lundi 30 mars 2020

#Mettons tous nos vieux sous chloroquine et #Sauvons les EHPAD, dans le blogiblag du 31/03/20 (LJ ©2020).

Si tous les vieux meurent du «virus chinois», leurs maisons de retraite devront fermer. Mais si le pic de la pandémie arrive en France d’ici une semaine, c’est juste le temps nécessaire pour que "l’hydrochloroquine" agisse et donc je propose que, sous la surveillance des hôpitaux, un maximum de personnes âgées des Ehpad (mais aussi en ville) soient traitées pour anticiper le pic de mortalité.

Cette unique option contredit l’usage de la chloroquine tel qu’il est encadré par les décrets votés les 25 et 26 mars et qui limitent drastiquement son usage aux seuls malades en fin de vie. Oui, je le réclame haut et fort: chloroquine pour tous! Car, comme l’explique fort à propos Gilbert Collard, la chloroquine telle qu’elle est prescrite par le Pr Raoult fait effet seulement les premiers jours de la maladie. On peut déjà s’attendre à 7000 morts de plus (évaluation sur la base de 7000 Ephad avec 1 mort en moyenne chacun) soit un minimum de 10000 morts en France (en rajoutant les 3000 morts en hôpital reconnus par le ministère de la Santé à ce jour) et on peut craindre aussi d’atteindre les 100000 morts dans les maisons de retraite à l’issue de la pandémie (sachant que les respirateurs sont limités et que les urgentistes jugent le plus souvent qu’il n’est pas viable de mettre les personnes âgées sous ventilation artificielle). Alors, si les effets secondaires pour le cœur des malades sont réels, l’anesthésie au curare au moment de mettre les mourants sous respirateurs est toute aussi dangereuse. Il y a des risques calculés mais accepter 100000 morts à venir sans prendre des mesures exceptionnelles de prévention, c'est de la folie! Non, on ne peut pas attendre un vaccin hypothétique à la fin de l’année.

Bien sûr, je le dis à MM. Salomon et Veran, il ne suffit pas d’aligner des chiffres pour avoir raison... Voyons, un mois après la date du premier mort français du coronavirus, ce gouvernement continue d’ignorer le nombre de décès dans les Ehpad! En France, c’est un peu comme pour la grippe saisonnière: si nous considérons juste le «nombre de morts de la grippe déclarés sur les actes de décès», c’est quelques dizaines en considérant primordiales les multi-pathologies  et les antécédents des malades, mais si c’est une estimation globale minorée (la grippe n'étant qu'un facteur aggravant d'un état dégradé) c’est 9000 morts et si c’est une estimation globale majorée (parce que la grippe est considérée comme un facteur létal lors d’un pic de contamination) alors c’est le double avec 18000 morts par an. La logique est la même pour le Covid-19, en considérant dans ce cas la «morbidité naturelle dans les Ehpad» comme un facteur minorant: "me fais pas chier, ton vieux il était déjà malade!". Amen.
 
Une telle ignorance assumée concernant le nombre de morts du coronavirus dans les maisons de retraite (en l'absence de tests du SARS-CoV-2) est très opportune car elle place la France provisoirement parmi les bons élèves de l’Europe, devant l'Allemagne qui teste elle systématiquement sa population. Malheureusement, il me faut contester le dernier rapport de J. Salomon car «le nombre de cas-positifs identifiés par les réseaux médicaux et les hôpitaux» est une sous-estimation évidente du gouvernement Macron et il est temps de faire l'estimation globale et donc de reconnaître plus de 100000 malades probables, soit le double du chiffre officiel déclaré par le directeur général de la Santé: en vérité, nous sommes certainement au-dessus des chiffres déclarés par l’Allemagne et coude-à-coude avec l’Italie. Certains médecins et analystes estiment même qu’une large proportion de la population française a déjà été contaminée sans le savoir mais qu’en arrivant à 60% (soit 39 millions de malades), le nombre de morts chutera statistiquement par «immunité collective».
 
De fait, il faut revoir tous les chiffres à la hausse: par exemple, en comptant les nombres d’urnes funéraires remises aux familles, le nombre de morts en Chine du coronavirus dépasse les 100 000 morts et le nombre réel de malades (plus ou moins guéris) pourrait dépasser les 2 millions (estimation basse), et monter jusqu’à 4 millions de contaminés (malgré des mesures drastiques de confinement).
 
Trump aux États-Unis a enfin pris conscience d’une partie du problème: soit 100000 à 200000 morts annoncés en estimation basse ou 2 millions de morts en estimation haute, et surtout 40 millions de malades possibles du Covid-19 sans mesures de confinement strictes ni aucune molécule miracle pour que les populations abandonnées s'automédiquent préventivement. Oui, dix fois plus de cas qu’en Chine. Quelle imprévision, quelle claque! On touche les limites du libéralisme et de l’irresponsabilité personnelle: les Américains se sont contaminés entre eux à cause d’une politique médicale désastreuse et de leur président Donald Trump qui a parié sur l’immunité collective avant de se dédire.
 
Le problème, c’est qu’en niant la pandémie puis en invoquant un remède miracle et surtout en acceptant le «jugement de Dieu» (une espèce d’ordalie moyenâgeuse prescrite par les communautés religieuses américaines), il y a eu un sérieux retard à l’allumage du pays qui s’imaginait encore hier à la pointe du progrès... mais l'évangélisme, l’obscurantisme, le paganisme et l’affairisme sont les quatre mamelles des États-Unis: ainsi, l’épidémie s’est répandue dans les rassemblements religieux et les fêtes paillardes, le carnaval de la Nouvelle-Orléans, les centres commerciaux et les centres d’affaires. Ensuqués  par cette illusion d'être un peuple au dessus du commun des mortels destiné à jouir éternellement (la sur-consommation prônée par le capitalisme), Rolls Royce, General Motors, Ford et tous les autres géants industriels ont réagi tardivement et même les milliardaires Bill Gates, Mark Zuckerberg ou Elon Musk, les apôtres de la bonne conscience fondatrice, sont à la ramasse. 

Chez nous, le président Macron fait cent fois mieux que Trump pour protéger les populations inconscientes tandis que les riches se réfugient dans leurs résidences de villégiature ou se bunkérisent avec des réserves pour un an... Mais dans seulement quinze jours, quand tous les hôpitaux seront saturés depuis une semaine et que les Américains moyens mourront jusque dans la rue par milliers, Trump osera-t-il exiger le secours des communistes Chinois, Russes ou Cubains? Et par quel nouveau chantage? Boris Johnson réclamera-t-il l'assistance des socialistes européens? Ah oui… Merde in New York,Wall Street et la City. Comme quoi, la planche à billets ne soigne pas les maladies.

mercredi 25 mars 2020

Journal du coronavirus: «Trump, ce grand malade», dans le blogiblag du 26/03/20 (LJ ©2020).

Tous les dictateurs occidentaux ont des clones et des clowns: Hitler avait par exemple Mussolini et Charlie Chaplin. Et Donald Trump? Bolsonaro est un de ses clones et Zemmour un de ses clowns (en France). Les dictateurs orientaux ont moins d’imitateurs car ils ont l’habitude de les liquider, comme le font Ben Salmane en Arabie Saoudite, Kim Jong-un en Corée du Nord et Poutine en Russie.

Zemmour, vous connaissez? C’est ce petit bonhomme qui entreprend un pas de danse à chaque fois qu’un dictateur fait marcher ses hommes à la schlague. Et ces jours-ci, Zemmour s'agite frénétiquement sur son siège de chroniqueur vedette chez CNEWS tant les occasions de s'ébaudir sont nombreuses rien qu’en France: couvre-feu, soumission à la police et à l’armée, amendes records, travail forcé pour tous ceux en état de travailler (jusqu’à 60 heures par semaine), suppression des congés payés sans préavis, célébration de l’amour du pays et du sacrifice pour dix millions de travailleurs plus ou moins réquisitionnés dans les secteurs clés, j’en passe et des meilleures. On se croirait au temps de Staline ou de Mao Zedong.

Zemmour: «C’est tout ce que j’espérais, nous revenons aux fondamentaux!».

Oui, le coronavirus aurait ce mérite de décomplexer notre Président Macron, comme tous les autres dirigeants de la planète. Et toutes les options lui sont offertes suivant qu’il imite Xi Jinping (en confinant 55 millions de Français) ou Donald Trump quand il se déclare «en guerre». Oui, mais contre quoi? Un ennemi invisible? Non, en guerre contre une population de bons à rien, de fainéants et de vieux cons qui minent l’économie. Macron est socialiste pour nous confiner et réactionnaire pour nous réquisitionner, en affirmant: «Je le fais pour votre bien mais aussi pour celui de l’entreprise». Et les 25 ordonnances exceptionnelles adoptées ce mercredi 25 mars sont édifiantes sur les exigences du patronnat: un retour 100 ans en arriére pour effacer tous les acquis sociaux.

Ce qui compte pour nous convaincre 
en temps de crise c’est la machine de guerre mise en branle (et non les victimes), les moyens techniques d'identifier et de tracer les malades (mélangés aux bien-portants), la police et l’armée au garde-à-vous (impuissants face à l’ennemi invisible mais prêts à s'enfuir), les commandes de masques par millions et les combinaisons qui arrivent de Chine (par ponts aériens), les tonnes de gel hydroalcoolique concoctées par les parfumeurs, les réserves stratégiques enfin reconstituées (un mois trop tard) et puis tous ceux qui s’exposent directement au feu viral (nos petits soldats), soit des soignants (parfois réquisitionnés d’urgence) et tous les corps de métiers (qui font tourner l’économie). Mais qu’importe au final les victimes du coronavirus, ceux qui sont inutiles à la nation, confinés chez eux, accueillis en institution ou soignés dans des hôpitaux en attendant la mort! D’ailleurs, qui sont ces petits-vieux qui succombent sans résistance dans l’anonymat, comme des mouches, leurs cercueils cloués sitôt morts et débarrassés au pas de course? Peu importe, on retiendra seulement le nom des médecins «morts au champ d’honneur, sacrifiés pour la France». Conclusion de nos technocrates: la contamination a justifié des moyens exceptionnels et de nombreux sacrifices humains. 

Dans les maisons de retraite (les quelques 7000 Ehpads) ou les maisons particuliéres, on ne sait même plus qui est mort et de quoi: impossible de transmettre les chiffres au gouvernement. Un mort ou vingt, allez savoir! Les directeurs n’ont que leurs doigts pour compter (y compris les doigts de pieds) et comment faire dans le noir pour voir ses doigts? Car les vieux sont enfermés la nuit pour ne pas s'échapper et tôt le matin, avant le chant du coq, des ambulanciers en combinaisons jetables viennent tirer les morts par les pieds jusque dans les arrières-cours. À leur réception dans les morgues, les croque-morts qui clouent les cercueils le font la peur au ventre: «quand le cadavre arrive des hôpitaux, on sait de quoi il est mort mais quand il arrive d’un EHPAD ou d’ailleurs, allez savoir! (sic)».

Les infirmières mentent pieusement aux familles: «Oui, il a parlé de vous; il est mort sans souffrir avec la musique que vous aviez commandée; il est très beau dans son costume; non, il n’est pas conseillé de venir, à cause du virus; le cercueil est déjà cloué; il est parti au dépôt mais je ne sais pas lequel; je peux me renseigner si vous voulez».

Zemmour tortille du cul sur son siège dans l’émission «Face à l’info»: il traite du monde comme un clown, comme Charlie Chaplin en dictateur dans «La danse du globe». Tiens, je vais bien vous faire rire, un coup de fesses et hop... Zemmour:  «C’est l’économie qui sauve la vie des gens car si on confinait tout le monde, sans l’économie on serait morts de faim, tous guéris. C’est la grande industrie qui a sauvé les vies en Chine, à Taïwan ou en Allemagne, là où il y a eu si peu de morts du coronavirus. Pour l’Italie, j’ai les chiffres, l’âge moyen des morts en Italie est de 78 ans, 1% des morts à moins de 50 ans et 99% des morts souffraient d’une autre pathologie, diabète, cœur… Vous voyez, il faut relativiser tout ça... On est dans une époque très bizarre ou plus personne ne s’occupe de ses parents, grands-parents et en même temps on ne supporte pas que le gouvernement ne s’en occupe pas (sic)».

En fait, son analyse est complètement fausse: ce n’est pas l’industrie qui sauve les gens mais c’est la réactivité, la mobilisation des populations sans plus attendre, la capacité d’assimilation et d’adaptation des Chinois, des Taïwanais, des Singapouriens, des Japonais et aussi des Allemands qui ont appris à répondre presque instantanément aux défis technologiques, industriels, voire humains si nécessaire. Les Israéliens essaient de les imiter qui visent aussi l'excellence dans tous les domaines de pointe, de l'intelligence et du contrôle des populations:  c'est d'autant plus facile que, mis à part la Chine, ce sont des petits pays. Au contraire, les pays qui ont externalisé leurs savoir-faire ont un ratio taille/efficacité plus faible et leurs dirigeants ne font plus que planifier et réduire les coûts sous le contrôle des conseils d'administration. 


Par contre, les pollutions industrielles tuent des millions de Chinois et 50000 Français chaque année. La Chine a résisté en force au coronavirus mais les États-Unis avec leurs industries lourdes, à part quelques états comme la Californie capables de réagir très vite, vont succomber. C’est un défi pour IBM, General Motors mais aussi les start up, les GAFAM et la Silicon Valley: ces concentrations de cerveaux et de technologies innovantes peuvent-elles vraiment faire des miracles?

Car rien ne justifie la mort de milliers de personnes du coronavirus, pas plus que de mourir de la grippe saisonnière ou de la pollution de l’air. Au contraire, cette pandémie devrait nous ouvrir les yeux sur les gestes qui nous protégent au quotidien (sans être médecin) comme porter un masque. Donald Trump, géant aux pieds d’argile, aura beau tortiller du cul tous les jours de la semaine en conférence de presse, rien n’y fera pour amoindrir l’échec des États-Unis sauf la crédulité des républicains, le conservatisme et le cynisme des affairistes ou peut-être le miracle espéré par Trump et les évangélistes: la panacée des colporteurs dans la grande tradition des "medicine shows", la molécule miraculeuse révélée par un acte de foi... "In America we trust!", le réflexe patriotique pavlovien.

Trump : «On perd des milliers et des milliers de personnes chaque année à cause de la grippe (37000 personnes) et on ne met pas le pays à l’arrêt. On peut perdre un certain nombre de personnes à cause de la grippe, mais on risque de perdre plus de personnes en plongeant le pays dans une récession grave ou une dépression… avec des milliers de suicides».

Un lieutenant gouverneur du Texas a résumé sa pensée: «les grands-parents seraient prêts à mourir pour sauver l'économie de leurs petits-enfants». Car pour les républicains, c’est l’économie qui prime sur les risques sanitaires:  «On peut détruire un pays en le fermant de cette façon… Il faut retourner au travail»
confirme Donald Trump. Cependant, il existe une différence fondamentale entre la Chine de Xi Jinping et l’Amérique de Trump: la crise sanitaire chinoise est derrière et l’industrie chinoise peut repartir de plus belle car Xi Jinping a gagné son pari (même si les Chinois finissent de mourir par milliers) quand la crise sanitaire américaine est encore à venir: non seulement des centaines de milliers d’Américains livrés à eux-mêmes seront contaminés et sacrifiés sur l’hôtel du «business as usual» de Trump, ce qui signera son échec, mais ceux qui survivront à la maladie auront pour les cas graves les poumons attaqués et endommagés par le Covid-19, le nouveau virus de la pneumonie que l’Amérique a pris de plein fouet. Les conservateurs pensent avec Trump (et avec Zemmour, son clown français) que la mort de milliers de personnes âgées (et de beaucoup d’autres moins âgées, avec les poumons en compote) est sans doute un mal nécessaire pour éviter une longue dépression économique: «Nous ne pouvons laisser le remède être pire que le mal lui-même», a-t-il tweeté en lettres majuscules dimanche soir.

Mais d’autres Américains «moins businessmen et plus humanistes» voient ce fou furieux prêt à lancer les États-Unis droit dans le mur, dans une espèce de crash-test. Trump dit tout et son contraire dans la plus grande confusion, éructant en conférence et balbutiant dans ses tweets imbéciles. Pour sûr, c’est un grand-malade occupé surtout à rouvrir ses hôtels de luxe et ses clubs privés pour couvrir ses pertes: il prétend donc remettre l’Amérique en marche le 12 avril, pour Pâques, au moment du pic de contamination, quand plusieurs milliers de personnes risquent de mourir chaque jour dans la plus grande catastrophe sanitaire jamais connue depuis la grippe espagnole: "le virus chinois". Oui, merde in USA.

mardi 24 mars 2020

Journal du coronavirus: «la France en retard d’une guerre», dans le blogiblag du 24/03/20 (LJ ©2020).

Bien sûr, loin de moi l’idée de retirer l’honneur et la gloire à tous ceux qui s’exposent au coronavirus. Et pas seulement les médecins mais tous ceux qui sont des rouages d’une économie qui n’a rien de solidaire: tout se facture au prix normal quand ce n’est pas au prix fort. Ainsi, le médecin qui m’a reçu un peu plus de temps que prévu à multiplié le prix de sa prestation par deux ou trois. Et j’ai aussi profité que les parisiens avaient déserté Paris vers leurs résidences de campagne pour me faire examiner en urgence le fond de l’œil par un oculiste: ça faisait 4 mois que j’espérais me faire faire cet examen, ma vue devenant défaillante avec l’âge. Oui, béni soit le coronavirus ou, selon le proverbe: «à quelque chose malheur est bon».
 
Ce gouvernement Macron sait s’entourer de sommités de la médecine comme Jérôme Salomon, Olivier Véran ou Axel Kahn pour le représenter et le défendre si c’était nécessaire: exit les technocrates habituels. Cependant, quelque chose me choque: c’est la façon dont nos dirigeants font des éloges et distribuent déjà des satisfecits à tours de bras, tout en se dédouanant d’arriver toujours trop tard après la bataille. La guerre n’est pas finie, loin de là, et il faut sur-motiver les troupes.
 
Loin de moi donc l'idée de déconsidérer les efforts de ce gouvernement entièrement investi contre une pandémie qui le dépasse puisqu’elle est mondiale. Et comme l’explique Axel Kahn: «On ne peut pas empêcher que les virus traversent les frontières...» et qu’est-ce qu’un pays sinon un territoire délimité de toutes parts par ses frontières?
 
Dépassés, nous l’étions dès le début de l’épidémie puisque, si Axel Khan explique qu’il savait exactement à quoi s’attendre sur l’épidémie à venir de part ses fonctions, il en était tout autrement de notre gouvernement qui recevait des «avis divergents» de scientifiques: hélas, les scientifiques «en vue» partagent souvent avec les vieux généraux le fait d’être toujours en retard d’une guerre. Et puis, des instances contrôlent et mettent le holà aux dépenses somptuaires de nos dirigeants, comme par exemple les réceptions à base de homards géants de quelques uns. Étant moi-même très précautionneux, je ne peux qu’agréer cet objectif mais je mets aussi la Santé au dessus de tout: du coup, je n’ai jamais admis que la Cour des compte «épingle» Roselyne Bachelot pour sa mauvaise gestion de la grippe A. Pour une fois qu’une ministre de la Santé faisait du zèle pour le bien de tous, fallait-il lui couper les ailes? «La Cour des comptes juge uniquement sur des questions budgétaires, en l'occurrence ça ne fonctionne pas», avait précisé alors la ministre. Mais si les journalistes de l’époque ont sonné l’hallali, ne faudrait-il pas sanctionner la Cour des comptes à son tour et l’EPRUS à propos de leur incompétence à gérer la réserve sanitaire?
 
Et puis, on dit «les journalistes et les scientifiques», mais de qui parle-t-on vraiment? Sont-ce les mêmes qui hier encore traitaient les menaces du coronavirus en France de «fake news» et de psychose? Même les journalistes les plus indépendants, ceux qui se flattent de leurs opinions tranchées, cachetonnent en livrant leurs analyses au jour le jour dans une précipitation coupable. Par exemple Natacha Polony, que j'apprécie quand elle insiste sur la débâcle de notre agriculture productiviste, répondait à l’aimable Thomas Sotto de la sorte, sur RTL (question: la propagation en Italie, on en est à 7 morts et un bon début de psychose, est-ce qu’on peur encore éviter la panique?) «Depuis octobre, la grippe saisonnière à tué 44 personnes en France et aux États-Unis ce sont des dizaines de milliers de personnes… La psychose est certes, pour l’instant, injustifiée et quand on voit l’absence du minimum de culture scientifique chez certains qui paniquent parce qu’on rapatrie certains dans des villages-vacances, c’est effarant!» et tutti quanti, entre raison masculine et émotion feminine.
 
Après, monsieur Salomon nous explique imperturbablement pendant des heures que porter un masque ne sert à rien si on est pas malade et qu’il faut en faire cadeau aux services sanitaires, qu’il a commandé avec son ministère des millions de masques qui arriveront incessamment sous peu, que les tests sont réservés aux vrais malades et aux soignants, qu’on peut faire seulement 4000 tests par jour (quand il faudrait selon l’OMS tester toute la population, ce que propose le professeur Raoult à Marseille) mais que l’on monte en puissance (on est passé de seulement 1500 à 4000 tests lourds quand la République de Singapour teste ses millions d'habitants jusque dans ses rues et délivre les résultats en 20 minutes chrono), tout cela est pour le moins contradictoire!
 
Déjà, s’il faut attendre que nos scientifiques nationaux mettent au point des tests (qui sont déjà pratiqués couramment partout dans le monde depuis des semaines), que le vaccin de l’Institut Pasteur soit au point peut-être en Septembre 2021 (mais qu’il sera déjà au point en Chine et livré partout ailleurs 6 mois avant, obligeant les Français à partir se faire vacciner à l'étranger), que le traitement combiné d’anti-paludéen et d’antibiotiques ne sera pas validé avant longtemps en France (mais qu’il est déjà validé en Chine, bientôt aux États-Unis et par le professeur Raoult à Marseille), que les masques sont inutiles dans la population des bien-portants (mais qu’on est incapable de savoir en France qui est malade), qu’on a perdu la trace des «patients zéro» (et que l’on a donc laissé filer la pandémie) et qu’on fait un dépistage ciblé sur quelques grands malades presque en phase terminale (ce qui explique une mortalité élevée), que le virus ne se transmet que par contact direct (pourtant les médecins se douchent et mettent leurs tenues au lavage en rentrant chez eux ou dans un appartement anonyme pour protéger leur famille) etc., en bref on comprend pourquoi la France a perdu d'avance la guerre.
 
Surtout, porter un masque quand on risque d’être infecté sans le savoir serait le minimum de précaution pour les Français, et puis ne pas laisser courir partout les enfants qui risquent de contaminer leurs parents insouciants et qui tueront à la prochaine visite leurs grands-parents aimants. Cela, les Singapouriens le savent instinctivement qui portent des masques par millions tout en marchant coude à coude dans les rues encombrées: éternuer dans son coude est facile à dire mais qui sait s’il va éternuer à gauche ou à droite et aujourd’hui, quel Français peut prétendre qu’il n’est pas contagieux? Sans aucun test préalable, nous voici tous des porteurs-sains contraints de nous terrer chez nous comme des pestiférés. Vous parlez d’une avancée civilisationnelle… Où sont les masques?
 
Axel Khan nous explique qu’en marchant dans la rue à 15 mètres des autres, il n’y a aucun risque de contamination, alors pourquoi les déplacements dans les rues sont-ils interdits en France? On a trouvé des virus en suspension dans l’air 8 heures après le séjour d’un malade et on soupçonne les particules fines de porter la maladie, d’où un maximum de contaminations dans les villes les plus polluées de Chine et d’Italie. En France, qui peut assurer qu’il va rester à 15 mètres des autres dans les magasins et au moment de payer? Bien sûr, faut-être con pour aller éternuer dans le visage de son voisin (en sachant les dangers de contamination) mais qui peut nous garantir que les pièces de monnaie et les billets de banque échangés par millions chaque jours ne sont pas porteurs du virus, y compris les monnayeurs automatiques? Pourquoi «rendre la monnaie sans danger» ne fait pas partie des fameux «gestes barrières» préconisés? Si le gouvernement a un ministère de la Santé qui l’autorise à nous dicter nos attitudes, il oublie surtout qu’il dirige le ministère des Finances et qu’il contrôle la distribution de la monnaie. Simple oubli ou erreur majeure?
 
Je revois cette brigade de vieux médecins expérimentés qui viennent de Cuba jusqu’en Italie pour se mettre au service de la population: ils risquent leur vie mais ils considèrent d’abord accomplir leur devoir. Cuba, sous l’embargo américain, a développé d’autres compétences qu’elle se permet d’exporter mais surtout, ses médecins ont combattu la fièvre Ebola jusqu’en Afrique et ont appris à soigner les populations avec un minimum de moyens: faut-il que les médecins Cubains viennent en France pour apprendre à nos médecins comment fabriquer des masques pour se protéger et protéger ses malades en cas de pénurie? Pourquoi le gouvernement Macron doit-il se vanter d’avoir commandé voici deux mois des millions de masques qu’on attend toujours? Faut-il se trouver des mérites face à l’incurie générale et aux menaces de renoncement? Certes, nous avons des protocoles datant de la dernière guerre mais la Chine et Singapour peuvent tout de suite nous donner des leçons de médecine, d’intervention et d’efficacité réelle.
 
Bêtement, nos instances sanitaires avaient parié sur les approvisionnements de la Chine et voilà le résultat: nous sommes en retard d’une guerre. Un médecin s’est même mis a nu avec un brassard intitulé «chair à canon», en s’inquiétant de tuer ses patients par manque de protections. Mais je crois que nos médecins français devraient mieux assumer leur mission (surtout qu’ils ne sont pas les plus mal lotis) et prendre exemple sur les médecins cubains: pourquoi attendre en pleurant sur sa chaise les annonces de Jérôme Salomon et Olivier Véran, après celles d’Agnès Buzyn et d’Édouard Philippe?
 
On peut parler de «chair à canon» pour les pompiers qui sont nos soldats du feu tous les jours, pour les soldats quand ils partent en guerre loin de chez eux, pour le policier avec son petit pistolet face aux terroristes et pourquoi pas maintenant pour les médecins. Les urgentistes eux relativisent en expliquant qu’ils ont l’habitude de faire des choix tous les jours pour savoir qui doit continuer à vivre: «nous ne sommes pas paniqués» constatait l'un d'entre eux. Bien sûr, les simples soignants comme les médecins généralistes ne sont pas habitués à voir mourir en nombre leurs malades et surtout, comment supporter l'idée d’être responsable de la mort de plusieurs personnes par contamination: dernièrement, on annonce 20 morts dans un seul EHPAD et beaucoup plus ailleurs… Qui a diffusé le virus? Un médecin ou un familier peut-être? En Espagne, on a stocké des cadavres en excès sur une patinoire: la mort est brève mais que faire des corps? Ce sont eux la «chair à canon», les anonymes qui meurent comme des pestiférés, bien plus souvent que les médecins. Le gouvernement à regretté hier la mort d’un premier médecin, suivie de 4 autres: «la Patrie reconnaissante» mais qui regrettera les morts par milliers des vieux qui était notre mémoire vivante? Monsieur le ministre, pouvez vous m’en nommer un seul? Pourtant, c’était un père, c’était une mère! Moi, j’attends qu’on leur édifie un monument avec leur nom gravé, celui de l’innocence face à l’incompétence des généraux. Encore une guerre de retard… Ah oui, merde in France.

samedi 21 mars 2020

Comment couler l’économie française? «En marche... sur la tête», dans le blogiblag du 22/03/20 (LJ ©2020).

L’erreur sanitaire française est pourtant flagrante qui peut se résumer ainsi: on confine 60 millions de Français bien-portants mélangés à quelques milliers de malades du Covid-19 non-identifiés et quand dans un mois tout le monde sera bien contaminé comme dans un pot de confiture moisie, ben... on lancera des batteries de tests pour savoir qui relâcher éventuellement dans la nature… Voilà qui va faire des milliers de morts inutiles et bloquer l’économie, non? Mais quels tacticiens issus de «Sup de Con», quels technocrates élyséens ont pondu cette stratégie et ces directives "à la mords-moi-le-noeud"?
 
À la base, il y a une défaillance d’état monumentale qu’il s’agit aujourd’hui de transformer en «haute stratégie d’état». Et ce loupé astronomique va coûter plus de cent milliards d'euros à l’économie française (et sans doute le double après une récession inévitable) quand la simple commande d’un petit milliard de masques en papier dès 2013 (sous la présidence de François Hollande) n’aurait coûté au ministre de l’Économie de l’époque (un certain Emmanuel Macron à partir de 2014) que 500 millions d’euros à tout casser, soit 200 fois moins qu'aujourd'hui le prix du confinement national dans une urgence planétaire… une paille et une erreur majeure.
 
Bien sûr, il serait encore possible à ces énarques de corriger le tir: un pays comme la Corée du Sud utilise avec succès la procédure qui consiste à tester tout le monde et à laisser dans une relative liberté les biens portants. Et si la Chine ou la Corée du Sud sont capables de faire ces tests, pourquoi pas nous? "Tester tout le monde serait trop lourd" rétorquent nos ministres irresponsables.
 
Pourtant, il serait possible de confiner quelques 100000 malades porteurs du coronavirus en France et de laisser en liberté surveillée les autres 65 millions de Français qui feraient tourner l’économie sans aucun problème. Hors, aujourd’hui, le gouvernement Macron consigne à résidence d'autorité plus de 55 millions de Français bien-portants (les autres 10 millions de Français doivent travailler pour eux), d'où un sentiment très fort d'injustice car les confinés deviennent du jour au lendemain à charge dans un pays en état d’urgence sanitaire et militaire. Et le bâton habituel est sorti: le PV comme contrainte policière. Avec quel résultat? L’échec sanitaire est tel que des collectifs de médecins réclament un confinement absolu! Et l'économie nationale? Aux oubliettes.
 
Mais comment le directeur général de la santé ose-t-il affirmer que porter un masque est dangereux et qu’il faut s’en débarrasser au plus vite en l’offrant aux seuls soignants? Faut-il que l’incurie ait atteint un point de non-retour pour qu’un morceau de papier avec deux élastiques pour les oreilles soit disputé par ce gouvernement aux Français comme une ressource stratégique vitale? C’est un peu comme dire que le papier toilette est inutile et qu’il faut offrir nos rouleaux de papier cul aux seuls chauffeurs routiers! Au contraire, les masques devraient être offerts en cadeau à tous. Un masque coûte moins cher à fabriquer qu'un billet de banque de 5 euros par la Banque de France, alors pourquoi nous faire chier sous ce prétexte?

N'importe quel chirurgien, infirmier ou assistant médical peut se fabriquer une dizaine de masques en 5 minutes avec un rouleau de papier tissé et un bout d'élastique et vous nous expliquez que les petits vieux crèvent par grappes dans les EHPAD faute de masques? Ceux sont eux la "chair à canon" qui meurent par milliers dans l'anonymat: quel monument élevé au nom de l'incompétence nationale à les protéger, quel mur gravera leurs noms dans le souvenir? Les soignants sont-ils des handicapés mentaux incapables de protéger les personnes âgées qui meurent de pneumonie en hiver et de soif en été? Même les policiers semblent incapables de mettre du déodorant dans la cuvette des toilettes et réclament leur "droit de retrait", c'est dire l'infantilisation de ces professions devant l'état providence.

En nous prenant pour des demeurés, cher monsieur Salomon, vous faites une étrange confusion: un masque de type «chirurgical» ne veut pas dire que seuls les chirurgiens en ont l’usage, et par extension le seul personnel soignant. Il ne s’agit en fait que d’un simple filtre en papier et si les soignants les jettent automatiquement au bout de 3 heures dans un soucis de prophylaxie, les personnes qui portent un masque dans les supermarchés n’ont pas cette obligation car leur masque, qu’il peuvent porter plusieurs jours consécutifs, ne se transforme pas en nid de germes nosocomiaux du seul fait de l'air aspiré ou soufflé entre les rayons des magasins, sauf les germes habituels du corps humain. De même, chaque Français n'a pas l'obligation de se laver les mains juqu'aux coudes 20 fois par jour comme un chirurgien ou un medecin infectiologue. C'est une confusion des rôles.
 
Monsieur Salomon, comprenez que si le port d’un masque est fortement conseillé à des milliards de citoyens en Asie pour circuler en ville en temps de pandémie, il faut savoir que c’est d’abord pour les populations une simple mesure de précaution qui protége les familles et facilite l’approche de ses voisins tout en signalant qu’il y a des règles à respecter: ce n'est en somme «qu'un accessoire de précaution», c'est à dire un avertissement qui rappelle les priorités sanitaires étendues à tous, y compris aux enfants. En cela le masque est bénéfique, même si son efficacité réelle est relative et on peut comprendre que les citoyens des pays qui ont le mieux adopté les précautions d’usage l'utilisent quotidiennement, là ou les gens sont serrés coude à coude, à Singapour ou ailleurs: quand vous voyez ces gens porter des masques, vous savez qu’ils  sont actifs dans la lutte, et non pas comme ces français qui se promènent la bouche ouverte depuis plusieurs semaines en laissant courir leurs enfants autour. Car notre premier problème national vient de l'insouciance et proscrire l'usage des masques est anti-pédagogique, voire criminel en considérant la pandémie. Vous voici donc disqualifié d'office, monsieur Salomon!
 
Oui, réserver le masque chirurgical aux seuls malades, c’est comme vouloir réserver les lunettes de vue aux seuls aveugles: voyons déjà, qui sont ces malades si aucun test n’a été fait pour les identifier? C’est là que l’absurdité de nos énarques est portée à son comble: aucun tri n’est fait entre les malades, les porteurs apparemment sains et les non-malades qui sont renvoyés chez eux, de sorte qu’ils se mélangent dans le même confinement. Pire, le ministère de la Santé nous explique magistralement que le masque ne sert à rien puisque c’est majoritairement par les mains et les objets que les gens se contaminent mutuellement, mais quel est l’objet qui circule le plus librement du monde en France sans risque d’être confisqué: la monnaie! Même l’état réclame l'argent comme un dû, sous forme d'impôts ou de PV toujours plus injustes, mais ce n'est pas une raison suffisante pour que ce gouvernement perde toute lucidité. Le pognon qui passe de main en main est le danger de cette guerre contre l'invisible.
 
Et bien sûr, pour monsieur Macron et son ministre de l’Économie Bruno Le Maire (normalien et énarque), leur faute majeure  est de ne pas limiter les «échanges (sans précautions d’usage) de billets et de menue monnaie contaminés» en devenant eux-mêmes des passeurs criminels. Les autres mesures d’hygiène rabâchées comme «éternuer dans son coude» deviennent presque superfétatoires (éternuer en public est rare en période d'isolement généralisé et difficilement contrôlable) et comment se laver les mains plusieurs fois par jour au moment de rencontrer les gens: quel commerçants offre l’eau et le savon avant et après d'être passé devant sa caisse enregistreuse? Sinon, qui sort de sa poche le fameux flacon de gel hydroalcoolique au moment de payer? Ces conseils de précaution semblent enfantins, pourtant répétés ad nauseam, mais la réalité s’y oppose.
 
On le voit, le contrôle du coronavirus est pavé de bonnes intentions mais quand ce gouvernement fait de ces quelques mesures insuffisantes le fondement de sa politique sanitaire, il devient à son tour le propagateur du fléau qu'il prétend combattre tout en exigeant de se confiner et de continuer à travailler. Et c’est ce "en même temps" que propose le gouvernement Macron, quand d’autres mesures de prophylaxie s’imposent de façon logique: non, ce n’est pas à la population de se confiner sous la contrainte du PV, mélangée à quelques milliers de malades non identifiés, puis à chacun de nous de déroger "sur l’honneur" au confinement absurde. Si les gens veulent sortir dans la rue, ils doivent donc accepter d'être testés et même renvoyés chez eux au moindre doute. Les personnes âgées doivent elles être assistées et protégées au maximum pour éviter de s’exposer inutilement et les gens bien portant doivent pouvoir circuler à l’aide de laissez-passer délivrés après test. Pour cela, l'armée aurait un rôle à jouer plus actif que celui de cerner les gares pour empêcher les fuites des citadins.

Et c’est justement parce qu’une majorité de la population aura été identifiée comme saine qu’elle pourra circuler plus librement et maintenir l’économie à flot en échangeant des marchandises avec les seules cartes de crédit. Dans un monde meilleur, les banques devraient suspendre les frais correspondant... On pourrait même imaginer de stériliser la monnaie avant de la tendre aux commerçants ou de l'empocher, mais par contre, confiner 55 millions de Français bien-portants mélangés avec des milliers de malades du coronavirus est une absurdité, une connerie d’énarque, une de plus… Oui, merde in France.

vendredi 20 mars 2020

Journal du coronavirus: «L’argent contaminé et les mains sales menacent nos petits vieux», dans le blogiblag du 20/03/2020 (LJ©2020).

Évidemment, chacun est libre de tirer ses conclusions mais les faits sont là: les pays qui résistent le mieux au coronavirus sont à la fois les plus disciplinés et les plus préventifs, et donc le minimum de morts (après la Chine, en proportion de sa population) est par exemple observé en Corée du Sud et au Japon. Là, les tests de détection ont été généralisés très tôt à l’ensemble de la population et le port du masque a été rendu obligatoire à tous. Il faut dire qu’avec un masque sur le nez et la bouche pour des milliers de gens dans les rues, les risques de contamination sont pris tous de suite bien plus au sérieux: c’est plus difficile de se bécoter à Tokyo qu’à Marseille, surtout que ce n’est pas dans leurs us et coutumes. Les clochards eux éternueront dans leurs coudes s’ils le peuvent et se moucheront dans leurs manches… et qu’ont choisi de faire les Français? Aucun masque en vente et la raréfaction du gel hydroalcoolique: comment fait-on pour se laver les mains dans la rue? Ben, on ne se lave pas et on ne se désinfecte pas, on fait exactement comme les clochards. Et puis, on se sert la pogne et voilà, rien à voir avec le salut asiatique, la tête baissée. Si cette pandémie devait durer des mois, faudrait-il ouvrir des «lavabos publics» pour se laver les mains? Hélas, à Paris comme partout ailleurs en France, les élus ont supprimé depuis longtemps les points d’eau, les robinets et les fontaines, les toilettes et les bancs publics. À quoi sert le mobilier urbain JCDecaux ou autre? Ce sont des panneaux d’avertissement, des panneaux publicitaires et lumineux etc… misère! L’information seule est inhumaine.
 
Le petit soucis, c’est que si les clients n’échangent pas leurs virus en se tenant à plus d’un mètre de distance, ils échangent dans tous les cas leur argent, des billets et de la monnaie, et puisqu’ils ne peuvent pas se désinfecter les mains, ils ramassent sur les comptoirs des commerçants et dans les réceptacles des caisses automatiques des pièces contaminées. L’argent était déjà connu comme un danger transmettant des dizaines d’agents infectieux mais curieusement les commerçants ne cherchent pas à s’en protéger: «Ce n’est pas l’argent mais les gens qui contaminent!» m’a répondu une petite vendeuse dans une boulangerie en encaissant ma monnaie, devant sa patronne goguenarde. «Ah bon? Il me semble que l’un ne va pas sans l’autre», ai-je répondu. Et un vendeur sans gants de chez N..., rue Saint-Antoine, a refusé de verser la monnaie dans ma main recouverte d’une serviette en papier, en faisant cette remarque par derrière: «S’ils font des manières, je leur met l’argent parterre». Seulement voilà, c’est moi qui risque bien plus que lui avec cet argent qui passe de main en main: lui est en pleine santé, moi je suis plus faible et j’ai deux fois son âge… Tiens, s’il faut choisir de nous sauver l’un ou l’autre à l’hôpital, qui croyez-vous que les urgentistes intuberont entre nous deux? Un jeune en pleine santé ou un vieux con?
 
Les Allemands sont sans doute aussi les plus disciplinés d’Europe, contrairement aux Italiens et cela sans doute explique la différence du nombre de décès entre les deux pays, et même les Français juste derrière la frontière allemande, à seulement quelques kilomètres de différence (en Alsace par exemple) déclarent des taux de contamination et de mortalité très supérieurs.
 
Les employés d’Amazon sont les moins bien fournis en protections: un comble pour le plus grand fournisseur du monde! En France (où le masque a été décrit comme inutile, voire dangereux par Jérôme Salomon, directeur général de la Santé), on accuse quand même les passants et les clients de ne pas porter de masque et de diffuser leurs miasmes et donc les commerçants se mettent à bonne distance, sauf les caissières des supermarchés, ça va de soi. Malgré la pénurie organisée (les derniers achats stratégiques remonteraient à 2013), la moitié de nos concitoyens osent porter un masque simple ou perfectionné et quelques autres s’enroulent la tête de tissu. Mais ont-ils vraiment pris la mesure du problème? Car, quand je vois les gens faire la queue pour venir acheter des tranches de rosbeef ou des pains au chocolat, je me dis que ce ne sont pas des produits de première nécessité. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle? Il existe un «commerce des plaisirs» qui n’a rien à voir avec l’état d’urgence sanitaire et nos commerçants fanfaronnent ou parfois nous prennent pour des cons avec des considérations qui illustrent leur génie des affaires: le pognon a raison de tout! Ainsi, l’habitude fait loi et des millions de Français continuent de descendre s’approvisionner en bas de chez eux ou en trottinant un peu plus loin.
 
Non, je ne considère pas les commerçants, les médecins ou les policiers comme «de la chair à canon» ou des pauvres animaux «envoyés à l'abattoir», comme ils aiment à se décrire, c’est à dire une population sacrifiée sur le champ de guerre du coronavirus. Quelques uns vont succomber sur le nombre mais les plus jeunes, les militaires et les médecins seront sauvés en priorité et quand il faut débrancher un respirateur, c'est forcément celui du pauvre petit vieux qui ne mérite pas de vivre plus longtemps. Il y a des risques que ces professions ne veulent pas assurer et c'est bien compréhensible de vouloir se protéger mais cette guerre se passe surtout dans la tête. Et si l’état d’urgence était décrété au début de la grippe saisonnière pour sauver chaque année des milliers de vies, les médecins s’arrêteraient-ils de travailler l’hiver en demandant un «droit de retrait» parce qu'ils manquent de masques pour se protéger de la grippe? Et que feraient les commerçants s'ils devaient distribuer gratuitement de la nourriture? Combien ouvriraient boutique demain matin et combien feraient appel eux aussi à leur droit de retrait? Les policiers refusent d'affronter les terroristes sans fusils d'assaut et les militaires refusent de s'occuper du confinement de la population parce que "ce n'est pas notre mission". Mais les aide-soignantes et les caissières sont aussi en première ligne qui n'ont aucun droit de retrait à faire valoir: "On a pas de masques ni de tests", c'est tout.

On l'aura compris, il y a plus d'opportunisme que de sacrifice. Tout comme les grands laboratoires pharmaceutiques, chacun facture ses services en pesant soigneusement ses avantages et ses inconvénients. L’humanité ne s’est pas développée sur une Terre entièrement conquise et aseptisée, bien au contraire... Elle avance de crise en crise et la maladie fait partie des risques ordinaires depuis des millénaires. Mais en attendant un vrai vaccin, des traitements de substitution sont proposés suivant une stratégie thérapeutique qui analyse la balance bénéfice-risque, à défaut d'essais cliniques suffisants, comme c'est le cas du traitement antipaludéen conseillé par les épidémiologistes, vanté par Trump comme le reméde miracle et qui fait du coup l'objet des pires spéculations.
 
Oui, plus la pandémie sera longue et plus nous nous sentirons exposés (sans un traitement de fond) mais aujourd’hui, les morts se comptent surtout chez les plus malades et les plus âgés: on sait déjà que ce sont eux qui sont sacrifiés les premiers quand il faut faire un choix, en Italie comme en Chine, et j’ai surtout de la peine pour nos pauvres petits vieux qui prennent autant de risques en trottinant dans les rues sans être bien informés: une respiration au mauvais endroit ou une simple pièce de monnaie contaminée peuvent signer leur fin de vie.
 
Voilà, le confinement réveille les ardeurs guerrières: dans le couloir de mon immeuble, les gens s’engueulent… comme des lapins dans leurs clapiers qui se mordent en tournant en rond, et nous n’en somme qu’au 4ème jour. Ah oui, merde in France!

dimanche 15 mars 2020

Confinement et élections: «Dans la fumée des riches!», dans le blogiblag du 15/03/2020 (LJ ©2020).

Ce dimanche, entre les élections municipales et le Covid-19, la France retient sa respiration… Mais à qui profite le marasme? Aux riches pollueurs, bien sûr, libres d’élire des incompétents comme Hidalgo, Dati ou Buzyn pour prolonger la farce: jouir et détruire la planète à qui mieux mieux, voilà leurs revendications quotidiennes! Ceux-là resteront riches de leur petit confort «industriel» made in China, à base de pétrole (la maladie planétaire) et du mépris de tous ceux qui  crèvent de la pollution des villes, avant de finir bouffés par les virus, les cancers et les poumons pleins de suie.

Pour ces citoyens au dessus de tous soupçons, bien sûr, le coronavirus est un détail de l’histoire qui ne les dérangera pas plus que le taux élevé de suicides, le sida, la grippe ordinaire, les accidents de la route, les guerres lointaines et les pollutions invisibles, autant de petits tracas du quotidien que rabâchent les JT mais qui sont, vus sous un autre angle, soit des «permis de tuer» comme toutes ces contaminations plus ou moins inévitables et ces soi-disant accidents de la route, soit des «permis de mourir» comme les suicides plus ou moins déguisés consentis à des 
esprits faibles. Car cette société, sous ses apparences amènes, est infiniment violente et discriminatrice en encourageant les prédations des dominants, ceux qui osent tout et ne craignent rien (Les cons, ça ose tout! Dixit Michel Audiard) avec 10% de très riches et 1% de super-riches. Mais la liberté ou le droit de polluer l'air et d’infecter les autres ne sont-ils pas aussi des signes de richesse?

Par exemple, le Covid-19. Que l'on soit confiné dans 10 m2 ou dans sa résidence de vacances, l’important pour les pauvres comme pour les riches c’est de se tenir un temps loin de la multitude et pas comme ces cons de Marseillais qui se baisouillent autour du Vieux Port, en pleine pandémie de coronavirus. Et que dire des Alsaciens ou des autres? On comprendra que notre 1er ministre Édouard Philippe ai exigé fissa la fermeture de tous les lieux publics non-indispensables à la vie du pays et donc de la dite Canebière pour cause d’indiscipline manifeste. À quand l’état d’urgence comme aux États-Unis et en Espagne? Oui, c’est bien de la faute des Marseillais et de leurs cousins du Sud si nous voici assignés à résidence, à cause de ces bandes de jouisseurs qui ne pensent qu’à se faire du bien en jouant les cadors au soleil. Et ça se pavane, et ça jacte, et ça se tripote… Les Italiens le disaient pourtant haut et fort: «surtout, ne commettez pas la même erreur que nous!». Tiens, peine perdue: trop souvent, la liberté confine à la connerie!

Hélas, les «Parisiens, crottes de chiens» ne valent guère mieux, et j’en suis le témoin au quotidien! Pour qui ont-ils le plus voté aujourd’hui? Je leur laisse la surprise au petit déjeuner, surtout que je m’en tape. Leurs programmes électoraux portent en majorité sur la propreté et la sécurité, d’où les intentions de vote pour élire la trés conservatrice Rachida Dada à la Mairie de Paris, au détriment des Verts. Et si l'on veut que Paris soit une grande fête foraine? On votera pour Marcel Lampion.

Mais de quelles "saletés citadines" parle-t-on? Les crottes et les pissures de chiens? Les pigeons, traités de rats volants?  La chaussée transformée en décharge publique ou les rats dans les jardins? C’est ridicule puisque tous ces pauvres animaux et bien d'autres ont été excommuniés de nos villes et interdits de déjecter sur le bitume, et les quelques gaspards qui hantent encore les trottoirs la nuit sont infiniment plus aimables que les bandes organisées qui squattent les entrées des immeubles.

La vérité vraie, c’est que dans une ville comme Paris où l’or semble tomber du ciel en manne divine pour tous les commerçants et les trafiquants en tous genres, la merde aussi tombe du ciel: non, ce ne sont pas les pots de chambres qui sont vidés sur la tête des passants comme au moyen-âge mais une pollution invisible dans l’air, soit des particules invisibles à l’œil nu qui viennent poudrer de  noir tout l’espace public, les routes, les trottoirs, les murs et les enseignes, et qui envahissent les poumons: 10000 morts en région parisienne, 50000 morts en France métropolitaine, soit plus de morts que ne fait l’alcoolisme ambiant. C’est de la suie, du charbon et du goudron des fumées de cheminées, ce sont des vapeurs d’huile brûlée et de pétrole puant qui graissent les trottoirs, des combustions imparfaites qui s’exhalent des pots d’échappement, des brûleurs sur les terrasses chauffées, des cigarettes etc. Et cette «lèpre noire» s’insinue partout: après un dégazage actif dans l’air que nous respirons, voici qu’elle se dépose et opère un dégazage passif dans nos maisons et toujours dans nos poumons. Cette crasse hautement toxique recouvre Paris comme toutes nos villes: c’est «la fumée des riches citadins», c’est a dire tous ceux qui réclament le droit de polluer leur ville, celle de tous les conforts et toutes les opportunités.

Mais si vous pouvez vous permettre de polluer autant et de contaminer les autres, que vous soyez «gilets jaunes» ou «cols blancs», Parisiens ou Marseillais, c’est que vous êtes des riches profiteurs. Pour vous, la mort tragique sur un lit d'hôpital, ce sont plutôt des statistiques dans les bulletins d’information, comme pour Cédric Villani, notre médaille Fields nationale, qui nous explique que la différence entre rouler à 80 km/h et 90 km/h n’est pas significative: seulement quelques 300 morts de plus et donc, il convient d’accepter de rouler à 90 km/h pour la satisfaction générale, l’efficacité et le commerce bien compris. Eureka!

C’est ce même genre de calcul qui a fait dire aux journalistes et aux prétendus savants ces deux derniers mois, contre les fake-news des catastrophistes habituels, que le coronavirus est beaucoup moins létal que la grippe commune, qu'il ne se propage pas par les poignées des portes ou l'air ambiant car il y meurt instantanément, qu'un malade ne contaminera que deux personnes au grand maximum
, que les Chinois sont des imbéciles qui désinfectent les lieux publics en imposant le port du masque pour tous etc. et donc qu’il faut arrêter de répandre la psychose. Tiens, dés mardi à 12 heures, premier jour de confinement avec interdiction d'approcher les autres à moins d'un mètre, on appréciera le résultat! Si nous avions gardé Roselyne Bachelot au ministère de la Santé, chaque Français aurait reçu ce dimanche en venant voter un test gratuit de dépistage du coronavirus, un masque et un flacon de gel antiseptique. Au lieu de cela, la pénurie est organisée partout en France et les masques sont plus rares que les pastilles d’iode sous le nuage de Tchernobyl: avant de voter on nous a seulement commandé de nous laver les mains. Nous n'avons pas de masques, de thermomètres, de gel ni de gants mais nous avons des idées!  Bon, avec déjà plus de mille nouveaux malades quotidiennement et le doublement des cas tous les trois jours, va falloir cogiter sérieusement pour expliquer les défaillances à répétition, du style: "La France a les moyens de ne pas avoir les moyens" et "Avec le temps, nous vous guérirons de l'inguérissable".

Comparons le Covid-19 avec le nuage de Tchernobyl, vous vous en souvenez? Aujourd’hui, 3,3 millions de Français ont la thyroïde en cacahuète qui sont obligé de prendre du Levothyrox fabriqué par les Allemands. Le nuage s'étant arrêté à la frontière, le confinement était superflu comme les masques et les pastilles d'iode. Il suffisait de bien laver ses légumes. Petit air de déjà vu, non? Vive les technocrates! Plus cyniques encore, les gouvernements actuels, dont celui de Boris Johnson, tablent sur une contamination de plus de 60 % de leurs populations respectives par le Coronavirus, seuil au-delà duquel les malades s’auto-immuniseraient naturellement. Le problème c’est que, sans traitement au point, il faut s’attendre de 300000 à 600000 morts à venir sur 60 millions de personnes infectées (calcul fait pour l’Allemagne). Les Français, qui prétendent avoir une bonne organisation médicale, se rêvent dans la fourchette inférieure tandis que les Anglais, God save the Queen, seraient plutôt dans la fourchette supérieure. Vont-ils demander à l’Europe de les secourir? Trump-la-mort, qui a nié pendant deux mois les dangers de l’infection mondialisée (c'est une vilaine manipulation chinoise!) avant d’accuser l’Europe de ne pas faire barrage au virus, n’a pas été testé positif. Dommage! Il n’y a pas de justice divine.

La France a inventé pour l’occasion le «Freinage»: en faisant le minimum de détection et en organisant la pénurie totale des accessoires de protection élémentaires, par les seules mesures de confinement le gouvernement Macron espère ainsi atteindre et dépasser ce seuil idéal de «60% d'infestés qui vont s’auto-immuniser» mais progressivement pour ne pas surcharger les services d’urgence: le prix a payer sera la mort rapide de quelques centaines de vieux cons présentant des «comorbidités»... les autres dizaines de milliers de décès à venir, échelonnés on l'espére dans le temps, deviendront des «victimes ordinaires» mortes de maladies ordinaires, c'est à dire disparues de la victimologie du Covid-19 (à la façon des petits vieux pendant les canicules successives ces 20 dernières années, ceux dont les cadavres stationnent sur des parkings dans des camions frigorifiques pendant des semaines, voire  des mois, avant de disparaître mystérieusement de la somme des morts attribuables à l'incurie).


Miracle des statistiques: les erreurs d'appréciation imputables au ministre de la Santé et l'impréparation sanitaire habituelle sont encore moins quantifiables sur les cas de multi-pathologies des vieillards en fin de vie. Notez le bien, quelques dizaines de milliers de morts en plus mais bien répartis ne feront pas bouger d'un dixième de décimale l'espérance de vie des Français, toujours vue miraculeusement à la hausse ces derniers 60 ans, en dépit des catastrophes successives. 

Gouverner, c’est savoir minimiser ses échecs et faire reconnaître ses mérites et le plus habile de tous, c'est Trump! Admirons comment il va gérer la crise, allumer des contre-feux puis tourner la page (même dans le cas de milliers de morts reconnus), et prenons en de la graine. Bien sûr, sans un vaccin universel le Covid-19 tuera en masse les mois prochains dans un silence innocent, comme un tueur en série classique dans un mélodrame ordinaire: ce sera la faute à pas de chance, un simple accident quoi! Ah bon? Oui, maintenant circulez, il n'y a rien à voir!