mercredi 30 mars 2016

Billet d'humour : « On achève bien les agneaux ! » dans le blogiblag du 31/03/2016 (LJ ©2016).

Ce soir là en « replay », j'avais le choix entre « JoeyStarr, Manoukian, Frégé et Sinclair » ou « Ruquier, Moix et Salamé ». Comme je ne comprends rien aux chansons anglaises de « La nouvelle star », j'optai pour le remake français de « Chapon, Melon et bottes de cuir », c'est à dire l'émission : « On n'est pas couché ». Je me concoctai donc une vieille tisane des familles et j’embrayai illico sur Ruquier et Moix, le perruquier et son tailleur de costards. Ensemble ils font une belle paire : l'un branle les mots pendant que l'autre branle l'homo. Léa Salamé elle est la conciliatrice et aussi l'atout charme.

Pour gagner du temps bien sûr, je sautai allègrement les dix premières minutes... Miracle du replay ! Ainsi, tout de suite j'entrai dans le vif du sujet quand Ruquier compare l'anneau supposé de Jeanne D'arc à un « vieux cockring » (le « trésor national » acquis par Philippe de Villiers a été restitué il y a peu contre rançon par les Anglais), soit un « cockring voyageur » possiblement utilisé aussi par Sir Elton John et toute une communauté interlope : un « anneau pénien » quoi ! Welcome to the « Puy du Fou »... et je remercie Wikipédia pour la traduction : c'est là qu'on sent que Laurent Ruquier a de la culture et de la pratique.

Après, les deux compères nous expliquent que chez « On n'est pas couché », eux détiennent le monopole du cœur (à propos des derniers attentats en Belgique), pas comme d'autres salauds puisqu'il n'y a en somme aucune différence entre la droite « néo-nazie » des Le Pen et les jihadistes criminels. Là, je trouve déjà qu'ils poussent un peu...

Ensuite, pour illustrer à la télé ce qu'est la « belgitude » (sans défenses), à ne pas confondre avec la connerie bien sûr, les trois compères nous expliquent que les Belges, apprenant les attentats jihadistes, avaient mangé des frites et bu des bières par défit, du style : « Non, je ne leur donnerai pas mon émotion ». Ça, c'est fort ! À la 25e minute, l'animateur gouailleur fait passer un sketch repris sur les réseaux sociaux d'un étudiant belge, Gui Home, qui s'attaque ainsi aux terroristes : « … maman... ça fait des années qu'ils ont perdu leurs couilles... des trous du cul... après maman, on est des gentils, on est même pas violents... » et qui finit son monologue par un doigt d'honneur ! Là, j'ai compris que Ruquier tapait dans l'humour « djeun », histoire de concurrencer à ces heures tardives Sébastien Cauet sur NRJ. Oui, c'est un créneau plein d'avenir !

Hélas, après une demi-heure passée devant ce show pour retardés mentaux, je n'arrivai toujours pas à me dérider. Je sautai donc de ce pas à la 35e minute pour entendre Léa Salamé lancer à Kyan Khojandi : « votre spectacle est formidable... mais 20 minutes sur la branlette, c'est long ! ». Je poussai donc le curseur plus loin... Tiens, il ne manquait que Cohn-Bendit (51e minute) qui lui venait avouer à contre cœur ses accointances avec le terrorisme avant de devenir écologiste. Comme quoi la connerie est aussi de gauche : mais comment peuvent-ils diaboliser l'extrême-droite quand ils sont tous pourris ? Et Moix de cirer les pompes à se bandit : « je ne vous reproche à aucun moment, bien au contraire, d'avoir défendu le terrorisme... ».

Ah, les petits salauds ! Est-ce pour se racheter que Dany le Rouge a décidé de coller comme un morpion aux basques de Nicolas Hulot (après avoir largué François Bayrou) parce que, somme toute, « il est le seul qui n'ait pas de postures idéologiques ». Cohn-Bendit se voit-il déjà comme l'idéologue et le prescripteur, l'éminence rouge du merkelisme à la française et de l'ultra- libéralisme européen ? Toujours les mêmes vieux cons et on recommence ! C'est ça, la culture ? Et puis le film de machin... et le sketch de truc... En sautant une plage plus conséquente, ce n'est qu'au bout de 2h30 que je retrouvai Yann Moix branlant du subjonctif avec un intellectuel de sa race.

Arrivé à ce point, je me suis dit que Ruquier et ses petits copains travestissent salement le « Service Public » au nom du grand n'importe quoi... Oui, je suis allé me coucher en comptant les moutons, ceux que l'on égorge salement depuis des dizaines d'années dans tous les abattoirs, sans aucun témoin : sans Ruquier ni Cauet, sans Moix, sans Salamé, sans Sarkozy, sans Hollande, sans Philippe de Villiers, sans Elton John, tous ces vieux poseurs et ces jeunes comiques qui se donnent tellement « bonne conscience »... Oui, tous ces cons qui nous font la morale ! Merde, faut reprendre la société à la base parce que nous ne sommes que des sauvages.

lundi 28 mars 2016

Billet d'humour : « Qui veut palestiniser la France ? » dans le blogiblag du 29/03/2016 (LJ ©2016).

Enfant, j'étais bien ignorant de la révolution de « mai 68 » à laquelle j'ai assisté de très loin en noir et blanc sur le poste de télévision familial : moi, j'avais pour rendez-vous « Bonne nuit les petits » sous la table du salon aux côtés de ma sœur, juste avant d'aller me coucher. Plus tard, dans les années 70, que m'importait les attentats de l'IRA en Irlande du Nord ou ceux de la Bande à Baader, la « Fraction armée rouge » (RAF) d'Allemagne de l'Ouest ? Des comptes-rendus quotidiens de leurs crimes s'étalèrent à la Une des journaux pendant des années. Dany Le Rouge, qui veut nous faire croire qu'il n'était à l'époque « qu'un petit ange aux boucles rouges et au sourire féminin », fricotait avec ces terroristes qui assassinaient froidement dans un but « révolutionnaire ». Avec Jean-Marc Rouillan, n'avait-il pas remarqué lui aussi le courage de Carlos : « seul contre trois mille flics ! ».
 
Le Liban, après avoir obtenu son indépendance de la France, fut très prospère de 1943 à 1975 : il était célébré dans le monde entier comme « La Suisse du Moyen-Orient » et Beyrouth comme « le Paris du Moyen-Orient » : enfant, moi j'imaginais innocemment des jardins parfumés. Mais la guerre civile pendant 15 ans quinze ans mis fin à cette prospérité et en 2006 la guerre israélo-libanaise transforma ce petit coin de paradis en enfer.

La Palestine elle s'est embrasée souvent, notamment en 1967 avec « la guerre des Six Jours » puis à nouveau en 1973 avec « la guerre du Kippour ». Carlos s'entraînait déjà à la guérilla avec le Front Populaire de la Palestine (FPLP). Depuis, les guerres de Gaza et les Intifadas se sont répétées et les terroristes islamistes ne font que perfectionner les mêmes stratégies mises au point sur place.

Mais moi, je n'ai jamais compris : pourquoi ces guerres ? Le catéchisme présentait Jésus Christ comme un homme bien, qui n'aurait pas fait de mal à une mouche. Les tribus d'Israël décrites dans la bible hébraïque vivaient si je me souviens bien en Galilée, en Judée, en Samarie et en Palestine, autour de la Mer Morte pleine de sel, amen. Un jour, elles se sont toutes unies « en un seul et même royaume d'Israël » (Wikipédia). Leurs voisins étaient sans doute des cousins, un peu comme les Irlandais du Nord avec les Irlandais du Sud, mais je peux me tromper... Que sais-je ? Alors, qu'est-ce qui a fait que la Palestine est devenue un jour « arabe » ? L'invasion des Byzantins en 630 après J.C. ? « L'islam n'est apparu en Arabie qu'au VIIe siècle avec l'apparition de son prophète, Mahomet » (Wikipédia). Et pourquoi le Hamas lance-t-il des Intifadas, le jihad islamique et des roquettes pour exterminer les Israéliens, les descendants des anciennes tribus israélites ? (Imaginez par exemple que les Flamands se mettent à balancer des roquettes sur les Wallons ! Au départ, ils étaient tous Belges, non ?).

Maintenant, non contents de cela, les descendants d'immigrés arabes en France se révèlent tous pro-palestiniens et au rythme des nouvelles vagues d'immigration, la France se palestinise. Même nos gauchistes purs et durs les soutiennent, nos Cohn-Bendit, Edwy Plenel, Onfray etc. qui nous assènent quotidiennement que eux aussi sont pro-palestiniens et pro-arabes (tout en étant laïcs et athées puisque c'est philosophiquement compatible) : il veulent eux aussi refouler les Israéliens de la Palestine et des corridors de sécurité pour faire la place à un islam progressiste, moderne et vivifiant... Comme si l'islam manquait de place ? Ah, les cons. Et pourquoi pas aussi expulser les Wallons de la Belgique tant qu'à faire, pour laisser entendre le flamand à la place, un dialecte germanique tellement doux à l'oreille de Dany le Rouge ?

Hélas, cette France n'a plus d'actualité que pour les terroristes, si bien que si un journaliste déroge à cette chronologie mortifère qui consiste à énumérer les attentats islamistes d'entrée, à la Une, il est immédiatement déconsidéré. Surtout, les musulmans doivent être traités dans tous les cas de victimes à la place des juifs et des chrétiens qui demeurent minoritaires là-bas, vu qu'ils ont été chassés ou exterminés, mais ces génocides sont tus... Après, ce qui m'étonne le plus c'est que cette palestinisation de la société civile française s'étende avec la bénédiction de la Gauche française et des médias : pour réussir sous ce gouvernement, mieux vaut être social-libertaire ou anarcho-communiste, homosexuel ou polygame, Espagnol ou Arabe de sang mêlé et je soupçonne quelques uns d'être les trois à la fois en plus de francs-maçons.

Mais ne faut-il pas plutôt parler de « guerre civile musulmane » : par exemple le sunnisme contre le chiisme* (deux branches de l'islam) ressemble à un règlement de compte entre tribus (après le génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda), mais ces guerres ne sont pas les nôtres ! Pourtant, les commentateurs en France réussissent à travers les bulletins d'information, les photos et les débats hystérisés à nous incriminer. Ainsi, cette « guerre civile généralisée », un islam extrémiste contre un islam plus modéré peut-être, vient nous frapper de plein fouet sous les dénominations abstraites de « guerre de civilisation » et de « guerre de religion ». Les Arabes nous prennent tantôt pour arbitres, tantôt pour cibles, quitte à « palestiniser » toute l'opinion française. Mais curieusement, nos intellectuels pro-palestiniens ne croient pas à la guerre. Surtout, ils interdisent aux Français de dénaturer le mot
« parce que la guerre est une chose grave et la France se prépare joyeusement à organiser l'Euro 2016, alors vous pensez ! ».

Pour chaque mort en France ou en Belgique, il suffira de poser une bougie par terre et de faire un doigt d'honneur en l'air pour résister : fuck ! Non, tant que nos intellectuels ne verront pas des « places réservées pour les invalides de guerre » dans tous les trains, ils nieront la guerre : « je ne suis pas croyant, vous savez ! » insiste Cohn-Bendit.

Bien pire, on sait que le moindre mot pris de travers entraîne partout au Proche-Orient comme au Moyen-Orient des réactions exacerbées : par exemple, le drapeau français à été brûlé pendant la visite de Hollande au Maroc en 2013 et des églises sont brûlées tous les jours en punition de nos blasphèmes. Et que dire de l'attentat chez Charlie Hebdo le jour de la sortie de « Soumission » de Michel Houellebecq ? Mais brûler des drapeaux, c'était trop facile : maintenant ils tuent !

Alors, que répond notre gouvernement social-démocrate ? Je vous le donne dans le mille : des clips vidéos d'avertissement contre le racisme en France mettant en scène « un brave musulman dans sa tenue traditionnelle qui se fait tabasser par trois skinheads ». Bravo ! Et comme par hasard, trois jours après des chrétiens sont assassinés par dizaines dans un jardin public au Pakistan, les mères avec leurs enfants. Et ne parlons pas des fusillades encore à venir à la sortie des écoles juives et dans les magasins casher, ou des flics abattus en France à bout portant quand tous ces fameux skinheads de cinéma restent introuvables... ou alors ne sont-ils que quelques centaines disséminés sur tout le territoire, qui jouent les hooligans de temps à autre en faisant le salut nazi à la sortie des stades ?

Je ne sais pas si l'idée de notre gouvernement est de diaboliser l'extrême-droite française avant les élections de 2017 ou bien d'allumer un « contre-feu » musulman contre la famille Le Pen ? Le dernier attentat d'Aqmi en Côte d'Ivoire contre les Français n'était-il pas un avertissement suffisant : attention, ça peut péter n'importe où, alors ne jouez pas à ce petit jeu stupide ! Voyons, pourquoi tourner des clips présentant les Français comme des sales skinheads qui tabassent des musulmans ? Après ces clips, combien de Français et de chrétiens seront assassinés partout dans le monde ? En fait, ce gouvernement et tous ces gauchistes sont dangereux par leur imbécilité chronique : ils ne font que renforcer le djihadisme et le salafisme contre nous tous. Dans cette incohérence, nous sommes menacés encore plus : autant s'amuser à enflammer des allumettes prés d'un baril de poudre !

Tiens, en Belgique dimanche dernier, trois cent « hooligans » ont effrayé la foule sur la place de la Bourse en criant des injures et en piétinant les fleurs en hommage aux morts, mais imaginez maintenant seulement trois islamistes avec des mitrailleuses et des ceintures d'explosifs ? Qui faut-il craindre le plus ?

* Le chiisme constitue l'une des trois principales branches de l’islam avec le sunnisme et le kharidjisme. Il regroupe environ 10 à 15 % des musulmans, dont 90 % de la population iranienne. (Wikipédia)

samedi 26 mars 2016

La nécro de Dach-qui-tâche : «  Un p'tit verre... de pétrole ? » dans le blogiblag du 27/03/2016 (LJ ©2016).

La nuit était moite, sans la moindre pale pour broyer sa touffeur en cet été 2016. À Paris et malgré le réchauffement climatique, l'habitude n'était pas encore à l'air conditionné... Ainsi, je baignais sans espoir dans l'évaporation de mes humeurs surchauffées, l'oreille à vif entre les bavardages à la radio et le lancinant manège des sirènes dans les rues voisines. Une détonation lointaine avait retenti et je soupçonnais qu'un connard s'était encore fait sauter. C'était une fin de guerre pénible au moment d'écrire la « nécro » de Daech, quand quelques centaines de mercenaires encerclés entre l'Irak et la Syrie par la coalition espéraient encore faire tâche pour venir répandre la terreur en occident.

Historiquement, pendant la guerre du Pacifique des jeunes Japonais promus du jour au lendemain « kamikazes » s'étaient entraînés à piloter des avions de chasse pour accomplir leur sacrifice ultime contre la flotte américaine (basée principalement à Pearl Harbor, le « port des Perles ») en décollant des porte-avions de la marine impériale japonaise. Sur ce même modèle, l'entreprise terroriste désignée sous l'acronyme arabe de Daech formait d'urgence des artificiers pour qu'ils répandent la mort autour d'eux. On soupçonnait même que des combattants islamistes s'étaient mêlés à une immigration massive poussée de force jusqu'en Europe entre les années 2015 et 2016. Les « états-îles » anglo-saxons, c'est à dire les États-Unis, le Canada, l'Australie et le Royaume-Uni qui ont pour frontières à l'est comme à l'ouest des océans réussissaient à éviter les attentats djihadistes en s'exemptant des migrations correspondantes et en contrôlant au plus près les flux aériens depuis le 11 septembre 2001 : ainsi pouvaient-ils maintenant donner des leçons à la vieille Europe socialiste... Au Parlement européen, entre les séances plénières à Strasbourg ou à Bruxelles, on se disputait encore pour reconnaître l'opportunité d'un PNR global, le Passenger Name Record.

Pourtant, les médias nationaux signalaient l'insécurité croissante dans la capitale qui risquait de réduire de 50 % à presque rien la transhumance touristique traditionnelle vers Paris. Les capitales concurrentes et les autres « villes mondes » comme New York, lourdement impactée après les attentats du 11 septembre, redirigeaient déjà les flux touristiques vers leurs centres en se prétendant libérées elles-mêmes du terrorisme et du banditisme. Paris n'avait-elle pas trop tardé à réagir à cause de l'angélisme de ses gouvernements successifs ? Maintenant, même la Gauche française se devait d'être « réactionnaire » pour la sécurité de tous et surtout pour sauvegarder notre industrie touristique.

La radio que j'avais choisi cette nuit là était « alternative », de sorte que je recevais des échos différents de la situation. Sur « Ici et Maintenant » , un propagandiste habile tentait un « coup de poker » avec des arguments plutôt discutables du genre : « vous pillez nos richesses pétrolières, d'où la guerre au Moyen-orient. Mais cette guerre va durer 20 ans et surtout cela va vous coûter très cher, sauf si vous retournez chez vous car les islamistes n'ont rien contre vous... Alors partez vite ! ». Je me disais que Daech devait être dans une sale position pour envoyer ses hommes se faire exploser dans nos pays apaisés avec l'idée improbable de nous convaincre d'abandonner la zone de combat. Leurs dernières armées, coincées en tenaille entre les troupes locales au sol et les bombardements des Américains et des Russes (réunis comme jadis contre les nazis) refluaient et essayaient de se dissoudre dans les villes parce que, pilonnées par l'aviation de chasse et les drones, même les montagnes n'étaient plus sûres pour elles.

Cette nuit là, je me disais en baignant dans ma transpiration que pendant des milliers d'années le pétrole affleurant à la surface des déserts n'avait eu aucune valeur pour les anciens. D'ailleurs, les peuplades qui utilisent encore le bitume pour calfeutrer leurs habitations s'exposent aux pires maladies et au cancer. Il y a peu, des enfants sont tombés gravement malades dans des communautés indigènes péruviennes pour avoir rempli à mains nues des sceaux de pétrole à la sortie d'un oléoduc qui fuyait. Le pétrole n'a jamais été leur richesse, sinon leur opportunité. Je repensais aussi à mon enfance, à la pollution des villes, à mes parents lourdement endettés lors du deuxième « choc pétrolier » en 1979, aux cancers du poumon qui réduisaient la vie de moitié de mes amis les plus chers. Je pensais encore au prix d'un plein d'essence qui impactait si lourdement les salaires à peine au dessus du seuil de pauvreté des ouvriers et des familles nombreuses. Le pétrole se mange-t-il ? Allons donc.

Non, le pétrole n'est qu'une saleté qui n'a pas d'autre vocation que de retourner profondément sous terre avec le plomb, le mercure, l'uranium, l'amiante etc. D'ailleurs, tous les produits pétroliers et les plastiques se corrompent et se dissolvent lentement, créant une demande permanente et des déchets conséquents en même temps qu'une consommation forcenée. Le pétrole ? C'est l'or des pauvres, l'or des pétrochimistes qui se change un matin en plomb. À l'entrée comme à la sortie des raffineries, rien de souhaitable : le pétrole n'est pas une richesse mais un pis aller. Il est au service des pétromonarchies et des places financières pour bâtir des villes démentes avec des gratte-ciels qui concurrencent une Amérique vieillissante : la Burj Khalifa contre l'Empire State Bulding. Le pétrole sert aussi aux djihadistes pour se rémunérer et pour acheter des armes ! Mais pour remplir ces nouvelles villes arabes et attirer les capitaux, les pétromonarchies devront être stables, à l'abri du terrorisme. Interrogeons l'histoire : les plus grands empereurs romains n'étaient-ils pas les plus paisibles ? Le « républicain » Auguste, plus que César, a amené une période de stabilité connue sous le nom de Pax Romana. Non, aucune civilisation ne se construit sur le sable et la guerre. Comprenez, les démocraties arabes attendues devront absolument tourner le dos à Daech comme à Al-Qaïda, ces bandes de criminels et de mercenaires assoiffés de sang.

Le pétrole ? On en veut plus. Ne sentez vous pas ? Ces huiles brûlées polluent gravement tout l'air respirable et puis nous ne sommes pas des robots : nos cœurs ne sont pas des moteurs qui fonctionnent aux huiles minérales et nos cerveaux ne sont pas des piles atomiques, jusqu'à preuve du contraire. Avons-nous besoin d'eaux minérales radioactives pour nous réhydrater ou de pétrole pour nous frictionner le cuir chevelu ? Ce putain de pétrole n'est pas une richesse et je souhaite à personne de le voir couler à la sortie de ses robinets. Et puis, le pétrole ne participe pas à la paix et n'enrichit pas les peuples, seulement quelques milliardaires. Fallait-il que Daech soit corrompu par l'occident pour en faire sa richesse et sa victoire ?

Allez, vous prendrez bien encore un pt'it verre... de pétrole pour la route ?

*Pétromonarchie : monarchie dont l'économie est principalement basée sur les exportations de pétrole / Nul n’est prophète en son pays et l’agence Standard & Poor’s le rappelle aux dirigeants des puissantes pétromonarchies : un prix du baril de brut durablement bas pourrait non seulement ralentir les économies locales mais aussi affecter sérieusement leurs projets d’infrastructures et se traduire par des déficits budgétaires.(Wiktionary)

mercredi 23 mars 2016

Billet d'humour : « La chanson franglaise : ils sont fous, ces Français ! », dans le blogiblag du 23/02/2016

Pour sûr, « The Voice » ou « La Nouvelle Star » présageaient de la chose : c'est un gloubi-boulga sirupeux (la nourriture favorite de Casimir) malgré l'effort de présenter un pourcentage suffisant de « chanson française ». Hélas, une reprise d'« Adele » par nos postulants au succès ne traversera jamais le mur de l'atlantique pour aller titiller les oreilles des Anglais ou des Américains et puis en France, qui pratique suffisamment la langue anglaise pour apprécier toutes les subtilités de leurs chansons ? Chanter en yaourt est un choix mais d'autres chanteurs « bien de chez nous » ont plus de mérite qui font l'effort de garder leur langue natale comme Stromae, notre Belge préféré après Jacques Brel, ce qui ne l'a pas empêché de se prendre un vent aux États-Unis en 2015 malgré un plan com audacieux, quand il a même réussi à se faire arrêter sur les routes américaines par la police de San Francisco !

Ceci dit, c'est là que je voudrais dire à quel point je me sens franco-belge après les derniers attentats terroristes à Bruxelles...

En bref, il n'y a aucun succès a attendre là-bas contre ces machines à cash que sont Adele ou Rihanna. Et pour le prochain « Concours de l'Eurovision », je doute même que le charmant Amir Haddad ( issu de la saison 2014 de
« The Voice ») passe haut la main ne serait-ce que les demi-finales avec sa chanson métissée d'anglais. Dommage, car j'ai entendu aussi pendant  « The Voice 2016 » des choses intéressantes et par exemple l'alliance étrange de « Mood et les Twins Phoenix » interprétant « Saint Claude » la semaine dernière, à l'occasion des dernières « battles ». À mon sens, malgré l'intitulé improbable ainsi qu'un texte assez ésotérique, seul ce choix aurait eu quelques chances de remporter la 61e édition du Concours de L'Eurovision qui aura lieu en Suède à la suite de la victoire en 2015 de Måns Zelmerlöw ... Atchoum !

Quoi, sommes nous donc condamnés à devenir des « particularités » dans cette galaxie, quand tous nos efforts ne sont perçus que comme des tics aimables, quelques grains de sable dans la « globish machine » ? Alors, ils diront de nous : « Ils sont fous, ces Gaulois ! ». Et ce sera notre seule carte de visite, notre titre, notre honneur et notre différence.

samedi 19 mars 2016

« Le complexe de Jésus Christ » ou « La maladie des animateurs du PIF PAF POUF », dans le blogiblag du 20/03/2016 (LJ ©2016).

Voici que se radine dans le poste Lolo Ruquier, celui qui lave « plus blanc que blanc » durant son show télévisé du samedi soir et qui sans attendre condamne le président Hollande après l'avoir soutenu toutes ces années, mais rien d'étonnant à ce qu'un homosexuel retourne sa veste... Après, il se fout de Mgr Barbarin en lui prêtant des complicités pédophiles mais sans tenir compte de la présomption d'innocence : le principal en pédophilie n'est-ce pas selon Ruquier d'être « majeur d'un doigt » ? Ah, ah, ah... Remarquez, si l'âge de la majorité civile était ramené à 21 ans comme il le fut pendant deux siècles en France, Ruquier ne serait lui-même qu'un horrible pédéraste, à la différence de Mgr Barbarin qui n'a pas fait son coming-out sur ce sujet... Après, le même animateur-réalisateur-producteur-humoriste-homme       de théâtre encarté au service public condamne dans sa démonstration le footballeur Karim Benzema (quand le journal Libération est bien plus mitigé : Benzema étant resté fidèle aux siens, il n'est peut-être qu'une victime), mais là on sent bien que Ruquier déteste le foot, etc. Ainsi, les prises de position de Ruquier sont un peu comme lui, à voile et à vapeur, mais suffit-il de couper la parole, d'ouvrir sa bouche en cul de poule et de se boucher le nez en ricanant bêtement pour avoir raison ?

Dans le même show Yann Moix, l'antithèse de Ruquier, en est venu à évoquer la « doxa surannée 
(très) 19éme siècle » du livre de Bruno Le Maire, candidat aux élections présidentielles de 2017, parce que l'invité de " On est pas couché " écrit trop bien  et surtout parce qu'il demeure attaché à des  valeurs anciennes... Attention, l'écrivain Yann Moix s'inscrit dans la subversion littéraire avant-gardiste, celle d'une gauche intellectuelle réformatrice ! Après, le polémiste s'est enfermé dans la cabine de pilotage pour aller fracasser son avion en 3 questions pourries  contre Mélanie Thierry pendant que Léa Salamé tambourinait désespérément à la porte de la cabine. En synthèse, nos trois trublions du Paf étaient pathétiques : ça sent le divorce et la séparation. Qui sera le prochain crétin de service à se sacrifier pour le couple Ruquier-Barma ? Nicolas Bedos lui faisait le spectacle : il avait l'art de tourner le compliment et de trousser les belles filles quand Moix est un mauvais dragueur avec l'empathie d'un gardien de prison. 

Mais moi, honnêtement je m'en tape... Non, ce qui m'agace ? C'est le « Complexe de Jésus Christ », quand des soit-disant gauchistes millionnaires viennent la bite enfarinée à la main (après avoir rasé l'entrejambe de leur copine comme une jeune fille pré-pubère à la mode des pédophiles) pour nous asséner qu'ils détiennent la « vérité vraie » ! Des
Onfray,  Edwy Plenel, Cohn-Bendit, des pointures de chez « Libé », «Mediapart» ou de la radio, tous des génies auto-proclamés plus quelques nouveaux comiques dont je tairai le nom ( vu que je les ignore) qui phagocytent l'espace des médias comme les salles de spectacle. Mon problème, c'est qu'ils se substituent volontiers à Jésus Christ après l'avoir tué une deuxième fois, c'est qu'ils dénigrent les évangiles comme un tas de fadaises et les prêtres comme un tas de pédophiles pour finalement prendre leur place pendant la grand messe du PAF ! Mais la modestie, la pauvreté et la chasteté ne passeront pas par eux, aucun risque.

Le problème, c'est que toutes leurs déclarations absurdes au profit de la cause humanitaire ne mangent pas de pain mais imitent " la multiplication des pains " et " l'eucharistie " pour aboutir au néant. Après, ils pleurnichent comme je pisse sur les arbres innocents (pour paraphraser Jacques Brel). Les chroniqueurs de chez « Libé » par exemple prétendent que l'Europe est tellement riche qu'elle pourra supporter facilement  dix millions d'immigrés en provenance de la Turquie voisine simplement en actionnant la planche à billets et en doublant notre dette nationale, soit bientôt 60 000 euros par personne... Par le même procédé, on annulera du même coup la dette de l'Afrique pour la prendre à notre charge : oui, « no limit » à la connerie ! Après, les logements et le travail " se ramasseront à la pelle " quand tous les baby boomers seront crevés prématurément de cancers en léguant leurs livrets d'épargne aux banques.  Pour ceux qui s'accrocheront,  l’État en banqueroute captera les économies des petits retraités et saisira les assurances-vie de tous ces petits travailleurs capitalistes qui refusent de dilapider leur pognon sous prétexte d'une économie compulsive. L'important, n'est-ce pas que nos immigrés aient le sourire ? " Parce que vous, les racistes pleins de haine..." comme aime à dire Dany le Rouge  pour commencer sa chronique matinale...

Pour moi, tous ces millionnaires du Paf et des hémicycles nous embobinent grave et se remplissent les poches en même temps au passage, mais attention aux crashs à répétition ! Personnellement, je ne leur reconnais ni conscience supérieure ni spiritualité, seulement des effets de manche ou des effets comiques désespérant façon Cyril Hanouna : « Pif, paf, pouf, chat-bite, c'est toi qui y est ! ". Bof, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.... parce que, désolé, je ne vois en eux que des profiteurs et des opportunistes diplômés du PAF avec option « humanitaire des plateaux télé ». La-men-table ! Non, heureusement que je n'ai pas la téloche au pied de mon lit parce que perdre le sommeil et payer une redevance télévisuelle pour tous ces cons là... Tiens, comme dirait papy, je vais me coucher. De toutes les façons, c'est l'heure du couvre-feu et la télévision du foyer des vieux s'est éteinte toute seule...

mercredi 16 mars 2016

« Faut-il avoir peur en France de Michel Onfray et de la pieuvre musulmane ? » dans le blogiblag du 17/03/2016 (LJ ©2016).

  Michel Onfray, c'est d'abord un rêveur qui se rêve unique au sein du « Cosmos ». Dieu !

Non, je n'ai pas lu ses bouquins, il y en a bien trop. Mais au moins ce philosophe de salon s'investit, cogite, s'actualise, se disperse, s'emploie, se fourvoie, s'enrichit etc., pas comme ces autres cons de philosophes à la noix au fond de leurs universités. Alors, son dernier rêve : « l'islam républicaine ? » Ah bon...

Déjà, l'islam est-elle multiple ? Moi, je l'imagine en pieuvre : son corps c'est le Coran et son mouvement c'est la charia... Michel Onfray la voit-il républicaine ? Bien, je voudrais pas le contrarier mais une pieuvre avec une tentacule républicaine, je trouve ça chelou... D'ailleurs, je lui en imagine plutôt des dizaines : l'une pour nous brosser dans le sens du poil, l'autre pour nous étrangler etc. Une pieuvre restera une pieuvre, quoi ! Après, on peut toujours nous servir de la pieuvre sous des appellations fantasques façon « nouvelle cuisine » : tentacule au goût de saumon d'élevage, au goût de bar de ligne, de brochet ou de surimi. Allons donc, j'y crois pas.

Mais qui lui a dit à ce con que l'islam veut se réformer ? Voyons Michel, l'islam s'est-elle assagie depuis Isabelle la Catholique, Reine d'Espagne, ou depuis le siège de Vienne par l'Empire ottoman ? Les intégristes, les fondamentalistes etc. proposent-ils de nos jours une lecture plus moderne du Coran ? J'en doute. Au contraire, l'islam est confrontée directement à un occident omniprésent jusque dans ses fiefs. Alors, agacée par ce nouveau dieu « des sciences, des techniques et des médias », elle se pétrifie et secrète des poisons violents jusqu'à devenir complètement indigeste. Elle se gonfle en prenant toutes les formes, toutes les couleurs, toutes les humeurs en bonne pieuvre, jusqu'à occuper l'Europe entière si possible et quelques couillons voudraient l'accueillir encore devant l'Arc de Triomphe à la façon du cheval de Troie ? Toute douce, elle fait sa prière dans votre salle de bain, plus confiante elle réclame déjà des nouveaux droits et fait sa prière dans les rues, plus forte encore elle réclame mille mosquées, elle conteste notre calendrier des fêtes et nous cite à comparaître devant les tribunaux européens, à l'extrême elle nous fait la guerre et nous chasse de chez elle jusqu'à pénétrer nos frontières, celles que nous avons nous-même abandonnées au nom de l'amitié entre les peuples. Contre l'Euro, je l'imagine déjà frapper sa monnaie locale dans nos banlieues ! Par des tactiques d'enveloppement, elle jette ses tentacules dans tous les sens, de la Suède à la Turquie en passant par les Balkans, elle pleure et intimide, elle émigre ou envahit.

Opportuniste, l'Allemagne  offre déjà un million de postes de travail dans ses usines pour autant d'immigrés, après avoir refoulé des travailleurs portugais ou espagnols trop exigeants : ce ne sont plus eux les explorateurs et les colons partis dans les caravelles de Vasco de Gama ou de Christophe Colomb. Ce faisant, l'Allemagne pille allègrement les forces vives du Moyen-Orient : venez, mais venez donc,  et les gars se balancent à l'eau dans des barcasses ou des canots pneumatiques ! Sur place, déjà ils s'ennuient ferme, songent à rentrer et à trouver une épouse.  Les plus bruts des migrants, contrariés dans leurs pulsions par une religion trop stricte, finiront par violer quelques « Fräulein » dans les rues de Berlin ou de Cologne mais qu'importe... Un coup de queue n'a jamais tué personne ! Pendant ce temps en France, la presse dénonce Mgr Barbarin et ses prêtres pédérastes.

Énervée par notre mollesse façon « Flamby and co », Angela Merkel suggère maintenant d'offrir des laissez-passer à 75 millions de Turcs tout en se plaignant conjointement avec la France des ouvriers des pays de l'Est « en détachement ». Curieux ! Angela rêve-t-elle de l'islam comme une annexe de de l'Europe ? Non bien sûr, puisqu'elle donne l'Europe pour morte face aux grands équilibres de l'Amérique, de l'Afrique et de l'Asie. Même la Russie de Poutine lui fait de l'ombre, alors l'Allemagne de Merkel-Merfeille projette d'atteindre d'un coup la « taille critique » (comme jadis la grenouille de chez nous qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf) : 82 millions d'Allemands plus 78 millions de Turcs à venir feront 160 millions d'âmes, voici pour les forces vives... Encore faudrait-il que ces migrants apprennent un peu l'Allemand ! La France elle s'est étendue depuis longtemps à l'Afrique qui l'engrosse et la colonise en échange, même si notre langue régresse : c'est pourquoi Valls veut simplifier d'urgence le Français, comme jadis le fit l'Espagne du castillan, pour pouvoir enfin écrire des tweets décomplexés à toutes ses admiratrices.

Et même nos philosophes ne résistent pas à l'appel, pétrifiés d'avoir regardé Medusa au fond des yeux, avec une « tentacule républicaine » plantée profond dans le fion : à quoi servirait sinon que cette tante-accule ? Michel Onfray lui a un autre problème : celui d'atteindre la taille critique car 130 000 ventes seulement de sa « Biographie hagiographique et cosmogonique », ça lui reste en travers de la gorge quand même l'ex-fiancée de Hollande dépasse aisément le million de lecteurs en une seule passe. Bref, ça vaut le coup d'essayer de brosser la Gauche dans le sens du poil (magouille de gauche après magouille de droite) pour étendre son lectorat.

Et voici le résultat de ses cogitations nocturnes : « Qu'advienne l'islam républicaine ! ». Par quel miracle se pourrait-il que son souhait se réalise ? Mieux, il propose de faire payer aux Français un « impôt islamique » ou « prélèvement obligatoire islamique » ou « taxe musulmane » à la façon de l'EI au Moyen-Orient, moyennant quoi l'islam deviendrait en France « religion d'état » ! Et tous ceux qui ne voudraient pas payer cet impôt là pourraient toujours l'attribuer à la « Culture » mais sans le reverser aux œuvres chrétiennes... Et merde à tous ces pédérastes, qui n'ont qu'à faire la manche à la fin des offices dans leurs églises désertes, comme dirait Enthoven ou Dany le Rouge. Mais n'est-il pas comique que tous ces gauchistes "bouffeurs de curés" se traitent mutuellement de Judas ?

Bref, avec Michel Onfray l'avenir de l'islam sera plus glorieux que celui du catholicisme en France, mais attention car une religion inversée... ça te nique ! Non, je n'achèterai pas ses bouquins à la con parce que moi, j'ai une petite tentacule judéo-chrétienne qui s'agace.

Petit précis de philosophie spongiforme, LJ 2016

mardi 15 mars 2016

« Philosophie spongiforme avec Raphaël Enthoven : mais qui sont ces barbares qui nous défient ? » dans le blogiblag du 15/03/2016 (LJ ©2016).

Entre tous nos prétendus intellectuels, et pas seulement les poujadistes refoulés de chez « Libé », la tentation de nier la barbarie est irrépressible. Voici donc une « discussion dirigée » ou dissertation entre Raphaël Enthoven et le professeur de philosophie Claire D* (Arte le 13 mars 2016), mais dans une retranscription à la fois parodique et ironique :

_ ...Toutes les cultures se valent-elles, ma chère amie ? Le danger n'est-il pas de se prendre pour « le centre du monde » à la façon de certains qui disent : « ils ne peuvent pas parler français comme tout le monde ? ».

_ Le discours est alors ethnocentré, mon cher Raphaël. La question à se poser est de savoir s'il est possible de s'évader de sa propre culture pour appréhender sérieusement des cultures étrangères.

_ Nous allons le voir... Premier diptyque : sur une photo récente, des islamistes de Daech tranchent la tête de leurs prisonniers sur une plage, c'était en 2015 je crois tandis qu'à côté, sur le second volet, des avions de chasse de la coalition décollent pour aller bombarder un pays arabe : l'Irak. Qui est le plus barbare ? Mettons que je sois un imbécile convaincu de ce qu'il pense et que j'ai ces deux photos sous les yeux, je parle au nom de ma culture tout en croyant parler objectivement et cela donne : « Qu'est-ce que c'est que ces barbares, ces animaux qui égorgent des hommes, parce que ces gens là, madame, ce sont des monstres tandis que là, sur le porte-avion, nous sommes en pleine civilisation ! ». Bon, je joue au con bien sûr...

_ Oui, il faut commencer par prendre le point de vue le plus imbécile : en effet, ce qui saute aux yeux, c'est le caractère primitif de l'islamiste-fondamentaliste avec son grand couteau mais qui apparaît plus proche d'une nature originelle, contre la sophistication de l'armement et l'élégance du pilote de chasse dans son avion profilé. Cependant, il n'est pas évident que le militaire qui appuie sur des boutons pour tirer des missiles soit supérieur à l'islamiste avec son sabre, une arme forgée qui fait référence à un art de la guerre très ancien, ou même au guerrier dans son pick up équipé d'une mitrailleuse lourde.

_ Pas plus, pas moins barbare, ma chère...

_ Et quand bien même, monsieur Enthoven, celui qu'on appelle le « barbare » est d'une certaine façon plus avancé, moins corrompu, plus spirituel en somme que le pilote de chasse qui représente notre civilisation ! Dire le contraire au nom de son occidentalisme est arrogant et grotesque. Par contre, le jugement des « Lumières » du temps de Rousseau qui idéalise un homme en harmonie avec la nature est faux puisque le barbare est en somme pas moins évolué : c'est notre point de vue occidental qui nous empêche de le voir !

_ Le barbare n'est pas forcément celui qu'on pense, une fois qu'on a donné sa chance à cette thèse... Et sur le second diptyque, est-ce que je fais l'occidental borné si je dis : quand même, ce sauvage qu'on voit ouvrir sa victime dans une vidéo de propagande pour lui manger le cœur, c'est ignoble, c'est atroce, comment ne pas le juger et l'exclure de la sphère de l'humanité, lui qui mange de la chair humaine ?

_ Je vous réponds « oui », vous avez tort d'un certain point de vue monsieur Enthoven puisqu'être « relativiste » permet d'affirmer à priori l'égale valeur de toutes les cultures ! Il est impossible dans le relativisme, par définition, de juger une culture étrangère du point de vue de la sienne.

_ C'était encore pour jouer au con... Montaigne ne dit-il pas, si je traduis sa pensée en correspondance avec l'actualité, qu'il y a plus de barbarie à torturer à mort des hommes, par exemple dans un camp à Guantánamo, ou à les faire exploser avec des missiles qu'à leur trancher la gorge, à les noyer ou à les brûler vif dans des cages au nom d'un idéal spirituel ? Les islamistes-égorgeurs sont peut-être barbares mais alors les occidentaux le sont encore plus qui bombardent sans arrêt ces pays et tuent des innocents... L'islamiste a au moins l'excuse de sa culture quand le pilote d'avion de chasse tue tout le monde sans discernement, y compris les femmes et les enfants, sur un ordre quelconque provenant d'un QG lointain... Avançons et détaillons sur le diptyque suivant une peinture ancienne où l'on voit un enfant échappé du ventre carbonisé d'une pauvre femme, brûlée vive comme hérétique sur un bûcher dressé par l'inquisition... j'aime cette image tout à fait explicite...

_ Oui, en dénonçant l'inquisition Montaigne « relativise » l'accusation formulée des occidentaux contre les « sauvages » en mettant en face une barbarie au moins aussi grande, ce qui est un remède au dogmatisme et à l'ethnocentrisme.

_ Montaigne est tellement relativiste qu'il relativise son relativisme...

_ Vous pouvez le dire, monsieur Enthoven.

_ Et comme dirait Pierre Desproges : « Je suis tellement sceptique que j'ai un doute sur mon propre scepticisme. »...

_ Que d'esprit monsieur Enthoven, et ce n'est pas être négationniste que de réfuter ainsi une certaine conception de la barbarie : on est toujours le barbare de quelqu'un d'autre ! Comme dirait Montaigne de nos jours, c'est bien pire de bombarder aveuglément un camp de Daech que d'égorger un homme par conviction religieuse car cela a plus de sens.

_ Vous avez raison ma chère, le seul critère que s'autorise Montaigne dans ses « Essais », n'est-ce pas le « bon sens » ? Il explique en son temps qu'il est moins brutal pour un cannibale de rôtir un homme parce qu'on ne peut pas douter de la nécessité de manger... mais Montaigne fait une hiérarchie dans le relativisme et c'est très étrange...

_ C'est là l'écueil du relativisme, qui n'est pas entièrement satisfaisant. On devrait s'interdire de porter tout jugement moral sur n'importe quelle pratique ou n'importe quelle croyance, comme par exemple la coutume de lapider les femmes adultères, de couper les mains des voleurs ou d'égorger les mécréants.

_ Vous n'allez pas juger votre voisin qui pratique l'excision sur ses filles !

_ Évidemment « non » puisque c'est sa coutume, monsieur Enthoven, sinon je suis ethnocentriste ! Après, c'est le serpent qui se mort la queue car en relativisant il faudrait tolérer dans notre pays le juge, le flic, le nationaliste, le fasciste, le raciste, le moraliste, le chrétien, le médecin, le chirurgien, la sage-femme accusatrice, le journaliste délateur, l'observateur trop délicat, l'emmerdeur patenté, le jouisseur contrarié, tous les Français d'extrême-droite ainsi que tous les intolérants, mais ils sont trop nombreux ! Une culture sera « civilisée » si elle reconnaît une dignité ou une valeur à une culture étrangère et on pourrait ajouter une clause d'ouverture sur le genre humain : la laïcité doit être, et c'est ma conviction, la condition de la coexistence même des religions dans la société.

_ En somme, la France n'est pas tellement civilisée quand elle impose son point de vue. De plus, une culture qui revendique une religion prétend détenir une vérité que les autres n'ont pas et nous affirmons beaucoup trop nos racines chrétiennes...

_ Nous ne sommes pas impartiaux et nous faisons le contraire de la laïcité qui doit recevoir toutes les religions, ce qui est la condition formelle de la coexistence des religions. Il vaudrait mieux une laïcité vide d'esprit qu'une chrétienté pleine de suffisance : préférons la forme au fond !

_ Et quand la laïcité s'en prend au menu des cantines ou à la viande halal, elle sort de son rôle et redevient religion chrétienne ! Quand j’enseignais la philosophie, j'ai pris en défaut sans le vouloir une de mes élèves musulmanes : si le port du voile intégral est tout à fait justifiable dans la sphère privée en tant qu'attribut d'une religion, il est plus difficile à justifier quand il répond à un jugement de valeur morale comme de dire : « c'est indécent pour moi de porter une minijupe » car cela revient à de l'ethnocentrisme... Alors, « comment être laïc » est une question à se poser dans un pays et je parle de la France, qui a ambition universelle... Mais pour finir, quelle conclusion offrir à cette dissertation ?

_ Pour conclure, monsieur Enthoven, on n'est pas obligé de « trancher à vif » dans sa dissertation en classe de Terminale... On pourra simplement émettre des doutes sur la « laïcité » qui est peut-être encore une forme d'ethnocentrisme mais aussi sur la volonté des armées, sur la morale chrétienne et sur l'arrogance de la civilisation occidentale à s'ériger en modèle.

_ Voilà comment on peut défendre les cultures différentes pendant l'épreuve du baccalauréat en posant les bonnes bases, avec un solide argumentaire et en émettant des doutes raisonnés et raisonnables quant à la laïcité, indépendamment de tous préceptes religieux !

_ Merci monsieur Enthoven !

Bien sûr, on pourrait objecter à notre philosophe des plateaux télé que la barbarie moderne n'a rien à voir avec quelques tribus primitives. De fait, il faut parler d'une « nouvelle barbarie », celle des massacres de masse comme celle des exécutions une à une filmées par des mercenaires-assassins. Ces barbares sont armés pour les guerres modernes, très bien équipés, bien informés et souvent éduqués à la mode occidentale. Ils ont le choix de leurs armes et quand ils choisissent le couteau pour égorger plutôt que la kalachnikov pour tuer à bout portant, c'est pour ritualiser leurs crimes et propager la terreur. Ils connaissent parfaitement les faiblesses de la civilisation occidentale à laquelle ils se réfèrent à regret mais ils nous menacent directement en prétendant imposer une « culture concurrente » avec tous ses excès : c'est souvent du sectarisme pur dans un monde clos (au départ le cercle familial, puis le village et la ville) avec d'anciennes lois religieuses remises au goût du jour. Ils se retranchent derrière des préceptes pour lutter contre l'évolution débridée de notre société (contrairement aux geeks qui font de l'évolution technique leur religion). D'ailleurs, ces « barbares » nous sont tellement proches qu'ils peuvent se couler aisément dans notre entourage en « sous-marin », d'où ils préparent leurs attentats criminels.

La clés du discours de monsieur Enthoven pour contester le constat de « barbarie » est l'ethnocentrisme, soit un racisme déguisé contre « la culture de l'autre » . Il imite Claude Lévi-Strauss qui encourageait au 20ème siècle l'idée nouvelle que ceux que nous osons qualifier de « primitifs » détiennent un savoir ancestral, naturel et originel en concurrence avec notre culture occidentale dévoyée. Hélas, si cette idée est lumineuse pour l'ethnographe qui observe les dernières tribus primitives d'Amazonie ou de Nouvelle-Zélande quand elles tentent de survivre dans une forêt primaire en mangeant de temps à autre de la chair humaine fumée au feu de bois, elle ne peut pas justifier les barbares de Daech au Moyen-Orient qui envahissent lourdement armés des territoires, pillent, torturent, détruisent à la façon d'Attila : « Là où passe mon cheval, l'herbe ne repousse pas ».

Toute l'analyse d'Enthoven est donc à mon sens périmée, d'un autre temps, hors contexte et hors sujet, ce qui est bien dommage pour un enseignant en philosophie. Ce positionnement inadéquat autant que prudent résume l'incohérence de nos intellectuels.
 
(Petit précis de philosophie spongiforme, LJ 2016) 
* Claire Delnatte (Philosophie, Arte le 13 mars 2016)