Mes chers confinés, Français, Françaises
C’est en tant que chef militaire que je dois intervenir: la guerre contre le coronavirus n’est pas terminée. Et c’est donc avec un gouvernement de combat, en mode commando, que tous ensemble nous allons remporter la victoire.
C’est en tant que chef militaire que je dois intervenir: la guerre contre le coronavirus n’est pas terminée. Et c’est donc avec un gouvernement de combat, en mode commando, que tous ensemble nous allons remporter la victoire.
Déjà, nous avons pris les deux mesures les plus difficiles: premièrement celle de nous confiner, vous et moi, autant que faire se peut et deuxièmement celle de protéger nos entreprises et nos emplois par des emprunts exceptionnels à hauteur de cent milliards d’euros. Vous imaginez bien que ces mesures n’ont pas été prises à la légère et qu’elles auront des conséquences. Il y aura aussi des sacrifices à faire pour rétablir nos finances et cela, je me dois de vous en informer dès maintenant.
Le premier but du confinement est celui d’épargner des vies et je dis bien: «toutes les vies possibles», sans distinction ni exception aucune, vieux et jeunes, malades et bien-portants, car ma mission est de vous amener tous ensemble comme un seul homme à la victoire. Oui, quelle armée s’autoriserait à abandonner ses soldats en chemin? Ce serait la débâcle et je ne veux pas de cela: déjà, le nombre de malades recule, ce qui prouve que nous avons pris les bonnes décisions.
Mais je vous le dis dès maintenant: nous ne lâcherons rien. Non seulement nous vaincrons, mais nous mènerons à bien toutes nos ambitions, parce que c’est notre projet!
J’entends déjà certains qui disent: il faut reprendre le travail dès demain, il faut dé-confiner tout de suite… mais c’est une erreur. Et nous ne tomberons pas dans ce piège! Déjà, organiser des élections au début de la pandémie était un risque que mon gouvernement a pris après consultation de tous les acteurs de la vie civile mais vous le savez, des assesseurs ont été contaminés. Était-ce bien utile? Nous l’avons cru hier mais aujourd’hui, sous un éclairage nouveau, nous pensons que non: c’était urgent, certes, mais pas vraiment indispensable à la vie de la nation.
Je vous annonce donc la fin progressive du confinement pour le lundi 11 mai, sauf pour les cafés, les restaurants et tous les grands rassemblements culturels. Maintenant, faut-il rouvrir les marchés pour que les personnes âgées viennent acheter des légumes, par exemple, en échangeant quelques pièces de monnaie peut-être contaminées ou en croisant des personnes infectées par le coronavirus, au péril de leur vie? Combien de vos parents ou de vos grands-parents risquent encore de périr pour notre satisfaction mercantile? N’ont-ils pas déjà payé le plus lourd tribu, celui de leurs vies par milliers, soit autant que toutes les autres classes d’âge réunies? Combien de disparus faudra-t-il encore compter sur les marchés? Déjà, beaucoup de nos anciens sont morts dans les Ehpad: faut-il aussi qu’ils meurent chez eux, dans la solitude du confinement? Non, et je veux donc les mettre à l’abri en priorité tout le temps nécessaire. Déjà, nous réfléchissons à des systèmes d’approvisionnement et de livraison pour nous assurer que tous nos anciens reçoivent le nécessaire pour vivre commodément mais sans les exposer d’avantage, avec le concours des mairies. Par contre, nous rouvrirons les crèches et les écoles pour que vos morpions puissent s'ébattre joyeusement. Oui, je comprends que les parents en aient plein les couilles d'élever leur progéniture et j'entends les beignes claquer dans l'air léger.
J’entends aussi certains qui m’expliquent qu’il faut abandonner les grandes réformes, et notamment celle des retraites? Mais non, ce n’est pas possible: je n’ai pas formé un gouvernement de démissionnaires. Au contraire, nous devons réformer parce que nous sommes persuadés que c’est dans l’intérêt de la France et des Français.
Bien sûr, d’autres pays ont fait d’autres choix, meilleurs ou pires. Nous nous félicitons aussi que Boris Johnson soit sorti indemne de la maladie. J’ai appris qu’il passait du temps en lisant Tintin et en jouant au sudoku en attendant de se remettre car c'est un homme cosmopolite. Très bien! Mais ce n’est pas mon projet: je ne vais quand même pas taper la belote avec mes ministres en attendant que ça se passe… Car j’ai d’autres ambitions et d’autres priorités pour mon pays que j’aime et que je défendrai jusqu’au bout.
Plus tard, quand nous aurons vaincu la maladie partout dans le monde, car nous ne devons pas nous réjouir trop vite, nous organiserons un jour de célébration qui sera aussi un jour de deuil pour veiller nos morts et nous afficherons dans nos rues, si vous l’acceptez, le visage et le nom de tous ceux qui ont perdu la vie contre le coronavirus car ils méritent leur commémoration et leurs monuments aux morts. Je dois avouer que je suis fier de vous et de tous vos efforts consentis.
Alors je vous dis: à bientôt et Vive la France.
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