lundi 29 juin 2020

John Muir, contre le scientisme: «Les plus belles pages de l’écologie poétique», dans le blogiblag du 30/06/20 (LJ©2020).

Alexi Jenni (prix Goncourt 2011) a écrit sans prétentions les plus belles pages de l’écologie poétique que je connaisse dans «J’aurai pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond». Voici donc un petit résumé de la vie romancée de John Muir dont il reprend l'esprit et les textes. Mais qui était vraiment cet aventurier?

Né en 1838, John Muir fut à 20 ans un solide ouvrier agricole, mais dix ans plus tôt, arrivé gamin d’Écosse parmi les colons au moment de la Ruée vers l’or, il n’était encore que ce chenapan qui aimait échapper à toute surveillance pour courir la campagne avec des bandes d’enfants terribles. Pour le tenir dans la bonne voie et le dresser au métier d’homme, son père utilisa tous les stratagèmes à sa disposition: le travail abrutissant qui enchaîne les travaux des champs du matin au soir, la religion en prêchant les saintes écritures, l’éducation par l’exemple et le sacrifice, le travail épuisant qui rompt les corps, la connaissance par cœur des chapitres et des versets de la bible, les corrections salvatrices et les bains glacés qui rougissent la peau, le partage d’une vie humble et rude en famille, la bienveillance fraternelle et la préservation de l’innocence, le poids de l’autorité paternelle et celui encore supérieur du devoir.

Plus tard, vieux et barbu, John Muir sera décrit comme le père de l'écologie, c’est à dire un des premiers à avoir témoigné pour la préservation des paysages américains: il ne parlait pas d’écologie mais de l’urgence de défendre la Création contre la destruction organisée du Wisconsin jusqu'à la Californie. C’était avec raison… N'importe qui pouvait délimiter un terrain et s'en déclarer l'heureux propriétaire ou creuser une mine d'or. Depuis son arrivée en tant que colon dans des paysages encore vierges de la main de l'homme et pendant les 50 années suivantes il avait pu constater la destruction forcenée et à grande échelle du grand Ouest américain par les vagues de chercheurs d’or, les mineurs mais aussi les bâtisseurs, les cultivateurs et les éleveurs qui menaient paître leurs moutons par dizaines de milliers dans les vallées fleuries de lys, jusqu’aux pieds des contreforts granitiques. Des séquoias de 100m de haut étaient abattus, détaillés en planches pour construire de vulgaires cabanes ou réduits en petit bois de chauffage à coups de dynamite, dans un gâchis ignoble. (L’équivalent de ce drame serait aujourd’hui, par exemple, que l’explorateur Mike Horn retourne en Amazonie 20 ans après l’avoir traversée à coups de machettes et qu’il découvre, accablé, les paysages désolés d’une déforestation absolue, là où jadis la vie sauvage à profusion ralentissait chacun de ses pas et menaçait sa traversée).

En défendant la réserve naturelle devenue «Le parc national de Yosemite», John Muir, naturaliste et poète, a donné une tournure politique à son combat en s’adressant aux plus hautes instances nationales, contre les intérêts locaux. Peut-être n’y est-il finalement pas pour grand-chose dans cette décision de préserver cet espace, une décision convenue au nom de la morale puritaine, mais il aura réussi à convaincre le président Theodore Roosevelt en personne de l’intérêt de nationaliser ce territoire: Yosemite est devenu, parmi d’autres parcs célèbres comme Grand Canyon ou Yellowstone, la bonne conscience d’une Amérique conquérante (et tout de suite après un lieu de tourisme de masse pour des citadins en manque de rêve de conquête). Yosemite cache aussi quelques secrets moins glorieux comme l’extermination des derniers indiens de Californie, devenus au fil du temps des bandes pouilleuses et fuyantes pourchassées jusque dans les montagnes… mais John Muir, le fermier, n’avait que du dégoût pour ces pauvres autochtones survivants et il a toujours préféré ronger des quignons de pain (et crever de faim) pendant ses errances plutôt que d’adopter le mode de vie de ces chasseurs-cueilleurs (mais aussi des voleurs opportunistes pendant la nuit, dont
les autres fermiers faisaient les frais).

La "conscience écologique" de John Muir s’est développée avec l’idée que ses récits et ses poèmes pouvaient infléchir la destruction de ce territoire, c'est à dire la Terre originelle depuis ses profondeurs jusqu’aux montagnes rocheuses moulues par d’anciens glaciers, avec ses forêts de séquoias et ses espèces animales menacées d’extinction.

Par la lecture de sa vie sauvage et de ses carnets de notes, nous pouvons définir quelles sont les vertus cardinales qui doivent orienter notre combat écologique partout dans le monde: je veux parler par exemple de la révélation et de la communion avec la nature. En fait, il s’agit d’amour (et de partage) mais au sens le plus ancien.

Contre cet effort de nous raccorder aux sources de la vie et de la joie, nous rencontrons les regards haineux des marchands (des prédateurs organisés) qui confondent le verbe aimer avec le verbe consommer: «Je l’aime donc je le mange!». Triste profession de foi... Plaignons la pauvreté de leurs sentiments. Hélas, ils reçoivent le soutien inébranlable des philosophes de chez nous, des enseignants de l’école laïc française, des technocrates et d’autres politicards très prudents qui nous avertissent avec horreur du retour des croyances religieuses, voire d’un animisme tribal qui menacerait «nos libertés fondamentales».

Raphaël Enthoven, par exemple, fustige les démagogues, «tous ces salauds qui remplacent la science par le charlatanisme» et qui nous projettent dans l’obscurantisme, Michel Onfray méprise «les vertus chrétiennes et les enseignements de Jésus Christ» mais aussi «tous les véganes (comme John Muir) qui refusent de manger de la viande par ignorance et sensiblerie», F-X Bellamy doute lui des mesures contre le réchauffement climatique «pour s’en remettre entièrement à l’innovation et aux forces du progrès» et pour finir, nos dirigeants dont le chef de l’État le premier refusent «
tout ce qui risquerait de décourager l’investissement» et menacerait donc le capitalisme. Mais voyez comment le libéralisme et le capitalisme sont menacés tous les jours par les écolos! Ah oui, c'est effrayant.

Ont croit rêver! Je ne les traite pas d’incroyants, chacun étant libre de croire à ce qu'il veut (Onfray ne croit qu'en lui), mais tous ces apprentis criminels, au nom de la Science, ont enjoint nos médecins à ne surtout pas soigner les malades du Coronavirus avec de l’hydroxychloroquine, une molécule décrite comme «un remède de charlatans et de rebouteux»: plusieurs dizaines de milliers de malades sont donc morts chez eux ou sur des chaises percées dans des mouroirs, avec un minimum d'assistance (puisque
l’hydroxychloroquine leur était refusée), contaminés par des familiers souvent asymptomatiques mais très contagieux. Les médecins se sont enfuis en criant qu'on voulait leur mort. Beaucoup ont trahi au nom du scientisme et de l'attentisme d'état leur serment d’Hippocrate qui enjoint de détecter (témoigner, révéler), de porter secours (se présenter, communier), de soigner (tendre la main, donner de l'attention et des soins élémentaires) et de traiter (protéger, rassurer) qui sont des vertus plusieurs fois millénaires de partage avec la nature (la terre, les plantes et les animaux) comme avec les hommes.

Le serment d'Hippocrate:

“Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

samedi 27 juin 2020

Parents sévères, enfances misérables, hommes admirables: «De Charles Péguy à John Muir, en passant par Henri Poincaré», dans le blogiblag du 28/06/20 (LJ©2020).

Charles Péguy et John Muir ont ceci en commun qu’ils sont morts en 1914, l’un d’une balle dans le front et l’autre d’une pneumonie, mais des témoins disent qu’ils sont morts tous les deux de désespoir et de chagrin. Péguy est mort en montant au combat contre les Allemands à l’aube de la première guerre mondiale, dans un ordre mondial qu’il ne comprenait plus. Muir est mort après s’être battu contre un projet de barrage, dans le but de sauvegarder la vallée d'Hetch Hetchy en Californie, ce à quoi il échouera. La mort est alors un renoncement à vivre, quand plus rien n’en vaut la peine, quand le monde ancien est irrécupérable.

Charles Péguy et John Muir ont eu aussi en commun une enfance qui pourrait nous paraître misérable. Le premier apprit très tôt entre sa mère et sa grand-mère à rempailler et canner des chaises pour acquérir un métier, le deuxième à 11 ans s’attelait déjà aux travaux des champs, des travaux forcés mais consentis joyeusement dans les paysages encore vierges de la conquête de l’Ouest. Péguy et Muir avaient l’insouciance des enfants de cette époque qui donnaient tout à leurs parents, en idéalisant plus tard leur enfance. Quelle leçon de savoir vivre! Péguy écrira des poèmes comme on tresse les joncs, en emmêlant les brins, et Muir décrira les milles façons du vent de souffler entre les branches.

Enfin, Charles Péguy et John Muir se sont illustrés par leur intelligence exceptionnelle qui les a fait échapper à leur sort d’ouvrier et de paysan (jamais ils ne se sont décrits comme pauvres et malheureux), en rejoignant les bancs de l’école et de l’université. Ils étaient aussi très appréciés par leurs camarades. Ils ont raconté comment, gamins, après des heures d’un dur labeur, les yeux se fermant tous seuls et les mains tremblantes de fatigue, ils se penchaient en secret sur les pages des grands poètes, émus aux larmes,
mais là s’arrêtent leurs points communs. Enfant, Péguy connu l’école laïque et la rigueur d’une éducation ouvrière emprunte de platonisme (mais avec un crucifix accroché au mur), empêché d’aller courir, tandis que Muir baignait dans une religiosité familiale, s’échappait avec des bandes de gamins pour battre la campagne et se prenait des tannées en rentrant à la maison. Péguy monta à Paris et tomba en admiration devant la statuaire de l’art gréco-romain quand Muir devint un mécanicien autodidacte, rejoignit plus tard l’université et découvrit la sauvagerie des grands espaces américains qu’il arpenta de long en large, en échappant à l’emprise absolue d’un père pasteur presbytérien. Péguy, souffreteux, s’adonna à une vie citadine de réflexion et d’écriture entrecoupée de pèlerinages, et Muir n’eut de cesse d’abandonner ses travaux d’hercule comme ouvrier agricole et ses études universitaires pour aller se perdre dans la cathédrale d’une nature vierge des hommes, entre les troncs des séquoias géants et pour en ramener sur ses carnets des souvenirs de voyages éblouissants.

Henri Poincaré, autre exemple, contracta à l’âge de 5 ans la diphtérie, ce qui l’incita à lire beaucoup. «Poincaré se distinguait surtout grâce à son intelligence exceptionnelle. Dès sa jeunesse, il pouvait résoudre des problèmes très complexes. Au premier abord, son côté introspectif pouvait donner l'impression qu'il était un jeune homme hautain. Cependant, il fut rapidement apprécié de ses camarades, car il était toujours prêt à aider les autres qui butaient sur un problème, et était généralement un bon camarade». /wikipédia.

Moi-même, comme Michel Onfray, je pourrais parler de mon enfance misérable, à la Zola, méprisé au milieu des costauds et des pédérastes. Mais ce serait faire une peinture bien noire de mon enfance, qui ne fut pas si terrible tant j’étais sauvage et innocent, même si j’ai dû courir à l’occasion pour ne pas me faire rattraper, voler, tabasser et peut-être même enculer par quelques grands gaillards déjà poilus du menton. Les baffes ne venaient pas de mes parents (absents et bienveillants) mais des autres gamins dans les cours d’écoles. Infiniment seul, dans une tactique d’évitement, je n’ai connu comme amis que les livres avant d’y renoncer pour partir travailler et m’avilir dans des travaux d’usine, sans espoir. Là, j’ai cru pendant 20 ans rejoindre la grande fraternité des hommes mais je n’ai jamais fait que m’en éloigner, devenant une sorte d’homme-machine appliqué aux tâches mécaniques, étranger à moi-même. Vous comprendrez ma liberté d’écrire!

Hélas, je ne serais jamais plus ce petit garçon qui avalait des livres par dizaines et transformait tous les récits d’aventures en rêveries solitaires. Incapable de m’assimiler aux autres gamins de l’école, je n’avais d’intérêt que pour les livres, l’odeur de l’encre et les voyages dans ma tête: je mangeais des mots, j’en goûtais la texture, je tentais d’en percer le mystère, étrangement absent à la réalité. Après, ma mère me chassait de ses jambes et je partais à l’aventure dans la contemplation d’une nature moribonde percée de routes et d’autoroutes (autant de barrages infranchissables), avec ses alouettes virevoltantes au dessus des derniers champs de blé, ses vergers oubliés aux arbres étiques, ses dernières sources libres dans les creux moussus des prairies verdoyantes et ses essaims d’abeilles sauvages échappées des ruchers abandonnés, juste avant la construction sur place d’une usine, d’un centre commercial ou d’une cité HLM. En rentrant à la maison, je rêvais d’apprendre le dictionnaire par cœur et la musique me faisait le même effet: je m’évadais dans ma tête et j’essayais en vain de saisir tous ces mots et toutes ces notes de musique comme autant de poignées de sable insaisissable. Mon esprit se rebellait à toute discipline. Je m’allongeais pour rêver de musique et, adolescent, je faisais taire le tourne-disques pour poursuivre les symphonies d’Hector Berlioz et de Wagner dans ma tête (deux uniques 33 tours de musique classique, achetés en solde dans la rue). Et puis, même cela m’est passé… Est-ce Mozart qu’on assassine? Un jour, mais bien plus tard, j’ai compris que ma vie ne valait pas grand chose et depuis, je vis en sursis, de plus en plus vieux et faible, sans énergie nouvelle, presque éteint. Mes livres et mes compositions ont tous fini à la poubelle.

Monsieur Onfray lui ne cesse de pleurnicher - sur la cruauté de ses contemporains, jaloux de son art -, tout en célébrant ses succès multiples et variés: livres et recueils de poésies par centaines, conférences devant des milliers d’admirateurs etc. Cependant, l’enfer qui décrit son enfance ne correspond pas à la réalité perçue par d’autres enfants de son âge, dans le même orphelinat qu’il a connu (qui ne comptait dit-on que quatre ou cinq orphelins par classe), où ses parents l’avaient envoyé pour y recevoir la meilleure éducation possible. Là, face à des rustres peut-être plus âgés et donc plus forts que lui, il aurait fait le coup de poing (exactement comme d’autres avant lui). Devenu écrivain, Onfray s’est attaché à écrire sa propre légende enfantine, entre violence, crasse et pédérastie, entre réalité et affabulation: celle d’un enfant hypersensible, celle d’une pauvre victime, celle d’un intellectuel... mais voyez l’adulte qu’il est devenu, dominateur, altier, presque menaçant, la moue dédaigneuse, imbu de sa personne et sans concession aucune… Un peu comme Didier Raoult, un extra-lucide, mais la science en moins. Sa misère est littéraire, ses parents étaient sans doute modestes mais pas vraiment pauvres et enfant, il ne craignait pas la disette! Concernant sa haine des petits curés pédérastes qui ont participé à son éducation (dont certains étaient des fins lettrés), cela mériterait une psychanalyse (mais Onfray a conçu un violent dégoût pour les méthodes freudiennes), au lieu de quoi il nous bassine avec des centaines d’ouvrages imprimés dont il est l’auteur prodigue, tout en auto-promotion permanente, en auto-satisfaction et en auto-célébration depuis 40 ans! (Charles Aznavour aura connu des débuts bien plus difficiles que notre faux-losophe, avant d’atteindre à 40 ans passé la consécration d’un tour de chant). En bref, il faut remettre les choses en perspectives.

Onfray a construit sa carrière non pas sur des manières affables mais sur la polémique, affichant son mépris pour ses concurrents, mais aussi pour le judéo-christianisme dont il est issu, dégoisant à loisir sur Jésus Christ qui n’aurait jamais existé (les évangiles sont pour lui un tissu de mensonges, mais Jésus avec sa corde en fouet aurait par contre inspiré Hitler), bavant sur Freud et le fustigeant de quelques phrases assassines qu’il répète comme un perroquet, déblatérant sur Greta Thunberg traitée de pauvre chose inhumaine, et bien d’autres victimes de ses colères froides… son erreur principale aura été non pas de diffamer des morts, paix à leur âme, mais de s’attaquer aux enfants par jalousie et pour se donner de l’importance comme le fils prodigue de sa légende. Voyons, ces enfants sont intouchables, que ce soit Bernadette Soubirous, le petit Aylan ou Greta Thunberg, tous symboles d’innocence. Cela ne se fait pas, monsieur Onfray!

Le plus simple, face à un tel torrent de mépris, c’est pour moi d’ignorer son œuvre, ce a quoi je me suis astreint depuis quelques années. Mais le bougre continue d’éructer sur les réseaux, inlassablement, de sorte que nul ne peut ignorer la bassesse de ses propos enregistrés sur tous les médias disponibles, sur sa chaîne et dans son blog. C’est lui qui nous avait déjà édifié sur la culture judéo-chrétienne en 2017, dans «Brève encyclopédie du monde, De Jésus à Ben Laden, vie et mort de l'Occident – Décadence»: c’est une charge sans concessions de notre prétendue civilisation et une ode à la vigueur d’une civilisation musulmane envahissante (qui se résume pour moi à une religion passéiste et totalitaire). C’est encore lui qui veut faire notre éducation écologique, sous prétexte que son père était un ouvrier agricole qui lui a enseigné l’amour de la campagne: «la terre est faite pour être labourée, les animaux sont faits pour être mangés!» Et toutes autres considérations seraient des conneries inventées par les véganes et les bobos. Alors, ne lui parlez pas du réchauffement climatique, celui des conspirationnistes!

Onfray est un polymathe: il a étudié, il sait tout, à l’égal de Michel Ardan et de Cyrus Smith, des personnages de Jules Verne. Mais comment le comparer à Pythagore ou à Aristote? Comme amuseur polyfacétique, je lui trouve des points communs avec Patrick Sébastien (l’amabilité en moins), bien plus qu’avec Didier Raoult. Nombre de leurs observations sont intéressantes. Pour moi, son opposition nietzschéenne aux dogmes et sont esprit de résistance au mondialisme sont louables... mais la pauvreté de ses considérations personnelles et son manque d’empathie le disqualifient complètement de l’éducation des foules. Il se décrit volontiers comme «un bienfaiteur de l’humanité, ayant travaillé bénévolement pendant vingt ans à l’éducation du petit peuple» mais il aura surtout travaillé à sa célébrité et à la divulgation de ses œuvres chez les nouveaux intellectuels-prolétaires de son université populaire (un mélange improbable que lui seul a réussi), des pauvres types qui se prennent à penser avec son autorisation éclairée, ce qui n’a rien de gratuit: «Je vous conchie mais lisez-moi (c’est 50 euros les gros volumes et 20 euros les petits), étudiez-moi comme Socrate (c’est moi son éditeur) et je vous apprécierai à votre juste valeur!». Ben non, pas moi… Dommage!

Patrick Sébastien, notre gilet-jaune de la féria (anciennement la bamboula, mot raciste), c’est ça:

Ah si tu pouvais fermer ta gueule 
Ça nous ferait des vacances 
Ah si tu pouvais fermer ta gueule 
Ça ferait du bien à la France...
 
Et puis y’a tous ceux qui font des débats 
D’la philo à deux balles 
Y’a c’ui qui est pour 
Et y’a c’ui qui veut pas 
Et ça parle et ça parle...
 
Le déconfinement?
 
Ça durera c’que ça durera 
On en profite et après on verra 
Faut qu’on arrête de nous foutre la trouille
Faut qu’on arrête de nous casser les couilles
 

La musique classique ? 
Mozart dans ton cul...

Faut bien que le petit peuple se trémousse, quoi! Patrick Sébastien est un chanteur populaire et un animateur populiste, dans le bon sens du terme car ce n’est plus une insulte. Mais je crains que l’adhésion de Michel Onfray à ce mouvement des Gilets-jaunes, à l’égal de tous ses confrères, n’ai été au départ qu’un nouveau prétexte lui servant à insulter Greta Thunberg ou Emmanuel Macron: «Voyez ces pauvres gilets-jaunes qui ne peuvent pas boucler leurs fins de mois etc. Que pensent-ils du réchauffement climatique? Et bien, ils s’en tapent... Maintenant, la «Convention citoyenne pour le climat» lancée par Macron? Ils s’en branlent aussi». Voilà, c’est l’argument massue qui lui sert à terminer toute discussion et donc à décrédibiliser systématiquement le mouvement écologiste pour la préservation de la planète. Et quand il dénonce le traité de Maastricht de 1992 qui pénalise le «petit peuple» (cette erreur majeure de François Mitterrand et Pierre Bérégovoy, suicidé ou exécuté?), cela l’autorise 25 ans plus tard à insulter Macron traité tour à tour de jacobin, de vendu et de sodomiste. Mais jusqu’où poussera-t-il la blague? Peut-être devrait-il atterrir un peu? Ce bonhomme d’écriture est ainsi fait, vicieux et retors. Lui se prétend pamphlétaire, un talent de plus! Emmanuel Macron l’a bien cerné qui préfère téléphoner à Bigard, un gilet-jaune comique à la vulgarité consommée.

Et puis voilà qu’Onfray-du-Ventilateur, courant 2020 (coronavirus oblige) se convertit au Souverainisme avec Zemmour (un enfant de l’assimilation, défricheur de l’Histoire, défendeur providentiel de la Nation), se prend d’amitié pour Didier Raoult (un fils de médecin militaire, élevé dans la discipline, sauveur des Français) et change son lance-pierre de main entre deux interviews sur Sud Radio et TV5Monde (Onfray, un fils d’ouvrier promu philosophe, rassembleur de la Gauche, de la Droite et d’Ailleurs) pour nous vendre sa nouvelle revue littéraire intitulée sans imagination: Front Populaire. Sur tous les fronts à la fois, le savant-polémiste-philosophe-écrivain-poète-pamphlétaire-œnologue etc. verse à cette occasion un peu d’eau dans son vin mais presque à contre-cœur, comme un aveu: "Moi j'aime la France, c'est mon pays, ma culture, le judéo-christianisme c'est formidable, je suis athée mais je défends le judéo-christianisme, c'est notre civilisation, ça a rendu possible des bâtiments, des symphonies, des opéras, des écrivains... Sauvons cette France pour rendre possible les Mozart, les Marcel Proust et les ingénieurs de demain".

Quand il faut soigner son image de marque, rallier les regards approbateurs de quelques journalistes dysphasiques acquis à sa faconde, susciter les éloges, mener sa promotion d’une main de maître et surtout vendre sa revue et ses bouquins par dizaines de milliers d’exemplaires - car il ne travaille pas que pour la gloire, contrairement à sa légende -, toutes les stratégies sont bonnes pour monsieur Onfray! Zut… Je m’étais juré de ne plus jamais parler de cet affreux gilet-jaune, ni de Zemmour, Bigard, Sébastien, Enthoven et tous les autres amuseurs multi-médias mais trop tard, le mal est fait! À côté d'eux, Bernard-Henri Lévy est un géant aimable, Charles Péguy est un saint homme et John Muir un sommet inaccessible perdu dans les brumes de la Sierra Nevada. Ah oui... Merde in France.

jeudi 25 juin 2020

Manuel de philo anti-Bellamy: «Pourquoi l’écologie ne peut pas être de Droite», dans le blogiblag du 24/06/20 (LJ©2020).

Ce pourrait être la chronique d'un échec annoncé: pour les prochaines élections municipales du dimanche 28 juin, le credo de la Droite française est Propreté et Sécurité. Moi, j’espère sincèrement que ces politiciens vont se prendre une raclée exceptionnelle face aux écologistes. Par exemple, la très suffisante Rachida Dati propose pour réformer Paris d’installer quelques pots de fleurs géants aux endroits stratégiques: voilà sont logiciel pour améliorer l’air irrespirable et la circulation routière démentielle dans la capitale! Pourtant, nous savons tous qu’il n’y a pas de remède miracle: il faut réduire drastiquement le trafic routier et redonner les rues aux piétons, moins de pétrole et de gaz etc., c’est à dire qu’il faut commencer par réduire la consommation d’énergie et les pollutions correspondantes. Il en résulterait que les rues seraient moins noires de suie et que les piétons tombés du trottoir risqueraient moins souvent leur vie.

D’ailleurs, toute la droite est au taquet au moment d’afficher son mépris envers la moindre mesure écologique. On se souviendra toujours de l’avis donné par Sarkozy vers la fin de son mandat: «Maintenant, l’écologie, ça suffit!». Oui, «Business is business» ne cessent de répéter les hommes d’affaire en chœur avec les trafiquants d’armes et de drogue. Pour eux, rien ne doit perturber le passé, c’est à dire tout ce qui nous met dans le rouge et nous tue à petit feu depuis la fin de la guerre et la domination américaine.
 
Curieusement, chaque fois qu’un petit prof de philo prend la parole, c’est pour devenir le chantre de ce capitalisme le plus éhonté et d’un libéralisme scabreux, puisque tout est permis au nom du pognon. En cela, F-X Bellamy ne déroge pas à la règle, tout en se passant la main dans les cheveux pour imiter Catherine Deneuve, tant son discours est standardisé et parfaitement interchangeable avec toutes les arguments éculés des autres faux-losophes de son acabit, Onfrais de la Moule et Enthovent du Slip qui pue.
 
Mais comment la droite et la gauche française peuvent-elles s’opposer à ce point sur tout? Et quels sont les intérêts de ces têtes de gondoles pour discréditer continuellement l’écologie?
 
Au contraire de ces abrutis, Delphine Batho, la présidente de Génération Écologie et ancienne ministre de l'Écologie, souhaite que le Parlement examine au plus tôt les 149 propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Mardi 23 juin, sur Franceinfo, la députée des Deux-Sèvres s'est opposée à ce qu'Emmanuel Macron réalise un "tri sélectif" des mesures écologiques proposées par cette convention de 150 citoyens tirés au sort et elle a approuvé la proposition de réduction à 110 km/h de la vitesse sur les autoroutes:
 
« Nous proposons que soit inscrite à l'ordre du jour du Parlement, au mois de juillet, une loi sur les 149 propositions de la Convention citoyenne. On ne peut pas encore tergiverser, renvoyer à plus tard des décisions qui doivent être prises maintenant...
 
Non, il ne peut pas y avoir de tri sélectif. Je rappelle qu'en fait, ces propositions de la Convention citoyenne interviennent elles-mêmes après un grand débat national qui avait suivi le mouvement des “gilets jaunes”. Donc, là, aujourd'hui, la réponse, alors que des décisions sont attendues, alors qu'il y a une urgence d'agir pour le climat, c'est de dire qu'on va faire un nouveau débat sur le débat. C'est la raison pour laquelle nous proposons, nous (Génération Écologie), que soit inscrite à l'ordre du jour du Parlement, au mois de juillet, une loi sur les 149 propositions de la Convention citoyenne…
 
Bien sûr, je peux avoir des remarques sur telle ou telle proposition, mais qu'est-ce qui est marquant dans les 149 propositions de la Convention citoyenne? C'est qu'il y a la conscience qu'on doit changer les modes de vie. Qu'il faut arrêter avec les publicités, qu'il faut rénover tous les logements, qu'il faut sortir du consumérisme, qu'on doit lutter contre l'artificialisation des terres, que la France ne doit pas ratifier le CETA [traité de libre-échange avec le Canada]. Et donc, il y a un ensemble qui a sa cohérence…
 
On est, sur l'année 2020, à une moyenne de températures en France de 2,1 degrés supérieurs aux normales et on redoute de nouvelles canicules. Donc on ne peut pas encore tergiverser, renvoyer à plus tard des décisions qui doivent être prises maintenant.»
 
Le fils morganatique de Nicolas Sarkozy et de Rachida Dati, F-X Bellamy, notre petit prof de philo reconverti à la politique, expliquait tout le contraire sur Sud Radio ce lundi 22 juin:
 
« On se retrouve à la fin avec des propositions qui sont tellement éloignées des aspirations de début [du mouvement des Gilets-jaunes qui s’en prenaient à la baisse de la vitesse de 90 à 80 km/h] qu’on voit bien au fond qu’il ne suffit pas de tirer des gens au sort pour avoir une idée de ce que les Français veulent vraiment. Ce que je me borne à constater, c’est que le résultat final correspond exactement au cauchemar des Gilets-jaunes… On voudrait encore abaisser la vitesse, on voudrait encore multiplier les sources de fiscalité, on veut encore rendre la vie quotidienne plus chère, y compris pour ceux qui ont réussi à devenir les propriétaires d’un logement auquel on imposerait une rénovation thermique sans se préoccuper des moyens de la mettre en œuvre...
 
(Le journaliste: on peut les aider et en même temps tout le monde s’y retrouvera peut-être à la fin, non, pour protéger notre planète?)
 

Bellamy:
Le sujet est encore plus fondamental, et ça c’est une question grave: quelle est la légitimité de nos institutions… Le président de la République, qui ne cesse de dénoncer les populistes, est en train d’amorcer un virage authentiquement populiste… est-ce que la démocratie représentative est à ce point discréditée qu’on considère que 150 personnes tirées au sort, qui travaillent dans un milieu fermé, vont suffire à produire des propositions qui ressemblent vraiment à ce que veulent les français, et bien je ne le crois pas… Je ne sais pas qui sont ces gens, je ne sais pas quelle est leur légitimité, je ne sais pas quelle est leur vision politique, je n’ai pas voté pour eux, je ne vois pas au nom de quoi la décision qu’on me présente aujourd’hui comme étant le résultat de leur spéculations à l’intérieur d’un hémicycle clos, que je n’ai pas pu suivre, devrait s’imposer à moi comme citoyen… On peut agiter les grands mots autant qu’on le voudra, réviser la constitution pour dire qu’il est interdit d’attenter à l’environnement [pour crime d’écocide], ça me paraît à la fois très déclamatoire et potentiellement très attentatoire à nos libertés fondamentales… Je pense que la question écologique est un sujet majeur mais ce qui m’inquiète dans ce qui est présenté aujourd’hui c’est l’idée que la liberté de l’être humain est forcément antinomique avec la préservation de l’environnement et que pour préserver la planète il faudrait restreindre nos libertés fondamentales… Je crois qu’il n’y a aucune tension entre les deux et que ce qui doit nous permettre de préserver la planète c’est aussi l’inventivité humaine, la capacité de la liberté humaine d’innover, de rechercher et de proposer un progrès et c’est vers cela qu’on doit se tourner...».
 
Bellamy semble prendre la défense des gilets-jaunes mais son discours s’adapte parfaitement aux intérêts de la classe moyenne, pour ne pas dire de la petite et grande bourgeoisie versaillaise. Quand il s’exprime, c’est comme passer le bac de philo au Lycée Henri-IV: «Ce qui m’inquiète… c’est l’idée que la liberté de l’être humain est forcément antinomique avec la préservation de l’environnement et que pour préserver la planète il faudrait restreindre nos libertés fondamentales…». Oui, c’est exactement cela, il est temps de s’inquiéter et de se sortir les doigts du cul, cher monsieur... Mais non, Bellamy ne fera jamais aucune concession: il prétend conserver tous les acquis industriels et financiers du XXe siècle, ceux des Trente Glorieuses, même si le système entier est perverti. Sœur Anne, ne vois-tu rien venir? Les plus privilégiés foncent droit devant comme la misère sur le pauvre monde. Et de quelles libertés fondamentales parlent-ils? Sont-ce celles de détruire la planète: «laissez-nous consommer et dépenser notre pognon comme bon nous semble!»

Pourtant, fort habilement, les questions sur les dangers de l'énergie atomique et tous les problèmes majeurs de surexploitation de notre planète par les multinationales sont exclus des 149 propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Macron se satisfera d'une écologie "rentable", c'est à dire une ribambelle de  petits sacrifices financiers de la part des contribuables, au nom de l'écologie d'état. Les mesures les plus sévères (décrites par le patronat et toute la Droite debout comme "punitives") seront forcément retoquées, à l'égal des "28 heures hebdomadaires". Les lobbies qui siègent officiellement aux parlements français et européen, voire au sein du Conseil d'état, garantissent au patronat l'impunité des industries sales et l'exploitation systématique des salariés. C'est pourquoi l'idée de rapatrier nos industries de Chine ou de partout ailleurs est un voeu pieux. Les multinationales de l'exemption fiscale auront tout le loisir de se restructurer à nos frais et de monétiser leur complicité avec le gouvernement qui s'endette pour elles sans compter... mais toujours au détriment de l'ouvrier et du petit contribuable surtaxé. Si une leçon a été apprise pendant le Covid-19, c'est que les riches seront toujours plus riches et que les Gafam-infâmes échappent en réalité à tout contrôle. C'est parce que les industries informatiques sont stratégiques qu'elles doivent être nationalisées.

La maison brûle mais le professeur Bellamy regarde ailleurs… C’est pourquoi l’écologie est condamnée en France par ce petit Versaillais et tous ses amis très CONSERVATEURS, qu'il ne faut pas confondre avec une bande innocente de boyscouts. Pendant la crise du Coronavirus, ils sont partis d'un même mouvement se mettre au vert dans leurs propriétés:  c'est ça, "l'écologie opportuniste de droite". 

PROGRESSISTE, notre petit prof propose en alternative à "l'écologie sociale de gauche" des "solutions technologiques", mais de quelles innovations parle-t-il et dans combien de temps seraient-elles mises en œuvre? Le progrès est-il celui d'attendre sans rien faire en se regardant le nombril? Macron, lui, met "en marche" des mesures faussement populaires, soit une "écologie d'état" à base de pénalités pour remplir les caisses de Bercy. Au mieux, nous pouvons espérer d'une telle Convention des nouvelles taxes et un nouvel étiquetage détaillant plus précisément (suivant de nouvelles spécifications non contraignantes) les composants des produits de consommation courante. Oui, je vous l'annonce, la montagne accouchera d'une souris, comme d'habitude.

Une bien meilleure idée serait de projeter une véritable écologie populaire, c'est à dire du peuple, par le peuple et pour le peuple (comme dirait Idriss Aberkhane). Mais c'est une proposition connotée d'extrême-gauche qui fait frémir Zemmour. Tout bien considéré, F-X Bellamy ferait mieux d'accepter un poste dans le gouvernement Macron lors du prochain remaniement ministériel, à condition d'en avoir les couilles, car ce serait l'opportunité pour ce petit bourge de confronter son "vide philosophique intérieur" à la réalité. Ah oui, merde in France!

lundi 15 juin 2020

Les Noirs peuvent-ils prendre le pouvoir: «la révolution française post Covid-19 et la guerre des races», dans le blogiblag du 15/06/20 (LJ©2020).

Ce lundi 15 juin, annoncé solennellement par Macron, est le jour du déconfinement de la France métropolitaine qui passe ainsi entièrement au vert. Ce pourrait être celui d’un grand revirement favorable à la Nation, mais c’est peu probable. Le confinement prolongé a surtout agacé les voyous de mon quartier (des Noirs) qui rêvent maintenant de prendre leur revanche: heureusement, la fièvre de consommer (tout et n’importe quoi) et le business repartent en flèche avec les beaux jours entre les tours HLM. Non, ne venez pas leur chercher des noises… Eux estiment avoir été encore une fois les principales victimes de la police, gênés dans leurs trafics. Camélia Jordana en témoigne, la chanteuse qui les défend car, exactement comme elle, nos grands voyous se sentent discriminés à cause de la couleur de leur peau et de leurs cheveux frisés. T’y crois, toi? Moi, pas du tout. Je pense que c'est autre chose...

Voici donc apparaître sainte Camélia du Jourdain. Au départ, je n’ai rien contre les figures féminines, de Sainte Geneviève (patronne de la ville de Paris et des gendarmes) à Sainte Jeanne d’Arc, qui devinrent légendaires quand la France n’était encore qu’une grande péninsule successivement envahie et colonisée par les Africains, les Romains, les Huns, les Vikings, les Anglais et les Allemands. Elle nous explique sa peur du flic et le malheur d'être frisé, devant un Philippe Besson sidéré et un Ruquier muet - c'est dire la stupidité de ces amuseurs sensés représenter le génie littéraire français, le théâtre, l'art de la répartie,
la gouaille d'avant guerre et le "bon sens commun", la fausse culture des "Grosses-têtes" pour les beaufs et les QCM pour étudiants attardés! Hélas, divertir sans esprit, en ricanant, et occuper l'espace public pendant des heures pour le plaisir de placer quelques bons mots, c'est lassant. Ruquier et son alter-ego Philippe Besson sont les bobos-fragiles de la TV: ensemble, ils représentent l'abdication de toutes nos valeurs morales ancestrales et de nos principes les plus élémentaires, foulés aux pieds en échange d’un rire automatique. On comprendra que ces andouilles de vire enfarinées aient été débarquées ex abrupto du "Service public" transformé par leurs soins en "Sévice public". La farce ne faisait plus recette! 

Non seulement la France est devenue immorale par dissolution des mœurs mais elle perd sa capacité à faire Nation, d'où un sentiment populaire d’extrême solitude et une révolte
des gilets-jaunes, la classe des petits blancs méprisés. Mais si la gendarmerie et la police sont qualifiées de nationales, que font-elles de mal? La gendarmerie (plutôt rurale) et la police (plutôt citadine) ne sont pas des œuvres de bienfaisance car elles ont le rôle de punir. La gendarmerie, héritière de la maréchaussée, est née pendant la Révolution sanglante de 1789 et elle a toujours inspiré une sainte frousse. Les "soldats du roi" sont devenus les "soldats de la loi républicaine" avec pour fonction depuis des siècles de réprimer avec sévérité tous les écarts de conduite. Par exemple, "la peur du képi" et de la police ont accompagné des millions d'automobilistes depuis le commencement des congés payés, sur la route des vacances. Hélas, cela n’a pas empêché des millions de blessés et beaucoup de morts inutiles. 

Alors, de quelle peur tu parles, Camélia? Déjà, à l’entrée de mon HLM, des bandits gonflent les pectoraux et se prennent en selfies sur des chaises pliantes, devant les portes arrachées aux huisseries et les boîtes au lettre éventrées. Ils ont même réussi à pisser sur mon courrier. Des capsules vides de gaz hilarant jonchent l’entrée de l’immeuble et les ballons de baudruche qui servent à inhaler cette merde traînent dans les coins, abandonnés par des bandes de gamins excités. Je dois slalomer entre les ordures balancées par les fenêtres et les flaques de pisse des pauvres chiens qui n'en peuvent plus de se retenir. Dois-je avouer à cette petite beurette de luxe ma peur et mon dégoût de vivre ici depuis plus de trente ans? Chaque nouvelle génération de Nord-afs ou d’Arabes qui dealent jusqu’à pas d’heure sous ma fenêtre me semble plus malfaisante que la précédente. Que la police leur mette un peu la pression? Ce serait un bon signe pour faire respecter les lois et le voisinage, mais curieusement ces gangs ne veulent rien comprendre: business is business, disent-ils sans jamais capituler, ni même une seconde en levant les mains en l’air devant les forces de l'ordre. Je les entends se marrer pendant la nuit et je rêve que la police les frappe. Une fille hurle parce que le gars avec qui elle discutait vient de lui mettre la main dans la culotte pendant qu'un autre gars semble se fait tabasser dans un coin (ou sodomiser) avec les cris d'excitation d'une bande de babouins en rut.


Mais peut-être que j'affabule et que cela n'existe que dans ma tête? C'était jusqu'à ce que Stéphane Édouard m'explique que la seule famille Traoré est constituée de 17 frères et soeurs multi-récidivistes (agressions, extorsions, viols, vols avec violence, trafiques de stupéfiants). Cette "famille en or", décrite comme "une chance pour la France" par Christiane Taubira (notre ex-garde des Sceaux) se serait constituée en comité de défense de ses intérêts et agrégée au mouvement des gilets-jaunes, avec à sa tête Assa Traoré (une petite éducatrice spécialisée reconvertie en militante comme Angela Davis), suivant le principe de la convergence des luttes. Leurs bases se situeraient à Bamako au Mali dans une communauté polygame mais c'est en France qu'ils viendraient percevoir des allocations familiales et éduquer leurs enfants. Et là, je dois m'associer au malheur de toutes ces familles innocentes qui souffrent d'ostracisme chez nous du seul fait de leurs origines.

la nouvelle «Révolution française de 2020», celle qui prétend «redresser la police» et «faire tomber les statues décapitées des esclavagistes», c’est quand les voyous réussissent à se faire passer, dans l’opinion publique et sur les réseaux pour des pauvres victimes qu’il faut protéger des exactions de la police. Par exemple, la population carcérale est une des populations les plus marginalisées et maltraitées qu’il faut absolument protéger des gardiens de prison; En Afrique, autre exemple, les Hutu ont fait des demandes d’asile politique à la France après le génocide du Rwanda pour se protéger des Tutsi... qu’ils avaient massacrés juste avant. Comprenez-vous? Tiens, qui veut adopter un petit Black africain? Même à l'âge de huit ans, il y a des enfants-soldats qui ont  tué père et mère alors, à l'âge de quinze ans, la police? Comment ils s’en tapent!

Vous remarquerez que je mets des majuscules à tous, sauf à "petit blanc" et "homme de loi" parce que je n’ai rien à craindre d’eux mais par contre je sigle Black, Arabe, Coran et Ramadan, Délinquant et Polygame etc. 
Peut-être que je me sous-estime en oubliant les codes sociaux et les priorités, ou bien suis-je raciste? 

Évidemment, je ne suis pas de ces catastrophistes qui annoncent la fin du monde, celle qui viendrait si le sens de rotation de la Terre s’inverse un jour: il suffira pour cela d’une collision de la Terre avec une autre planète ou d’une pluie d’astéroïdes de très grande taille pour que des nouveaux moments d’inertie inversent le sens de rotation de la Terre sur son axe (mais d’ici là, nous serons tous morts). Et je ne parle même pas de la fin de notre civilisation, vu que nous n’en avons plus vraiment, seulement une grosse machine de destruction massive. Alors, la révolte des ethnies et la guerre des races… non, rien à craindre en France si ils respectent la loi… enfin, tant que ça marche encore, la peur du képi...

Comprenez, je parle aujourd’hui de l’inversion de la morale républicaine (la raie-pue-blik comme disait Mouna en crachant par derrière) et de l’altération irrévocable de nos mœurs sous l’effet de la compétition des malfaiteurs pour occuper l’espace public. Déjà, l’immigration officielle et clandestine continue de chasser les petits blancs de mon HLM et de mon quartier, mais aussi du village de mes parents qui est devenu à son tour un lieu de prédations et de déprédations. Les blancs sont des phacochères, leurs femmes sont des zébus, leurs filles sont des gazelles et les Noirs sont des lions. Devinez, qui mange qui?

La date qui indique le début de la «révolution palindromique» qui nous occupe n’est pas due au hasard: c’est le 02-02-2020. Nous pourrions très bien choisir un autre jour, comme celui de la fête des Saints Innocents (qui correspond à la première tentative de tuer Jésus de Nazareth, peu après sa naissance). Mais ce n’est pas une révolution chrétienne: les chrétiens opprimés par l’ordre laïc ne se révolteront jamais en France!

En fait, la date fatidique du 02-02-2020 qui nous intéresse est un palindrome, c’est à dire qu’elle peut se lire indifféremment dans les deux sens. Elle signifie que tout ce qui a été réalisé antérieurement par nos parents sera jeté à la poubelle et donc que le film qui se jouait classiquement à l’endroit «pour le bien de tous» se joue maintenant à l’envers «pour l’avoir dans le cul».

«Retour vers le futur» devient «Retour vers le passé»: c’est là que Marty McFly marche à reculons, se fait aspirer dans le ventre de sa maman et retourne se cacher dans les couilles de son père. Comme lui, nous voici infantilisés et ridiculisés parce que si nous retournons 150 ans en arrière, nous les petits français sommes accusés par les Noirs d’être d’horribles esclavagistes et si nous retournons seulement 70 ans en arrière, nous sommes accusés par les Arabes d’être des pourritures de colonialistes. La boucle est bouclée! Mon voisin (qui est Noir, bien sûr) dit que lui et toute sa famille (ils sont 2000 dans son village près de Ouagadougou), et bien ils seraient plus français que moi: tous ses ancêtres dit-il ont construit nos maisons et son morts pour la France. Ils sont même plus français que le Général de Gaulle qui n’était qu’une petite merde sur le champ de bataille. Nous leur devons tout! Après, je ne peux plus rien dire, même si mon père adolescent crevait de faim en 1940 et qu’il a rejoint la résistance française en 1944.

En fait, cette «inversion civilisationnelle» des valeurs morales s’était déjà produite bien des années avant, mais la société a continué de faire comme si de rien n’était, à cause du moment d’inertie de l’occident: ce fut le jour tragique du 11 septembre 2001, quand les tours jumelles américaines ont perdu leur gémellité pour redevenir un tas de ciment, et que s’est accomplie la prophétie: «Poussière, tu n’es que poussière et tu retourneras à la poussière…» et «les forts seront frappés là où ça fait mal». Ce jour là, les Américains n’étaient plus rien du tout, finis, laminés… enfin, pas complètement.

En 2019, Trump a annoncé que l’état islamique avait été défait mais les Américains ont reculé pendant cet effort de guerre face à la Chine, qui a pris l’ascendant industriel, d’où la colère de Trump: je regarde à gauche et ils entrent par la droite… Ultra-résistante, la Chine se suffit à elle-même et elle peut donc décider de fermer ses frontières du jour au lendemain (pour revenir au temps des dynasties impériales), bien à l’abri derrière sa muraille infranchissable: la gestion d’une poigne de fer de Xi Jinping pendant la pandémie du Covid-19 est un premier avertissement. Car bientôt la Chine colonisera l’espace. Non, l’Amérique obèse de Trump, blonde, vieille et nombriliste, n’est déjà plus la première puissance mondiale, même avec la fusée SpaceX. Seule la Chine sera capable de sacrifier des millions d’hommes pour conquérir l’Espace interplanétaire et toutes les planètes devenues accessibles: après la mer de Chine, voici l’Espace interplanétaire de Chine.

Au contraire, la «révolution palindromique» est ce mouvement entretenu par des minorités agissantes qui poussent les États-Unis à revivre les heures sombres de la guerre civile, à séparer le Nord du Sud et à désolidariser les états entre eux au nom de «la nouvelle ségrégation raciale» que prônent les «anti-racistes». Oui, je sais, c’est tout et son contraire: un sacré bond en arrière!

«La Révolution palindromique» comme je la nomme ou «Retour vers l’échec» a déjà pris de multiples aspects dans le monde et en France, qui auraient dû nous alerter plus tôt:

1) Le lendemain de l’attaque des États-Unis le 11 septembre 2001, les Arabes dans les rues de Paris à Kaboul (c’est à dire en bas de chez moi) fêtaient leur revanche avec des airs de conspirateurs: «Bien fait pour eux, Dieu les punit». Plus tard, le faux-losophe R. Enthoven fera une émission télévisée soi-disant philosophique résumant sa pensée: «Les sauvages c’est pas eux, c’est nous!»; M. Onfray précisera à son tour: « Qui sommes nous pour juger les autres cultures et les sourates du Coran qui commandent d’exterminer les mécréants? Ils sont bien libres de penser et de faire comme ils le veulent chez eux». Autrement dit: pensons les choses à l’envers et vive la décadence occidentale! Depuis, le faux-losophe Onfray a un peu changé d’avis en prônant le Souverainisme intelligent, quoique j’ai des doutes sur son intelligence.

2) Le mercredi 23 juin 2010, en sortant du match de foot retransmis sur écran géant au Stade Charléty, des jeunes Algériens après leur défaite face aux USA ont déferlé sur les boulevards en brûlant des voitures et en pillant les commerces. Je m’en souviens comme si c’était hier car je fêtais la fin de l’année scolaire avec mes amis sur une terrasse de café quand ces bandits nous ont dévalisés au passage. Mais si je rembobine le film en arrière et si j’oublie ce triste jour, ces voyous ne m’ont donc jamais rien fait de mal et je les aime.

3) Après l’attentat de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, des parents ont interdit à leurs enfants islamiques de respecter la «minute de silence» et de dire «Je suis Charlie», considéré comme un slogan juif et anti-musulman. Rembobinons le film en arrière... Si les caricaturistes de Charlie Hebdo avaient fermé leur gueule, ils ne seraient pas morts. Et voilà... Moi, près de la Place de la Nation, je crois encore entendre les coups de feu du 13 novembre 2015 après le massacre du Bataclan et les sirènes de police mais je ne dois pas vivre dans le ressentiment… Je sais que ça va recommencer un jour. En attendant, «Peace and love» mes frères! Camélia Jordana, elle, a peur des flic… mais les pauvres flics vivent depuis les attentats avec des gilets pare-balles, le doigt sur la gâchette, sans pouvoir relâcher l’attention un instant. Comme je les plains! C’est le monde à l’envers, je vous dis.

4) le 31 décembre 2015, pendant la célébration du nouvel an, des milliers de nord-africains et d’arabes coordonnés par des mots d’ordre ont abusé et violé des milliers de femmes allemandes à Cologne et ailleurs, après avoir été invités par madame Merkel à venir s’installer dans son beau pays. Moralité, rétrospectivement, ben… il suffisait de leur offrir des petites allemandes en cadeau de bienvenue pour les fêtes!

5) Pendant le confinement du 17 Mars au 14 juin 2020, je n’ai jamais vu un seul jeune noir ou un jeune arabe porter un masque à Paris. Plus tard, j’ai appris que leurs parents malades dans le 9.2 et ailleurs saturaient les hôpitaux. En dépit de leurs coutumes familiales différentes et leur refus du confinement, ils ont été soignés sans aucune discrimination par nos équipes d’urgence. Les blancs qui eux se couvraient prudemment le visage et protégeaient les autres ont été verbalisés pendant leurs promenades. Le préfet Didier Lallement, accusé de discrimination envers les populations défavorisées, s’est excusé à Pâques d’un sous-entendu blessant à propos de leur responsabilité. Quoi?
«Les coupables auront raison des juges»: c’est une relecture palindromique de l'ancien monde, celui qui est mort et ne reviendra plus.

Ainsi, il est curieux que les attentats jihadistes au nom de Allah ne concernent pas (rétrospectivement) les populations musulmanes noires et arabes qui vivent dans des communautés fermées en France, ignorantes des lois de la République. Simplement, ils ne veulent pas que leurs noms soient associés de prés ou de loin aux terroristes qui fréquentaient leurs mosquées. Ils refusent bien sûr de s’excuser en tant que musulmans, ce que je peux comprendre car il ne faut pas tout mélanger, mais quand un voyou de Minneapolis (un ancien braqueur libéré de prison, du nom de Floyd) devient à son tour une victime de la guerre entre les gangs et la police américaine, Yannick Noah demande aux sportifs français de mettre un genou à terre devant le «peuple noir discriminé» pour reconnaître notre faute, faisant de la France et de son gouvernement les «coupables rétroactifs» de l’esclavagisme et du colonialisme international. C’est exactement cela la «Révolution palindromique», quand les anti-esclavagistes, c’est à dire des noirs très remontés et agressifs, transforment les vaincus en des nouveaux vainqueurs qu’il faut indemniser, avec un bon goût de revanche.

Curieusement, Haïti, peuplée jadis d’indiens qui ont été exterminés avec l’invasion des colons espagnoles, est devenue la propriété des mulâtres et des descendants d’esclaves africains en exterminant 5000 colons français, mais elle a perdu ses grandes plantations et son opulence en devenant un pays souverain et indépendant. Au contraire, depuis ce temps, les Antilles françaises se sont considérablement enrichies. Et ce fut le même problème plus tard avec l’Algérie. Alors, pourquoi devrions-nous aujourd’hui nous agenouiller devant eux? Pour quelle dette de nos ancêtres massacrés jusqu'au dernier, pour quel crime contre l’humanité, pour quelle repentance et pour quelles réparations réclamées par des suprématistes haineux
deux cent ans après que nous leur avons cédé Haïti? Si le «blanc» n’existe pas mais seulement une teinte rosée, comme l‘explique S. Afoua à J. Messiha sur Sud Radio, le noir est aussi une vue de l’esprit qu’agite des suprématistes quand ils veulent imposer un nouveau «pouvoir noir» en France métropolitaine (je n’ai aucune accointance avec le RN).

Personnellement, si je devais mettre un genou à terre, ce serait plutôt en l’honneur des moines tibétains qui continuent 60 ans après de s’auto-immoler devant leurs temples: «le Tibet brûle dans le silence». La population chinoise a pris leur place. Ce n’est plus un colonisation, c’est un grand remplacement. Mais que faites vous pour eux, madame Jordana et monsieur Noah? Peut-être sont-ils trop loin de vous, de couleur jaune avec les yeux bridés? Vous ne vous sentez pas concernés? N’êtes vous pas racistes de taire ce drame? Et qui peut douter de l’honnêteté des tibétains, à part les occupants Chinois? Moi, je ne vois pas leur couleur de peau mais leur malheur, infiniment plus grand que celui de tous les descendants d’esclaves africains en France.

Une révolution palindromique, c’est aussi quand nos soi-disant penseurs et meneurs, nos faux-losophes habituels (Onfray), nos faux-historiens (Zemmour), nos faux-chefs de partis (Mélanchon, Le Pen) lancent des anathèmes et incendient le gouvernement Macron, accusé d’être «dictatorial et laxiste en même temps». Tous ces petits-penseurs, fomenteurs de «révolution douce», s’étonneront des foyers d‘incendie qui s’allument brutalement un peu partout après qu’ils ont vomi sur notre gouvernement et sa police: n’ont-ils donc rien retenu des réactions d’orgueil des voyous après chaque attentats, après chaque match de foot perdu et à l’occasion de nos fêtes nationales, jusque dans les salles de spectacle, dans les supermarchés casher et sur les terrasses des cafés, dans les cités de la peur après le déconfinement, quand ces petits gangs bien structurés ou ces multitudes déferlantes, tous issus de l’immigration, s’imaginent prendre le pouvoir par la violence, se servir sur leurs victimes et imposer leurs volontés aux «babtous fragiles», ces petits blancs efféminés qui gardent les yeux rivés ailleurs, loin de leurs trafics en tous genre. Quoi? Nos mères et nos sœurs ne sont même pas voilées, avec l’entre-jambe ouvert comme un self-service: si elles refusent de se prostituer, elles devront rester cloîtrées chez elles. Le harcèlement sexuel est partout, ce que ces femmes osent rarement dénoncer. Mais ce que craint Camélia Jordana, c’est la police! J’en reviens toujours pas.

La «révolution palindromique»  (faut-il parler de guerre des races?), c’est de déprécier le travail des policiers et d'admirer les voyous pour ce qu’ils ne sont pas: des amis et des frères, car ce ne sont que des sales types qui déshonorent quotidiennement leurs familles tout en méprisant la France. Ce sont eux qui font la guéguerre aux petits blancs. Aujourd'hui, ils sont les rois du pétrole dans nos immeubles, nos quartiers, nos cités et les ambassadeurs de leurs pays d‘origine (là où beaucoup n’ont jamais mis les pieds) tous porteurs de «valises diplomatiques" pleines d'armes, de billets et de coke. Les communautés noires, arabes, tchétchènes ou autres peuvent mobiliser
en quelques heures des centaines d'hommes armés  dans les quartiers, qui tirent en l'air et mettent le feu aux voitures.

Déjà, les flics, les pompiers et les médecins doivent présenter des laisser-passer pour entrer dans les cités-ambassades surarmées. Les trafiquants à bord de go-fast, de voitures béliers ou montés sur des motos pour partir faire des coups exigent de recevoir un reçu à chaque interpellation mais que fait le plus souvent la police? Elle se contente de coincer des gamins sans casques sur des scooters volés et d'autres qui s'enfuient en courant pour aller planquer les sachets de came  avec la recette du jour. Ensuite, les voyous intentent des procès aux policiers coupables pour avoir blessé l'un des leurs en cavale, en faisant valoir une espèce "d'immunité diplomatique" et des vices de procédure lors de l'interpellation. On connait bien ces tactiques dans les quartiers de New York ou dans les favelas au Brésil, là où la police n’entre plus et où les trafiquants s’occupent même d’évacuer les morts des règlements de compte ou du Covid-19. Voilà comment ils organisent leur impunité. Après, les autres familles soumises à ces mafias, un peu complices, souvent tolérantes ou simplement résignées, accusent les gouvernements de les avoir abandonnées. 

D’accord! Soyons légalistes mais faisons respecter la loi française avant la loi de la jungle et la loi de la montagne, sinon la République n'est plus qu'un gros mensonge, une illusion d'optique. La «révolution palindromique», en fait, c'est l'art de ces groupes de pression organisés en syndicats de nous prendre pour des cons en racontant tout et son contraire dans les médias, les journaux et les bulletins d'information: "Regardez comment les petits flics blancs sont méchants avec les noirs et les arabes".  Même à Dijon, petite ville pépère, dans un quartier pourtant rénové par la mairie, il a fallu attendre trois jours pour que la police vienne s'interposer entre les bandes armées des communautés magrébines et tchétchènes. Et chaque fois que la police vient faire "un coup de propre", les populations crapuleuses réinvestissent les lieux en quelques heures parce qu'aucun juge et aucun maire n'ont le pouvoir de les expulser. La guerre des gangs et la guerre des races a donc bien commencé en France sur les territoires de la drogue et de la violence organisée, sous la conduite des communautés raciales qui agrègent les petits blancs autour d'eux comme des troupeaux de moutons pour se protéger, ce qui nous conduit à une espèce de guerre civile larvée avec des "ratés" comme aux États-Unis. Traoré ou Floyd? Même erreur, même punition. Ah oui… Merde in France.

vendredi 12 juin 2020

Raphaël Enthoven est-il malade?: «Le faux-losophe gerbe sur Didier Raoult», dans le blogiblag du 13/06/20 (LJ©2020).

Si vous cherchez une différence entre Onfray, Luc Ferry et Enthoven, vous n’en trouverez pas: aucun de ces trois faux-losophes français médiatisés  à outrance ne se situe dans le TOP DIX de nos philosophes encore vivants (vu que ce ne sont pas des philosophes). Tout juste peuvent-ils enseigner au niveau du baccalauréat, et leur pensée personnelle s’arrête au niveau du brevet des collèges. (D’ailleurs, quand ils prétendent avoir une pensée nouvelle, c’est qu’ils l’ont copiée dans mon blogiblag). À ce même niveau se situe le faux-historien Eric Zemmour mais tous les faux-journalistes de France Info ou de Cnews, le cul posé sur une chaise, sont encore plus bas dans le domaine de l'observation et de la réflexion journalistiques.

Comme l’expliquait le Pr Didier Raoult (infectiologue, professeur de microbiologie et directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille) sur Le Point : «Les trois philosophes les plus enseignés aux États-Unis sont des Français dont on se gausse parfois et qui sont: Foucault, Bourdieu et Derrida (Ces philosophes que le monde nous envie /article). Viennent ensuite Bruno Latour à la 10e place et Gilles Deleuze à la 12e place. Malheureusement, ce ne sont pas ceux que l'on enseigne le plus dans nos universités, alors qu'ils sont tous enseignés aux États-Unis, et ce ne sont pas eux dont parlent nos médias. Les polémiques françaises qui tournent autour du rôle respectif de Jean-Paul Sartre et de Raymond Aron sont datées, le reste du monde s'en fiche impérialement! Nous avons un trésor philosophique dans notre jardin. Il est essentiel d'enseigner en classe de philosophie - qui semble bénéficier d'une nouvelle impulsion -, et dans les universités, les textes de nos meilleurs philosophes du XXe siècle, que tout le monde nous envie... et que nous négligeons».

Onfray n’a jamais dit qu’il croyait au traitement du Pr Raoult pour traiter le Covid-19, seulement qu’il soutenait cet homme qui suscite tellement d’aversion. Raoult lui aurait téléphoné personnellement...

Luc Ferry est quant à lui assez conciliant, quand il tweet début avril 2020: "J'aurais choisi d'autoriser la #chloroquine. Il y a un très grand risque à ne pas le prescrire. Je mesure la difficulté de choisir dans l'incertitude mais le risque de l'interdiction est plus grande".

Enthoven, le pire de tous, est particulièrement indécent: sans doute veut-il faire scandale pour augmenter sa visibilité et ses ventes de livres? Mais ses critiques sont tardives et outrées, dépassées et hors propos. Et c’est donc entre une colère forcée et une hilarité mal dissimulée qu’il s’est permis de gerber sur le Pr Raoult à "L'Heure des Pros", le 9 juin sur Cnews. Sans doute était-il sous l’effet de quelques psychotropes et autres anti-dépresseurs, tellement il m’a paru atteint dans son jugement, vieux et con. Peut-être aussi a-t-il atteint l’âge de l’andropause? L’approche de la cinquantaine est fatale pour les hommes d’esprit et nos faux-losophes en manquent cruellement au moment de se renouveler. En plus, quelques journalistes sur le plateau de Cnews semblaient avoir des comptes à régler avec Didier Raoult, jugé méprisant et cavalier par ces dames.

Enthoven, le zorro vengeur: 


«Ce qui est dangereux, ce sont tous les démagogues, les salauds qui, pour avoir inconsidérément célébré #DidierRaoult continueront, au lieu de reconnaître une faute si grave, de flatter les pantins qui croient que la science est affaire de sondage, et que Big Pharma nous manipule.

J'appelle charlatan un type qui se prend pour un devin, qui prédit en février la fin d'une pandémie alors qu'il n'y connaît rien, qui vend une molécule qui ne marche pas (l'hydroxychloroquine), qui marche autant qu'une pastille Valda, qui brouille la recherche, qui vomit sur la méthode; c'est un déni de la science déguisé en défense de la science, qui se prend pour Dieu, qui brandit ses diplômes pour montrer qu'il a raison, qui fait de la science une affaire de sondage… Je me fous qu’il soit infectiologue et qu’il ai des diplômes, en philosophie aussi vous avez des charlatans diplômés, je me fiche de son CV, je n’aime pas le discrédit jeté sur les gens qui travaillent, je n’aime pas la façon dont il parle aux journalistes, je n’aime pas la façon dont il rompt le consensus scientifique autour d’une éthique de l’objectivité.

Avant les derniers tests de l'étude Recovery qui ont mis tout le monde d’accord sur le contenu néant de l’hydroxychloroquine (là, dit-il, il y a un consensus!), en amont de ça on savait pas si ça marchait, c’est ça qui m’intéressait: tester avant de savoir, dans la mesure où l’urgence n’est pas telle qu’il faille absolument manger ça…»

Pascal Praud s’étonne un peu, le plus journaliste de tous les faux journalistes de Cnews:« faut-il se dispenser de jeter une bouée à un noyé sous prétexte qu’elle n’est pas homologuée? La seule chose qui nous intéresse de savoir, c’est: est-ce que l’hydroxychloroquine, ça marche pour sauver des vies?»

Ivan Rioufol lui s’insurge par visioconférence : «La science est devenue une nouvelle église avec ses dévots dont fait partie Enthoven, un état dans l’état mais la science s’est trompée. Avant, on voulait brûler les sorcières et voilà donc la nouvelle inquisition… Faut-il faire une séparation entre la science et l’état comme il y a eu jadis une séparation entre l’église et l’état? Cette question ferait un bon débat philosophique… Pourquoi cette haine qui interdit le débat? Ce que l’on reproche à Raoult, c’est d’avoir voulu dédramatiser cette épidémie du Covid-19 et d‘avoir voulu remettre en cause la légitimité de l’ordre sanitaire, c’est ceci qui irrite les dévots de l’ordre sanitaire dont toute une partie de l’intelligentsia et de la Macronie (un groupe de pression très important). Cette polémique Raoult est une sorte de chiffon rouge destiné à occulter les grands ratages initiaux du gouvernement… ça ressemble à un procès stalinien et pour un philosophe comme vous, j’attendais mieux que ça… Il y a un vrai débat sur la méthode scientifique que vous avez clos d’office».

Enthoven persiste et signe, sans aucune concession:

«Ce n’était pas un débat sur les vertus d’une molécule car nous sommes peut-être tous incompétents sur cette question… C’était un débat ou chacun avait une compétence de citoyen sur l’opportunité de prescrire en amont de tests fiables une molécule, c’est aussi simple que ça, l’urgence commandait-elle de le faire… Raoult disait deux mois plus tôt que la pandémie ne serait pas grand-chose… On était pas dans la science mais dans la grande musique médiatique, le recouvrement du réel par l’image, le bordel, le chaos, par le sentiment que la connaissance commune peut fonder la science, ce qui est un crime pour les gens qui vont manger ça… Il me semble que le mot charlatanisme est presque une litote en ce qui concerne Raoult, pitre me va mieux dans cette histoire, cette façon qu’il a en plus de prendre les gens de haut, vous pouvez pas comprendre ce que je vous dis… qu’est ce que c’est que ces manières de vendre de la poudre de perlimpinpin? Moi je dis que la Terre est plate, prouvez moi le contraire! Autant arrêter un train par la seule force de l’esprit...»

Tentant d'apaiser la situation, l'animateur Pascal Praud a alors rappelé que Didier Raoult avait soigné plusieurs malades du Covid-19 grâce à son traitement expérimental. "Ils auraient mangé des fraises Tagada, ils auraient guéri de la même manière! On est fou avec cette histoire! C'est dingue".

Bravo, Enthoven gerbe sur Raoult et s’essuie dans les draps de ses malades, mais un jour, quand il sera moins con, ça lui passera: autant en emporte Enthoven! Ah oui… Merde in France.

jeudi 11 juin 2020

Didier Raoult est-il un saint homme? «Poésie hydroxines, poésies assassines», dans le blogiblag du 11/06/20 (LJ©2020).

Il est curieux qu’un brave médecin, le Pr Raoult, qui s’est attelé à soigner tout le monde, soit déconsidéré par d’autres médecins moins talentueux qui eux n’ont rien fait que renvoyer leurs malades mourir chez eux pendant la crise du Covid-19, avec quelques comprimés de Doliprane.

Il l’accusent donc d’avoir soigné des faux malades ou des cas asymptomatiques, la plupart jeunes, dans la fleur de l’âge et qui ne craignaient rien pour leur santé à part des troubles passagers, tout ça pour gonfler ses statistiques et augmenter son succès populaire (l’exacte contraire d’un succès d’estime).

Car ces riches médecins prescripteurs, souvent à la solde des grands laboratoires pharmaceutiques, se sont trouvés complètement dépourvus quand le gouvernement et l’OMS leurs ont expliqué qu’il suffisait d’attendre que les malades se soignent d’eux mêmes et s’auto-immunisent entre eux. La plupart de ces médecins sont donc partis se mettre au vert avec leurs petites familles en attendant les résultats aléatoires des «études scientifiques randomisées en double aveugle» envisagées.

À leur retour, ils ont simplement appris la mort de beaucoup de leurs anciens patients. Du coup, ils ont développé un très fort ressentiment contre le Dr Raoult qui lui est resté à s’occuper de soigner tous ceux qui se présentaient volontairement à l'IHU - Méditerranée Infection de Marseille. C’est pendant ce temps qu’il a développé sa propre méthode de soins mais sans l’aval des revues à comité de lecture et en refusant les considérations scolastiques habituelles (traitées comme une perte de temps dans cette urgence absolue).

Le collège des médecins français, inapte à reproduire les résultats du Pr Raoult avec toutes les garanties nécessaires, en a conçu une très grande aversion pour ses méthodes et sa personnalité hors normes. Le brave homme ne s’en est pas formalisé.

Tiens, si je lui disais qu’il est un saint homme, cela le ferait doucement rigoler, mais bon, c’est justement ce qui m’épate en lui...

Poésies hydroxines, poésies assassines

Raoult se prend-il pour Jésus Christ?
Laissez venir à moi tous ces pauvres petits...
Raoult n’est-il qu’un charlatan
Qui aime se faire mousser sur le dos des enfants?

Les médecins, ses confrères, se tâtaient...
Ils attendaient tous le remède miracle
La prescription de Dieu, indubitable
Comme jadis la loi fut gravée dans le marbre

Raoult monta tout en haut du mont Sinaï
Dieu s’exprimant par gestes, les lois étaient en braille
Enfin il redescend, ça y est, je les ai
Les saintes écritures apprennent à se soigner!

Comment peut-on te croire ?
Tes tables sont truquées !

J’ai bu dans le ciboire
La sainte vérité !

Menteur, c’est de la bière dont ta lèvre est ourlée
L’hydroxychloroquine ? Pour nous empoisonner ?
Du coronavirus nous allons te coiffer
Et de ce peuple ingrat, tu seras la risée...

Voyez ces allopathes, comme ils se carapatent !
Méprisé à Paris, faut-il que je m'expate ?
Je ne suis pas de ceux qui tortillent du croupion
Et encore moins de ceux que flattent les morpions

Pragmatique, par la méthode, je suis teuton
Je soigne les Français, voilà ma prétention
Sans attendre je teste, c'est pour sauver des vies
La belle prévention passe par les amis

Raoult, fort marri, d’être ainsi menacé
S’en retourna chez lui: je suis pas Jésus Christ
Rappelé à Marseille, il imposa les mains
Et par un doux breuvage, sauva tous ses voisins

Quoi ? Comment ose-t-il ?
Ce n’est plus un médecin, mais c’est un rebouteux...

Oui, je soigne de mes mains
Et je fais des envieux !

Hélas, ce miracle ne put se répéter
Raoult est-il un saint ? L’amour peut-il soigner ?
Ce fut au temps obscur ou nombre médecins
Trahissaient Hippocrate et s’en lavaient les mains

lundi 8 juin 2020

Onfray 69 Zemmour: «Après Péguy, comment la France du XXe/XXIe siècle perd sa capacité à faire Nation», dans le blogiblag du 09/06/20 (LJ©2020).

Charles Péguy a grandi pendant le 19éme siècle chrétien et il est mort avec le 20éme siècle laïc. C’était un homme d’autres temps et d’autres mœurs, comme il en existait de moins en moins à la fin du 19e. Avec de telles valeurs morales, il ne pouvait pas survivre au 20e siècle déliquescent et délictueux, et il s’est donc sacrifié sur le champ de bataille pour la France ancienne de ses aïeux, tué d’une balle en montant à l’assaut seulement 39 jours après la première déclaration de guerre en 1914.

Charles Péguy, incompatible avec le siècle nouveau, blâmait déjà un «âge moderne» entaché de tous les maux que nous connaissons, et plus encore. Et c’est pourtant entre 1900 et 1914 que Péguy a été le plus prolixe en essais, mystères lyriques et poésies tout en tenant divers Cahiers, revues et tribunes. On peut donc parler de son œuvre comme d’un témoignage, celle d’un honnête homme qui a vu la France qu’il aimait perdre ses antiques vertus. Grand admirateur de Jeanne d’Arc et de toutes les saintes femmes, à commencer par celles de sa famille, jamais il n’aurait autorisé toutes les concessions à l’immoralisme de notre temps.

Ainsi, Charles Péguy, chantre de Jeanne d’Arc (la Pucelle d’Orléans), n’aurait pas toléré que le faux-losophe Michel Onfray agonise d’insultes en tous genres et sur une page entière «la Gamine» Greta Thunberg. Il ne lui aurait pas pardonné non plus son manque d’esprit et son absence de mysticisme, c’est à dire la capacité de relier l’homme au mystère universel et à la nature originelle par la révélation et la communion.

Au contraire, nous savons qu’Onfray-du-moulin à poivre a toujours méprisé la sainteté et qu’il est capable de tout: Péguy? C’était un pauvre type qui s’est suicidé en entraînant la mort de ses compagnons sur le champs de bataille; Saint François d’Assise? C’était un affabulateur qui a ruiné son père pour des chimères; La Création divine? Ça n’existe pas puisque les animaux sont fabriqués par l’homme pour être mangés.

Onfray écarte sans ménagement tous ceux qui sont susceptibles de deviner son absence de spiritualité et d’empathie. Surtout, ne lui parlez jamais de Charles Péguy, apôtre de la justice et contempteur de l’argent, qui n’est pour lui qu’un être naïf et primitif. Onfray, notre épicurien-onaniste place tout son épicurisme dans un hôtel cinq étoiles quelque part entre la Grèce et la Rome antiques (en passant par sa maison d’édition et par la Martinique). Il méprise les peine-à-jouir qui le dénigrent pour tout ce qu’il est, un ersatz de philosophe et un opportuniste sans scrupules, haineux de la chrétienté et de tout ce qui porte soutane, adorateur du pognon et du transhumanisme.

«Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul en face de l'esprit. Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul devant Dieu.» /Péguy, Note conjointe, 1er août 1914

«Aussitôt après nous commence le monde que nous avons nommé, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne. Le monde qui fait le malin. Le monde des intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à qui on n'en remontre pas, de ceux à qui on n'en fait pas accroire. Le monde de ceux à qui on n'a plus rien à apprendre. Le monde de ceux qui font le malin. Le monde de ceux qui ne sont pas des dupes, des imbéciles. Comme nous. C'est-à-dire: le monde de ceux qui ne croient à rien, pas même à l'athéisme, qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien. Exactement: le monde de ceux qui n'ont pas de mystique. Et qui s'en vantent.» /Péguy, Notre Jeunesse, 17 juillet 1910

Charles Péguy aurait blâmé la France de Macron et l’Église du pape François d’avoir laissé brûler Notre-Dame de Paris, en abandonnant ce joyau de la chrétienté sans surveillance, livré aux entrées et sorties d’un chantier quelconque et à l’appétit des flammes iconoclastes et vengeresses. Il aurait vu dans cet autodafé laïc et païen la perte de la foi chrétienne, l'absence d'espérance des petits blancs et peut-être aussi un signe sans équivoque de la Vierge Marie aux Parisiens stupides, vendus au tourisme international, étouffés par les pots d'échappement, leurs rues noires de suie: "Regardez, votre église brûle!".

Péguy, le patriote socialiste catholique, n’aurait pas non plus été copain avec Éric Zemmour. (À vrai dire, il n’avait plus beaucoup d’amis à la fin, sans doute à cause de son intransigeance). Il aurait grimacé devant ce tour de magie médiatique, celui de prétendre à l’issue de la crise du Covid-19 que toute la société française prend un virage à droite pour se convertir au Souverainisme en adoptant les valeurs anciennes du génie français et l’héritage post-catholique de nos ancêtres. Inversement, voici
Zemmour désavoué du jour au lendemain par les manifestations mondialistes, de Paris à Minneapolis, contre les violences policières: des méthodes extrêmes issues de la lutte antigangs sont appliquées quotidiennement par des brutes aveugles pour humilier et  écraser leurs victimes à terre, en mettant en danger la vie d'autrui. La "douleur des familles" a-t-elle des frontières? Non, exactement comme les médias qui la communique, d'où ce cocktail international de haine et de rébellion. Hélas, l'extrême violence est devenue commune avec le propos de casser du flic, qui appelle à encore plus de "violence légitime".

On dit que «chacun voit midi à sa porte» mais nos souverainistes et nos progressistes ne voient que des couchers de soleil. Tous se flattent d’être des révolutionnaires: Zemmour rêve de rétablir l’Empire napoléonien, Onfray rêve des bacchanales romaines et du Front populaire, Mélanchon ne jure que par les tribunaux de la Révolution française, Macron l’européiste rend hommage aux batailles perdues du général de Gaulle. Ah, quand le passé nous tient… tout va mal.

Onfray est encore plus traître à la France en se réclamant des Vikings, ce qui l’exempte habilement de l’héritage judéo-chrétien: ses ancêtres soi-disant Normands et donc vikings descendaient la Seine, s’adonnaient aux pillages des églises chrétiennes et vendaient leurs esclaves sur les marchés africains. Au contraire, Charles Péguy, le dernier des fidèles au roman historique, célébra jusqu’au sacrifice de sa vie Sainte Clotilde, Sainte Geneviève et Jeanne d’Arc. Menues différences!

Onfray, Zemmour et toute la clique lui auraient paru définitivement odieux: «Une révolution n'est pas une opération par laquelle on se contredit. C'est une opération par laquelle réellement on se renouvelle, on devient nouveau, frais, entièrement, totalement, absolument nouveau. Et c'est en partie pour cela qu'il y a si peu de véritable révolution dans le monde moderne. Jamais on n'avait tant parlé de Révolution. Jamais on n'a été aussi incapable de faire aucune véritable révolution, rénovation, innovation. Parce que jamais aucun monde n'a autant manqué de fraîcheur.» /Péguy, Suite de Notre Patrie, novembre 1905.

Enfin, Péguy aurait stigmatisé l’État, celui-là même qui l’a banni des programmes scolaires et «qui a rendu négociable ce qui ne l’était pas jusqu’alors», c’est à dire nos frontières, notre héritage chrétien, notre histoire et notre honneur. La laïcité telle qu’elle nous a été imposée en 1905 devient le bras de l'intolérance avec la complicité du gouvernement: elle s'attaque maintenant comme un cancer généralisé à tout ce qui nous reste encore d'un peu sacré, c'est à dire le roman historique, la fonction et les institutions. Macron joue a flatter un faux "multiculturalisme" marchand qui n'est qu'un "déculturalisme". Et cette dé-structuralisation se fait comme jadis avec les Huns et les Vikings, sous le pas des hordes invasives, sans foi ni loi, qui nous imposent leur ignorance crasse comme une chance, un cadeau: il viennent nous soumettre, nous piller et revivifier la France avec leurs semences! Nous voici déjà un genou à terre et pour certains, les "babtou fragile", les deux! La nouvelle laïcité, étendue à l'Histoire, exclut déjà sous la poussée de la rue (et avec la complicité des réseaux sociaux) nos derniers héros, Napoléon en France ou Churchill en Angleterre pour en imposer provisoirement d’autres, ceux-là sortis du néant par la rubrique "buzz, likes et fake news" des réseaux-médias (la fabrique de "sensationnel" qui pompe allègrement la rubrique faits-divers d
es vieux journaux-papier et les "vidéos sur le pouce"): voici donc Adama Traoré, Camélia Jordana, George floyd etc. 

Ces réformateurs mondialistes et autres faiseurs d'opinion profitent donc de cet ordre laïc imposé en France au début du 20e siècle. Ils arrivent ainsi peu à peu à confisquer notre Histoire de France, traitée d’abord de religieuse, puis esclavagiste, puis colonialiste. Macron devient dans leur bouche un dictateur qu'ils comptent évincer du pouvoir. Dans ce vide, celui de l'inculture propagée par des médias vides de sens, de connaissance, de savoirs et grâce au nivellement par le bas depuis l'école, ils nous imposent à la place des sagas familiales et tribales, des us et coutumes venues d'ailleurs et des pratiques religieuses pour remplacer les nôtres devenues obsolètes. Pour "faire le propre en France", ils demandent pour commencer d'exclure Colbert de l’enseignement public et de déboulonner les statues de tous les esclavagistes associés au roman historique, c'est à dire tous les rois et leurs ministres et bientôt tous les présidents de la République pour complicité:

"Outre son rôle de ministre des Finances Jean-Baptiste Colbert prépara en effet le fameux code noir, promulgué après sa mort en 1683, et qui légalisa le commerce négrier. Il fonda également la célèbre Compagnie des Indes qui exploita largement cette "main-d’œuvre". Or la "loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité", portée par Christiane Taubira en 2001, est aussi claire que son nom l’indique: "La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité"./FranceSoir 2017

Non seulement la France est devenue immorale par dissolution des mœurs mais elle perd sa capacité à faire Nation, d'où un sentiment extrême de solitude et une révolte permanente. La gendarmerie n'est pas une œuvre de bienfaisance: héritière de la maréchaussée, elle est née pendant la Révolution sanglante de 1789 et elle a toujours inspiré une sainte frousse. Les "soldats de la loi" ont depuis des siècles réprimé avec sévérité tous les écarts de conduite et "la peur du képi" a accompagné des millions d'automobilistes pendant 75 ans, sur la route des vacances. Mais aujourd'hui, on trouverait presque normal les voyous qui font la loi dans la rue en bas de chez moi, qui dealent impunément sur des chaises pliantes et qui salissent les entrées d'immeubles en attendant de faire d'autres mauvais coups: les femmes n'osent plus sortir dans les rues de peur du viol,
les petits-vieux craignent les vol à la tire et les gamins sont rançonnés, les parents sont intimidés et frappés jusque dans les couloirs, les ados se voient proposer du shit et fraternisent avec les bandes, les portes sont forcées et fracturées, les caves, les voitures et les maisons sont cambriolées, les vitres et les boîtes aux lettres sont brisées et le mobilier urbain vandalisé quotidiennement. La "non-discrimination" de ces populations "issues de la diversité" pour ne pas dire noires ou arabes avec des petits-blancs associés au business, le "non-suivi" des délinquants multi-récidivistes, l'absence de preuves et de flagrant délit, le désengagement des forces de police et l'engorgement des tribunaux garantissent l'impunité de ces bandits organisés en gangs et en forces d'occupation: les voisins se terrent et des familles complices se plaignent de plus en plus de la présence des flics qui harcèlent les bandes, contrôlent et limitent un peu les activités délictueuses, les mouvements suspects et les embuscades. Dans "les quartiers", le renoncement à ces contrôles font la gloire de ces malfrats et signent la mort de la République. 


Jusqu'où cela ira-t-il? Par quelles insurrections des quartiers? Faut-il remplacer la Fête du travail par l'Intifada, le 14 juillet par  le Défilé des infirmières, des femmes voilées et des banlieues libérées des flics, l'anniversaire du Débarquement en Normandie par celui du Débarquement des immigrés clandestins, François Mitterrand par Aimé Césaire et la Marseillaise par Saga Africa? La "Nouvelle Histoire de France" retiendra les figures tutélaires de Najat Vallaud-Belkacem pour sa lutte contre la méritocratie républicaine et Christiane Taubira pour avoir détrôné les esclavagistes. Et Comme dirait humblement Charles Péguy en se retournant au fond de sa tombe: «Poussière, tout n'est que poussière... mais pitié, je ne veux pas voir ça». Ah oui... Merde in France.