jeudi 29 janvier 2015

Billet d'humour : « Lettre ouverte de François Hollande à tous les Français » dans le blogiblag du 29/01/2015 (LJ ©2015).

Citoyens, citoyennes, citoyennettes, coquines, petites cochonnes

Vous connaissiez « Satire chez Charlie Hebdo : 12 morts », et bien j'ai le regret de vous l'annoncer : « Ça brûle chez le Chasseur français : 9 morts ! ». Je sais, l'annonce ne prête pas à sourire et l'instant est grave mais je veux rendre hommage à l'humour disparu de Charlie Hebdo, surtout qu'ils sont « au fond du trou »... Oui, aujourd'hui, encore une fois, je suis Charb, Wolinski, Cabu.

Je sais bien que je vous ai déçu dans le passé par cet appétit boulimique de bien faire et malgré mon désir de servir la France, et quoi ? J'ai tout fait pour être un homme ordinaire et voilà, je suis malgré moi un homme largement au dessus de la moyenne, hein hein... Vous m'avez vu dirigeant la manif, la poitrine bombée au milieu de cette liesse populaire ? Rien à voir avec le pape dans sa papamobile, hein ! Oui, je l'avoue humblement, je suis un  meneur. J'ai fait bisquer Sarkozy derrière moi et Thierry Lepaon en a perdu toutes ses belles couleurs. Intègre, droit dans mes bottes, avec la manette des jeux je les désintègre tous. Et puis, vous en conviendrez avec moi : avec toutes les casseroles qu'ils traînent au cul, ils peuvent peut-être se présenter au concours de « Top Chef », mais c'est tout !

Pour en venir à ce dernier drame de nos amis disparus, la crème de la crème des pilotes de chasse, en ce jour malheureux je veux exprimer toute ma peine pour la fin tragique de ces brillants aviateurs et techniciens, les enfants d'Hélène Boucher, de Jean Mermoz, de Tanguy et Laverdure et aussi de la première femme pilote de chasse française : Caroline Aigle. Ces « Top Guns » ne sont pas morts en mission mais à l'entraînement, au service de la France et de l'OTAN, c'est à dire au service de nos idéaux. Alors, me direz vous, comment un F-16 grec a-t-il pu se retourner lundi au décollage pour ensuite venir s'écraser sur nos héros nationaux ? Insaisissables dans les airs, fallait-il qu'ils soient fauchés à terre, et par quelle coïncidence trois semaines après Charlie Hebdo ? L'enquête seule le dira... ou ne le dira pas.

C'est que l'heure n'est plus exactement à la franche rigolade ! Pour vous donner un exemple, j'ai invité un grand tennisman à taper la balle sur un court de tennis après le petit déjeuner, et il m'a décroché le bras ! Ma raquette vibrait encore dans ma main 10 minutes après la fin du match... Hein hein... Et je me suis dit : heureusement que ce n'était pas
Cassius Clay, devenu Mohamed Ali, sinon j'aurais entendu sonner les cloches de Noël ! Quel rapport, me direz-vous ? Voilà, c'est simple : pour équilibrer le jeu dans cette guerre de religion, nous devons présenter notre champion... Oui, mais quel est-il ? Qui va-t-on opposer à L'islam radical ou au jihadisme convulsif, appelez le comme vous voudrez ? Et c'est là que nous avons failli : nous nous sommes barrés tous en même temps sans rien dire, et nous avons laissé le petit Charlie tout seul qui montrait ses fesses dans la cour des grands... C'est aussi l'échec de l'école laïque, et voilà le résultat !

Et nos amis Juifs ? Quel grand frère sommes nous qui les avons abandonnés ? Oui, je m'en veux encore. Suffit-il de taper sur la table et de sortir de notre chapeau des guirlandes de fonctionnaires pour défendre notre honneur après coup ? Imaginez seulement que demain 30 000 musulmans sur notre territoire national se déclarent « jihadistes » et en guerre contre nous ? Suivant un calcul simple, ils nous faudrait appeler 600 000 fonctionnaires de police pour les surveiller tous avant qu'ils ne passent à l'acte.

Je veux dire par cette allégorie que ce n'est pas vous, ce n'est pas moi, ce n'est pas la laïcité, ce n'est pas l'école, ce ne sont pas les fonctionnaires de police... Non, personne d'entre nous, ni même la France, n'est en mesure d'imposer à l'islam de se modérer et de respecter nos lois, surtout quand ils reçoivent leurs ordres de certaines dictatures religieuses. Et c'est là que le bât blesse car nous devons en convenir, notre champion... Celui qui saura défendre les petits Français comme les petits Juifs c'est... le christianisme ! Voilà, je l'ai dit ! Oui, c'est un rappel historique à la réalité. Et cela m'arrache encore des larmes de colère quand je dois reconnaître que le christianisme est la seule religion capable de s'opposer à l'islamisme envahissant.

Peut-être vous a-t-on expliqué habilement que le Grand Rassemblement pour Charlie Hebdo nous a révélé le « vivre ensemble » et que les ventes du Coran se sont envolées dans les librairies en signe d'estime mutuelle, mais est-ce là une victoire ou bien le signal d'une radicalisation ?

Aujourd'hui, j'ai quelques regrets... Gauchiste, je me suis longtemps impliqué dans la laïcité, contre l’église catholique : j'ai bouffé du curé en veux-tu en voilà... hein hein... J'ai refusé le mariage et j'ai pratiqué l'amour libre. Je voulais inaugurer intentionnellement la voie pour les futurs présidents en tant qu'alpiniste chevronné de la grimpette, en donnant l'exemple de mon sacrifice personnel. Le pas suivant pour mon élection en 2017 était le « coming out » de mon homosexualité avec Emmanuel Macron et la conception in vitro d'un petit François à mon image ! Erreur de jeunesse ? Peut-être, et j'en assume tous les jours les conséquences, qui ne sont pas légères comme chacun le sait. Certaines photos prises à mon insu et certaines narrations littéraires continuent de me faire du tort... J'ai supporté mon calvaire en homme libre toutes ce temps jusqu'à ce que le massacre de Charlie Hebdo m'ouvre les yeux : oui, là, dans ce bureau dévasté, entre les flaques de sang, j'ai rencontré Dieu... Et il m'a parlé avec le langage du saint esprit.

Apparu à moi, au moment de m'agenouiller devant sa croix il m'a demandé de me servir un whisky et de m'asseoir ! J'ai trouvé un verre propre et une bouteille miraculeusement intacte dans la salle de rédaction, et j'ai bu un gorgeon et mangé une part de pizza encore plus miraculeuse. Dieu m'a expliqué ensuite humblement de ne pas dépouiller Paul pour habiller Ali. Là, j'ai cru à une mise en scène pour me ridiculiser et je l'avoue, j'ai cherché un instant la caméra cachée... Mais Dieu me parlait avec la langue de Cabu, de Charb, de Wolinski, la franche déconnade quoi, entre copains, avec plein de petits dessins humoristiques : fini les dissertations intellectuelles en dix mille signes de chez « Libé », tout ça pour se faire traiter de raciste et d'islamophobe par trouduc, grand spécialiste de la laïcité. Dieu du haut de sa croix m'a vanné et j'ai pleuré : « Pour vivre heureux, vivons cascher » et : « Tu as la Shoah de ta religion ! ».

Non, avec Lui tout était évident : il m'a offert de « rechristianiser » la France pour qu'elle retrouve ses vertus d'origine. Notre beau pays ferait ainsi beaucoup mieux front à l'Islam conquérante et demeurerait la terre d'accueil des Juifs. Il m'a demandé aussi de me rendre à Auschwitz ! Là, Dieu m'a répété qu'il nous faudrait plus que jamais des symboles forts et que la laïcité était un désaveux pour tous les chrétiens ainsi qu'une duperie pour les musulmans. Je constate que l'Espagne ou l'Italie sont infiniment moins inquiètes de leur christianisme que la France et je sais maintenant que nous, Français, faisons fausse route.

Pourquoi Barack Obama a-t-il choisi de prêter serment sur deux bibles, celle de Martin Luther King et celle de Franklin Roosevelt ? C'est parce que ce grand peuple place la spiritualité au dessus de la laïcité, et c'est précisément ce qu'il nous manque. C'est aussi parce les Américains sont profondément croyants qu'ils respectent les musulmans dans leurs convictions et ils n'utiliseront donc jamais les caricatures pour les éduquer. Même le Pape nous explique qu'on a le droit de répondre à qui insulte notre mère ! Mais par contre ils se montreront intraitables chez eux car le droit du sol est sacré. D'ailleurs, les cadavres de leurs ennemis terroristes ont purement et simplement disparu pour éviter toute tentative de sanctification. En défendant leur pays, les Américains comme les Marines n'ont plus de compte à rendre à personne qu'à Dieu et c'est leur première arme de dissuasion :
« In God We Trust » est la devise nationale officielle.

À quoi sert de demeurer stoïque sous la pluie quand l'esprit n'y est pas ? Je vous le demande. Alors moi, François Hollande, je conjure les Français de reconsidérer leur religion première, le christianisme, comme celle de la Nation, loin de toutes les caricatures honteuses. Nous avons aussi le choix pour chacun de nous de ne pas représenter le Christ et aussi de vivre notre religion indépendamment de la papauté. Tous les saints-martyres du calendrier nous rappellent leur sacrifice, et c'est pourquoi ce sont les noms de nos fils et de nos filles.

J'entends encore certains évoquer ici la manipulation et le complot machiavélique de l'Occident contre l'Orient : non, je n'entends pas des voix, mais je suis bien renseigné, et pas seulement par Tariq Ramadan, le bien nommé... Les services secrets français auraient-ils laissé faire les assassins de Charlie Hebdo ? Ont-ils aussi mis le feu à la chaumière de monsieur Lepen pendant qu'il se faisait fouetter au premier étage par sa maîtresse sado-maso ? Coluche, Daniel Balavoine et Pierre Bérégovoy ont-ils été exécutés ? Voyons, quelle idée ! Les Français ont je crois un complexe de culpabilité depuis l'affaire du Rainbow Warrior.

Ce qui est vrai, c'est qu'après les Mirages 2000 envoyés en Afghanistan, en Libye en 2011, depuis la mort de Ben Laden et de Mouammar Kadhafi, après notre intervention en Centrafrique et le pilonnement continu de l’État Islamique en Syrie à Kobané, sans compter nos alliances et notre sphère d'influence, il faut bien avouer que la France à quelques contrats aux fesses. Oui, nous jouons dans la cour des grands : à nous donc d'en assumer toutes les responsabilités auprès de nos alliés et amis !

Ainsi donc, pour Dieu et pour la France, je veux faire bâtir une église et un hôpital et me faire rebaptiser du doux nom de François le Teuton.

( ndlr : lettre « inspirée » entre deux verres de Brouilly, griffonnée par François Hollande sur la nappe en papier du « Pied de cochon » chez Francine à Tulle et récupérée subrepticement par un journaliste de Closer).

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