mercredi 19 novembre 2014

Billet d'humour : « Le mauvais Paris d'Anne Hidalgo », dans le blogiblag du 19 novembre 2014 (LJ ©2014).

La Canopée des Halles : toit de verre jaunâtre de 23 000 m2 avec 7 000 t d'acier pour le supporter, coiffant le centre commercial de l'ancien Forum des Halles. Démarré en 2010, ce chantier pharaonique du « ventre de Paris » ( là où jadis s'entassaient la nuit des montagnes de victuailles arrivées des campagnes) accuse deux ans de retard et devrait s'achever en 2015 pour la canopée et en 2018 pour le jardin des Halles derrière.
Le budget des Halles a été pris en charge à hauteur de 65 % par la ville. Il était estimé à 200 M € au tout début et dépasse largement le milliard, qu'il reviendra de payer aux parisiens ! La canopée, budgétée à 120 M€ a coûté quant à elle le double. Hélas, c'est une pratique courante dans ces milieux affairistes de sous-estimer les coûts : ce fut le cas de la Philharmonie de Paris, avec une issue comparable. 


Le mauvais Paris d'Anne Hidalgo

Alors, soyons un peu logiques. Le dimanche pourra-t-il demeurer longtemps en France « Le jour du seigneur » et « … pour des siècles et des siècles, amen » ? 27 millions de touristes à Paris chaque année doivent-ils passer leurs soirées et leurs dimanches à traîner dans les rues froides et désertes, à pratiquer l'abstinence des emplettes et à manger du pain azyme en visitant les églises ? Ou bien doivent-ils s'enfuir à Londres ou à Berlin ? Peut-être quelques uns viendront-ils baguenauder dans le super-hub du nouveau Forum des Halles et acheter les articles de chez Monoprix, Zara ou Darty ? L'esprit  monumental de cette prétendue « Canopée » par dessus me fait penser à un mélange entre la dalle de la Défense et la Pyramide du Louvre. Bientôt ce sera le nouveau coin « branchouille-chicos » de Paris mais qui risque vite d'être sali, envahi par des populations désœuvrées le jour et la nuit par les habituels " ivrognes-camés- bagarreurs-racoleurs ". J'ai assisté précédemment dans ce quartier des Halles à quelques « chasses à l'homme » avec la police en mode poursuite.

Remarquez, si nos touristes traversent la Manche, c'est parce que ça fait très chic d'aller rendre visite à la Reine d'Angleterre et à la famille royale. Après, bien sûr, ils font un peu de shopping dans le quartier autour du palais de Westminster. Une autre ambiance !

À Paris, par exemple, qui rencontrer ? François Hollande ? Non, il vous passe sous le nez en scooter... Vroum... Vroum... Allez le reconnaître sous son casque... Et qui d'autre ? Pour la relève de la garde à l’Élysée, vous repasserez. Et quels sont donc les symboles du « Made in France » et du « Made in Paris » ? Des mugs avec la Tour Eiffel achetés au magasin de l'Hôtel-de-Ville ?

Il serait temps de nous doter des symboles et des représentants adéquats au lieu de jouer aux chaises musicales. À Paris, les bancs publics sont en voie de disparition, comme les moineaux. Les mamies ramassent maintenant les crottes de leurs chiens. Mais le moindre café-crème, la moindre bière, le moindre verre de vin coûtent une fortune pour les touristes autant que pour les parisiens. Pourquoi nos amis Chinois parcourent-ils nos rues au pas de course et s'enfuient-ils très vite plutôt que de se reposer tranquillement ? J'avais proposé précédemment de faire des kermesses en bonnet phrygien à la sortie des églises pour réconcilier l'esprit et le corps d'un pays laïc de tradition catholique : le verre de vin de pays ou le cornet de frites maison à deux euros, c'était génial ! À la place, c'est le coup de massue dans des " Marchés de Noël " remplis de faux artisans et de faux petits producteurs. Tout y est mensonge, profit et nos régions n'y sont pas à l'honneur !

Paris est détestable sous bien des aspects : ses rues sans repos ni abris, sans toilettes, ses cafés prétentieux et ses brasseries stéréotypées et ruineuses à l'heure du repas, son hamburger façon Mac Do ou pour finir un mauvais « pan bagnat » ou une pizza « pain salé et raclures de tomates » proposés dans des vitrines réfrigérées obèses qui débordent dans les rues. 


Autrement, venez donc manger sur le pouce un « petit plat maison » économique et traditionnellement bon, un « bœuf bourguignon », une « blanquette » gouleyante ou un délicieux « coq au vin », avec des petites tranches de baguette bien fraîche dans une corbeille en osier sur un joli napperon ? Non , c'est impossible :  les cuisines regorgent de seaux de préparations industrielles diverses, de pochettes plastiques et autres plats congelés, tout ça réchauffé au four à micro-ondes et gratiné au chalumeau par des cuisiniers indiens ou africains. Où s'en vont travailler les gamins des écoles qui apprennent pendant deux ans nos recettes traditionnelles en préparant un CAP de cuisine ? Simples commis, ils ne servent souvent que de souffre-douleur. Après, ils changeront de métier, traumatisés, si bien que quelques grands chefs s'écrient aujourd'hui après des années de sévices : « Touche pas à mon commis ! ».

Voilà, la France vieilli mal. La faute à qui ? On ne coupe pas impunément la tête du Roi pour ensuite servir de la « merde internationale », même socialiste : hélas, nous continuons de payer les errements de la Révolution Française. Et l'Empereur Napoléon ? La Principauté de Monaco vient d'adjuger dimanche à Fontainebleau le couvre-chef de notre Empereur à Monsieur Kim, le PDG d'une société Sud-coréenne : un « feutre noir à la cocarde » pour 10 fois la valeur proposée au début des enchères, soit au total 1,9 million d'euros. Merci Monaco ! Salauds de riches... Bon, il y a d'autres chapeaux dans les collections parisiennes. Pourtant, Paris aurait pu facilement revendiquer ces quelques reliques, dont un sabre « à la Marengo », pour les exposer ensuite gratuitement place de la Concorde ou place de l'Hôtel-de- Ville (ancienne place de Grève) au lieu d'une vitrine sans histoire au rez-de-chaussée d'un immeuble coréen. Faut-il parler là d'une nouvelle « retraite chapeau » ? Alors, si vous rêvez d'apercevoir le bitos de Napoléon en passant par chez nous à l'occasion, allez plutôt visiter Séoul !

Je n'ose pas trop critiquer la nouvelle Philharmonie de Paris (avec ses centaines de millions dissipés inutilement en arrêtant les travaux... pour les reprendre), tant la capitale était mal équipée. Mais la « Canopée », projet pharaonique du réaménagement des Halles à Paris ? N'allez pas y chercher l'ombre d'un arbre sur ce toit en verre et contre tout, absurde. Une coquille géante sur un centre commercial à un prix astronomique ! À ce tarif, on aurait pu envoyer un nouveau Hubble dans l'espace ou mieux, replanter toutes les haies bocagères de France après le désastre écologique du remembrement rural.

Non, c'est sûr, c'est pas Anne Hidalgo qui va remonter le niveau de la capitale, avec son plug-anal géant Place Vendôme et d'autres farces soumises au vote comme la « Tour Triangle », une pyramide en verre de bureaux façon « Tour Montparnasse », l'amiante en moins, mais rien à voir avec la discrète pyramide du Louvre de François Mitterrand. Et pour flatter quel milliardaire, quelle multinationale, quel entrepreneur, quel architecte, quel maire ? Sinon, aucun projet de vie réelle dans ce Paris de cartes postales, à part quelques vélos envahissants sur les trottoirs, mis en danger entre les voitures et les bus. Mauvaise foi ne saurait mentir.

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