mardi 13 octobre 2020

Macron est-il l’escroc du siècle: «Quoi? Mille milliards de mille sabords!», dans le blogiblag du 13/10/2020 (LJ ©2020).

On pourrait croire que Macron, avec sa mèche rabattue sur le front comme un toupet, c’est Tintin... Que nenni! Macron, c’est le capitaine Haddock. De fait, il ne lui manque que la barbe pour diriger le paquebot France. Cependant, il semble que le pouvoir l’ait enivré, à moins qu’il ne soit l’escroc du siècle!  

Ainsi, l’accroissement de la dette publique française depuis 2012, au départ du mandat de François Hollande dont Macron est devenu le ministre de l’Économie en 2014, sera passé de 1868 milliards d’euros en 2012 à plus de 2868 milliards d’euros en avril 2022, pour clore le quinquennat du président Macron: «Tonnerre de Brest… Mille milliards de dette publique en plus!».

Vous me direz que c’est faux car la prévision de la dette publique pour 2021 n’est que de 2798 milliards d’euros et que ce gouvernement attend une embellie avec la fin espérée de la pandémie de Covid-19, justement en 2021. Je vous répondrai que si embellie il y a, le véritable retour à la croissance ne viendra pas avant 2022 (ou plus exactement, il ne reviendra jamais) et donc la dette publique va continuer de se creuser bon train, ce que confirment à la fois les prédictions de la Cour des comptes et celles de tous les observateurs un peu objectifs. Ah bon? Oui, l’économie est à la décroissance mais les taux d’intérêts restent négatifs, bougre d’olibrius! C’est pourquoi, selon le capitaine Macron, c’est le moment de s’endetter à mort… Sabre au clair... À l’abordage!

Moi, je croyais que le plus grand escroc de tous les temps, ben… c’était François Hollande qui avait offert avec le CICE aux chefs d’entreprises françaises (malgré l’internationalisation complète de nos forces de production dès l’an 2000 et les nombreuses délocalisations d’usines correspondantes) un somptueux cadeau de plus de 100 milliards d’euros aux patrons contre l’embauche illusoire de 100000 chômeurs (que ces mêmes patrons ont débauché illico pendant la crise du Covid de 2020). La farce a coûté aux Français 1 million d’euros de dette publique supplémentaire pour chaque nouvel emploi... une paille! Merci patron… En même temps, non seulement le président Macron a prolongé le désastre économique du CICE jusqu’à son élection du 14 mai 2017, mais il l’a amplifié au-delà des 100 milliards en 2019!

Et voilà que le banquier Macron récidive en 2020 mais puissance 10, sous couvert du Covid-19. Bravo, mon fils! Comme dirait Hollande. Mais à qui profite le crime? Hollande lui est resté bien sagement à attendre à la porte de l’Élysée, comme un con sous la pluie malgré tous ses cadeaux… Oui, quelque chose ne tourne pas rond au royaume de France, surtout que le capitaine Macron ne s’enrichira pas directement de ces mille milliards qu’il a concédés si facilement (et toujours aux mêmes), mais par contre il devrait se faire ainsi de nombreux amis proches ou lointains (comme jadis Giscard avec l’Empereur Bokassa ou Sarkozy avec l'émir du Qatar et Kadhafi), si bien que même les forains ont demandé à être reçus à Bercy ce lundi 12 octobre 2020 pour essayer d’arracher à leur tour une petite part de l’énorme gâteau. À ce prix là, Macron pourra venir manger gratos toute sa vie de la barbe à papa sous la grande roue de Marcel Campion!

Par Moulinsart... Mais qui sont ces profiteurs institutionnels, ces escrocs de première bourre? Et bien, c’est toujours les mêmes, soit les banquiers et les financiers qui vont brasser ces milliards pour les redistribuer à leurs amis, les investisseurs, les patrons, les actionnaires, les riches industriels, mais aussi les lobbies de l’aviation, de l'automobile, de l'armement et du nucléaire: on sait que l’Armée française, au pire de la crise économique, voit son budget de la défense s’accroître miraculeusement pour la troisième année consécutive et elle se vante maintenant d’être le premier recruteur de France... sachant que depuis fin 1945, la dépense de l’État concernant les militaires et leurs armements classique et stratégique (avec l’arme nucléaire) correspond exactement à notre dette publique totale actuelle. Ainsi, la loi de finances 2021 consacre à nouveau une augmentation de 1,7 milliard d'euros au budget de la défense pour atteindre un total de 39,2 milliards, soit 4,5% de plus qu'en 2020 et 22% de plus qu'en 2017. Oubliés les échecs cuisants des guerres d’Indochine et d’Algérie! Maintenant, il faut bien astiquer les missiles balistiques intercontinentaux à têtes nucléaires pour ne pas qu’ils rouillent dans leurs berceaux. D’autres pays comme l’Allemagne font cette économie, qui s’en portent infiniment mieux mais la France joue dans la cours des grands, et à quel prix!

Et donc, grâce à cette manne tombée du ciel en pluie de milliards, le Covid-19 continue de faire des heureux en France: nos militaires par exemple, qui ont la mémoire courte et le doigt sur la gâchette, en profitent pour s’en mettre eux aussi plein les poches! Du temps des beatniks, dans l’insouciance crasseuse du «Peace and Love», on aurait dit: «cheveux longs et têtes de bois», mais autres temps, autres mœurs. Jésus lui multipliait les petits pains et les poissons, et il donnait à boire à tout le monde dans sa coupe. Mais finies les frivolités: en marche ou plutôt, en route! Si Emmanuel Macron est un dieu, c'est celui du pognon et de la guerre. Voyez-le, lors de son investiture, remonter l'avenue des Champs Élysées en véhicule militaire!

Bande de moules à gaufres... Mais c’est pas tout, loin s’en faut, car l’arnaque est totale. Alors, dites le moi, où sont passés en deux petits quinquennats de Macron (l’un comme ministre plénipotentiaire et l’autre comme président de la République) ces mille milliards… de mille sabords, bandes d’emplâtres? Soit Macron est l’escroc du siècle… soit c’est un amiral de bateau-lavoir, bougres d’ectoplasmes à roulettes, cornichons diplômés, espèces de bachibouzouks… Oui, j’en passe et des meilleures.

dimanche 11 octobre 2020

De Zemmour à Trump: «Requiem pour un Con Vide», dans le blogiblag du 11/10/20 (LJ ©2020).

Zemmour, avec sa belle tête de vainqueur, se prend pour Trump… qui lui-même se prend pour un mâle alpha. Ah, je les revois avec leurs petits yeux pleins de Covid continuer de fanfaronner à la télé!

Mais lâchez-les au milieu de la nature, parmi les hommes préhistoriques, et ils ne dureront pas cinq minutes: ils seront les derniers à se servir sur la bête et ils crèveront de faim. Et pour les galipettes? Entre les loups comme entre les rats, ces pauvres types se feront sodomiser… Pourtant, ces fanfarons prônent la force et l’instinct: celui de tuer. Moi? Je leur conseille de devenir végétariens. Soyez un peu humbles, messieurs!

Je les imagine bien, Zemmour la bouche pleine de noisettes en prévision de l’hiver et Trump à brouter de l’herbe sur son terrain de golf. Mais non, rien à faire… Faut qu’ils la ramène, leur grande gueule de prédateurs du dimanche, et patati et patata.

Même le fameux professeur Raoult, le «Sauveur de Bolsonaro», a abdiqué depuis longtemps face à l’épidémie de Covid: « Tout ça est une invention… Moi, je suis un scientifique… Ceux qui meurent souffraient déjà de pathologies multiples et de comorbidité... ça ne fera pas bouger les taux de mortalité puisque ceux qui sont morts du Covid seraient morts aussi bien de la grippe que de vieillesse, passé l’âge fatidique: celui de l’espérance de vie, en France comme en Italie et partout ailleurs».

Déjà, tous les journalistes feignent de s’émouvoir en imitant des parents coupables, tout en flattant une certaine «jeunesse»: comment ose-t-on empêcher nos enfants de «faire la fête» en les sacrifiant sur l’autel du Covid? Comment tous ces vieux cons inutiles, ces rentiers, ces baby-boomers aux cheveux blancs osent-ils assigner notre jeunesse à résidence?

Ah bon? Ainsi invente-t-on de toutes pièces des conflits intergénérationnels. Mais quand on meurt à 80 ans et plus, c’est qu’on a connu la guerre et ses sacrifices, bien pire que ceux d’un simple confinement avec les armoires pleines de bouffe et la bite en l’air. Et non, les babyboumeurs ne sont pas ceux qui meurent le plus du Covid (qui jouissent en général d’une bonne santé) et les hippies après eux revendiquaient déjà dans les années soixante un monde plus juste: ce sont les financiers et les industriels qui ont repris la main pour lancer notre prétendue «civilisation» dans le mur... et le reste de la population a suivi comme des moutons ou plutôt comme des rats partis se noyer derrière un joueur de flûte: Trump ou Zemmour aujourd’hui mais beaucoup d’autres manipulateurs sans scrupules avant eux...

Question: les étudiants doivent-ils rester chez eux à étudier au lieu de boire des coups sur les terrasses et de répandre leur sève? «Déjà, vous leur avez volé le baccalauréat… Comment osez-vous ainsi leur voler leurs plus belles années?».

Ça alors… À quoi se résume la vie étudiante dans un monde soi-disant ultra-compétitif? Sont-ils tous vides d’esprit à ce point? N’ont-ils rien de mieux à faire que de «faire la fête» en buvant des coups sur les terrasses des cafés? Chez ceux qui bossent vraiment leurs cours, en Corée du Sud ou au Japon, la question ne se pose pas.

Le «CON VIDE», c’est la maladie des biens portants, ceux qui prétendent que ce n’est qu’un grippette, que ce n’est pas contagieux et que la vie continue. Fluctuat nec mergitur! Encore un p’tit coup, chérie?

Alea jacta est… Oui, nos étudiants (ceux qui n’ont rien de mieux à faire que d’étudier et de baiser, souvent payés par papa-maman pour ne rien faire d’autre), ceux-là ne pourront pas rester trois mois de plus tranquilles chez eux à étudier, histoire de ralentir la pandémie. Les pauvres victimes!

Pire encore, le niveau de contamination serait devenu tel qu’on ne pourrait déjà plus contenir le virus, qui saute de tables en chaises, de peaux en peaux, d’enfants en familles, de jeunes en vieux… Olivier Véran, notre ministre de la Santé, navigue à vue entre impuissance constitutionnelle et compassion, avec l’air désolé. Plus inutile que lui, tu meurs.

Et que crèvent tous ces viocs! Ah oui, belle mentalité… Merde in France.



samedi 10 octobre 2020

De Brigitte Bardot à Greta Thunberg: «Les déesses de la Nature et du Climat», dans le blogiblag du 11/10/20 (LJ ©2019)

Faut le dire, ces deux déesses n'ont rien de consensuel et sans suite car ce ne sont pas des starlettes: Brigitte Bardot (BB), icône décrépite du cinéma français et Greta Thunberg (GT), lycéenne handicapée en rupture de banc. Pourtant si différentes, tout les rassemble quand elles secouent les consciences avec la même énergie cosmique. Pour Brigitte, on connaissait son hypersensibilité animalière et pour Greta, on devine que l'autisme étend ses nerfs à toute la planète en souffrance. Ensemble, elles ressentent les tressaillements outragés d'une planète brûlante de fièvre, hurlante de terreur animale et couverte de bubons industriels.

Aujourd'hui, si notre galaxie est un arbre fruitier, notre Terre n'est plus qu'un fruit pourrissant tâché de brun. Pourtant, tout était fait pour que la vie se maintienne en équilibre pendant des millions d'années sur une planète climatisée par la végétation grâce aux températures régulées et aux équilibres gazeux. Depuis des temps incommensurables à notre échelle la Terre pouvait ainsi se vanter de tous les superlatifs: le plus grand aquarium de l'univers et les plus grandes forêts avec la plus grande variété de vie, les plus beaux océans et les plus belles glaces polaires servant de laboratoires du vivant, l'alternance douce de multiples saisons, les climats les plus propices à la vie sous toute ses formes et la planète la plus accueillante etc.

Quand on parle de «vie sauvage», il faut entendre la prédation naturelle et l'autorégulation des populations animales, mais rien à voir avec les dinosaures dévorateurs quand il a fallu un cataclysme planétaire pour en venir à bout et puis maintenant les hommes envahissants, cette plaie purulente compliquée en maladie mortelle. Mais qui pourra couper et désinfecter notre planète pourrissante et qu'en restera-t-il après notre passage? Nous ne sommes ni beaux ni formidables, contrairement à la vie animale qui se diversifie dans une nature vierge de notre présence.

Non, il ne faut pas confondre l'intelligence destructrice humaine et l'IA électromécanique, son prolongement aveugle en forme de prothèse, avec l'adaptation millénaire, infiniment souple et constructrice de l'IN, l'intelligence naturelle sélective inscrite dans les gènes des plus humbles formes de vie.

samedi 22 août 2020

Emmanuel et Brigitte: «Les petits secrets de Fort Brégançon», dans le blogiblag du 22/08/20 (LJ ©2018).

Emmanuel faisait ses devoirs avant d'aller au lit: il s'était fait une obligation dès son plus jeune âge de consigner quotidiennement ses impressions du jour sur ses cahiers. Brigitte, elle, se rafraîchissait les fesses dans sa baignoire «Mireille Darc», qui remplace depuis peu l'antique baignoire émaillée du général De Gaulle.

N°1. Brexit or not Brexit?

Ce vendredi, j'ai reçu Theresa May à Fort Brégançon. Elle m'a suggéré d'envisager avec Michel Barnier un «Brexit soft»:

_ C'est l'intérêt des 27 et tu dois te souvenir de la City, Emmanuel, puisque c'est elle qui t'a offert son appui financier il y a deux ans déjà, pour aider à ton élection... Ce serait juste de lui retourner la politesse...

_ Do you think so? Je ne suis pas un traître à mon pays!

_ ...Quoiqu'il arrive, a-t-elle persiflé, les banquiers garderont le secret des comptes des grandes fortunes de France qui sont venues se réfugier en Angleterre depuis la révolution française jusqu'à la présidence de François Hollande, quand tu étais encore ministre de l’Économie, et ces familles de millionnaires sont bien plus nombreuses que les quelques banquiers de HSBC qui sont supposés s'installer à Paris!».

Saperlipopette, mais c'est le monde à l'envers. Je lui ai répondu fort civilement:

-Theresa, je ne suis pas le général De Gaulle, celui qui avait refusé l'entrée du Royaume Uni dans le marché commun. Nonobstant, les Anglais peuvent toujours revenir à la raison... (English people should return to their senses) car, d'après les études statistiques de mon état major, les anti-brexit atteindront 55% du total des votants d'ici la fin de l'année. Alors, pourquoi ne pas tenter un référendum gagnant? David Davis et Boris Johnson ont démissionné et l'Irlande refuse les barrières douanières... La conjoncture est maintenant très favorable. À toi de voir...

Après le dîner, nous avons disserté longuement sur l'état du monde et nous avons fini par un petit bain de minuit.

N°2 . Fort Brégançon ou Fort Braguette?

Ce samedi, nous avons traîné au lit avec Brigitte et j'ai tellement baisé que j'ai des lunettes de plongée fumées à la place des yeux! Brigitte m'a pommadé avec son anti-cerne et nous allons rester en mode «sous-marin» jusqu'à lundi. Mardi, nous prendrons notre premier bain de foule.

Mon problème majeur n'est pas le priapisme mais l'éjaculation précoce. Je suis trop tendu et je décharge comme un lapin. Heureusement que Brigitte m'aime et qu'elle comprend tout!

Après avoir foiré les trois premiers coups, ma «petite sauterelle d'amour» m'a questionné ainsi:

-C'est l'affaire Benalla qui te met dans cet état?

-Quoi ? Bien sûr que non... Mais pas si sûr! Cette affaire me colle aux doigts comme le sparadrap du capitaine Haddock.

Après, nous sommes allés nous baigner dans notre piscine «hors sol» en bois. Je l'ai faite remplir avec de l'eau de source: à 20 centimes le litre, le plein revient à 10000 euros (mais c'est notre petit secret...), parce que je ne supporte pas le chlore qui m'irrite les yeux et me rougit la peau des couilles. Brigitte s'est fait épiler le maillot façon ticket de métro sous son tout petit bikini et moi j'ai la barre vitaminée de travers qui dépasse du slip de bain. En arrivant à la piscine, et de rire ! Nos invités Theresa et Philip May nous y ont précédé. Le problème c'est que l'eau est tellement pure, à près de 30 degrés, que mes spermatozoïdes peuvent y nager à l'aise pendant trois jours. Fort heureusement, Theresa ne risque pas de tomber enceinte de mes œuvres, mais elle risque d'avaler quelques uns de mes spermatozoïdes égarés.
 

-I wish you my best spermatozoids, Theresa!  

N°3. Fort Brigitte

Brigitte ne veut pas me voir travailler au fort de Brégançon et m'impose un repos salutaire pendant 3 jours. Mais je suis un petit dormeur (comme Napoléon Bonaparte et Victor Hugo) et il me faut faire quelque chose pour ne pas m'ennuyer !

Dimanche à mon réveil, vers 4 heures du matin, elle m'a fait une surprise: Brigitte m'a menotté le poignet à la tête du lit. Elle était nue avec comme cache-sexe un petit tablier blanc de soubrette. Après, elle a sorti du coffre-fort un petit fouet en plastique «sado-maso» et elle m'a obligé à manger des fraises Tagada et des nounours à la guimauve qu'elle réserve pour moi dans des bocaux de 5 litres. Ensuite, nous nous sommes emboîtés merveilleusement bien et toutes mes tensions ont disparu d'un seul coup.
 
Ah, je respire l'air du grand large! Je suis un aigle dans son nid, au sommet du rocher... Vers 7 heures du matin, après que Brigitte s'est refaite une beauté, nous sommes descendus baguenauder sur la plage en amoureux. Rien ne vaut la mer, l'eau salée et les vagues, et aussi un bon livre pour passer le temps! C'est ce que je dirai mardi devant la foule de mes admirateurs. Peut-être y aura-t-il encore François Hollande? Non, je plaisante... Mais que dire de ce benêt-là? Croit-il que je vais l'inviter à Fort Brégançon? Tiens, quand les andouilles rouleront en scooter, je le nommerai chef d'escadrille.

mardi 7 juillet 2020

Zhumour 69 Zonfray: «pourquoi Les Zintellectuels sont-ils vent debout contre l’écologie», dans le blogiblag du 08/07/2020 (LJ©2020).

Non, je ne m’appelle pas Nostradamus mais j’avais fait cette prédiction: «L’écologie sera la mère de toutes les batailles» et ça y est, nous y sommes… La Terre brûle et convulse mais ce sont les pompiers écologistes (ceux qui éteignent les feux artificiels ou spontanés) qui sont accusés d’être des pyromanes. J’avais aussi prédit le succès des Verts aux élections municipales de juin 2020 et j’avais souhaité le retour de Roselyne Bachelot comme ministre de ce gouvernement remanié. Oui, tout cela s’est réalisé comme prévu (dans mon Blogiblag) depuis des semaines! Et pas besoin de dissimuler mes prédictions sous des tournures amphigouriques... Mais j’aurais préféré quand même qu’Olivier Véran soit viré du ministère de la Santé pour son incompétence et les milliers de morts inutiles qu’il laisse derrière lui, dans les Ehpad et partout ailleurs.

Maintenant, parlons de l’association Zhumour et Zonfray, les Zintellectuels qui nous expliquent pourquoi l’écologie, c’est «la merde de toutes les batailles»! Car l’écologie ressemble pour eux à une énorme bouse sur laquelle tous ces chroniqueurs vicelards viennent frapper à tour de rôle avec leurs «bâtons à merde» pour tuer les mouches. C’est le passe-temps favori des polémistes du PAF, ce à quoi ils s’adonnent quand «ils s’emmerdent» littéralement. Ils s’appellent «le gang des Zintellectuels» avec à leur tête Zhumour et Zonfray. Mais vous auriez tort de ne pas les prendre au sérieux.

L’écologie, prétendent-ils, «terrorise la planète». Zonfray s’agace même qu’aux dernières élections, «tous les vieux cons à moitié séniles ont voté pour leur chien et pour leur chat!». Mais mis à part leur bâton à merde, de quoi les Zintellectuels disposent-ils comme arme contre l’écologie? Ben, ils ont pour eux la dialectique, qui est l’art de pervertir le peuple. Et je vais donc essayer, avec vous, de décrypter leur intentions malfaisantes:

La première méthode, c’est de «tuer trois oiseaux d’un tir». Ainsi décrivent-ils l’écologie comme «islamo-gauchiste», le comble de l’habilité rhétorique. Peut-être pensiez vous n’être qu’un humble écologiste de proximité, c’est à dire un «écologiste natif» un peu franchouillard mais qui défend la nature et tous les êtres vivants comme le font tendrement des millions de Français amis des animaux? Ben non, pour Zhumour et Zonfray c’est beaucoup plus crapuleux que ça: en votant pour les Verts, vous êtes entrés dans la mouvance communiste-islamo-terroriste comme un oiseau de mauvaise augure et c’est donc vous qui devenez leur cible privilégiée.

L’islam ici est prise au sens large, dans son ensemble mouvant: la religion de base, l’extension civilisationnelle, la conquête glorieuse ou crapuleuse, l’invasion guerrière et la conversion forcée. Quand l’islam s’impose chez elle, elle est dite «originelle» et bienfaitrice mais quand l’islam se propulse en avant avec la colonisation des pays européens par ses populations grégaires et qu’elle tente de s’imposer par tous les moyens, elle devient «convaincante et opportuniste» (et si nécessaire extrémiste et terroriste). L’islamisme originel comme «l’islamisme acquis par conversion» sont permanents et irréversibles, sous peine de mort. Et donc, vous y serez convertis d’office en vous encartant à Europe Écologie les Verts (EELV). Et si vous refusez ce choix? Alors prenez la carte du parti communiste et devenez islamo-gauchiste suivant la mécanique des fluides, par vases communicants entre l’Europe et l’Afrique! Enfin, vous pouvez choisir de pratiquer l’écoterrorisme (à ne pas confondre avec l’écotourisme) en rejoignant la faction la plus active du «djihadisme écolo», telle qu’elle est décrite dans Wikipédia, mais aussi dans tous les bons commissariats et sur le Dark Web.

Le faux-losophe déroule, imperturbable, son argumentaire. Le journaliste: «N’est-ce pas un peu caricatural?». Zonfray, pince sans rire, rétorque: «Comment osez vous contester mes assertions? Et puis moi, je n’insulte personne… je ne fais que dire l’exacte vérité, allez prouver le contraire! C’est moi qu’on insulte en me traitant de nazi et en me comparant à Jacques Doriot, un traître qui a collaboré avec l’Allemagne nazie». Et donc, selon notre polémiste préféré, traiter tous les écologistes «d’islamistes terroristes» ou de «communistes bolchevistes» (ceux qui ont collaboré avec l’Allemagne nazie pendant le pacte germano-soviétique), n’a rien d’infamant.

La deuxième méthode dialectique c’est de constituer une «sociologie», mais qu’est-ce donc? Et bien, c’est la description de la répartition de la population des écologistes en France: ce sont, selon Zhumour et Zonfray, le plus souvent des «bobos des villes», par opposition aux habitants des campagnes qui eux gardent bien les pieds sur terre et qui sont donc anti-écolos. Et nos bobos sont forcément islamisés, gauchistes, communistes ou communautaristes par association d’intérêts, suivant la fameuse «convergence des luttes». Et comment Zhumour et Zonfray – nos deux sociologues - obtiennent-ils ces résultats scientifiquement prouvés et approuvés? Par quelles études et par quelles méthodes scientifiques? Dans quelles proportions les bobos des villes écologistes se distribuent-ils entre les islamistes, les gauchistes, les communistes etc.? Ben, cette étude sociologique se fait «au doigt mouillé» (comme les militaires sur le champ de tir, avant d’envoyer un obus sur le clocher de l’église… Pas de chance, le vent a tourné brutalement!) et c’est suivant les besoins de la démonstration: un jour l’écologie est «une pastèque», c’est à dire verte à l’extérieur et rouge à l’intérieur, un autre jour c’est une communauté islamiste anti-sioniste etc. Enfin, la police traque volontiers les écologistes associés aux terroristes et aux anarchistes, jusque dans les petits villages où des associations de malfaiteurs préparent des bombes: c’est bien la preuve flagrante de l’implication des écologistes à la mouvance terroriste! En bref, quand Zhumour et Zonfray annonce présenter «une sociologie», c’est que c’est une catégorisation scientifiquement démontrée, mais par qui, par eux-mêmes? Avec quels diplômes? «Mais comment osez vous doutez de la véracité de nos dires?».

La troisième méthode dialectique, c’est de reporter la culpabilité sur les autres, comme le fait habilement Zonfray toutes les trois minutes, pour paraître innocent. Par exemple, quand Zonfray est pointé par un journaliste pour son acharnement caricatural contre les écologistes, alors il répète inlassablement être la seule victime: «moi, je n’insulte personne, au contraire c’est moi qui suis insulté et traité de fasciste, de brun, de nazi et de connard! Pour la sociologie des écologistes telle que je l’ai établie, j’ai entièrement raison, allez me démontrer le contraire!» Au bout de trois fois, la pauvre journaliste capitule, baisse les yeux et s’écrase.

La quatrième méthode, c’est de nier l’existence réelle des écologistes. Selon Zhumour, l’écologie existe seulement en tant que science, les «écologistes politiques» n’étant que des usurpateurs qui non aucune légitimité politique. C’est donc un faux problème vu qu’ils n’existent pas...Circulez, y’a rien à voir!

La cinquième méthode, c’est de sous-estimer les Verts aux élections européennes et municipales. Quand aux dernières élections municipales plus de 60% des votants ne se sont pas déplacés jusqu’aux urnes, seule une «représentation marginale de Verts» a remporté les élections municipales, et uniquement par association à d’autres partis. Les écologistes n’ont donc - selon Zonfray - aucune légitimité... mais contre toute attente, non seulement lui-même n’a pas daigné voter contre les Verts qu’il dénonce mais il invoque contre eux une clause d’illégitimité et de non-représentativité des villes et villages gagnés. Une grande première en France: j’ai pas voté mais je décide qui a remporté le scrutin! Zonfray rajoute du bout des lèvres que le gouvernement Macron
 ...aurait peut-être dû démissionner pour constituer un gouvernement entièrement Vert correspondant à la nouvelle majorité agissante, ce qui prouve maintenant que Macron est un traître au peuple... Voilà, notre polémiste est libre de se contredire à loisir, ce qui est aussi la marque des grands dictateurs. Mais de quelle majorité verte Zonfray parle-t-il de mettre au pouvoir? Les islamo-gauchistes et les terroristes décrits dans sa «sociologie»? Oui, vous avez le choix entre la peste et le choléra.

Macron s’en tape. Prudents, le général Macron et son aide de camps (le petit nouveau, Jean Castex) ont choisi Barbara Pompili comme figure passe-partout de l’Écologie, pour représenter les Verts dans ce nouveau gouvernement, c’est dire si Macron s’en fout des dernières élections municipales… Pour lui, le «Front populaire» existe encore moins. Les services secrets ont bien sûr enquêté sur cette mouvance libertaire et suivant la «sociologie» établie par Christophe Castaner (le ministre de l’Intérieur démissionné), les Souverainistes adhérents à la revue du «Front populaire» de M. Zonfray sont tous «des bouseux»: c’est à dire ni des chasseurs, ni des écolos mais des Zintellectuels dont la grande joie, c’est d’aller se salir les bottes à la campagne le dimanche chez papa-maman, parce qu’ils prétendent ainsi faire le trait d’union entre les gilets-jaunes des carrefours et les ruraux dans leurs campagnes. Ah oui, là, je comprends mieux… Merde in France.

lundi 6 juillet 2020

Onfray, philosophe de l’inutile: «Des enfants et des handicapés enseignent à M. Onfray la non-philosophie», dans le blogiblag du 05/07/20 (LJ©2020).

Oui, je l’avoue humblement, je suis un «handicapé mental» comme Greta Thunberg et je n’ai pas accès aux richesses sociales, c’est à dire tout ce qui donne du prix à vos vies merveilleuses d’échange et de partage. Je ne dispose pas non plus de biens de valeur ni des symboles habituels de la réussite et du pouvoir: une vie qui s’affiche sur les réseaux sociaux, un bon travail, une bonne situation sociale, des gens à mon service, une grosse voiture, une belle femme, une grande maison avec des enfants, de la nourriture en abondance, de l’argent à la banque, des vacances et des voyages, des créations d’entreprise et des projets, des richesses à étaler devant les amis ou à dissimuler au fisc etc. Et tout ça, toutes ces richesses et tous ces pouvoirs, ce sont ceux aussi qu’affichent les acteurs au cinéma parce que c’est la norme et le package de la réussite admirable. Par faiblesse, je suis devenu économe mais abasourdi en découvrant la cupidité, l’avarice et l’égoïsme des nantis. 

Mais peut-être que tous ces petits ou grands bourgeois sont malgré tous leurs biens accumulés les prisonniers de leur richesses et de leurs désirs de réussir? Je ne suis pas non plus philosophe, car je n’ai pas la science infuse, mais j'imagine tous ces nantis enchaînés dans la caverne de Platon, des espèces d’esclaves qui assistent émerveillés au spectacle d’ombres et de lumières projeté sur la paroi de leur vide intérieur (l’ancêtre grec du cinématographe).

Oui, je sais, pauvre consolation... mais pour moi, cette croyance au grand Bonheur participe au mensonge général: la "liberté" tellement illusoire, l’amour tellement feint, le captage de l’admiration, la grosse voiture qui dort dans son garage 95% du temps, la piscine vide de ses baigneurs 9 mois sur 12, la nourriture en trop jetée à la poubelle et les fêtes gastronomiques dans les bons restaurants, les femmes perverses et manipulatrices qui échangent leurs faveurs sexuelles contre des avantages pécuniaires et une bonne situation familiale, les travailleurs qui détestent leur patron ainsi que leur travail parce qu’ils se sentent esclaves de l’entreprise, la banque qui garde l'argent dans ses coffres virtuels et qui se sucre en agios contre des services inutiles etc.

Je ne parle pas, comme Michel Onfray, de l’illusion du marxisme et du mensonge du libéralisme mais de l’abus de pensée dominante, de la logique héritée d’Aristote et de la raison de Descartes qui font des hommes des êtres faussement heureux ou profondément malheureux, mais apparemment raisonnables dans l'urgence de consommer et de jouir de leurs privilèges. La philosophie chassant une autre philosophie, le non-aristotélicisme de Korzybski devrait venir s’imposer un jour à nos héritiers pour chasser les erreurs liées au faiblesses constitutives de notre langage, ce logiciel qui nous fait confondre rêve et réalité mais aussi qui nous fait souffrir inutilement et développer psychoses après névroses:

« La carte n’est pas le territoire… Nous vivons souvent en fonction des représentations des "faits" autant qu’en fonction des "faits". Avant de pouvoir agir nous devons avoir une certaine forme de représentation dans notre cerveau. Avant de pouvoir nous asseoir sur une chaise vous devez avoir une certaine forme de représentation de cette chaise dans votre cerveau et votre système nerveux. Vous agissez en fonction de ces représentations dans votre système nerveux.» — Korzybski, Séminaire de sémantique générale de 1937.

Nous sommes donc esclaves de nos représentations sémantiques et notre cerveau est une caverne pleine d’illusions et de grands mots: souvenirs, plaisirs et souffrances, amour et haine, richesse, pognon, puissance, vitesse, possession, jouissance, abondance, reproduction, satisfaction, gastronomie, adrénaline etc. Et ceux qui agitent ces marionnettes dans le secret de nos cerveaux sont nos maîtres. 


Au contraire nous, les handicapés, sommes limités et empêchés de toutes parts. Même notre corps se rebelle. Les publicités et toutes les belles promesses nous touchent moins car nous savons exactement à quoi nous en tenir. Nous voyons le jeu des menteurs et des illusionnistes qui vous bercent de belles croyances. Nous savons que tout ça n’est pas pour nous, comme un clochard qui fait la manche devant un DAB ou à l’entrée d’un supermarché.

Emmanuel Macron écrit comme un littéraire humaniste mais travaille comme un banquier à consolider les acquis du Business-World. Par exemple, il a embauché Nicolas Hulot au ministère de l’écologie et Didier Raoult au Conseil de la santé pendant la crise du Covid-19 par conviction, mais il a poussé tous les deux à la démission de leurs fonctions en méprisant leur avis en tant qu’experts et pourquoi? Pour préserver la croissance, les marges bénéficiaires et ne pas ralentir les investissements, parce que la nature, la santé et l'écologie des hommes seraient les ennemis naturels du progrès et du profit.

D’autres, sous le prétexte d’être savants et sages, s’autorisent à donner leur avis sur tout et sur rien: Michel Onfray, par exemple, se définit hors système mais il est surtout un homme du passé et du passif. Quand on l’interroge - à savoir pourquoi il s’est abstenu de voter aux municipales en juin 2020, il répond que c‘est à cause de l’invention de l’Europe, contre le Traité européen de Lisbonne en 2005 suivi du déni de démocratie en 2008, l’erreur initiale remontant à Maastricht en 1993. En fait, Onfray devrait même renoncer à sa propre naissance (un acte politique, celui de ses parents baby-boomers qui croyaient en l’avenir après la guerre): en remontant dans les couilles de son père, Onfray reviendrait à la création de la CEE (avec le Traité de Rome en 1957), avant même d'être ce petit spermatozoïde prétentieux  à la source de son malheur de vivre.


Depuis bientôt 30 ans, Onfray se pose en tant que juge d’un tribunal permanent: «Le souverainisme, c'est l'avenir et renoncer à sa souveraineté, c’est renoncer à faire de la politique… J’ai passé l’âge de croire aux promesses mais j’ai en revanche l’âge de croire au passé. Ce qui m’intéresse dans les hommes politiques, c’est pas ce qu’ils promettent mais ce qu’ils ont fait. Tous ces gens là ont un passif qui ont tous voté oui à Maastricht».

Ce qui me sidère en l’écoutant lors d’une interview vieille de trente ans, c’est que le logiciel de Michel Onfray n’a pas changé, il est exactement le même qu’en 1990: d’abord, il a gardé le même ton professoral avec exactement la même voix, mais surtout il continue de construire sa maison avec des briques assemblées à l’envers, de sorte que son mur ne monte jamais! Oui, c’est un piètre maçon-philosophe... En fait, Onfray est très bien pour vivre dans la maison des autres philosophes mais il est incapable fondamentalement de construire la sienne. S’il avait choisi le métier infiniment plus modeste de cuisinier, je dirais que la sauce ne prend pas. 


Quand Onfray «philosophie», il sort de sa mémoire une avalanche de noms, de concepts et d’idées qui ne sont pas les siens et des certitudes historiques qu’il essaie d’agréger pour élaborer sa «nouvelle» doctrine, qui n’est qu’un placebo sur une jambe de bois. Aujourd’hui, il prétend nous faire revivre l'âge d'or ouvrier du «Front populaire».

Onfray, sans doute à cause d’un orgueil démesuré, a tué sa famille ordinaire (ses parents prolétaires) et aussi sa famille d’adoption (celle de ses camarades d'étude et de son maître à penser), tuant ainsi plusieurs fois le père, la mère et même le frère au sens freudien. Avouez que ça pose un sérieux conflit intellectuel pour celui qui dénigre si bien la psychanalyse! Onfray est-il depuis l’enfance ce manipulateur narcissique? 


Adulte, à propos de son vieux maître à penser Lucien Jerphagnon, Onfray écrivait en 2009: « Ce n’est pas le vieux christianisme de Jerphagnon qui a été la cause de mon éloignement mais le grand écart que j‘ai pu constater entre la posture du "philosophe" romain et la petitesse du professeur aigri, vaniteux, orgueilleux, jaloux, envieux. […] Je ne lui reproche pas son christianisme, mais d’être si peu chrétien. Cet homme n’a jamais su aimer personne d’autre que lui. Je le plains… ».

D’abord je répondrais, pour le paraphraser: « Ce n’est pas la haine de Onfray pour le christianisme qui est la cause de mon agacement mais c’est le grand écart que j‘ai pu constater entre la posture du "philosophe" romain et la petitesse du professeur aigri, vaniteux, orgueilleux, jaloux, envieux, celui qui attaque indifféremment tous les hommes politiques (sauf Chevènement, avec qui il échangerait d'aimables discussions) et puis qui méprise Greta Thunberg comme une moins que rien parce qu’elle représente tout ce qu’il déteste
: une enfant responsable qui s’engage à soigner la planète et à nous avertir de sa destruction. […] Je ne lui reproche pas son hédonisme nombriliste, ni son absence de christianisme et de compassion, mais d’être si peu judéo-chrétien en prétendant défendre la civilisation, d'être si peu humaniste en méprisant les hommes et d'être si peu engagé dans une écologie d'urgence quand la planète se délite. Cet homme n’a jamais su aimer personne d’autre que lui. Je le plains… ». 

Ensuite, je peux comprendre que son maître à penser Lucien Jerphagnon lui n’a pas souhaité devenir l’élève de son élève, mais surtout qu’il n’a pas reconnu Michel Onfray comme un grand penseur de son temps, capable de lui succéder comme l’auraient fait peut-être d’autres esprits brillants mais moins manipulateurs. Avec l’âge, les personnes âgées redeviennent des enfants qui demandent plus d’attention, d’écoute et de douceur et Lucien Jerphagnon est mort en 2011, à l’âge de 90 ans. Onfray, froid et calculateur comme tous les pervers narcissiques de son espèce, ne pouvait pas prétendre à recevoir l’amour que lui-même retire à tous ceux qu’il juge indignes de sa grandeur et de ses exigences. Des Hommes, il attend l’admiration et la reconnaissance de son génie... et de l’Histoire, il attend la gloire.

L’exercice d’analyse des propos obsessionnels et contradictoires de Michel Onfray est d’autant plus facile à faire qu’il existe un bouton «rewind» sur mon PC pour rembobiner ses discours et l’écouter autant de fois que nécessaire. Pas besoin pour moi d’une grande mémoire mais simplement de mon bon sens habituel. De plus, les informations disponibles en ligne me dispensent de la tentation de «l’encyclopédisme», cette capacité supérieure de tout savoir, tellement appréciée des savants universels des siècles passés avec l’invention de l’imprimerie et la multiplication des sources d’information et de connaissance. Aujourd’hui, tout est disponible sur un seul écran avec la navigation et le bouton SCROLL sur les écrans successifs: la méthode prime sur le fond. Oui, je l'affirme, les handicapés savent réfléchir et donner l'exemple (à défaut de donner des leçons de vie).

Ainsi Onfray, fidèle à son vieux logiciel, explique dans chaque interview qu’il reste parfaitement cohérent avec lui même puisque sa pensée n’a pas changé depuis les années 1990 et qu’il peut se souvenir point par point de toutes les démonstrations de son vieux maître à penser Lucien Jerphagnon. Mais sa merveilleuse mémoire ne lui joue-t-elle pas des tours? À trop savoir, on ne sait plus rien… Au contraire, si Onfray aurait une mémoire défaillante, il serait obligé d'adapter son logiciel mental au strict nécessaire et donc à penser l’essentiel, au lieu de se perdre dans les méandres de milliers de considérations superfétatoires qui font sa logorrhée.

Compulsivement, Onfray prétend fabriquer une «pensée de gauche» en remettant en cause systématiquement tout notre acquis civilisationnel et religieux vieux de deux mille ans. Ainsi, ce «philosophe spécialiste de l’antiquité», pour surpasser Jerphagnon, fait l’impasse sur notre civilisation chrétienne, sur nos lois, nos principes, notre constitution, notre calendrier et nos priorités, pour faire valoir des supposées vertus gréco-romaines
. De plus, sa pensée «libertaire», pour ne pas dire anarchiste, l’empêche de reconnaître toute autorité en remontant jusqu'au président de la République. N’est-ce pas là un flagrant déni de réalité? 

Onfray est un «inadapté supérieur», une sorte d’handicapé comme moi en somme, complètement déconnecté de la réalité, perdu dans sa logique «faux-losophique», en doutant continuellement de toutes nos valeurs sociales mais sans jamais rien proposer de mieux, ce qu’il confirme par ses propos:

«Nombre de gens [entre les philosophes] font rêver qui déçoivent beaucoup... qui n’ont pas pris soin de demander son avis au réel… Léon Blum, lui, a permis que des rêves se réalisent pendant la période du Front populaire… Il faut faire un peu d’anthropologie, savoir qui sont les hommes, comment ils fonctionnent, s’il y a une nature humaine, s’il y a de la bonté, de la méchanceté, si la bonté est naturelle ou si c’est un effet de la société, enfin toute chose qu’il faut se poser avant de pouvoir fabriquer une pensée de gauche concrète, réelle, pragmatique et il ne faut pas laisser à Emmanuel Macron ce monopole, parce qu’on voit bien qu’il a le soucis du réel mais pas de la gauche».

Je le confirme, la philosophie arrivée à ce niveau, c’est du négationnisme pur. Onfray est le maître du nihilisme... Mais détends-toi, mon vieux, ça va bien se passer! Ah oui… Merde in France.

mercredi 1 juillet 2020

Zemmour 69 Onfray: «L’écologie politique des nuls, par les nuls, pour les nuls», dans le blogiblag du 02/07/2020 (LJ©2020).

Michel Audiard aurait titré: «Les vieux barbots font de la retape», tant c’est pitoyable. Zhumour-noir et Onfray-du-Contribuable ont synchronisé leurs attaquent contre l’écologie. Les voici donc qui font de la retape dans le bois de trousse-chemise: le socialisme et le communisme sont en état de mort cérébrale, expliquent-ils avec emphase tout en se mangeant la bouche et le reste, 69 oblige... Ils regrettent ensemble la vieille Gauche socialo-communiste, jadis tellement facile à défaire et maintenant supplantée par un écologisme de combat... Mais tout ce baratin, ce n'est qu’un vulgaire tour de passe-passe médiatique et à la fin de leur démonstration, ben, on ne sait plus qui fait quoi... Tout se mélange comme en Mêêê 69.

Zhumour pousse l’outrecuidance jusqu’à éclater de rire après avoir enchaîné les caricatures et les stéréotypes comme on enfile des perles! Onfraise-des-bois lui est proche de sucrer les fraises, tremblotant et hors sujet. La somme de leurs propos nous révèle une erreur d'appréciation grossière: les deux larrons se plaignent de l’impuissance de la France face à l’Europe de Maastricht, gangrenée par la bureaucratie et ses banlieues-quartiers-cités aux mains des dealers armés de kalachs... mais Zhumour et Onfray n’ont de cesse de décrédibiliser et d’affaiblir le gouvernement Macron, en donnant des arguments aux bandits et aux opportunistes de tous poils qui tablent sur l’impuissance des institutions et le renoncement de l'état.

Bien sûr, moi je crois à une écologie de terrain qui n’a rien à voir avec cette parodie: qu'est-ce que l'écologie politique en France? Les ficelles qu'ils tirent pour nous faire croire à leurs délires paranoïaques sont tellement grosses qu’on croirait assister à un film de Geoges Méliès: «Un coup j’te vois, un coup j’te vois plus»! ou pire encore, à un film porno: un coup dedans, un coup dehors mais à la fin faut balancer la sauce à côté parce que c'est la loi du genre. "L'écologie est islamiste" concluent-ils de pair. Voilà, tout est dit! Je dois dire que Zhumour et Onfray sont de piètres acteurs pornographiques et que leur tandem n’a rien de naturel, même en s'emmêlant amoureusement les pinceaux.

Onfray veut absolument réinventer le Front Populaire (contre le christianisme et l’écologie qu’il abomine) tout en nous remémorant avec des trémolos dans la voix les premiers «congés payés» en 1936 et les pique-niques "à la bonne franquette" sur les accotements des routes (ou les chemins vicinaux), du temps de ses grands-parents, c’est dire la nostalgie du bonhomme! Aujourd'hui, pourquoi Zhumour et Onfray ne souhaitent-ils pas la nouvelle réduction du temps de travail à «28 heures hebdomadaires» comme le prescrit la Convention sur le climat? Quoi? Le travail partagé et encore plus de congés payés? C’est absurde de renoncer à plus de liberté...  Mais c'était tellement mieux AVANT qu’ils sont bien incapables de concevoir autre chose: nos prétendus intellectuels sont un peu rétrécis du bulbe, réfugiés dans le passé. La baisse dramatique de l'intelligence du mâle blanc hétéronormé et sa confusion sexuelle correspondent à la baisse de l'oxygène dans l'air et à l'augmentation du niveau de gaz carbonique. Le réchauffement climatique, c'est pas que dans les couilles, c'est aussi dans la tête! 

De plus Onfray, après deux AVC, souffre de confusion mentale quand il affirme sans hésitation: «Globalement, les Verts on les connaît, ils sont plutôt sympathisants de l’anti-sionisme, pro-palestniens, sympathisants à l’endroit de l’islamo-gauchisme, ils sont plutôt communautaristes, ...Eva Joly voulait supprimer le 14 juillet, ...Yannick Jadot avec les patrons du PS, du PC et de la France Insoumise a mis un genou à terre devant les médias, ...on va finalement retrouver la vieille union de la gauche mais le pôle ne sera plus le parti socialiste mais une espèce de vieille gauche qui va réapparaître, …qui n’aime pas beaucoup la République, qui est plutôt communautariste, qui apparaît dans la gestion des grandes villes comme un poids considérable pour des alliances, ...un certain nombre de socialistes ont fait alliance avec les Verts et ils ont pu être élus pour cette raison; je pense à Anne Hidalgo qui n’aurait jamais été élue sans cette arrangement avec les Verts».

Retour vers le futur... Voilà, Zhumour et Onfraise-des-bois sont deux sales gamins qui frappent une grosse bouse verte, accusée d’être écologiste, avec leurs hochets pour tuer les mouches qui voudraient se poser dessus: écrase-les, ces salopes gauchistes, anti-sionistes, pro-palestiniennes, islamo-gauchistes, anti-républicaines, suceuses communautaristes, traîtresses au socialisme! À croire que l’écologie est la merde de toutes les batailles et de tous les partis pseudo-populaires prônant le conflit armé. «J'observe qu'Europe Écologie Les Verts (EELV) est un parti islamiste et que le vert des Verts correspond comme par hasard au vert de l'islam!», précise Zhumour. C’est de l’idéologie au plus bas niveau, qui disqualifierait n’importe quel prétendant à des élections, mais nos deux petits génies ne sèment que du vent, qui ne récoltent que des insultes.

Nous voyons qu'après le succès des Verts aux élections municipales de dimanche dernier, avec l'adhésion massive du "petit peuple" (plus de 60%) aux préoccupations écologiques contre la vieille rhétorique politicienne du bien et du mal, nos deux idéologues refusent d'en convenir et abusent de termes méprisants contre les Verts de tous bords, soit tous ceux qui représentent l'espoir de la Terre gravement menacée. Onfray-des-imbéciles, le faux-losophe, devrait boire la ciguë pour corruption de la jeunesse écologiste et abus de scientisme (avec les dieux de la Science, de l'Atome, du Pétrole,  de l'Industrie etc.) et Zhumour devrait s'exiler très loin, mais aucun des deux n'a la moindre dignité... Ils s'entêtent donc avec leurs projets fumeux de Front Populaire etc. et demeurent ainsi les sales gosses qu'ils ont toujours été.

Autrement, rien de nouveau sous le soleil: ce mal verdâtre qu’ils veulent extraire au forceps de nos têtes remonterait selon les médias habituels (ceux aux mains des milliardaires) aux attentats du 11 septembre 2001 qui auraient inspiré le djihadisme écolo, rien de moins. Du coup, l'encyclopédie en ligne Wikipédia a même ouvert une rubrique qui décrit «l’écoterrorisme» comme «l'usage ou la menace d'utiliser la violence physique ou morale de manière criminelle, contre des victimes innocentes ou des biens, par un groupe d'orientation écologique, pour des raisons politiques liées à l'environnement».

On sait que les groupes et les activités écolos sont ciblées en France par les forces anti-terroristes depuis "L'affaire de Tarnac", quand des voies de TGV avaient été sabotées à l’automne 2008 «par de jeunes Européens, écologistes, altermondialistes ou anarchistes» (sous la présidence de Nicolas Sarkozy, d’où son raz-le-bol).

Et puis il y eut la mort de Rémi Fraisse, un jeune militant écologiste tué en 2014 à Sivens par une grenade offensive (sous la présidence de François Hollande), quand le gendarme coupable a lui bénéficié d’un non-lieu. À l’époque, aucune association racialiste n’a dénoncé la mort d’un petit blanc «par accident», avec une grenade tombée par hasard dans sa capuche, pendant une bataille rangée au milieu de nul part, pour défendre un champs et un étang… Boum dans ta gueule, et t’as pas le temps de dire: «j’ai très mal à la tête». Ah ça, non… Merde in France.

lundi 29 juin 2020

John Muir, contre le scientisme: «Les plus belles pages de l’écologie poétique», dans le blogiblag du 30/06/20 (LJ©2020).

Alexi Jenni (prix Goncourt 2011) a écrit sans prétentions les plus belles pages de l’écologie poétique que je connaisse dans «J’aurai pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond». Voici donc un petit résumé de la vie romancée de John Muir dont il reprend l'esprit et les textes. Mais qui était vraiment cet aventurier?

Né en 1838, John Muir fut à 20 ans un solide ouvrier agricole, mais dix ans plus tôt, arrivé gamin d’Écosse parmi les colons au moment de la Ruée vers l’or, il n’était encore que ce chenapan qui aimait échapper à toute surveillance pour courir la campagne avec des bandes d’enfants terribles. Pour le tenir dans la bonne voie et le dresser au métier d’homme, son père utilisa tous les stratagèmes à sa disposition: le travail abrutissant qui enchaîne les travaux des champs du matin au soir, la religion en prêchant les saintes écritures, l’éducation par l’exemple et le sacrifice, le travail épuisant qui rompt les corps, la connaissance par cœur des chapitres et des versets de la bible, les corrections salvatrices et les bains glacés qui rougissent la peau, le partage d’une vie humble et rude en famille, la bienveillance fraternelle et la préservation de l’innocence, le poids de l’autorité paternelle et celui encore supérieur du devoir.

Plus tard, vieux et barbu, John Muir sera décrit comme le père de l'écologie, c’est à dire un des premiers à avoir témoigné pour la préservation des paysages américains: il ne parlait pas d’écologie mais de l’urgence de défendre la Création contre la destruction organisée du Wisconsin jusqu'à la Californie. C’était avec raison… N'importe qui pouvait délimiter un terrain et s'en déclarer l'heureux propriétaire ou creuser une mine d'or. Depuis son arrivée en tant que colon dans des paysages encore vierges de la main de l'homme et pendant les 50 années suivantes il avait pu constater la destruction forcenée et à grande échelle du grand Ouest américain par les vagues de chercheurs d’or, les mineurs mais aussi les bâtisseurs, les cultivateurs et les éleveurs qui menaient paître leurs moutons par dizaines de milliers dans les vallées fleuries de lys, jusqu’aux pieds des contreforts granitiques. Des séquoias de 100m de haut étaient abattus, détaillés en planches pour construire de vulgaires cabanes ou réduits en petit bois de chauffage à coups de dynamite, dans un gâchis ignoble. (L’équivalent de ce drame serait aujourd’hui, par exemple, que l’explorateur Mike Horn retourne en Amazonie 20 ans après l’avoir traversée à coups de machettes et qu’il découvre, accablé, les paysages désolés d’une déforestation absolue, là où jadis la vie sauvage à profusion ralentissait chacun de ses pas et menaçait sa traversée).

En défendant la réserve naturelle devenue «Le parc national de Yosemite», John Muir, naturaliste et poète, a donné une tournure politique à son combat en s’adressant aux plus hautes instances nationales, contre les intérêts locaux. Peut-être n’y est-il finalement pas pour grand-chose dans cette décision de préserver cet espace, une décision convenue au nom de la morale puritaine, mais il aura réussi à convaincre le président Theodore Roosevelt en personne de l’intérêt de nationaliser ce territoire: Yosemite est devenu, parmi d’autres parcs célèbres comme Grand Canyon ou Yellowstone, la bonne conscience d’une Amérique conquérante (et tout de suite après un lieu de tourisme de masse pour des citadins en manque de rêve de conquête). Yosemite cache aussi quelques secrets moins glorieux comme l’extermination des derniers indiens de Californie, devenus au fil du temps des bandes pouilleuses et fuyantes pourchassées jusque dans les montagnes… mais John Muir, le fermier, n’avait que du dégoût pour ces pauvres autochtones survivants et il a toujours préféré ronger des quignons de pain (et crever de faim) pendant ses errances plutôt que d’adopter le mode de vie de ces chasseurs-cueilleurs (mais aussi des voleurs opportunistes pendant la nuit, dont
les autres fermiers faisaient les frais).

La "conscience écologique" de John Muir s’est développée avec l’idée que ses récits et ses poèmes pouvaient infléchir la destruction de ce territoire, c'est à dire la Terre originelle depuis ses profondeurs jusqu’aux montagnes rocheuses moulues par d’anciens glaciers, avec ses forêts de séquoias et ses espèces animales menacées d’extinction.

Par la lecture de sa vie sauvage et de ses carnets de notes, nous pouvons définir quelles sont les vertus cardinales qui doivent orienter notre combat écologique partout dans le monde: je veux parler par exemple de la révélation et de la communion avec la nature. En fait, il s’agit d’amour (et de partage) mais au sens le plus ancien.

Contre cet effort de nous raccorder aux sources de la vie et de la joie, nous rencontrons les regards haineux des marchands (des prédateurs organisés) qui confondent le verbe aimer avec le verbe consommer: «Je l’aime donc je le mange!». Triste profession de foi... Plaignons la pauvreté de leurs sentiments. Hélas, ils reçoivent le soutien inébranlable des philosophes de chez nous, des enseignants de l’école laïc française, des technocrates et d’autres politicards très prudents qui nous avertissent avec horreur du retour des croyances religieuses, voire d’un animisme tribal qui menacerait «nos libertés fondamentales».

Raphaël Enthoven, par exemple, fustige les démagogues, «tous ces salauds qui remplacent la science par le charlatanisme» et qui nous projettent dans l’obscurantisme, Michel Onfray méprise «les vertus chrétiennes et les enseignements de Jésus Christ» mais aussi «tous les véganes (comme John Muir) qui refusent de manger de la viande par ignorance et sensiblerie», F-X Bellamy doute lui des mesures contre le réchauffement climatique «pour s’en remettre entièrement à l’innovation et aux forces du progrès» et pour finir, nos dirigeants dont le chef de l’État le premier refusent «
tout ce qui risquerait de décourager l’investissement» et menacerait donc le capitalisme. Mais voyez comment le libéralisme et le capitalisme sont menacés tous les jours par les écolos! Ah oui, c'est effrayant.

Ont croit rêver! Je ne les traite pas d’incroyants, chacun étant libre de croire à ce qu'il veut (Onfray ne croit qu'en lui), mais tous ces apprentis criminels, au nom de la Science, ont enjoint nos médecins à ne surtout pas soigner les malades du Coronavirus avec de l’hydroxychloroquine, une molécule décrite comme «un remède de charlatans et de rebouteux»: plusieurs dizaines de milliers de malades sont donc morts chez eux ou sur des chaises percées dans des mouroirs, avec un minimum d'assistance (puisque
l’hydroxychloroquine leur était refusée), contaminés par des familiers souvent asymptomatiques mais très contagieux. Les médecins se sont enfuis en criant qu'on voulait leur mort. Beaucoup ont trahi au nom du scientisme et de l'attentisme d'état leur serment d’Hippocrate qui enjoint de détecter (témoigner, révéler), de porter secours (se présenter, communier), de soigner (tendre la main, donner de l'attention et des soins élémentaires) et de traiter (protéger, rassurer) qui sont des vertus plusieurs fois millénaires de partage avec la nature (la terre, les plantes et les animaux) comme avec les hommes.

Le serment d'Hippocrate:

“Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

samedi 27 juin 2020

Parents sévères, enfances misérables, hommes admirables: «De Charles Péguy à John Muir, en passant par Henri Poincaré», dans le blogiblag du 28/06/20 (LJ©2020).

Charles Péguy et John Muir ont ceci en commun qu’ils sont morts en 1914, l’un d’une balle dans le front et l’autre d’une pneumonie, mais des témoins disent qu’ils sont morts tous les deux de désespoir et de chagrin. Péguy est mort en montant au combat contre les Allemands à l’aube de la première guerre mondiale, dans un ordre mondial qu’il ne comprenait plus. Muir est mort après s’être battu contre un projet de barrage, dans le but de sauvegarder la vallée d'Hetch Hetchy en Californie, ce à quoi il échouera. La mort est alors un renoncement à vivre, quand plus rien n’en vaut la peine, quand le monde ancien est irrécupérable.

Charles Péguy et John Muir ont eu aussi en commun une enfance qui pourrait nous paraître misérable. Le premier apprit très tôt entre sa mère et sa grand-mère à rempailler et canner des chaises pour acquérir un métier, le deuxième à 11 ans s’attelait déjà aux travaux des champs, des travaux forcés mais consentis joyeusement dans les paysages encore vierges de la conquête de l’Ouest. Péguy et Muir avaient l’insouciance des enfants de cette époque qui donnaient tout à leurs parents, en idéalisant plus tard leur enfance. Quelle leçon de savoir vivre! Péguy écrira des poèmes comme on tresse les joncs, en emmêlant les brins, et Muir décrira les milles façons du vent de souffler entre les branches.

Enfin, Charles Péguy et John Muir se sont illustrés par leur intelligence exceptionnelle qui les a fait échapper à leur sort d’ouvrier et de paysan (jamais ils ne se sont décrits comme pauvres et malheureux), en rejoignant les bancs de l’école et de l’université. Ils étaient aussi très appréciés par leurs camarades. Ils ont raconté comment, gamins, après des heures d’un dur labeur, les yeux se fermant tous seuls et les mains tremblantes de fatigue, ils se penchaient en secret sur les pages des grands poètes, émus aux larmes,
mais là s’arrêtent leurs points communs. Enfant, Péguy connu l’école laïque et la rigueur d’une éducation ouvrière emprunte de platonisme (mais avec un crucifix accroché au mur), empêché d’aller courir, tandis que Muir baignait dans une religiosité familiale, s’échappait avec des bandes de gamins pour battre la campagne et se prenait des tannées en rentrant à la maison. Péguy monta à Paris et tomba en admiration devant la statuaire de l’art gréco-romain quand Muir devint un mécanicien autodidacte, rejoignit plus tard l’université et découvrit la sauvagerie des grands espaces américains qu’il arpenta de long en large, en échappant à l’emprise absolue d’un père pasteur presbytérien. Péguy, souffreteux, s’adonna à une vie citadine de réflexion et d’écriture entrecoupée de pèlerinages, et Muir n’eut de cesse d’abandonner ses travaux d’hercule comme ouvrier agricole et ses études universitaires pour aller se perdre dans la cathédrale d’une nature vierge des hommes, entre les troncs des séquoias géants et pour en ramener sur ses carnets des souvenirs de voyages éblouissants.

Henri Poincaré, autre exemple, contracta à l’âge de 5 ans la diphtérie, ce qui l’incita à lire beaucoup. «Poincaré se distinguait surtout grâce à son intelligence exceptionnelle. Dès sa jeunesse, il pouvait résoudre des problèmes très complexes. Au premier abord, son côté introspectif pouvait donner l'impression qu'il était un jeune homme hautain. Cependant, il fut rapidement apprécié de ses camarades, car il était toujours prêt à aider les autres qui butaient sur un problème, et était généralement un bon camarade». /wikipédia.

Moi-même, comme Michel Onfray, je pourrais parler de mon enfance misérable, à la Zola, méprisé au milieu des costauds et des pédérastes. Mais ce serait faire une peinture bien noire de mon enfance, qui ne fut pas si terrible tant j’étais sauvage et innocent, même si j’ai dû courir à l’occasion pour ne pas me faire rattraper, voler, tabasser et peut-être même enculer par quelques grands gaillards déjà poilus du menton. Les baffes ne venaient pas de mes parents (absents et bienveillants) mais des autres gamins dans les cours d’écoles. Infiniment seul, dans une tactique d’évitement, je n’ai connu comme amis que les livres avant d’y renoncer pour partir travailler et m’avilir dans des travaux d’usine, sans espoir. Là, j’ai cru pendant 20 ans rejoindre la grande fraternité des hommes mais je n’ai jamais fait que m’en éloigner, devenant une sorte d’homme-machine appliqué aux tâches mécaniques, étranger à moi-même. Vous comprendrez ma liberté d’écrire!

Hélas, je ne serais jamais plus ce petit garçon qui avalait des livres par dizaines et transformait tous les récits d’aventures en rêveries solitaires. Incapable de m’assimiler aux autres gamins de l’école, je n’avais d’intérêt que pour les livres, l’odeur de l’encre et les voyages dans ma tête: je mangeais des mots, j’en goûtais la texture, je tentais d’en percer le mystère, étrangement absent à la réalité. Après, ma mère me chassait de ses jambes et je partais à l’aventure dans la contemplation d’une nature moribonde percée de routes et d’autoroutes (autant de barrages infranchissables), avec ses alouettes virevoltantes au dessus des derniers champs de blé, ses vergers oubliés aux arbres étiques, ses dernières sources libres dans les creux moussus des prairies verdoyantes et ses essaims d’abeilles sauvages échappées des ruchers abandonnés, juste avant la construction sur place d’une usine, d’un centre commercial ou d’une cité HLM. En rentrant à la maison, je rêvais d’apprendre le dictionnaire par cœur et la musique me faisait le même effet: je m’évadais dans ma tête et j’essayais en vain de saisir tous ces mots et toutes ces notes de musique comme autant de poignées de sable insaisissable. Mon esprit se rebellait à toute discipline. Je m’allongeais pour rêver de musique et, adolescent, je faisais taire le tourne-disques pour poursuivre les symphonies d’Hector Berlioz et de Wagner dans ma tête (deux uniques 33 tours de musique classique, achetés en solde dans la rue). Et puis, même cela m’est passé… Est-ce Mozart qu’on assassine? Un jour, mais bien plus tard, j’ai compris que ma vie ne valait pas grand chose et depuis, je vis en sursis, de plus en plus vieux et faible, sans énergie nouvelle, presque éteint. Mes livres et mes compositions ont tous fini à la poubelle.

Monsieur Onfray lui ne cesse de pleurnicher - sur la cruauté de ses contemporains, jaloux de son art -, tout en célébrant ses succès multiples et variés: livres et recueils de poésies par centaines, conférences devant des milliers d’admirateurs etc. Cependant, l’enfer qui décrit son enfance ne correspond pas à la réalité perçue par d’autres enfants de son âge, dans le même orphelinat qu’il a connu (qui ne comptait dit-on que quatre ou cinq orphelins par classe), où ses parents l’avaient envoyé pour y recevoir la meilleure éducation possible. Là, face à des rustres peut-être plus âgés et donc plus forts que lui, il aurait fait le coup de poing (exactement comme d’autres avant lui). Devenu écrivain, Onfray s’est attaché à écrire sa propre légende enfantine, entre violence, crasse et pédérastie, entre réalité et affabulation: celle d’un enfant hypersensible, celle d’une pauvre victime, celle d’un intellectuel... mais voyez l’adulte qu’il est devenu, dominateur, altier, presque menaçant, la moue dédaigneuse, imbu de sa personne et sans concession aucune… Un peu comme Didier Raoult, un extra-lucide, mais la science en moins. Sa misère est littéraire, ses parents étaient sans doute modestes mais pas vraiment pauvres et enfant, il ne craignait pas la disette! Concernant sa haine des petits curés pédérastes qui ont participé à son éducation (dont certains étaient des fins lettrés), cela mériterait une psychanalyse (mais Onfray a conçu un violent dégoût pour les méthodes freudiennes), au lieu de quoi il nous bassine avec des centaines d’ouvrages imprimés dont il est l’auteur prodigue, tout en auto-promotion permanente, en auto-satisfaction et en auto-célébration depuis 40 ans! (Charles Aznavour aura connu des débuts bien plus difficiles que notre faux-losophe, avant d’atteindre à 40 ans passé la consécration d’un tour de chant). En bref, il faut remettre les choses en perspectives.

Onfray a construit sa carrière non pas sur des manières affables mais sur la polémique, affichant son mépris pour ses concurrents, mais aussi pour le judéo-christianisme dont il est issu, dégoisant à loisir sur Jésus Christ qui n’aurait jamais existé (les évangiles sont pour lui un tissu de mensonges, mais Jésus avec sa corde en fouet aurait par contre inspiré Hitler), bavant sur Freud et le fustigeant de quelques phrases assassines qu’il répète comme un perroquet, déblatérant sur Greta Thunberg traitée de pauvre chose inhumaine, et bien d’autres victimes de ses colères froides… son erreur principale aura été non pas de diffamer des morts, paix à leur âme, mais de s’attaquer aux enfants par jalousie et pour se donner de l’importance comme le fils prodigue de sa légende. Voyons, ces enfants sont intouchables, que ce soit Bernadette Soubirous, le petit Aylan ou Greta Thunberg, tous symboles d’innocence. Cela ne se fait pas, monsieur Onfray!

Le plus simple, face à un tel torrent de mépris, c’est pour moi d’ignorer son œuvre, ce a quoi je me suis astreint depuis quelques années. Mais le bougre continue d’éructer sur les réseaux, inlassablement, de sorte que nul ne peut ignorer la bassesse de ses propos enregistrés sur tous les médias disponibles, sur sa chaîne et dans son blog. C’est lui qui nous avait déjà édifié sur la culture judéo-chrétienne en 2017, dans «Brève encyclopédie du monde, De Jésus à Ben Laden, vie et mort de l'Occident – Décadence»: c’est une charge sans concessions de notre prétendue civilisation et une ode à la vigueur d’une civilisation musulmane envahissante (qui se résume pour moi à une religion passéiste et totalitaire). C’est encore lui qui veut faire notre éducation écologique, sous prétexte que son père était un ouvrier agricole qui lui a enseigné l’amour de la campagne: «la terre est faite pour être labourée, les animaux sont faits pour être mangés!» Et toutes autres considérations seraient des conneries inventées par les véganes et les bobos. Alors, ne lui parlez pas du réchauffement climatique, celui des conspirationnistes!

Onfray est un polymathe: il a étudié, il sait tout, à l’égal de Michel Ardan et de Cyrus Smith, des personnages de Jules Verne. Mais comment le comparer à Pythagore ou à Aristote? Comme amuseur polyfacétique, je lui trouve des points communs avec Patrick Sébastien (l’amabilité en moins), bien plus qu’avec Didier Raoult. Nombre de leurs observations sont intéressantes. Pour moi, son opposition nietzschéenne aux dogmes et sont esprit de résistance au mondialisme sont louables... mais la pauvreté de ses considérations personnelles et son manque d’empathie le disqualifient complètement de l’éducation des foules. Il se décrit volontiers comme «un bienfaiteur de l’humanité, ayant travaillé bénévolement pendant vingt ans à l’éducation du petit peuple» mais il aura surtout travaillé à sa célébrité et à la divulgation de ses œuvres chez les nouveaux intellectuels-prolétaires de son université populaire (un mélange improbable que lui seul a réussi), des pauvres types qui se prennent à penser avec son autorisation éclairée, ce qui n’a rien de gratuit: «Je vous conchie mais lisez-moi (c’est 50 euros les gros volumes et 20 euros les petits), étudiez-moi comme Socrate (c’est moi son éditeur) et je vous apprécierai à votre juste valeur!». Ben non, pas moi… Dommage!

Patrick Sébastien, notre gilet-jaune de la féria (anciennement la bamboula, mot raciste), c’est ça:

Ah si tu pouvais fermer ta gueule 
Ça nous ferait des vacances 
Ah si tu pouvais fermer ta gueule 
Ça ferait du bien à la France...
 
Et puis y’a tous ceux qui font des débats 
D’la philo à deux balles 
Y’a c’ui qui est pour 
Et y’a c’ui qui veut pas 
Et ça parle et ça parle...
 
Le déconfinement?
 
Ça durera c’que ça durera 
On en profite et après on verra 
Faut qu’on arrête de nous foutre la trouille
Faut qu’on arrête de nous casser les couilles
 

La musique classique ? 
Mozart dans ton cul...

Faut bien que le petit peuple se trémousse, quoi! Patrick Sébastien est un chanteur populaire et un animateur populiste, dans le bon sens du terme car ce n’est plus une insulte. Mais je crains que l’adhésion de Michel Onfray à ce mouvement des Gilets-jaunes, à l’égal de tous ses confrères, n’ai été au départ qu’un nouveau prétexte lui servant à insulter Greta Thunberg ou Emmanuel Macron: «Voyez ces pauvres gilets-jaunes qui ne peuvent pas boucler leurs fins de mois etc. Que pensent-ils du réchauffement climatique? Et bien, ils s’en tapent... Maintenant, la «Convention citoyenne pour le climat» lancée par Macron? Ils s’en branlent aussi». Voilà, c’est l’argument massue qui lui sert à terminer toute discussion et donc à décrédibiliser systématiquement le mouvement écologiste pour la préservation de la planète. Et quand il dénonce le traité de Maastricht de 1992 qui pénalise le «petit peuple» (cette erreur majeure de François Mitterrand et Pierre Bérégovoy, suicidé ou exécuté?), cela l’autorise 25 ans plus tard à insulter Macron traité tour à tour de jacobin, de vendu et de sodomiste. Mais jusqu’où poussera-t-il la blague? Peut-être devrait-il atterrir un peu? Ce bonhomme d’écriture est ainsi fait, vicieux et retors. Lui se prétend pamphlétaire, un talent de plus! Emmanuel Macron l’a bien cerné qui préfère téléphoner à Bigard, un gilet-jaune comique à la vulgarité consommée.

Et puis voilà qu’Onfray-du-Ventilateur, courant 2020 (coronavirus oblige) se convertit au Souverainisme avec Zemmour (un enfant de l’assimilation, défricheur de l’Histoire, défendeur providentiel de la Nation), se prend d’amitié pour Didier Raoult (un fils de médecin militaire, élevé dans la discipline, sauveur des Français) et change son lance-pierre de main entre deux interviews sur Sud Radio et TV5Monde (Onfray, un fils d’ouvrier promu philosophe, rassembleur de la Gauche, de la Droite et d’Ailleurs) pour nous vendre sa nouvelle revue littéraire intitulée sans imagination: Front Populaire. Sur tous les fronts à la fois, le savant-polémiste-philosophe-écrivain-poète-pamphlétaire-œnologue etc. verse à cette occasion un peu d’eau dans son vin mais presque à contre-cœur, comme un aveu: "Moi j'aime la France, c'est mon pays, ma culture, le judéo-christianisme c'est formidable, je suis athée mais je défends le judéo-christianisme, c'est notre civilisation, ça a rendu possible des bâtiments, des symphonies, des opéras, des écrivains... Sauvons cette France pour rendre possible les Mozart, les Marcel Proust et les ingénieurs de demain".

Quand il faut soigner son image de marque, rallier les regards approbateurs de quelques journalistes dysphasiques acquis à sa faconde, susciter les éloges, mener sa promotion d’une main de maître et surtout vendre sa revue et ses bouquins par dizaines de milliers d’exemplaires - car il ne travaille pas que pour la gloire, contrairement à sa légende -, toutes les stratégies sont bonnes pour monsieur Onfray! Zut… Je m’étais juré de ne plus jamais parler de cet affreux gilet-jaune, ni de Zemmour, Bigard, Sébastien, Enthoven et tous les autres amuseurs multi-médias mais trop tard, le mal est fait! À côté d'eux, Bernard-Henri Lévy est un géant aimable, Charles Péguy est un saint homme et John Muir un sommet inaccessible perdu dans les brumes de la Sierra Nevada. Ah oui... Merde in France.

jeudi 25 juin 2020

Manuel de philo anti-Bellamy: «Pourquoi l’écologie ne peut pas être de Droite», dans le blogiblag du 24/06/20 (LJ©2020).

Ce pourrait être la chronique d'un échec annoncé: pour les prochaines élections municipales du dimanche 28 juin, le credo de la Droite française est Propreté et Sécurité. Moi, j’espère sincèrement que ces politiciens vont se prendre une raclée exceptionnelle face aux écologistes. Par exemple, la très suffisante Rachida Dati propose pour réformer Paris d’installer quelques pots de fleurs géants aux endroits stratégiques: voilà sont logiciel pour améliorer l’air irrespirable et la circulation routière démentielle dans la capitale! Pourtant, nous savons tous qu’il n’y a pas de remède miracle: il faut réduire drastiquement le trafic routier et redonner les rues aux piétons, moins de pétrole et de gaz etc., c’est à dire qu’il faut commencer par réduire la consommation d’énergie et les pollutions correspondantes. Il en résulterait que les rues seraient moins noires de suie et que les piétons tombés du trottoir risqueraient moins souvent leur vie.

D’ailleurs, toute la droite est au taquet au moment d’afficher son mépris envers la moindre mesure écologique. On se souviendra toujours de l’avis donné par Sarkozy vers la fin de son mandat: «Maintenant, l’écologie, ça suffit!». Oui, «Business is business» ne cessent de répéter les hommes d’affaire en chœur avec les trafiquants d’armes et de drogue. Pour eux, rien ne doit perturber le passé, c’est à dire tout ce qui nous met dans le rouge et nous tue à petit feu depuis la fin de la guerre et la domination américaine.
 
Curieusement, chaque fois qu’un petit prof de philo prend la parole, c’est pour devenir le chantre de ce capitalisme le plus éhonté et d’un libéralisme scabreux, puisque tout est permis au nom du pognon. En cela, F-X Bellamy ne déroge pas à la règle, tout en se passant la main dans les cheveux pour imiter Catherine Deneuve, tant son discours est standardisé et parfaitement interchangeable avec toutes les arguments éculés des autres faux-losophes de son acabit, Onfrais de la Moule et Enthovent du Slip qui pue.
 
Mais comment la droite et la gauche française peuvent-elles s’opposer à ce point sur tout? Et quels sont les intérêts de ces têtes de gondoles pour discréditer continuellement l’écologie?
 
Au contraire de ces abrutis, Delphine Batho, la présidente de Génération Écologie et ancienne ministre de l'Écologie, souhaite que le Parlement examine au plus tôt les 149 propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Mardi 23 juin, sur Franceinfo, la députée des Deux-Sèvres s'est opposée à ce qu'Emmanuel Macron réalise un "tri sélectif" des mesures écologiques proposées par cette convention de 150 citoyens tirés au sort et elle a approuvé la proposition de réduction à 110 km/h de la vitesse sur les autoroutes:
 
« Nous proposons que soit inscrite à l'ordre du jour du Parlement, au mois de juillet, une loi sur les 149 propositions de la Convention citoyenne. On ne peut pas encore tergiverser, renvoyer à plus tard des décisions qui doivent être prises maintenant...
 
Non, il ne peut pas y avoir de tri sélectif. Je rappelle qu'en fait, ces propositions de la Convention citoyenne interviennent elles-mêmes après un grand débat national qui avait suivi le mouvement des “gilets jaunes”. Donc, là, aujourd'hui, la réponse, alors que des décisions sont attendues, alors qu'il y a une urgence d'agir pour le climat, c'est de dire qu'on va faire un nouveau débat sur le débat. C'est la raison pour laquelle nous proposons, nous (Génération Écologie), que soit inscrite à l'ordre du jour du Parlement, au mois de juillet, une loi sur les 149 propositions de la Convention citoyenne…
 
Bien sûr, je peux avoir des remarques sur telle ou telle proposition, mais qu'est-ce qui est marquant dans les 149 propositions de la Convention citoyenne? C'est qu'il y a la conscience qu'on doit changer les modes de vie. Qu'il faut arrêter avec les publicités, qu'il faut rénover tous les logements, qu'il faut sortir du consumérisme, qu'on doit lutter contre l'artificialisation des terres, que la France ne doit pas ratifier le CETA [traité de libre-échange avec le Canada]. Et donc, il y a un ensemble qui a sa cohérence…
 
On est, sur l'année 2020, à une moyenne de températures en France de 2,1 degrés supérieurs aux normales et on redoute de nouvelles canicules. Donc on ne peut pas encore tergiverser, renvoyer à plus tard des décisions qui doivent être prises maintenant.»
 
Le fils morganatique de Nicolas Sarkozy et de Rachida Dati, F-X Bellamy, notre petit prof de philo reconverti à la politique, expliquait tout le contraire sur Sud Radio ce lundi 22 juin:
 
« On se retrouve à la fin avec des propositions qui sont tellement éloignées des aspirations de début [du mouvement des Gilets-jaunes qui s’en prenaient à la baisse de la vitesse de 90 à 80 km/h] qu’on voit bien au fond qu’il ne suffit pas de tirer des gens au sort pour avoir une idée de ce que les Français veulent vraiment. Ce que je me borne à constater, c’est que le résultat final correspond exactement au cauchemar des Gilets-jaunes… On voudrait encore abaisser la vitesse, on voudrait encore multiplier les sources de fiscalité, on veut encore rendre la vie quotidienne plus chère, y compris pour ceux qui ont réussi à devenir les propriétaires d’un logement auquel on imposerait une rénovation thermique sans se préoccuper des moyens de la mettre en œuvre...
 
(Le journaliste: on peut les aider et en même temps tout le monde s’y retrouvera peut-être à la fin, non, pour protéger notre planète?)
 

Bellamy:
Le sujet est encore plus fondamental, et ça c’est une question grave: quelle est la légitimité de nos institutions… Le président de la République, qui ne cesse de dénoncer les populistes, est en train d’amorcer un virage authentiquement populiste… est-ce que la démocratie représentative est à ce point discréditée qu’on considère que 150 personnes tirées au sort, qui travaillent dans un milieu fermé, vont suffire à produire des propositions qui ressemblent vraiment à ce que veulent les français, et bien je ne le crois pas… Je ne sais pas qui sont ces gens, je ne sais pas quelle est leur légitimité, je ne sais pas quelle est leur vision politique, je n’ai pas voté pour eux, je ne vois pas au nom de quoi la décision qu’on me présente aujourd’hui comme étant le résultat de leur spéculations à l’intérieur d’un hémicycle clos, que je n’ai pas pu suivre, devrait s’imposer à moi comme citoyen… On peut agiter les grands mots autant qu’on le voudra, réviser la constitution pour dire qu’il est interdit d’attenter à l’environnement [pour crime d’écocide], ça me paraît à la fois très déclamatoire et potentiellement très attentatoire à nos libertés fondamentales… Je pense que la question écologique est un sujet majeur mais ce qui m’inquiète dans ce qui est présenté aujourd’hui c’est l’idée que la liberté de l’être humain est forcément antinomique avec la préservation de l’environnement et que pour préserver la planète il faudrait restreindre nos libertés fondamentales… Je crois qu’il n’y a aucune tension entre les deux et que ce qui doit nous permettre de préserver la planète c’est aussi l’inventivité humaine, la capacité de la liberté humaine d’innover, de rechercher et de proposer un progrès et c’est vers cela qu’on doit se tourner...».
 
Bellamy semble prendre la défense des gilets-jaunes mais son discours s’adapte parfaitement aux intérêts de la classe moyenne, pour ne pas dire de la petite et grande bourgeoisie versaillaise. Quand il s’exprime, c’est comme passer le bac de philo au Lycée Henri-IV: «Ce qui m’inquiète… c’est l’idée que la liberté de l’être humain est forcément antinomique avec la préservation de l’environnement et que pour préserver la planète il faudrait restreindre nos libertés fondamentales…». Oui, c’est exactement cela, il est temps de s’inquiéter et de se sortir les doigts du cul, cher monsieur... Mais non, Bellamy ne fera jamais aucune concession: il prétend conserver tous les acquis industriels et financiers du XXe siècle, ceux des Trente Glorieuses, même si le système entier est perverti. Sœur Anne, ne vois-tu rien venir? Les plus privilégiés foncent droit devant comme la misère sur le pauvre monde. Et de quelles libertés fondamentales parlent-ils? Sont-ce celles de détruire la planète: «laissez-nous consommer et dépenser notre pognon comme bon nous semble!»

Pourtant, fort habilement, les questions sur les dangers de l'énergie atomique et tous les problèmes majeurs de surexploitation de notre planète par les multinationales sont exclus des 149 propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Macron se satisfera d'une écologie "rentable", c'est à dire une ribambelle de  petits sacrifices financiers de la part des contribuables, au nom de l'écologie d'état. Les mesures les plus sévères (décrites par le patronat et toute la Droite debout comme "punitives") seront forcément retoquées, à l'égal des "28 heures hebdomadaires". Les lobbies qui siègent officiellement aux parlements français et européen, voire au sein du Conseil d'état, garantissent au patronat l'impunité des industries sales et l'exploitation systématique des salariés. C'est pourquoi l'idée de rapatrier nos industries de Chine ou de partout ailleurs est un voeu pieux. Les multinationales de l'exemption fiscale auront tout le loisir de se restructurer à nos frais et de monétiser leur complicité avec le gouvernement qui s'endette pour elles sans compter... mais toujours au détriment de l'ouvrier et du petit contribuable surtaxé. Si une leçon a été apprise pendant le Covid-19, c'est que les riches seront toujours plus riches et que les Gafam-infâmes échappent en réalité à tout contrôle. C'est parce que les industries informatiques sont stratégiques qu'elles doivent être nationalisées.

La maison brûle mais le professeur Bellamy regarde ailleurs… C’est pourquoi l’écologie est condamnée en France par ce petit Versaillais et tous ses amis très CONSERVATEURS, qu'il ne faut pas confondre avec une bande innocente de boyscouts. Pendant la crise du Coronavirus, ils sont partis d'un même mouvement se mettre au vert dans leurs propriétés:  c'est ça, "l'écologie opportuniste de droite". 

PROGRESSISTE, notre petit prof propose en alternative à "l'écologie sociale de gauche" des "solutions technologiques", mais de quelles innovations parle-t-il et dans combien de temps seraient-elles mises en œuvre? Le progrès est-il celui d'attendre sans rien faire en se regardant le nombril? Macron, lui, met "en marche" des mesures faussement populaires, soit une "écologie d'état" à base de pénalités pour remplir les caisses de Bercy. Au mieux, nous pouvons espérer d'une telle Convention des nouvelles taxes et un nouvel étiquetage détaillant plus précisément (suivant de nouvelles spécifications non contraignantes) les composants des produits de consommation courante. Oui, je vous l'annonce, la montagne accouchera d'une souris, comme d'habitude.

Une bien meilleure idée serait de projeter une véritable écologie populaire, c'est à dire du peuple, par le peuple et pour le peuple (comme dirait Idriss Aberkhane). Mais c'est une proposition connotée d'extrême-gauche qui fait frémir Zemmour. Tout bien considéré, F-X Bellamy ferait mieux d'accepter un poste dans le gouvernement Macron lors du prochain remaniement ministériel, à condition d'en avoir les couilles, car ce serait l'opportunité pour ce petit bourge de confronter son "vide philosophique intérieur" à la réalité. Ah oui, merde in France!