mercredi 25 mars 2020

Journal du coronavirus: «Trump, ce grand malade», dans le blogiblag du 26/03/20 (LJ ©2020).

Tous les dictateurs occidentaux ont des clones et des clowns: Hitler avait par exemple Mussolini et Charlie Chaplin. Et Donald Trump? Bolsonaro est un de ses clones et Zemmour un de ses clowns (en France). Les dictateurs orientaux ont moins d’imitateurs car ils ont l’habitude de les liquider, comme le font Ben Salmane en Arabie Saoudite, Kim Jong-un en Corée du Nord et Poutine en Russie.

Zemmour, vous connaissez? C’est ce petit bonhomme qui entreprend un pas de danse à chaque fois qu’un dictateur fait marcher ses hommes à la schlague. Et ces jours-ci, Zemmour s'agite frénétiquement sur son siège de chroniqueur vedette chez CNEWS tant les occasions de s'ébaudir sont nombreuses rien qu’en France: couvre-feu, soumission à la police et à l’armée, amendes records, travail forcé pour tous ceux en état de travailler (jusqu’à 60 heures par semaine), suppression des congés payés sans préavis, célébration de l’amour du pays et du sacrifice pour dix millions de travailleurs plus ou moins réquisitionnés dans les secteurs clés, j’en passe et des meilleures. On se croirait au temps de Staline ou de Mao Zedong.

Zemmour: «C’est tout ce que j’espérais, nous revenons aux fondamentaux!».

Oui, le coronavirus aurait ce mérite de décomplexer notre Président Macron, comme tous les autres dirigeants de la planète. Et toutes les options lui sont offertes suivant qu’il imite Xi Jinping (en confinant 55 millions de Français) ou Donald Trump quand il se déclare «en guerre». Oui, mais contre quoi? Un ennemi invisible? Non, en guerre contre une population de bons à rien, de fainéants et de vieux cons qui minent l’économie. Macron est socialiste pour nous confiner et réactionnaire pour nous réquisitionner, en affirmant: «Je le fais pour votre bien mais aussi pour celui de l’entreprise». Et les 25 ordonnances exceptionnelles adoptées ce mercredi 25 mars sont édifiantes sur les exigences du patronnat: un retour 100 ans en arriére pour effacer tous les acquis sociaux.

Ce qui compte pour nous convaincre 
en temps de crise c’est la machine de guerre mise en branle (et non les victimes), les moyens techniques d'identifier et de tracer les malades (mélangés aux bien-portants), la police et l’armée au garde-à-vous (impuissants face à l’ennemi invisible mais prêts à s'enfuir), les commandes de masques par millions et les combinaisons qui arrivent de Chine (par ponts aériens), les tonnes de gel hydroalcoolique concoctées par les parfumeurs, les réserves stratégiques enfin reconstituées (un mois trop tard) et puis tous ceux qui s’exposent directement au feu viral (nos petits soldats), soit des soignants (parfois réquisitionnés d’urgence) et tous les corps de métiers (qui font tourner l’économie). Mais qu’importe au final les victimes du coronavirus, ceux qui sont inutiles à la nation, confinés chez eux, accueillis en institution ou soignés dans des hôpitaux en attendant la mort! D’ailleurs, qui sont ces petits-vieux qui succombent sans résistance dans l’anonymat, comme des mouches, leurs cercueils cloués sitôt morts et débarrassés au pas de course? Peu importe, on retiendra seulement le nom des médecins «morts au champ d’honneur, sacrifiés pour la France». Conclusion de nos technocrates: la contamination a justifié des moyens exceptionnels et de nombreux sacrifices humains. 

Dans les maisons de retraite (les quelques 7000 Ehpads) ou les maisons particuliéres, on ne sait même plus qui est mort et de quoi: impossible de transmettre les chiffres au gouvernement. Un mort ou vingt, allez savoir! Les directeurs n’ont que leurs doigts pour compter (y compris les doigts de pieds) et comment faire dans le noir pour voir ses doigts? Car les vieux sont enfermés la nuit pour ne pas s'échapper et tôt le matin, avant le chant du coq, des ambulanciers en combinaisons jetables viennent tirer les morts par les pieds jusque dans les arrières-cours. À leur réception dans les morgues, les croque-morts qui clouent les cercueils le font la peur au ventre: «quand le cadavre arrive des hôpitaux, on sait de quoi il est mort mais quand il arrive d’un EHPAD ou d’ailleurs, allez savoir! (sic)».

Les infirmières mentent pieusement aux familles: «Oui, il a parlé de vous; il est mort sans souffrir avec la musique que vous aviez commandée; il est très beau dans son costume; non, il n’est pas conseillé de venir, à cause du virus; le cercueil est déjà cloué; il est parti au dépôt mais je ne sais pas lequel; je peux me renseigner si vous voulez».

Zemmour tortille du cul sur son siège dans l’émission «Face à l’info»: il traite du monde comme un clown, comme Charlie Chaplin en dictateur dans «La danse du globe». Tiens, je vais bien vous faire rire, un coup de fesses et hop... Zemmour:  «C’est l’économie qui sauve la vie des gens car si on confinait tout le monde, sans l’économie on serait morts de faim, tous guéris. C’est la grande industrie qui a sauvé les vies en Chine, à Taïwan ou en Allemagne, là où il y a eu si peu de morts du coronavirus. Pour l’Italie, j’ai les chiffres, l’âge moyen des morts en Italie est de 78 ans, 1% des morts à moins de 50 ans et 99% des morts souffraient d’une autre pathologie, diabète, cœur… Vous voyez, il faut relativiser tout ça... On est dans une époque très bizarre ou plus personne ne s’occupe de ses parents, grands-parents et en même temps on ne supporte pas que le gouvernement ne s’en occupe pas (sic)».

En fait, son analyse est complètement fausse: ce n’est pas l’industrie qui sauve les gens mais c’est la réactivité, la mobilisation des populations sans plus attendre, la capacité d’assimilation et d’adaptation des Chinois, des Taïwanais, des Singapouriens, des Japonais et aussi des Allemands qui ont appris à répondre presque instantanément aux défis technologiques, industriels, voire humains si nécessaire. Les Israéliens essaient de les imiter qui visent aussi l'excellence dans tous les domaines de pointe, de l'intelligence et du contrôle des populations:  c'est d'autant plus facile que, mis à part la Chine, ce sont des petits pays. Au contraire, les pays qui ont externalisé leurs savoir-faire ont un ratio taille/efficacité plus faible et leurs dirigeants ne font plus que planifier et réduire les coûts sous le contrôle des conseils d'administration. 


Par contre, les pollutions industrielles tuent des millions de Chinois et 50000 Français chaque année. La Chine a résisté en force au coronavirus mais les États-Unis avec leurs industries lourdes, à part quelques états comme la Californie capables de réagir très vite, vont succomber. C’est un défi pour IBM, General Motors mais aussi les start up, les GAFAM et la Silicon Valley: ces concentrations de cerveaux et de technologies innovantes peuvent-elles vraiment faire des miracles?

Car rien ne justifie la mort de milliers de personnes du coronavirus, pas plus que de mourir de la grippe saisonnière ou de la pollution de l’air. Au contraire, cette pandémie devrait nous ouvrir les yeux sur les gestes qui nous protégent au quotidien (sans être médecin) comme porter un masque. Donald Trump, géant aux pieds d’argile, aura beau tortiller du cul tous les jours de la semaine en conférence de presse, rien n’y fera pour amoindrir l’échec des États-Unis sauf la crédulité des républicains, le conservatisme et le cynisme des affairistes ou peut-être le miracle espéré par Trump et les évangélistes: la panacée des colporteurs dans la grande tradition des "medicine shows", la molécule miraculeuse révélée par un acte de foi... "In America we trust!", le réflexe patriotique pavlovien.

Trump : «On perd des milliers et des milliers de personnes chaque année à cause de la grippe (37000 personnes) et on ne met pas le pays à l’arrêt. On peut perdre un certain nombre de personnes à cause de la grippe, mais on risque de perdre plus de personnes en plongeant le pays dans une récession grave ou une dépression… avec des milliers de suicides».

Un lieutenant gouverneur du Texas a résumé sa pensée: «les grands-parents seraient prêts à mourir pour sauver l'économie de leurs petits-enfants». Car pour les républicains, c’est l’économie qui prime sur les risques sanitaires:  «On peut détruire un pays en le fermant de cette façon… Il faut retourner au travail»
confirme Donald Trump. Cependant, il existe une différence fondamentale entre la Chine de Xi Jinping et l’Amérique de Trump: la crise sanitaire chinoise est derrière et l’industrie chinoise peut repartir de plus belle car Xi Jinping a gagné son pari (même si les Chinois finissent de mourir par milliers) quand la crise sanitaire américaine est encore à venir: non seulement des centaines de milliers d’Américains livrés à eux-mêmes seront contaminés et sacrifiés sur l’hôtel du «business as usual» de Trump, ce qui signera son échec, mais ceux qui survivront à la maladie auront pour les cas graves les poumons attaqués et endommagés par le Covid-19, le nouveau virus de la pneumonie que l’Amérique a pris de plein fouet. Les conservateurs pensent avec Trump (et avec Zemmour, son clown français) que la mort de milliers de personnes âgées (et de beaucoup d’autres moins âgées, avec les poumons en compote) est sans doute un mal nécessaire pour éviter une longue dépression économique: «Nous ne pouvons laisser le remède être pire que le mal lui-même», a-t-il tweeté en lettres majuscules dimanche soir.

Mais d’autres Américains «moins businessmen et plus humanistes» voient ce fou furieux prêt à lancer les États-Unis droit dans le mur, dans une espèce de crash-test. Trump dit tout et son contraire dans la plus grande confusion, éructant en conférence et balbutiant dans ses tweets imbéciles. Pour sûr, c’est un grand-malade occupé surtout à rouvrir ses hôtels de luxe et ses clubs privés pour couvrir ses pertes: il prétend donc remettre l’Amérique en marche le 12 avril, pour Pâques, au moment du pic de contamination, quand plusieurs milliers de personnes risquent de mourir chaque jour dans la plus grande catastrophe sanitaire jamais connue depuis la grippe espagnole: "le virus chinois". Oui, merde in USA.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire