vendredi 8 mai 2020

L’élève Macron déconfine: «J'ai vu venir le TSUNAMI», dans le Blogiblag du 08/05/20 (LJ©2020).

Macron, journal d'un déconfineur:

Bien sûr, ma méthode pédagogique est un fiasco, tout comme ma politique des «petits pas». Je croyais qu’Engela Merkel sucrait les fraises et elle nous a mis une raclée à tous… Elle aurait pu le faire aussi bien les bras attachés dans le dos… Cela se nomme le pragmatisme allemand! On pourrait dire aussi que les Italiens et les Anglais ont fait pire que nous et c’est une erreur car nous ne savons toujours pas en France le décompte total de morts et de malades du Coronavirus dans les maisons de retraite comme dans les maisons particulières en ville et à la campagne. Il faudra attendre encore six mois pour connaître le taux de surmortalité national et pour évaluer l’ampleur du désastre, comme si les communes et les Ephad étaient des satellites dérivant à une demie année-lumière de Paris, et ne parlons pas de «l’outil informatique» curieusement inopérant. Je soupçonne même du grand foutage de gueule et de l’anti-jacobinisme mal placé. Le seul outil qui fonctionne actuellement, ce sont les cartes qu’Olivier Véran illumine en vert et rouge tous les soirs, façon sapin de Noël, histoire de nous mettre un peu les boules.

Aujourd’hui comme tous les jours passés est une nouvelle page blanche, que je noircis consciencieusement avant d’aller faire dodo aux côtés de ma blonde. Et je souhaite que tous les Français en fassent autant, aux côtés de leurs femmes respectives bien sûr... avec un esprit neuf, celui de conquérir de nouveaux territoires et de croire en des jours meilleurs. La France des pionniers.

Pour les autres, les peigne-cul, c’est le moment de dénigrer, au sens étymologique, c’est à dire «noircir, teindre en noir», mais qui et quoi? La barbe d’Édouard Philippe? Moi, je lui ai conseillé fortement de s’abstenir de teindre sa barbe mitée à l’encre de seiche (pour ne pas confondre la salle du Conseil des ministres avec une poissonnerie): «Ne serait-il pas plus simple que tu te la rases? Déjà que ce gouvernement n’est pas en odeur de sainteté…». Du coup, très vénère, le ch’ti-pépère m’a encore une fois offert sa démission à la fin du conseil: «Écoute, Édouard, va falloir patienter jusqu’à la fin 2020, voire courant 2021, quand la crise du Coronavirus sera passée, histoire de repartir sur des bases saines». C’est tout moi, l’obsession de la page blanche!

Ce «tsunami viral» qui a fait déjà autant de victimes dans le monde entier qu’un vrai tsunami, celui de 2004 dans l’océan Indien, s’est imprimé dans ma mémoire: pendant des semaines, on ne voyait rien que l’océan qui frisait au loin, au ralentit, sans imaginer la déferlante qui allait s’abattre sur nous. C’était tellement loin, la Chine, mais tellement proche en avion que j’ai eu le temps d’y faire un aller-retour sans me douter de rien! En octobre 2019, les premiers cas de coronavirus sont apparus un peu partout chez les voyageurs mais dans l’ignorance générale, avec des symptômes divers: fatigue, éternuements, nez qui coule, mal de gorge ou conjonctivite, toux, fièvre, difficultés à respirer. Sans qu’on le sache, les plus faibles commençaient à décliner. Mais l’ennemi demeurait invisible, même aux meilleurs services de renseignement du monde, sauf à la Chine bien sûr, qui savait et agissait au vu et au sus de tous.

Après avoir arasé l’Italie et l'Europe de l'Ouest, la vague dévastatrice a continué sur son élan en traversant l’Atlantique d’un côté et le Pacifique de l’autre pour rejoindre l’Amérique. L’horizon frisottait au loin, comme la blanche écume sur l’océan et la réfraction de la lumière sur la mythique Route 66, mais Donald Trump lui non plus n’y croyait pas: «J’ai fermé tous les aéroports à clé. Nous sommes en sécurité enfermés chez nous… C’est tellement loin l’Europe et la Chine!» Mais déjà, des employés toussaient chez les traiteurs chinois et des hommes infectés sans le savoir rejoignaient ou quittaient des hôtels et restaurants, des salles de spectacle, des réunions sportives, des congrégations religieuses, des
compagnies militaires, des trains et des métros, des avions de retour et des embarcations de haute mer. New York allait connaître ses pires heures de l’histoire… Un souffle barbare: NougaYork!

Et déjà voici venir le déconfinement tant attendu du 11 mai, mais les discréditeurs, calomniateurs et autres entacheurs de réputation continuent de s’en donner à cœur-joie… Ces charognards-là ne plaisantent pas. Philippopote, abonné à Radio-blabla sur sa chaîne YouTube, compte ses nouveaux amis comme autant de morpions sur ses parties intimes et se faisant faisandé, il conspire pour organiser le Frexit; Marine Ta Peine prend des airs de Générale pour superviser le déconfinement, en anticipant deux ans à l'avance sa candidature aux élections présidentielles de 2022 (au détriment de sa nièce, dite «la Maréchale», la seule de la famille encore susceptible de remporter un premier tour des élections présidentielles); Onfray le Gueux lance sa nouvelle revue «Front Populaire», le portail promotionnel qui doit contribuer à l’enrichir un peu plus et à faire la part belle aux ennemis de la France-Europe maastrichtienne (celle-là même qui l'a vêtu, nourri et choyé pendant 60 ans en commençant par la CEE en 1957
). 

Hélas, tous espèrent cette seconde vague dévastatrice qui doit anéantir mon gouvernement, une grande vague de retour après le Tsunami viral initial, car tout le monde sait bien que, forcément, il y aura des répliques comme en Chine et en Allemagne. Encore faudrait-il que nos services sanitaires circonscrivent les foyers d’infection à temps au lieu de rester à pomper comme des cons au fond des cales du paquebot France depuis deux mois. Les Britanniques ont la Reine d'Angleterre et l'Allemagne l'insubmersible Angela, plus forte encore que le cuirassier Bismarck. Et moi, quelle est ma légitimité sans le défilé du 14 juillet? Le général de Gaulle et la ville lumière... Heureusement, Paris sera toujours Paris suivant sa devise: "Fluctuat nec mergitur".

La France fait partie des cinq plus mauvais élèves de la planète avec les États-Unis, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne. J’avoue que pour moi, le premier de la classe (qui de plus a épousé sa professeure), c’est la honte! Vous croyez que je l’encaisse bien? Non, pas besoin de me mettre le nez dans l’encrier. J’ai l’impression que la Chine me tient les mains et que mamie Merkel me donne la fessée cul-nu.

Depuis je pompe, j’écope et j’écluse… Je les retiendrai, ces prévisionnistes à la mords-moi-le-nœud: «C’était qu’une grippette gnagnagna… Le dernier malade est rentré chez lui, tout est sous contrôle». Allez leur faire confiance… Merci Olivier Véran! Bien sûr, j’étais bien obligé de l’écouter et de faire semblant d’agréer son ordonnance en gardant mon flegme (comme Boris Johnson faisant jouer l’orchestre sur le Titanic) pour ne pas confiner la France façon «mort subite», ce que j’ai été finalement contraint d’ordonner à contre cœur, avec deux mois de retard et en freinant des pieds et des mains. «Faites comme moi, allez au théâtre!» Tiens, j’ai même laissé les avions continuer de débarquer librement tous les jours leurs passagers arrivés de Chine: «You are welcome… On vous adore de Wuhan à Pékin. Business is business!». Aujourd’hui, les soi-disant «Informés» sur Franceinfo me donnent des leçons: «Après avoir préféré la Vie à l’Économie, il va falloir préférer l’Économie à la Vie», les cons, mais c’est faux et faux... J’ai soutenu l’économie tant que j’ai pu en offrant toutes les garanties possibles de l’État et si Édouard Philippe a fini par confiner les Français, c’est en désespoir de cause. Demain, si je peux déconfiner confiant, c’est parce que le Pr Raoult juge lui aussi qu’une deuxième vague est peu probable: c’est bien la preuve que j’écoute tout le monde sans parti pris!

Évidemment, mes atermoiements passés risquent de profiter à d’autres prétendants qui trouveraient à l’issue de cette pandémie (et de ma démission) un milliard de «nouveaux masques» fraîchement commandés et amassés dans des entrepôts gardés par l’armée, en réserve de la République.

Le problème majeur, c’est un reliquat de 435 millions de masques conservés stupidement jusqu’au dépassement de la date de péremption: ces masques auraient dû servir depuis 10 ans pour épargner 100 000 morts de la grippe saisonnière… Mais à quoi bon? "Les Français sont tellement cons qu’ils ne savent même pas s’en servir" me répétait le ministre de la Santé. Vous parlez d’une politique de prévention! Et pour quel bilan? Au moins 280 millions de ces masques vont-être brûlés et nous avons plus de 30000 morts d’infection du Covid-19. Oui, à chaque connerie nouvelle je me prends une tuile sur la tête! Pour finir mon quinquennat, je vais devoir m'affubler d'un chapeau haute forme pour me protéger et cacher mes bosses.

Pensez, chaque année des milliers de Français meurent inutilement sans aucune prévention et 10000 petits vieux viennent encore d’offrir leur vie à cause de l’incompétence de nos services de santé: soit 10000 morts de la Grippe chaque année, 31 000 morts du cancer du poumon, 48000 morts de la pollution, plus de 50000 morts d’arrêts cardiaques, 73000 morts du tabagisme et 100000 adultes atteints d’insuffisance respiratoire chronique qui vont souffrir atrocement du retour de la pollution à partir du 11 mai... et ce ne sont là que les chiffres officiels, des cas reconnus en dehors d’une crise sévère, soit une petite moyenne de 70 000 morts superfétatoires de contaminations diverses et variées chaque année en France, auxquelles je dois ajouter pour 2020 un minimum de 30 000 morts du Coronavirus.

Oui, nous allons apprendre aux petits enfants à se laver les mains et c’est tout, mais nous avons perdu l’occasion de former les adultes aux gestes de sécurité pour les années à venir. Quel échec de l’enseignement des adultes! Quel démission des services sanitaires! Je revois ma porte-parole Sibeth Ndiaye (Si-bête, qui porte si bien son nom, après Benjamin Grivois) expliquant aux médias: « Ça sert à rien et c’est dangereux… Je ne sais pas moi-même comment porter un masque». Faut-il être sot à ce point? Ai-je embauché une idiote ou une manipulatrice? J’ai des doutes… Bon, je me souviens que c’est Édouard et Olivier qui l’avaient briefée, alors... mea culpa. À cause d'eux, je ne sais plus dans quel trou me cacher mais je dois faire bonne figure et composer le personnage du Président. Pour me calmer, j’imagine Trump, Angela Merkel et Xi Jinping à poil, avant chaque nouvelle prise de parole… La méthode était infaillible jusqu’à ce jour.

Non, je ne dois laisser personne écrire mon Histoire, et surtout pas les journalistes Davet et Lhomme qui avaient si bien douché l'espoir fou de Nono de Hollande
(François Hollande): celui d’être réélu. La DGSE et le Renseignement intérieur sont préparés contre toute tentative de déstabilisation du gouvernement et comme souvent, la menace vient des journalistes: dans les archives informatiques de nos deux zigotos en question, nos agents infiltrés ont trouvé une enquête en cours sur la fourniture des masques qui nous ont manqué si cruellement: soit un milliard et demi de masques en réserve à l’époque de Roselyne Bachelot et dont les deux enquêteurs ont suivi la trace. J’ai donc dépêché préventivement Édouard Philippe pour faire toute la lumière sur la question et présenter ses observations devant les médias réunis. Ma porte-parole Sibeth Ndiaye doit nous défendre ardemment sur les radios et dans toutes ses interviews.

La première erreur, ce fut de ne pas offrir des millions de masques chaque année aux Français, avant la date de péremption s’entend... Ce choix s'impose pour résister aux épidémies saisonnières de grippe et aux autres affections respiratoires! Et pourquoi ne pas offrir des masques aux ouvriers de chantiers contre la poussière et aux femmes de ménage contre les émanations chimiques? Pourquoi faut-il finalement qu’Édouard Philippe retrouve ces masques oubliés par centaines de millions
dans des entrepôts, complètement hors d’usage, et qu'il demande maintenant à les faire brûler en pleine pandémie - en passant pour une tanche? Deuxièmement, pourquoi ne pas avoir reconstitué les stocks correspondants? Depuis, l'usine qui les fabriquait en France à fermé. Pas malin. Troisièmement, pourquoi nos négociateurs sont-ils complètement incompétents pour commander du matériel en Chine et partout ailleurs, au contraire des grandes surfaces de l’alimentation et d’autres entrepreneurs dont nous avons soigneusement méprisé les compétences et l’entregent? La seule possibilité de s'approvisionner, est-ce de réquisitionner les commandes des autres pays en transit en France?

Comme je le dis souvent au Conseil des ministres: «On mesurera votre incompétence à l’aune de votre bêtise». Hélas, moi-même je croyais tout bien faire et tout anticiper: allez mes équipes, à gauche, à droite! Et puis, à vouloir trop souvent sauter entre les voies de chemin de fer comme un hobo, je me suis pris le train du Coronavirus en pleine poire. Oui, je le confirme, ça fait mal. Alors voilà, je me présente à toi, mon Dieu, humble mais «En marche!», avant d’être jeté au bûcher médiatique: un mixte entre Jésus Christ, la Pucelle d’Orléans et Lady Godiva. Est-ce la sainteté qui me travaille? Je ne crois pas… 

En France, comme dirait Claude Piéplu: «Pendant que les Shadoks pompaient, pompaient… Les Français confinaient, confinaient!», moitié confit, moitié compote. Ah oui, merde in France.

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