpoids. Depuis j'ai un lit en fer avec des planches glissées sous le matelas. Plus tard, quand j'ai eu vingt ans, un beau noir frisé aux yeux bleus m'a expliqué le racisme dont il se croyait victime. Je lui ai répondu que tous les français connaissent un jour ou l'autre l'exclusion sournoise : les petits, les gros, les sans diplômes, les pauvres, les timides, les handicapés etc. Le gars m'a regardé de haut : « Oui, mais toi t'es qu'une merde ! ». Après, il m'a expliqué le plaisir qu'il avait chaque fois de faire l'amour dans la forêt, sous le soleil de la Guyane Française. Peut-être tout simplement n'était-il pas à sa place ici ? Peut-être attendait-il trop de la France ? J'aurais bien aimé faire l'amour sous les palmiers, même une fois. Non, je ne suis pas jaloux, mais quand même...

Il y a des jours où je suis Zemmour, d'une blancheur émasculée, sauf que maintenant Zemmour, ben il faut deux gardes du corps pour le protéger et toutes apparitions en public lui sont interdites. Ils ont réussi à le bâillonner. Des politiciens de gauche et des faux intellectuels de papier-journal l'accusent d'être à l'origine de tous nos problèmes, commettant le pire des amalgames, mettant en danger sa vie comme une fatwa. Pourtant, j'en témoigne, le danger vient d'avant 2001 et la chute des Twin Towers. Le 25 juillet 1995 vers 17 heures, j'étais dans le RER B à la station Saint-Michel juste avant l'attentat meurtrier qui a fait dans le train suivant 8 morts et 117 blessés. Et je sais que cette haine recuite, servie 20 ans après, est notre pire cauchemar.

Après, je décide de sortir un peu : « Va t'aérer » me disait ma maman ! Je descends boire un café au coin de ma rue. J'habite au sixième, dans les combles. Mais quelle torture de descendre des escaliers si étroits et si raides, avec autant de marches ! Essoufflé, la voix rauque et une haleine de hyène après six jours enfermé chez moi à bouffer des chips et des crottes au chocolat allongé sur mon canapé-lit, je demande à Mohamed, le serveur :

_ hem... Un double café bien serré...

_ Quoi ? Hein, j'ai pas entendu... Mais c'est pas grave si on se comprend pas. Moi, je parle arabe, une langue de merde... Nooon, je plaisante !

Chaque fois avec les blagues de Momo, je pisse de rire dans ma culotte. Faut dire que j'ai perdu le réflexe de me contenir. À la fin, il me dit :

_ Tu vois, si tous les arabes étaient comme moi, y'aurait moins de morts !

J'avise la pile de journaux des jours précédents et je me tape trois « Libé » l'un après l'autre, collé au comptoir : faut dire que j'ai de la lecture en retard. L'info me délecte entre deux gorgées de café. Momo me dit : « Moi, je suis dégoûté du café arabe. Mais on a un très bon coulis-Bali de framboise sur fromage blanc ». Partout apparaissent les photos des 3 derniers criminels abattus, ce qui m'afflige un peu : il y a d'autres gars plus intéressants sur Terre ! Mohamed me dit que « Coulibaly », c'est comme « Dupont » chez nous. J'apprends aussi que dans les quartiers, il était apprécié pour sa sagesse : prudent sur la gâchette, il bossait proprement et avait le cœur sur la main. Appliqué, c'était un braqueur exemplaire. Il avait un vrai boulot, comme Robin Hood ! Tiens, ça m'émeut.

Dans la rue, les flics n'arrêtent pas leur ramdam avec les sirènes et les gyrophares : j'en ai jamais vu autant. Momo dit que c'est stratégique : c'est les mêmes qui occupent le terrain en faisant des allées et venues ! Moi, je ne crois pas que 30 000 fonctionnaires pour surveiller 1500 jihadistes (reconnus en France) qui jouent les « sous-marins », cela changera quoique ce soit : c'est l'illusion du tout sécuritaire. Et si les gardiens de prison s'énervent, c'est qu'après la purge d'austérité ils se voyaient déconsidérés. Notre président Hollande, lui, semble de toutes les batailles et de toutes les embrassades. Finies les restrictions budgétaires sur l'armée et la police, y compris les centrales atomiques  : en une seule semaine, avec l'aide de Ségolène, Hollande est revenu sur tous ses engagements de 2014. Alors, un gouvernement d'union nationale pour finir son quinquennat ? Poh poh, c'est une utopie... Non, la bataille s'est perdue à l'école sous Mitterrand, quand l'honnêteté est passée de mode et que « juif » est devenu la plus grave des insultes. Maintenant, on peut bien mettre dix mille militaires dans les rues, c'est peine perdue puisque le vers est dans le fruit.

Et puis ça m'agace en lisant les pseudo-philosophes de chez « Libé » : tous ces soi-disant profs d'universités, écrivains, chercheurs aux CNRS, directeurs d'obscures commissions et représentants très officiels des islamistes de France qui nous expliquent tout de go que « la situation est de votre seule et entière responsabilité ». Curieusement, nous semblons tous frappés du syndrome de Stockholm après le massacre de 17 innocents : en bref, si nous ne lavons pas notre péché collectif, nous périrons ! Ah, soumission, quand tu nous tiens... En fait, il faudrait peut-être rajouter une 18éme victime avec le gamin lâchement poignardé à la sortie de son école. Mais silence... Du coup, les musulmans de France se contentent de crier à l'amalgame et au complot ! Non, je ne veux pas jeter de l'huile sur le feu, mais ça dépasse l'entendement.

De temps en temps, je pique du nez sur le comptoir et je fais des micro-siestes. À mon réveil, Mohamed est hilare comme d'habitude. Je ramasse le journal à mes pieds. Moi, c'est Houellebecq qui m'intéresse : je ne crois pas qu'il soit parti skier. Il doit couver une bonne grosse dépression chez lui. Aux dernières nouvelles, il était en Allemagne pour présenter son livre. Mais bon, avec son énorme blaire, ses cheveux raides, ses yeux en trous de bite et sa peau de crapaud, en caricature sur Charlie Hebdo ou en vrai peut-être, il ne sera jamais à la hauteur de Coulibaly et des frères Kouachi.

Comme Houellebecq, j'ai été fonctionnaire mais pas longtemps : le chef de service, un arabe encore, m'avait proposé d'épouser sa cousine – 1m50 et 96 kilos à l'âge de 46 ans – en échange de ma conversion à l'Islam. J'avais été surpris par son offre faite sur le ton de la plaisanterie, quoique généreuse. Seule et abandonnée, elle espérait que je l'accueille en France. C'était l'époque où Frank Ribéry venait de se convertir. J'ai expliqué que j'habitais une modeste chambre sans confort. Le soir même, le petit chef m'avait convoqué dans son bureau pour me dire à regret qu'il ne pouvait plus me garder.

Il y a des jours où je suis Houellebecq, sauf qu'ils ont réussi lui aussi à le faire taire. Son dernier livre, « Soumission », je ne l'ai pas vu ni lu mais j'y crois. C'est une question de foi laïque. Houellebecq qui dérape en s'exclamant : " Et la religion la plus con..." a  au moins autant d'humour que Cabu quand il écrit dans une bulle : " C'est dur d'être aimé par des cons...". Car, pour exercer son esprit critique, il faut se dégager des consensus mous.

Aujourd'hui 14 janvier 2015 vient de paraître Charlie Hebdo : en dessin, même pas une vraie caricature, un type quelconque, peut-être un prophète, tient une affiche : « Je suis Charlie », la larme au coin de l’œil. Moi, j'aurais représenté deux crayons en croix avec dessous : « Jésus Charlie » et ces mots : « Tout est pardonné ». On a pas le même humour ! En réaction, les musulmans ont répondu sur les réseaux sociaux : « Je ne suis pas Charlie » parce que selon eux, il y a un flagrant délit de blasphème et c'est tout ce qu'on mérite, quoi ! À nous de passer sous leurs fourches caudines, à nous l'allégeance. Car l'affaire est risquée et une fatwa relayée par leurs enfants n'a pas de fin, on en a la preuve. Profitant de l'occasion, le gars de la ligue de défense des musulmans de France propose que la République forme et rémunère des imams, des nouveaux aumôniers (pour les prisonniers musulmans, qui sont une majorité à être incarcérés), et que l'islam devienne enfin « religion officielle ». C'est cela la laïcité du 21ème siècle bien comprise, il faut s'y résigner : moins d'églises et plus de minarets, moins de cloches et plus de muezzins, et le minimum syndical musulman.

Alors voilà, promis juré craché, je ne ferais plus de blagues lourdingues sur eux, ils sont déjà assez affligés comme ça. « C'est pas nous ! » mais si, quand même un peu, regardez : les terroristes ce sont vos fils, qui sont nés à Paris, la plus belle ville du monde. Ils sont grands, beaux et forts. Et les mères pleurent dans le secret de leur cœur : « Mon petit... ». 

Il est temps de mettre des puces de marquage et des bracelets électroniques à tous les djihadistes de retour en France pour qu'ils justifient de leur présence menaçante, de leurs accointances et de leurs communications.

Après ce marathon de l'actualité, je crois que je vais dormir deux jours non-stop. Curieusement je pense à Jane Fonda dans l'impérissable : « On achève bien les chevaux » et puis après je pense à « La Dolce Vita » de Fellini, parce qu'Anita Erkberg vient de décéder. Et nous sommes morts avec elle à la douceur de vivre et à l'insouciance d'un 20ème siècle glorieux. Notre avenir est botté, avec une puce RFID dans l'oignon. Déjà, Big Brother nous appuie sur la tête pour nous courber à sa volonté. Tout ça à cause d'une bande d'inconscients.

Dans « Libé », un chercheur improbable d'un « Groupe sociétés, religions, laïcités du CNRS » nous explique le massacre du 7 janvier comme « un crime organisé par des Français sur le sol français [], l'islam n'étant qu'une couleur, une nuance, une subtilité... », et puis des tas d'écrivains s'en donnent à qui mieux mieux : « Nous, depuis des années, faisons tout, jour après jour, pour pousser des Français arabes à la faute », « Charlie à payé à notre place, pour nos péchés... » , « les psychopathes ne sont qu'une infime minorité », « à faire monter l'islamophobie et l'antisémitisme... cela ne pouvant déboucher que sur l'autodestruction ou la destruction de l'autre. ». Là, j'ai un reflux d'information : une purée brûlante me monte jusqu'à la gorge puis redescend. Mais par quel déni de responsabilité ? Nous sommes proches du négationnisme. La guerre de religion partout en Afrique et au Moyen-Orient, l'exécution programmée des juifs et des chrétiens, les fatwas appelant chaque musulman à faire le plus de mal possible, et c'est nous les coupables ? Quelle « stigmatisation », quel « rejet » à posteriori, c'est à dire après les faits avérés et répétés plusieurs fois, autorise « une partie de la jeunesse des quartiers » à nous assassiner en criant Allah akbar ? Peut-être faudrait-il un programme pour que ces énergies s'investissent dans leurs pays de prédilection plutôt que de revenir nous exterminer, et ce n'est pas du racisme.

Philippe Tesson, invité chez l'immonde Morandini (un comique de supermarchés qui occupe indûment les ondes avec son rire contrefait), s'est écrié : "Et les fanatiques, ils ne sont pas musulmans peut-être ? Alors, qu'ils règlent déjà le problème entre eux !". " C'est dit... " mais sa parole est dénigrée par ses confrères et remise en question devant les tribunaux. Dans la même logique, Charlie Hebdo devrait être cité à comparaître devant les juges européens : critiqué sévèrement dans la moitié du monde pour irrespect, la marge de manœuvre de l'hebdomadaire s'est réduite comme peau de chagrin. Car petit à petit, nous voici déchus de nos mérites hexagonaux et chassés de nos origines républicaines communes d'enfants pauvres, mais tendres et honnêtes. Oser dire : « Je suis Charlie » c'est comme dire : « Je suis du 20éme siècle en France, d'avant le politiquement correct et les menaces de mort. Je suis resté comme mon père, et son père : ouvrier, gueule noire, commerçant, paysan, français ou immigré, travailleur, anarchiste, bon vivant, comique troupier, blasphémateur, poète, nationaliste, fier, moustachu etc. Je ne me définis pas par ma religion ou mes origines communautaires mais par mon mérite, mon travail et mon talent dans ce pays. Iconoclaste du crayon, je ne suis pas un slogan désincarné : je suis Charb, Wolinski, Cabu, Cavana et tous les autres , des ritals, des polaks, des portos, des négros, des youds, des espingouins. « Je suis international et je le reste, et dans le verbe et dans le geste », sans que cela n'altère en rien mon amour de la France. ».

Oui, je serai Charlie, encore et encore, tous les jours jusqu'à la fin de ma vie. Mais c'est pas ça qui va refonder la République. Bon, je retourne me coucher. Promis, je ne dirais plus rien.

vendredi 9 janvier 2015

Billet d'humour : « Je suis Charlie » ou « Jésus Charlie » ?, dans le blogiblag du 10/01/2015 (LJ ©2015).

Et voilà, nous avions déjà perdu après le renoncement face aux banques et à la finance, nous avions reperdu face à la pollution et au réchauffement planétaire, et nous venons de perdre en France face aux religions et à l'islamisme rampant. Définitivement, ce gouvernement est une erreur.

Hollande peut prétendre à la coalition, celle des politiciens manipulateurs qui attendent de se faire réélire : derrière ces requins, nous resterons à jamais des « sans dents ». 

 
À Charlie Hebdo, Charb et Wolinski, bien que charmants, étaient des « bouffeurs de curés » et des « bouffeurs d'imams ». Ils n'avaient aucune déférence vis à vis des religions, sans même parler de fanatisme et d'extrémisme. Sur leurs caricatures, Mahomet était coiffé de bombes parce que cette religion belliqueuse semble ne respirer que par l'interprétation fondamentaliste du Coran et la guerre contre les infidèles : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète » . Et c'est pas nous qui allons les faire évoluer cinq cent ans après. Leur vengeance a éclaté quinze ans après, à force de se ronger le frein : qui a prétendu que c'est le fait d'une jeunesse désespérée ? C'est Houllebecq qui disait : "la religion la plus con, c'est quand même l'islam" et il n'avait pas complètement tort.

Cabu, l'éternel ado, s'accrochait à ses petits dessins qui faisaient sa richesse et sa gloire, contre tous les penseurs et les écrivains. Avec lui et un certain humour, l'ouvrier devenait intelligent et se prenait à rire des puissants et des beaufs. Tous ces dessinateurs étaient d'authentiques cancres qui nous expliquaient la vie au travers du prisme de leurs gribouillages infantiles : avant leurs premiers amours ils dessinaient déjà des femmes à poil. Plus tard, ils ont croqué Dieu et ses prophètes, inconscients du crime de lèse majesté : je veux parler du soi-disant blasphème.

Après le massacre de nos dessinateurs, tous les journaux du monde auraient dû publier des « caricatures » mais non, rien... Les unes des journaux anglo-saxons au moment d'afficher les couvertures de Charlie Hebdo étaient floutées ou pixelisées : rappelez vous, ce sont les Américains (et les Britanniques) qui nous ont haïs parce que Jacques Chirac à refusé de s'allier à eux pendant la guerre d'Irak pour reconquérir les puits de pétrole ( ce qui nous a coûté 4 milliards d'euros pour « trahison »), ce sont les mêmes qui nous applaudissent aujourd'hui que nous sommes leur premier allié en Afrique et au Moyen-Orient (toujours en creusant notre déficit budgétaire), ceux sont eux encore qui ont usé de la torture à Guantanamo mais ils ne publieront pas une seule « caricature » pour nous donner raison, ni sur les chaînes CNN, NBC, ni sur le « Daily New », le « New York Times » ou à Londres avec « The telegraph » : à nous le prix de consolation et « vive la France » pour conclure. Pourtant, la France est bien plus exposée qu'eux, qui n'a pas l'espace d'un océan pour se protéger.

Et puis regardez les, tous ces « nouveaux » dessinateurs à la petite semaine, avec leurs jolis dessins bien propres sur nos quotidiens nationaux : Charb, Cabu et Wolinski seront partis à l'abattoir comme des petits moutons, avec du sang tout rouge dans les yeux et des gros crayons en feu. Avouez que ça pisse pas loin ! Non, mais cachez moi ces « caricatures » que je ne saurais voir.

Oui, les Cabu et les Wolinski étaient les meilleurs camarades du monde, d'une douceur infinie, d'une connerie crasse... C'était très bien d'oser publier des caricatures, mais n'est-ce pas un des leurs qui a ouvert la porte aux bourreaux ? Sans doute j'en aurais fait de même, le canon sur la tempe. Charlie Hebdo, c'était un moulin ouvert à tous les vents ! Les agents de sécurité et les gardes du corps étaient des bons copains : coucou, c'est moi, je peux entrer ? Boum... Ah, merde ! La plupart des témoins et des survivants ont cru d'abord que les terroristes étaient des agents de sécurité ou des comédiens s'invitant à la fête, jusqu'à ce qu'ils sentent l'odeur de la poudre.

Non, les Français ne connaissent pas les sas d'entrée, les gilets pare-balles et leurs armes sont des jouets. Après, mille cinq cent fonctionnaires de la Police et de l'Armée remuaient l'air : « Ils couraient par dizaines dans les rues, l'air effarouché... » témoigne un passant. Je dois dire que les conneries pendant ce temps fusaient de partout à la radio, dans les cafés comme à la sortie des mosquées (et je n'invente rien) : « l'Islam, c'est pas ça ! Nous sommes laïques », « Si t'es libre de dessiner, je suis libre de te buter : c'est la démocratie », « Les musulmans n'osent pas s'exprimer sur ce cas parce que leur avis risque d'être mal interprété », et pour clore la tragédie : « ça va leur apprendre à réfléchir ». Pourtant, aucune réflexion, je vous l'assure : ces kamikazes sont des héros et c'est une victoire pour les islamistes.

Je dois dire que nous avons fait fort ici, jusqu'à faire sonner le glas des églises et de Notre-Dame à Paris pour nos amis de Charlie Hebdo, ces bouffeurs de curés, ces anars méprisant la religion... Même qu'ils auront un enterrement de première classe à l'église, la grand-messe et une place réservée au cimetière ! Pourtant, les cons continuent de frapper, du style : « Les chrétiens et les islamistes, c'est la même chapelle ! ». Et puis, quand on site une marque, il faut en citer deux autres, sinon c'est de la publicité déguisée, alors ils rajoutent : « ce sont des terroristes musulmans qui les ont abattus, mais il y a aussi les chrétiens et les juifs ».

Tout ça me fait dire que « la France, c'est le pays le plus con du monde ». L'Italie, l'Espagne ou la Pologne vivent très bien avec la chrétienté, non ? Ils n'ont pas honte de leurs fêtes, de leurs messes et de leurs célébrations. Ils n'ont pas inventé la laïcité mais s'en portent bien. Chez nous, les chrétiens s'accommodent très bien de la laïcité, alors pourquoi leur faire la guerre ? C'est mal placer ses efforts : on va leur disputer une crèche, un arbre de Noël, un jour chômé ! Et pendant ce temps, des espèces exotiques remontent qui nous bouffent. Il s'est produit la même chose avec la Révolution Française, au moment de massacrer les nobles. Pourtant, l'Angleterre, la Suède ou la Belgique vivent très bien avec leur royauté, non ? Notre morale est chrétienne, jusqu'à preuve du contraire, et aussi nos lois et nos institutions. La laïcité a été inventée pour reprendre le pouvoir à l’Église. Simplement, « Est un laïc celui qui ne relève pas du clergé, notamment dans une société chrétienne » dixit Wikipédia. Au départ, ce n'est pas un costume taillé pour les autres religions. Alors ne faudrait-il pas envisager d'autres solutions pour limiter leurs ambitions dévorantes ?

Y aura-t-il un après 7 janvier 2015 pour nous sauver ? Au moment du prétendu « Rassemblement National » dimanche prochain, la Gauche comme la Droite seront bien heureuses que les chrétiens et tous ceux qui ont manifesté contre le « mariage pour tous » viennent grossir la foule, avec des larmes plein les yeux. Mais en invitant les musulmans à défiler et en excluant l'extrême-droite, soit un quart de la population, il me semble que se joue en direct « Capitulation », voire « Soumission » sur un scénario de Michel Houellebecq. 


Il est triste de penser que la Une de Charlie Hebdo intitulée : « Les prédictions du mage Houellebecq » parue le jour du massacre, le 7 janvier, était prémonitoire pour l'équipe du journal. Les esprits affûtés annoncent sans l'admettre leur fin.

La caricature peu flatteuse de l'écrivain, passé à la détestation pour son dernier roman, et à mettre à côté des pages hagiographiques et des portraits grand-format en l'honneur des assassins, seulement trois jours après comme dans «Le Parisien » du 10 janvier.

Dans ce monde douteux à la morale inversée, il est devenu coutumier de présenter les bourreaux sous leur meilleur jour, comme des victimes. De fait, je n'ai pas entendu une seule excuse de la communauté musulmane qui vit dans le déni, seulement des accusations de racisme et d'amalgame. Il n'est pas question pour eux de se réévaluer, ni de mettre en doute leur religion.


Je revois un patron de bar s'exclamer : « On ne peut plus rien dire sans se faire traiter de facho ». À la façon des séries américaines, il apparaît que le crime est devenu une facilité et une façon acceptable de revendiquer sa différence. Les politiciens et les journalistes en sont les premiers responsables, qui n'ont de cesse de dénoncer la haine imaginaire des Houellebecq et des Zemmour. Pourtant, devant l'évidence d'une criminalité impunie et toute puissante, les policiers sont les premiers, comme au stand de tir, à se faire justice quand ils coincent des  assassins de flics. Terrorisés, nous sommes ramenés à l'état de moutons qui bêlent quand la bergerie est cernée par les loups.

mercredi 7 janvier 2015

Satire chez Charlie Hebdo : « Douze morts au nom de l'humour », dans le blogiblag du 08/01/2015 (LJ ©2015).

Non, je ne suis pas abonné à Charlie Hebdo... On aime ou on aime pas, mais de là à sortir les armes de guerre, c'est un sale coup ! Les terroristes sont arrivés à 11h30 pour abattre l'équipe de rédaction rassemblée ce mercredi 7 janvier 2015 afin de préparer la prochaine édition du journal.

Certains imams avaient depuis longtemps mis à prix la tête de nos « caricaturistes » : Jean Cabut dit Cabu, Stéphane Charbonnier dit Charb, Georges Wolinski, Bernard Verlhac dit Tignous, Philippe Honoré dit Honoré et tous les autres. « L'humoriste ne peut pas croire en les mensonges de la religion » répondait Wolinski.

Et je ne comprends pas à cette occasion les attaques politiciennes contre Zemmour et Houellebecq, accusés d'entretenir un esprit délétère : comment déplorer la disparition des uns et condamner les autres ? C'est faire injure à l’œuvre de l'esprit, car ils sont eux aussi des lanceurs d'alerte, condamnés et menacés pour leur liberté de penser.

Les policiers ont reculé sous l'impact des armes de guerre et l'un d'entre eux a été froidement abattu.
 
Les politiciens, ceux qui depuis des décennies confisquent la parole au peuple en déroulant un verbiage de mauvais aloi, récitaient encore une fois : « Il ne faut pas réagir avec l'émotion... L'écrasante majorité musulmane condamne cette action... Il faut restaurer le vivre ensemble ». La responsabilité du terrorisme musulman chaque fois nous incombe un peu plus, comme le syndrome de Stockholm.

La station de métro Richard-Lenoir a été fermée aux voyageurs. Heureusement, ils n'ont pas pu empêcher les rassemblements spontanés de milliers de manifestants porteurs d'armes dérisoires : des crayons ! La place de l'Hôtel de Ville à Paris manquait de gravité à cette occasion, transformée en patinoire itinérante. De nos jours, des symboles de légèreté encombrent les espaces publics et tous les « Plug Anal » dénaturent la solennité des lieux historiques, à dessein.

Hélas, dans mon quartier et au pied de ma barre HLM, j'ai capté des regards extatiques et des gestes définitifs : tous les musulmans ne condamnent pas cet attentat et cette exécution tardive obéit selon eux à une justice divine immanente. Aujourd'hui, à Paris comme à Alger... Par ces voies, la radicalisation rampante remonte depuis le bassin méditerranéen, avec les armes de guerre et les techniques de guérilla.

Et je comprends mieux l'ouvrage de Michel Houellebecq, « Soumission », qui devait sortir ce même jour en continuant d'alimenter la polémique. Loin de la caricature, l'écrivain envisage une France sous la coupe musulmane. Trois fois hélas, cette religion n'est pas compatible avec la laïcité qu'elle n'a de cesse de contourner, ni avec la République. Elle ne fait pas de place à la liberté de penser, pas plus qu'aux femmes. L'équation logique est simple, le constat est clinique, contre tous les manipulateurs de la conscience.