lundi 4 mai 2020

Journal du Coronavirus: «Les équations humaines», dans le blogiblag du 04/05/20 (LJ © 2020).

Quand j’établis une «équation humaine», c’est à dire une formule d’aspect mathématique faisant participer des contraintes humaines, je sais que le facteur temps entrera forcément en jeu: en effet, nos actions et nos cogitations (des réflexions parcellaires plus ou moins efficaces) se poursuivent dans un temps donné.

Par exemple, quand mes chaussures percées prennent l’eau, je formule une équation du type:

chaussette mouillée = chaussure percée (vrai ou faux) * (le temps d’exposition à l'ondée) / (envie de rester au sec) * (intensité de la pluie)

Des variables comme la taille du trou et la porosité de la semelle peuvent me permettre d’affiner le résultat, à savoir: «Ma chaussure est percée et donc, quand est-ce que ma chaussette sera mouillée?

Et l’équation se résume simplement ainsi: 
Cm = To/Es ^ Ip²  

Vous admirerez l’efficacité de la formule, assez comparable à E=mc² d’Einstein.

Après, il y a des domaines plus difficiles à concevoir, comme ceux de la pensée, du savoir et de la connaissance. Comment définir notre travail intellectuel comme un flux continu et cohérent? Par exemple, le problème pour moi de «la réflexion», c’est qu’elle se poursuit tout le temps que je vis, y compris pendant mon sommeil, et qu’elle est sujette à des variations et des réorientations continuelles. Comme la pensée est une faculté humaine, tous les phénomènes associés sont liés au temps… Mais comment par exemple établir le début, la fin, l’intensité et le résultat d’une «cogitation» pour ensuite l’exposer dans une formule mathématique? Et avec quels symboles, sans empiéter sur les mathématiques pures?

Certains de nos braves mathématiciens, «réduits» à leur science, voudraient représenter les connaissances humaines sous formes de patates, c’est à dire des sous-ensembles (en forme de patate) liés à l’ensemble unifié des connaissances (en forme de patate) avec des flèches indiquant des relations entre les différents éléments constitutifs, suivant la théorie des ensembles et répondant au théorème de Cantor.

Évidemment, il n’est pas possible de circonscrire nos connaissances avec précision dans des graphes de relation patatoïdes et avec des formules reliant A à B suivant des relations d’injection, de surjection et de bijection.

Surtout, établir des relations fléchées entre des éléments disparates comme une voiture et une pomme n’illustre pas l’état de la connaissance et affirmer que tout élément est égal à lui-même est une information redondante qui n’enrichit pas la connaissance. Je parle donc d’intelligence sélective usant d'une somme de connaissances diverses et non d’un flux d’informations sans intérêt, émis en permanence (les émissions radio) ou d’un savoir imaginaire soi-disant universel mais réservé à une élite (les conférences universitaires). Et puis, collectionner les connaissances du monde entier (qui se complètent chaque jour de millions de pages) dans des cercles patatoïdes est absurde, à moins d’imaginer unifier tout le savoir humain d’un simple geste de la main… Par quel délire? Autant se prendre pour Dieu. Je pense que les informations pertinentes sont aussi rares que les diamants et j'ai une certitude: "Je sais que je ne sais pas". 

L'intérêt d'une représentation infinie de la connaissance  (si nous admettons comme les frères Bogdanoff - mais aussi des savants réputés - que tout est information) serait de pouvoir identifier «des séquences de connaissances nouvelles» dans un flux ininterrompu de 0 et de 1, un travail comparable au décodage informatique de l’ADN pour soigner des maladies orphelines. Par exemple, la Tour Eiffel ou la Joconde seraient entièrement codées dans les décimales infinies du chiffre Pi, ce qui reste à démontrer. C'est un peu comme affirmer que toutes les formes possibles de poisson existent dans l'océan si on cherche au bon endroit: "Tu vas avec ton épuisette et tu pêches un poisson cubique!".

Parmi les «équations humaines», il en est une écrite par Idriss Aberkane qui fait mon admiration et ma jalousie. Cette formulation du «Flux de connaissance» est la suivante :

φ(k) = At
où t désigne la durée, A l’attention et φ(k) le flux de connaissances

Pour les détracteurs de cette équation de nature très humaine mais avec un rendement mécanique, je précise qu’elle doit pouvoir s’insérer facilement dans un algorithme visant à stimuler l’apprentissage et par exemple, dans les circuits électroniques d’une machine à apprendre reliée par des électrodes à nos cerveaux, utilisable pendant des phases de transes hypnotiques ou de sommeil léger. Cette "équation humaine" présente le flux de connaissance noté φ(k) non pas comme un élément de forme patatoïde (dans ce cas, un ensemble fini d'informations en injection avec nos neurones) mais à l'évidence comme une énergie, soit «la transition  d'une somme de connaissances à acquérir mécaniquement  en un temps t et à flux constant». L’attention maximale nécessaire pourra être obtenue de diverses façons: soit par les stimuli habituels du jeu (conquête, domination, possession, violence, urgence et sexe), soit par une stimulation chimique à base de gratification d’endorphines. Le risque mécanique dans le cerveau est d'écrire des informations provisoires et sans intérêt (des ordres faisant de nous des robots ou des représentations quelconques entraînant la confusion mentale) à la place d'informations originales jugées précieuses et indispensables comme les traits de personnalité et les réponses aux nécessités quotidiennes.

L’attention ou plutôt le «plaisir attentif» correspondant à l'effort d'apprendre, noté A par Idriss Alberkane, peut lui-même se décomposer comme un «coefficient masturbatoire» multiplié par le temps du plaisir, suivant la formule consacrée pour cette occasion:

Pa = objet du désir ^ (Cm x Tp)

Quant Idriss Aberkane définit un flux d’information φ(k), il est évident qu’il traite d'une manifestation d’intelligence pure, ce qui exclu les informations redondantes de type A=A, les erreurs, les faussetés et les billevesées. Par exemple, quand on relit un vieux journal, on se rend compte que toutes les informations écrites sont passées et désuètes, et même les journalistes devraient avoir honte à postériori de diffuser autant de fake news, de fausses nouvelles et de baratin. C'est tout sauf de la connaissance.

De plus, si l’information jugée indispensable doit être transmise par des machines à un dormeur, il faudra étalonner la machine pour chaque cerveau-récepteur, c’est à dire qu’il faudra moduler l’intensité de l’information proportionnellement au plaisir et au temps nécessaire pour l’expérience. On sait que, suivant l’éducation reçue, le processus de gratification dont dépend l’attention A ne sera pas le même pour tous: le sujet pourrait être plus ou moins addict aux jeux, au sexe, au sport, à l’adrénaline en général, aux psychotropes, à la bouffe etc. L’expérimentateur devra donc varier les circuits de récompense et même utiliser le conditionnement classique (celui de Pavlov).

De fait, la parole d’Idriss Aberkane est émoustillante, légère et anecdotique comme de la pâte à beignets et infiniment plus stimulante que toutes les propositions des mathématiciens officiels en poste, même si je ne partage pas toutes ses intuitions. Pour moi, il est un peu un conteur comme l’étaient jadis Jacques Bergier et Louis Pauwels, les auteurs du «Matin des magiciens». Jacques Bergier, un ingénieur chimiste surdoué d'origine russe (devenu l’un des personnages de Tintin) s’est présenté dans les années 60 comme un savant ayant vécu une vie d’aventures et détenant des archives secrètes FF (file and forget) déclassifiées pour son usage, de quoi écrire plusieurs dizaines de livres. 

Quinze ans plus tard, les frères Bogdanoff, eux aussi d'origine russe, sont apparus à leur tour dans le paysage audiovisuel en s’affichant comme des surdoués spécialistes de la vulgarisation scientifique, de la cosmologie et de la science-fiction. Cependant, ils avaient infiniment moins de culture que Jacques Bergier. Comme lui, ils croyaient aux pouvoirs presque illimités du cerveau et aux civilisations oubliées, voire extraterrestres. Pour acquérir du poids dans leurs démonstrations, ils ont soutenu chacun des thèses doctorantes en 1999 et 2002 mais sans acquérir la reconnaissance espérée. La valeur de leurs diplômes dits «de complaisance», obtenus sur le tard, demeure contestée. En même temps, ils se sont "extraterrestralisés" avec des visages déformés autant qu'irréelles attribués à des "protocoles" pour essayer de devenir plus intelligents à partir de 1990 (mythe du surhomme) et surtout pour ralentir les effets de l'âge à partir des années 2000, par exemple par l'auto-administration d'hormone de croissance dite "hormone de jouvence" (plus de muscle, moins de graisse, os et peau plus denses qui s'épaississent par endroits, acromégalie induite, réactivité augmentée, excitation du cerveau, résistance à la fatigue etc.). Depuis, leurs dernières prises de parole les ont montrés souvent hilares, peu diserts, déconnectés et presque incohérents en ressassant des vieux arguments éculés, ce qui suggère qu'ils ingèrent ou fument  d'autres substances.

Idriss Aberkane se définit également, en tant que titulaire de trois doctorats contestés, comme un surdoué. Hélas, les esprits les plus brillants peuvent avoir tendance à survoler l'information sans rien produire de consistant en science ou en recherche appliquée. Idriss a fait très peu de publications scientifiques mis à part l'édition de ses thèses, et il se réfugie derrière le secret industriel. Il est plus dans la lignée de François de Closets, Michel Chevalet et Bernard Weber. Avec beaucoup plus de rigueur scientifique, il aurait pu marcher dans les pas de Joël de Rosnay.

Comme Aberkane l'affirme, la connaissance est bien un enjeu politique et économique, et pas seulement dans les universités cotées et dans les mémoires des super-ordinateurs aux États-Unis: c’est l’enjeu de l’éducation des masses et de la révolution des modes d’apprentissage. Il est bon qu’il nous explique ou nous rappelle que nous utilisons mal notre cerveau et que nos motivations ne sont pas toujours les bonnes. La connaissance n’est pas un objet «fini» mais un choix personnel, une sélection mouvante, un assemblage d’informations à un instant t pour un usage donné, une vue de l’esprit, une abstraction, un concept. S’il vous faut optimiser votre apprentissage et «booster» votre cerveau, «faites-le avec plaisir!». Voilà ce que dit Idriss. Il précise que les vieilles méthodes sont improductives et conduisent à la confusion et au bourrage de crâne (apprendre pour apprendre peut même devenir obsessionnel et compulsif). Hélas, ses coups de génie se résument souvent à des saillies qui pimentent ses discours.

Aberkane fait de la prospective en annonçant que nous allons devoir changer nos modes d’apprentissage, non seulement pour notre bien (celui d’éprouver de la joie) mais aussi pour résister à la concurrence internationale dans la recherche de qualifications pour accéder à l’emploi. Il est plus un prospectiviste (celui qui fait des recherches concernant l'évolution future des sociétés et permettant de dégager des éléments de prévision) qu'un scientifique.

Dans la suite de cet article, je me propose à mon tour de mettre en «équation humaine» deux autres questions fondamentales qui sont:

1°) Quel est le risque d’avaler un moucheron qui tourne autour de ma bouche en mangeant, soit une fonction du type:

Moucheron aspiré = (inspiration (vrai ou faux)) x (diamètre de ma bouche) ^ (le temps d’ouverture)

soit plus généralement 
Ma = In x (⌀B ^ To)

2°) Quelle est la chance pour chacun d’entre nous de rencontrer un extraterrestre? Cette démonstration étant un peu plus longue, je suggère aux «non-mathématiciens» d’en faire l’impasse pour passer directement à l’article suivant.

Jacques Bergier, le journaliste Jean-Claude Bourret et les frères Bogdanoff avaient ceci en commun qu’ils affirmaient l’existence probable des E.T., les fameux extra-terrestres dont aucun savant consacré ni aucun gouvernement sérieux n’a jamais présenté une preuve irréfutable. La vérité tient sans doute au fait que les planètes habitables, qui peuvent s'estimer être des milliards, sont toutes distantes de plusieurs années-lumière, rendant toute rencontre extra-terrestre improbable. La formule correspondante pour rencontrer un extra-terrestre «vivant», c’est à dire identifiable en tant que tel, pourrait être proportionnelle à un ratio espace-temps du type:

Extra-terrestre = (Fi(forme identifiable) ^ Mi (mouvement indépendant)) x 1 / Ps (proximité spatiale) x Tp(temps de présence)

Ainsi, l'espace humain est celui de la proximité, tandis que le temps humain est celui de la présence avérée, soit tout simplement: 
E.T. = (Fi ^ Mi) * Tp/Ps

Par exemple, si la distance à laquelle se situe l’E.T. est trop grande (proximité en mètres), on ne pourra pas discerner un E.T. d’un être ordinaire, même à l'affût avec des jumelles. Pareillement, si le temps de rencontre est trop court (en minutes) ou si un E.T. survole la Terre à une vitesse proche de la lumière, personne ne pourra l’identifier en tant que tel (au risque de le confondre avec une étoile filante). De plus, un E.T. doit avoir une capacité de mouvement indépendant pour ne pas être assimilé à un objet inerte quelconque.

On peut déduire de cette formulation (non-exhaustive) que les E.T. doivent s'approcher de nous et donc qu’ils se déplacent avec une volonté propre, soit qu’ils sont issus de la planète Terre mais qu’ils l’ont quittée à un moment donné pour acquérir des caractéristiques extraordinaires (un peu comme les frères Bogdanoff), soit qu’ils ont quitté leur monde il y a très longtemps et habitent l’équivalent d’une station spatiale proche de la Terre vers laquelle ils font des allées et venues, soit qu’ils ont colonisé la Terre depuis longtemps et s’y dissimulent à notre insu.

Évidemment, ma formule n’est ni vraie ni fausse, mathématiquement parlé: elle est purement spéculative et à aucun moment elle ne définit la nature des extra-terrestres (qui par définition sont assez indéfinissables), pas plus que la formule φ(k)=At d’Idriss Aberkane ne définit la connaissance dans son essence. Ma formule suggère juste une «rencontre du troisième type possible» suivant une équation conceptuelle utilisable par exemple dans un processus de recherche et d’identification des E.T. par une intelligence artificielle logée dans un satellite.

Les ufologues estiment que les extraterrestres visitent la Terre environ tous les cinq mille ans et que la vague précédente de visiteurs à été constatée en Égypte au temps des pyramides. Jacques Bergier, beaucoup moins optimiste en tenant compte de la contrainte espace/temps de mon équation, a calculé la fréquence des visites à 100 millions d'années, avec des vestiges fossiles d'une précédente apparition sur Terre d'extraterrestres datant de l'âge des dinosaures.

Pour résumer, dans ce monde de surstimulation, capter l'attention est ce qu'il y a de plus rare et de plus cher. Cela ne vous intéresse pas? J'ai parfois l'impression de parler à un mur. Dommage… surtout que mon analyse ne sert ni à m'enrichir, ni à faire ma promotion, seulement à réfléchir un peu tout en rigolant. Ah oui, merde in France!

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