La liste est longue de ces petits apparatchiks français chargés de la propagande russe, en plus de ces candidats aux élections présidentielles en France, ceux qui ont reçu les 500 signatures préalables pour se présenter aux élections mais qui chantent les louanges de Poutine pendant l'annihilation de l'Ukraine, à seulement 2000 km de nos frontières.
Dire qu'ils n'ont pas froid aux yeux est une litote (pour ne pas dire que ce sont des fumiers), toute la clique des Le Pen, Zemmour, Asselineau, Philippot et tout un tas de faux informés, de faux politologues et de prétendus économistes sur les télés, les radios et les réseaux. La propagande va bon train. Curieusement, ils ont en point commun d'avoir fait de bonnes études, voire des grandes écoles, mais d'être par profession dans une opposition haineuse et stérile.
Ils ont beau jeu de dénoncer le non-respect des accords de Minsk II signés en 2015 (protégeant les séparatistes) pour légitimer l'invasion des chars de l'armée russe, qui aujourd'hui encerclent et pilonnent les villes d'Ukraine. Mais pourquoi ne font-ils pas valoir également le Memorendum de Budapest de 1994 garantissant un pacte de non-agression de la Russie en échange de la restitution d'un stock d'armes nucléaires conservées par l'Ukraine depuis l'acquisition de son indépendance ? Les engagements pris par la Russie sont-ils à géométrie variable ? Dans ce cas, de quoi se plaint Poutine ?
Examinons donc leur rhétorique PRO-POUTINE.
PREMIÈREMENT, le sophisme prétendument rationnel qui revient le plus souvent pour justifier cette guerre à outrance, c'est d'accuser les Américains d'avoir fait exactement pareil à CUBA en 1962. Rappelons que pendant la "Crise des missiles de Cuba", les États-Unis ont exigé et obtenu le retrait des missiles nucléaires installés par l'ancienne URSS sur l'île de Cuba, dans le Golfe du Mexique proche.
D'abord, ce retour en arrière est bien commode puisqu'il efface les 60 ans d'histoire Russe qui ont suivi la Crise des missiles, comprenant "l'invasion et la destruction brutale de la Tchétchénie en rasant sa capitale Grozny" en 2000 par les forces russes, la victoire avec les séparatistes sur la Géorgie en 2008 puis "l'invasion de la Crimée pour obtenir un port sur la mer Noire" en 2014. Pourtant, pendant les 60 années déjà écoulées, aucun missile de l'OTAN n'a été découvert dans tous ces pays annexés ou menacés de l'être : la Russie a armé partout les séparatistes russophones en attendant de venir leur prêter main forte, ce qu'elle fait maintenant. L'intervention des armées russes consiste à exterminer la résistance, tuer de nombreux civiles pour organiser la terreur, prendre le pouvoir en renversant les gouvernements élus pour finalement annexer le pays entier - et donc aujourd'hui l'Ukraine: il s'agit d'un plan d'invasion et de "re-conquête" vieux de plus de 20 ans, et tous les prétextes sont bons.
Et donc, comparons ce qui est comparable : par exemple l'affrontement CUBA Vs ÉTATS-UNIS comparé avec l'affrontement CRIMÉE Vs RUSSIE. On voit que Cuba comme la Crimée sont des états minuscules à côté des États-Unis et de la Russie guerrière. À Cuba, en 1962, des missiles nucléaires étaient bien dirigés sur les USA mais le contraire est faux: aucun missile des ÉTATS UNIS et de l'OTAN n'est pointé depuis l'Ukraine contre la Russie ou encore depuis la Géorgie ou la Crimée: il s'agit donc bien d'un prétexte des Russes pour envahir la Crimée et l'Ukraine sans autre forme de procès.
Pour continuer la comparaison, les Américains ne sont pas entrés à Cuba et ne l'ont jamais annexée en tant que position stratégique. Au contraire, les accords passés avec les États-Unis étaient très favorables à Cuba, soit une résolution pacifique en 4 points principaux:
Retrait des missiles nucléaires soviétiques de Cuba ;
Retrait de certains missiles nucléaires américains de Turquie et d'Italie ;
Accord URSS-États-Unis stipulant que les États-Unis n'envahiront jamais Cuba sans provocation directe ;
Mise en place d'un téléphone rouge entre Moscou et Washington.
Il faut préciser que la Russie exerçait déjà la terreur nucléaire en 1962 après avoir fait explosé un an plus tôt dans l'Arctique la bombe H la plus puissante jamais connue à l'époque. Aujourd'hui, elle exerce à nouveau sa dictature en agitant la menace de ses missiles nucléaires de dernière génération, impossibles à détecter et à arrêter, capables de "vitrifier" l'occident. Cette crise résulte donc d'un déséquilibre grave des forces nucléaires en présence, dont Poutine profite largement.
Le nouveau chancelier allemand Scholz l'a dit: "Le monde est entré dans une nouvelle ère. Le monde d'après ne sera plus le monde d'avant". La Russie change brutalement de camp pour une alliance stratégique renforcée avec la Chine et tout le bloc asiatique, plus conforme à ses intérêts. Un gazoduc russo-chinois plus grand que Nord Stream 2 est prévu qui devrait faire sa richesse. Et tristement, l'Allemagne choisit de se réarmer tout en soutenant l'Ukraine!
DEUXIÈMEMENT, un autre argument rhétorique que développent les pro-Poutine est qu'il s'agit d'accepter un état de fait : "C'est comme ça..." parce qu'il faut faire de la REALPOLITIK. Ainsi, dénoncer les mensonges de Poutine et son entreprise criminelle ne serait pas bon, selon eux, pour l'avenir de la France qui devrait prendre ses distances avec l'OTAN et se taire au moment où, au contraire, l'Allemagne se réveille et devient plus menaçante envers la Russie. Cette position fortement conseillée par les pro-Poutine consiste donc à valider tous les crimes contre l'humanité commis par Poutine sur un peuple russophone pro-européen, mais tellement proche de la Russie par son histoire.
En France, cette realpolitik imaginée par les prétendants aux élections présidentielles d'extrême-droite, de ZEMMOUR à ASSELINEAU, nous ramène au vichyisme et au pétainisme d'antant dans le seul but de désarmer la France. Asselineau: "Je reconnais que Poutine y va un peu fort mais la Russie est comme ça, on ne va pas la changer". Et Mélanchon de compléter : "J'ai tout compris et j'ai la solution. La France comptera beaucoup plus toute nue et seule. Quittons les alliances, l'OTAN... Il faut se désaligner et là, nous pourrons exiger en échange que Poutine écarte ses têtes nucléaires pointées vers nous. Il faut désescalader tout seuls la montagne et rentrer chez nous. Exigeons, avant de partir, le désarmement et la neutralisation de l'Ukraine, qui bien sûr est une NATION SOUVERAINE". Bravo! Quand le lion est en rage, il suffit de lui offrir une "petite porte de sortie" comme dirait l'autre en commentaire avec des airs d'autorité (mais en bredouillant avec des ricanements de petite fille gênée). Oui, mon cher, mais entrer tout nu dans la cage avec une brebis dans les bras pour lui demander de sortir gentiment... Pétain a-t-il arrêté les troupes allemandes? C'est bien cela qui lui est reproché encore aujourd'hui et qui s'appelle TRAHISON de son camp en temps de guerre.
Bravo, monsieur Mélanchon! Vous voulez nous désarmer contre le cours de l'histoire en espérant que le super-prédateur passe à côté sans nous envisager à son menu. Macron lui veut "préserver la place de la France", un pays "polyculturel" sans s'embarasser d'une culture identitaire (le nationalisme) ni de souvenirs d'enfance heureuse (l'écologisme), seulement des monuments aux morts à refleurir et une armée aux coûts faramineux à entretenir comme une vieille cocotte. Finalement, je ne sais pas lequel de Mélanchon ou de Macron nous devons craindre le plus.
TROISIÈMEMENT, le sophisme comme quoi la Chine et l'Inde soutiennent l'invasion de la Russie en Ukraine (la moitié de la population mondiale serait contre l'Ukraine) est faux. En réthorique, ont peu parler dans ce cas d'une SYNECDOTE. Sauf que la formule est fallacieuse et préjudiciable : elle confond la volonté des 2 dirigeants qui appelent à négocier - Xi Jinping et Ram Nath Covind, avec les populations de leurs pays respectifs: non, rien ne prouve que ces 2,8 milliards d'habitants soutiennent Poutine contre l'occident. Simplement, ils vont en tirer avantage.
QUATRIÈMEMENT, un autre procédé de rhétorique consiste à ne plus développer des arguments s'adressant à la logique mais chercher à éveiller la compassion émotionnelle en expliquant "l'humiliation horrible de la Russie", qui pourtant est la principale prédatrice depuis la Crise des missiles de 1962.
Le candidat François ASSELINEAU passe ainsi par tous les arguments rhétoriques, du truisme au sophisme pour ne pas répondre aux objections et finalement, il tend à nous émouvoir. Seulement voilà, la seule humiliation dont pourrait se plaindre Poutine dernièrement, c'est que la délégation russe à dû défiler sous une banière blanche aux derniers JO de Pékin et que la petite patineuse artistique de seulement 15 ans, Kamila Valieva, a été inquiétée pour dopage, perdant sa chance d'une médaille olympique aux épreuves individuelles de patinage sur glace. Mais cela justifie-t-il de raser l'Ukraine, jugée complice du grand Satan occidental? Comme par hasard, "Satan 2" est le nom du dernier missile nucléaire balistique à fragmentation capable de raser la France et surtout les USA.
En rhétorique, "l'argumentum ad misericordiam", également appelé "appel à la pitié", est un sophisme consistant à "obtenir l'appui de son argument en exploitant un sentiment de pitié ou de culpabilité chez son adversaire. L'APPEL à la PITIÉ est une forme d'appel à l'émotion..." d'autant plus étrange ici qu'il est émis ou inspiré par un prédateur total.
Un cinquième sophisme consiste à attribuer aux autres ses propres turpitudes. C'est le cas de Poutine quand il prévoit de dénazifier l'Ukraine en exterminant son peuple. Il est probable aussi que ses armées ont rencontré un résistance extrême que Poutine attribue aux armées nazies. Lui même n'hésite pas à employer des jihadistes tchétchènes qui déferlent au cri de "Allah Wakbar".
Un sixième argument de réthorique est l'usage de la loi de Godwin qui consiste précisément à monter la tension à son maximum en utilisant des analogies extrêmes: la bombe atomique, la fin du monde et le nazisme.
L'argument rhétorique final, le septième, est la négation pure et simple qui dit : "l'Ukraine n'existe pas". C'est ce qu'explique Éric ZEMMOUR quand il est à court d'arguments. Il explique par ailleurs que: "L'écologie n'existe pas".
Le procédé rhétorique de la négation plus la loi de Godwin sont les arguments-massues (des arguments qui n'attendent pas de réponse) utilisés par les faibles d'esprits, les psychopathes et les populistes en campagne pour chauffer les esprits en obtenant l'adhésion immédiate et inconditionnelle. Ce sont aussi les arguments utilisés par Poutine, qui n'attend pas non plus de réponses.
Le huitième argument rhétorique est le sophisme de la "conclusion rapide" ou "logique de l'évidence" quand la réponse est dans l'énoncé. Bien préparé, j'écoute l'argumentaire de ZEMMOUR, MÉLANCHON, ASSELINEAU, LE PEN et même PHILLIPOT (qui a renoncé aux élections prochaines) et j'entends que tous ces candidats à la Présidence de la République nous expliquent exactement la même chose: la démocratie et le droit international sont des options du siècle passé. Seule la realpolitik en accord avec la Russie de POUTINE ou la Chine de XI JINPING nous permettront d'être approvisionnés en métaux, terres rares et en énergie - y compris un jour par la fission nucléaire réussie par la Chine, ce qui nous sauvera évidemment de la ruine et d'une troisième guerre mondiale... Pourtant, l'Europe est l'initiatrice de la recherche concernant les énergies propres et décarbonnées.
Ainsi, comparer la situation à Cuba en 1962 et la situation aujourd'hui en Ukraine est une absurdité: il faudrait plutôt comparer Cuba avec la Crimée que les Russes ont envahit sans intervention des Américains ni même des Européens. Le but pour POUTINE n'était pas d'empêcher l'installation d'une base militaire américaine avec des missiles à ses portes mais de reconquérir le plus grand port de la mer noire : Sébastopol.
À Cuba, les Russes avaient bien installé des missiles pointés sur les États-Unis mais les Américains n'ont pas rasé Cuba pour autant à coups de bombes pour ensuite venir s'y installer, comme quand les armées Russes sont entrées en Tchétchénie, en Georgie et en Crimée pour finalement venir annexer l'Ukraine en 2022, un pays qu'elles raseront entiérement avec des bombes puisqu'il refuse de capituler. Ces annexions en série de la Tchétchénie, des provinces séparatistes de Georgie puis de la Crimée et aujourd'hui de l'Ukraine font partie du même plan ourdi par Poutine: d'autres pays sont au menu de son hégémonie comme la Moldavie et les Pays Baltes.
Un seul argument sonne comme un terrible aveux: l'attaque de l'Ukraine sous prétexte d'une menace des missiles américains tournés vers la Russie est copiée sur l'attaque de l'Irak par les États-Unis en 2003. Cependant, il y avait bien des stocks d'armes chimiques abandonnés par les Américains, et qui risquaient un jour de servir au terrorisme islamique.
Aujourd'hui, l'invasion de l'Ukraine prend pour autre prétexte "la dénazification du pays", un refrain répris par Poutine ad nauseam: cette guerre est la même que celle déclenchée contre les séparatistes Tchétchènes et les Moudjahines, en utilisant l'artillerie lourde et des tirs de missiles de croisière pour susciter la terreur. Le procédé russe est toujours le même, mais "l'attaque de l'Ukraine pour exterminer des nazis, des homosexuels et des drogués" accusés d'un génocide perpétré sur les séparatistes du Dombass est une guerre fraticide car les Ukrainiens ne sont pas des terroristes mais d'abord des frères et des cousins de la grande Russie. On comprend dès lors pourquoi Poutine est obligé de faire de la propagande, tout en muselant l'opinion publique russe.
Nous voyons que tous ces sophismes ou "propagande d'état" illustrent une manipulation des faits, servant à la justification de l'usage d'une force démesurée et injustifiée contre l'Ukraine, le tout dans un programme de reconquête d'un empire ancien. Sauf que la mondialisation de l'information et la globalisation des ressources accusent la folie meurtrière de Poutine et son mépris des grands équilibres économiques et sociaux. François Asselineau, dans un discours très structuré, croit pouvoir justifier point par point les atrocités commises par les armées russes sur des peuples proches ou lointains. Pourtant, le DICTATEUR POUTINE vit enfermé dans son bunker, dans la solitude et dans la terreur de la maladie ou d'un attentat perpétré contre sa personne, exactement comme Hitler en 1945. Son exclusion du monde est proportionnelle à la terreur qu'il exerce jusque dans son entourage proche, comme le montre les photos et les vidéos: "Poutine, le tzar de la table, convoquant ses ministres", mais sa façon de vivre et de penser son pays sont anciennes, anachroniques et dangereuses. Ah oui, merde in RUSSIA et OTAN en emporte le vent.