Certains s’imaginent que la Nature à repris ses droits: on voit des bestioles partout. La preuve: voici des photos en ville d’animaux qui s’aventurent timidement jusqu’à nos poubelles. Là un écureuil, là un marcassin, là une biche... Incroyable! Pourtant, j’en suis témoin pour avoir vécu à la campagne toute ma jeunesse dans les années d’après guerre, dans la France d’antan, cette abondance d’espèces animales et végétales est illusoire. J’ai aussi traversé la France et l’Espagne des dizaines de fois sans plus apercevoir depuis des années un seul animal vivant, même pas un hérisson écrasé, rien.
Je l'avoue, je suis apolitique: mon seul parti, c'est la nature et les petits oiseaux. Mon principal regret n'est pas le prix excessif du diesel / fioul mais c'est que la nature soit maltraitée et épuisée: les forêts ravagées en Allemagne pour extraire la lignite après l'abandon du nucléaire, la forêt amazonienne ravagée au Brésil pour cultiver le soja et les forêts primaires abattues d'Afrique et d'Asie jusqu'en Océanie pour les bois précieux et les cultures de palmiers à huile, l'extermination par exemple de la faune et la flore des îles de Madagascar, Bornéo et Sumatra transformées en déserts rocheux en moins de 50 ans, la Terre toute entière devenue un abattoir gigantesque où succombe chaque jour des milliards d'animaux d'élevage ou sauvages et encore plus d'animaux marins - jusqu'à épuisement des soi-disant «ressources naturelles», ce à quoi par bêtise ou ignorance nous résumons «3,8 milliards d'années d'évolution du vivant à partir des premiers organismes unicellulaires»... Non, n'en jetez plus! #SOS-GiletVert.
Des demeurés dignes du moyen-âge, des politiciens, des scientifiques et des industriels prétendent organiser raisonnablement l'exploitation de ces ressources naturelles à notre service puisque, bien sûr, la Terre tourne autour de l'Homme!
Alors, je cherche une religion ou un prophète qui nous dise: maintenant, ça suffit! Mais c'est le grand vide... Là, je peux vraiment parler de conspiration internationale contre le vivant. Pourtant, les animaux devraient faire l'unanimité car ces pauvres bêtes ne revendiquent aucune nationalité ni le droit du sol, seulement le droit de vivre.
Je cherche aussi un philosophe qui organise le monde dans une philosophie respectueuse de la Nature (réduite un peu trop facilement au seul "environnement"), mais je ne trouve que des petits profs égoïstes et malfaisants, des Enthoven viandards, des Ferry trans-humanistes et des Onfray prétentieux etc., j'en passe et des meilleurs. Bien sûr, Socrate, Kant, Bergson ou Sartre n'essayaient pas de protéger le vivant et de sauver la planète: bien allumés, ils étaient déconnectés de la réalité.
Et puis, j’ai compris à un âge avancé que la philosophie ne parle pas à l'humanité en général mais seulement à des minorités d'intellectuels qui brassent des concepts comme les ventilateurs brassent inutilement l'air chaud de la canicule, pour nous donner l'illusion de la fraîcheur. L'écologie ne doit pas devenir un système de pensée philosophique et par exemple l’écosophie de Michel Onfray qui lance son projet métaphysique par des appâts anecdotiques et des airs savants: "Nous ne savons plus regarder, ni sentir, goûter, toucher, écouter... il faut s'ensauvager". Voyons, la Nature peut être vécue directement par chacun de nous, le peuple, et d'abord comme un retour bienfaisant aux sources de notre humanité. Mais non, pas besoin de remonter à Spinoza ou Nietzsche pour ressentir ses bienfaits, celui d’un air pur rempli de bruissements et de chants d’oiseaux. Ce qu’il faut, c’est restaurer un équilibre ancien par un travail plus physique que métaphysique: en Angleterre, des citadins cassent le béton, l’asphalte et le bitume pour que l’eau s’infiltre dans la terre au lieu de ruisseler pour devenir des torrents dévastateurs. L’eau ainsi captée par la terre rafraîchit l’air comme la transpiration sur la peau humaine en été. Quoi de plus naturel et bienfaisant?
Je vois en rediffusion les aventures de l'animateur Bear Grylls, un ancien soldat des forces spéciales volontairement placé dans un environnement sauvage dans le but de nous enseigner ses techniques de survie. Ce «survivaliste» parcourt par exemple dix mille kilomètres en avion, se fait larguer en parachute dans une zone désertique, creuse au pied d’un rocher pour y trouver de l’eau et là, il découvre à l’ombre une petite grenouille esseulée qu’il s’empresse de croquer avec une grimace de dégoût extrême: «il faut savoir profiter des bestioles qui pullulent partout!». Hélas, cette petite grenouille était la seule de son espèce, survivante dans un milieu hostile. En toute rigueur, c’est cette petite grenouille unique et exceptionnelle qui aurait dû dévorer ce gros idiot de Bear Grylls, compte tenu que l’espèce humaine surabondante compte des milliards d’individus. On sait que de cette façon les Australiens ont exterminé les Dodos. Plus récemment, des faux naufragés d’un jeu télévisé faisaient rôtir des Puffins aptères (des gros oiseaux pataud incapables de voler, nichant dans des terriers et en voie d’extinction) devant des millions de téléspectateurs admiratifs de tant d’ingéniosité. Et que dire des chauve-souris et des pangolins que dévorent les Chinois? Souvent, l’ingénuité confine à la Connerie majuscule.
Je me dis qu'il n'y a rien de pire que de systématiser la nature en tant que «ressource naturelle inépuisable» et d’expliquer la vie animale par «la raison du plus fort» (pour parodier La Fontaine) car les dernières observations révèlent que la coopération inter-espèces à aussi des milliards d'années d'existence, quand la Nature ignorait encore tout de l'espèce humaine invasive et des billets de banque qu'elle échange en société.
En fait, quand les animaux en sont réduits à s’entre-dévorer jusqu’au dernier ou qu’ils viennent manger dans nos poubelles, c’est que leur espace naturel est réduit à pas grand-chose. À Paris, je ne vois aucun animal en marchant des heures sur le bitume des chaussées et des trottoirs. Une crotte de chien abandonnée par terre coûte un PV de 65 euros à son maître. Ainsi, les animaux sont poursuivis par les tribunaux pour crime de déjection et nos merdes voyages par les égouts sur des centaines de kilomètres pour contaminer les nappes phréatiques et les océans. J’ai vu parfois des terribles corneilles qui dévoraient encore chauds des petits animaux: souris, petits rats et pigeons qui viennent le soir, affamés, s’approvisionner autour des poubelles publiques et des tas de détritus. Non, rien à voir avec la nature des siècles passés et une multitude d’animaux disparus qui partageaient notre habitat, en résistant à l’envahissement de leur territoire.
Après, aucun philosophe, aucun politicien, aucun industriel, aucun citoyen ne peut justifier d’abattre des milliards d’animaux d’élevage et d'exterminer la vie primitive (qualifiée de sauvage et dangereuse), celle antérieure à tous nos commerces et à nos manipulations génétiques sur le genre animal.
Oui, toute exploitation forcenée de la Nature, scientifiquement et mécaniquement, est criminelle: arracher les sols, remplacer les forêts primitives par des "essences commercialisables rapidement", organiser les monocultures et encourager l'agrochimie comme au Brésil font des catastrophes planétaires qui agissent sur les climats. Les dévastations industrielles et minières, dont l'extraction du charbon, du pétrole et de l'uranium sont galopantes, qui s'emballent avec la main mise des grandes puissances et de leurs multinationales. Même la «pêche durable» n'est plus qu'un mensonge si elle ne réduit pas drastiquement les captures d'animaux marins. Quant aux chasseurs, ils avouent en proportions variables le goût du jeu, du défi sportif et de la "viande de brousse", des chairs délicates autant que de la venaison, l'attente du profit et surtout l'instinct de meurtre comme motivations ancestrales et moyenâgeuses pour abattre avec des fusils (et des fusils à lunette s'il le faut!) ou piéger honteusement des espèces animales, rapidement en voie d'extinction.
Je me dis que la nature gagnera dans les jardins de France quand chacun de nous pourra s'essayer avec amour à cultiver ses légumes et à élever quelques animaux qui ne soient pas destinés à finir leur vie brutalement dans des abattoirs.
Je me dis que chaque paysan gagnera le respect de ses concitoyens quand éleveurs et cultivateurs abandonneront les méthodes ravageuses de la grande production à coups d'OGM, d'hormones, d'engrais et de pesticides. Alors, nous viendrons tous jusqu'à leurs fermes avec confiance pour y acheter directement notre nourriture, sans passer par les multinationales de la distribution qui captent presque tous les bénéfices, avec les cours de la bourse pour dicter les prix.
Je me dis que chaque maire de France doit ouvrir une «ferme école» dans sa commune qui serve de modèle à une agriculture qui respecte enfin "l'environnement et la beauté de nos campagnes": ce n'est qu'une question de discernement et de volonté. Et le plus évident, c'est qu'il n'y a pas besoin de faire de la politique pour essayer de faire le bien: Greta Thunberg en est l'exemple parfait, la lycéenne qui annonce la révolte des enfants et la victoire du peuple contre nos dirigeants impuissants et menteurs.
La nature respectée est belle qui peut se régénérer seule après les blessures que nous lui infligeons. Hélas, les niveaux de destruction atteints sont souvent irrécupérables.
Malgré tous ces avertissements, les grands groupes industriels insistent pour utiliser l'agrochimie, décrite comme "une chimie raisonnée" (héritière de l'agriculture raisonnée des "Trente glorieuses"). Maintenant, ils nous font croire aux "pesticides neutres" qui ne s'accumulent pas dans les végétaux, la terre et ne ruissellent pas dans l'eau. Incroyable ! Et quand ils produisent des tonnes de gaz carbonique et de méthane, ils prétendent par différents stratagèmes à "un bilan neutre". Nous prennent-ils pour des cons ?
Je me dis que la Nature est le début et la fin de l'humanité et que si nous aimons nos plantes et nos animaux sans les massacrer à tours de bras, ils nous rendront chaque jour plus humains. Alors, nous serons reconnaissants envers cette nature prodigieuse (qui utilise la chaleur du sol et le soleil pour se développer, soit la géothermie et l'énergie solaire) et nous nous sentirons entourés de ses bienfaits: commencera véritablement la révolution verte, pour que chacun de nous, en échange de ses efforts et de ses petits renoncements, trouve à manger sainement et à se rassasier.
Mais nos scientifiques, assistés par des petits professeurs de pensée comme Michel Onfray ou Luc Ferry, ne parlent que de la troisième révolution industrielle et de l'intelligence artificielle (les systèmes experts) pour pimenter leurs exposés inutiles.
Luc Ferry juge que "les philosophies de la décroissance sont un retour en arrière", ce qui signifie que les industriels vont accélérer la destruction de la planète et qu'ils refuseront de payer pour leurs déprédations: ravage des terres et des forêts, pollution de l'air et de l'eau, bétonnage des terres et plastification du vivant, massacres multiples par les armements, les contaminations et les accidents de la route principalement, asservissement des populations, destruction des richesses naturelles obligeant les populations à s'exiler, fonte des glaciers et augmentation du niveau des mers de plusieurs mètres, réchauffement climatique insoutenable et mort des espèces originaires... Refuser la décroissance et organiser l'impunité des industriels au nom du "progrès obligé" de Luc Ferry et du "progressisme" d'Emmanuel Macron est donc tout simplement criminel et aberrant.
Au contraire, au sein de la nature retrouvée, les hommes ne seraient plus obsédés par la surproduction, la domination des autres et la dévoration du vivant: commencerait une véritable évolution spirituelle, celle que j'appelle de mes vœux depuis que je suis enfant, quand on me traitait d'idiot parce que je ne parlais pas mais ma tête était pleine de rêves et je n'ai pas changé.
Aujourd'hui je rêve de revêtir un «gilet vert» fluorescent au milieu de la circulation routière et de brandir une pancarte disant :
Soyez plus humains...
Rendez-nous l'air pur
Rendez-nous la vie
Rendez-nous nos sentiers de sable blanc et nos vertes collines
Rendez-nous nos chemins de trèfles et nos vols de papillons
Rendez-nous nos bourdons et nos sauterelles
Rendez-nous nos mûres juteuses et nos merises
Rendez-nous nos bois parfumés et nos sentiers de fougères
Rendez-nous nos prairies de fleurs sauvages multicolores
Rendez-nous nos lézards et nos grillons
Rendez-nous nos lapins confiants devant leurs terriers
Rendez-nous nos vaches rêveuses près des clôtures et à l'ombre des haies
Rendez-nous nos nids d'oiseaux et leurs couvées bruyantes
Rendez-nous nos arbres morts et leurs vieilles souches habitées
Rendez-nous nos petites pierres micacées et nos rochers pour s'asseoir
Rendez-nous nos serpents craintifs et nos carabes dorés
Rendez-nous nos crapauds immobiles, nos feuilles mortes et nos champignons
Rendez-nous nos hérissons qui traversent sans crainte les petites routes de campagne
Rendez-nous nos cerfs bondissants et nos biches aux yeux timides
Rendez-nous la nature magnifique !
Rendez-nous nos promenades contemplatives
Rendez-nous nos sens éblouis
Rendez-nous nos petits vieux penchés sur les siècles passés...
Et cachez vos voitures qui roulent à tombeau ouvert dans une course aveugle, prêtes à nous écraser entre un hurlement de pneu et un grand... «Quoi, c'est pas d'ma faute!».
Je l'avoue, je suis apolitique: mon seul parti, c'est la nature et les petits oiseaux. Mon principal regret n'est pas le prix excessif du diesel / fioul mais c'est que la nature soit maltraitée et épuisée: les forêts ravagées en Allemagne pour extraire la lignite après l'abandon du nucléaire, la forêt amazonienne ravagée au Brésil pour cultiver le soja et les forêts primaires abattues d'Afrique et d'Asie jusqu'en Océanie pour les bois précieux et les cultures de palmiers à huile, l'extermination par exemple de la faune et la flore des îles de Madagascar, Bornéo et Sumatra transformées en déserts rocheux en moins de 50 ans, la Terre toute entière devenue un abattoir gigantesque où succombe chaque jour des milliards d'animaux d'élevage ou sauvages et encore plus d'animaux marins - jusqu'à épuisement des soi-disant «ressources naturelles», ce à quoi par bêtise ou ignorance nous résumons «3,8 milliards d'années d'évolution du vivant à partir des premiers organismes unicellulaires»... Non, n'en jetez plus! #SOS-GiletVert.
Des demeurés dignes du moyen-âge, des politiciens, des scientifiques et des industriels prétendent organiser raisonnablement l'exploitation de ces ressources naturelles à notre service puisque, bien sûr, la Terre tourne autour de l'Homme!
Alors, je cherche une religion ou un prophète qui nous dise: maintenant, ça suffit! Mais c'est le grand vide... Là, je peux vraiment parler de conspiration internationale contre le vivant. Pourtant, les animaux devraient faire l'unanimité car ces pauvres bêtes ne revendiquent aucune nationalité ni le droit du sol, seulement le droit de vivre.
Je cherche aussi un philosophe qui organise le monde dans une philosophie respectueuse de la Nature (réduite un peu trop facilement au seul "environnement"), mais je ne trouve que des petits profs égoïstes et malfaisants, des Enthoven viandards, des Ferry trans-humanistes et des Onfray prétentieux etc., j'en passe et des meilleurs. Bien sûr, Socrate, Kant, Bergson ou Sartre n'essayaient pas de protéger le vivant et de sauver la planète: bien allumés, ils étaient déconnectés de la réalité.
Et puis, j’ai compris à un âge avancé que la philosophie ne parle pas à l'humanité en général mais seulement à des minorités d'intellectuels qui brassent des concepts comme les ventilateurs brassent inutilement l'air chaud de la canicule, pour nous donner l'illusion de la fraîcheur. L'écologie ne doit pas devenir un système de pensée philosophique et par exemple l’écosophie de Michel Onfray qui lance son projet métaphysique par des appâts anecdotiques et des airs savants: "Nous ne savons plus regarder, ni sentir, goûter, toucher, écouter... il faut s'ensauvager". Voyons, la Nature peut être vécue directement par chacun de nous, le peuple, et d'abord comme un retour bienfaisant aux sources de notre humanité. Mais non, pas besoin de remonter à Spinoza ou Nietzsche pour ressentir ses bienfaits, celui d’un air pur rempli de bruissements et de chants d’oiseaux. Ce qu’il faut, c’est restaurer un équilibre ancien par un travail plus physique que métaphysique: en Angleterre, des citadins cassent le béton, l’asphalte et le bitume pour que l’eau s’infiltre dans la terre au lieu de ruisseler pour devenir des torrents dévastateurs. L’eau ainsi captée par la terre rafraîchit l’air comme la transpiration sur la peau humaine en été. Quoi de plus naturel et bienfaisant?
Je vois en rediffusion les aventures de l'animateur Bear Grylls, un ancien soldat des forces spéciales volontairement placé dans un environnement sauvage dans le but de nous enseigner ses techniques de survie. Ce «survivaliste» parcourt par exemple dix mille kilomètres en avion, se fait larguer en parachute dans une zone désertique, creuse au pied d’un rocher pour y trouver de l’eau et là, il découvre à l’ombre une petite grenouille esseulée qu’il s’empresse de croquer avec une grimace de dégoût extrême: «il faut savoir profiter des bestioles qui pullulent partout!». Hélas, cette petite grenouille était la seule de son espèce, survivante dans un milieu hostile. En toute rigueur, c’est cette petite grenouille unique et exceptionnelle qui aurait dû dévorer ce gros idiot de Bear Grylls, compte tenu que l’espèce humaine surabondante compte des milliards d’individus. On sait que de cette façon les Australiens ont exterminé les Dodos. Plus récemment, des faux naufragés d’un jeu télévisé faisaient rôtir des Puffins aptères (des gros oiseaux pataud incapables de voler, nichant dans des terriers et en voie d’extinction) devant des millions de téléspectateurs admiratifs de tant d’ingéniosité. Et que dire des chauve-souris et des pangolins que dévorent les Chinois? Souvent, l’ingénuité confine à la Connerie majuscule.
Je me dis qu'il n'y a rien de pire que de systématiser la nature en tant que «ressource naturelle inépuisable» et d’expliquer la vie animale par «la raison du plus fort» (pour parodier La Fontaine) car les dernières observations révèlent que la coopération inter-espèces à aussi des milliards d'années d'existence, quand la Nature ignorait encore tout de l'espèce humaine invasive et des billets de banque qu'elle échange en société.
En fait, quand les animaux en sont réduits à s’entre-dévorer jusqu’au dernier ou qu’ils viennent manger dans nos poubelles, c’est que leur espace naturel est réduit à pas grand-chose. À Paris, je ne vois aucun animal en marchant des heures sur le bitume des chaussées et des trottoirs. Une crotte de chien abandonnée par terre coûte un PV de 65 euros à son maître. Ainsi, les animaux sont poursuivis par les tribunaux pour crime de déjection et nos merdes voyages par les égouts sur des centaines de kilomètres pour contaminer les nappes phréatiques et les océans. J’ai vu parfois des terribles corneilles qui dévoraient encore chauds des petits animaux: souris, petits rats et pigeons qui viennent le soir, affamés, s’approvisionner autour des poubelles publiques et des tas de détritus. Non, rien à voir avec la nature des siècles passés et une multitude d’animaux disparus qui partageaient notre habitat, en résistant à l’envahissement de leur territoire.
Après, aucun philosophe, aucun politicien, aucun industriel, aucun citoyen ne peut justifier d’abattre des milliards d’animaux d’élevage et d'exterminer la vie primitive (qualifiée de sauvage et dangereuse), celle antérieure à tous nos commerces et à nos manipulations génétiques sur le genre animal.
Oui, toute exploitation forcenée de la Nature, scientifiquement et mécaniquement, est criminelle: arracher les sols, remplacer les forêts primitives par des "essences commercialisables rapidement", organiser les monocultures et encourager l'agrochimie comme au Brésil font des catastrophes planétaires qui agissent sur les climats. Les dévastations industrielles et minières, dont l'extraction du charbon, du pétrole et de l'uranium sont galopantes, qui s'emballent avec la main mise des grandes puissances et de leurs multinationales. Même la «pêche durable» n'est plus qu'un mensonge si elle ne réduit pas drastiquement les captures d'animaux marins. Quant aux chasseurs, ils avouent en proportions variables le goût du jeu, du défi sportif et de la "viande de brousse", des chairs délicates autant que de la venaison, l'attente du profit et surtout l'instinct de meurtre comme motivations ancestrales et moyenâgeuses pour abattre avec des fusils (et des fusils à lunette s'il le faut!) ou piéger honteusement des espèces animales, rapidement en voie d'extinction.
Je me dis que la nature gagnera dans les jardins de France quand chacun de nous pourra s'essayer avec amour à cultiver ses légumes et à élever quelques animaux qui ne soient pas destinés à finir leur vie brutalement dans des abattoirs.
Je me dis que chaque paysan gagnera le respect de ses concitoyens quand éleveurs et cultivateurs abandonneront les méthodes ravageuses de la grande production à coups d'OGM, d'hormones, d'engrais et de pesticides. Alors, nous viendrons tous jusqu'à leurs fermes avec confiance pour y acheter directement notre nourriture, sans passer par les multinationales de la distribution qui captent presque tous les bénéfices, avec les cours de la bourse pour dicter les prix.
Je me dis que chaque maire de France doit ouvrir une «ferme école» dans sa commune qui serve de modèle à une agriculture qui respecte enfin "l'environnement et la beauté de nos campagnes": ce n'est qu'une question de discernement et de volonté. Et le plus évident, c'est qu'il n'y a pas besoin de faire de la politique pour essayer de faire le bien: Greta Thunberg en est l'exemple parfait, la lycéenne qui annonce la révolte des enfants et la victoire du peuple contre nos dirigeants impuissants et menteurs.
La nature respectée est belle qui peut se régénérer seule après les blessures que nous lui infligeons. Hélas, les niveaux de destruction atteints sont souvent irrécupérables.
Malgré tous ces avertissements, les grands groupes industriels insistent pour utiliser l'agrochimie, décrite comme "une chimie raisonnée" (héritière de l'agriculture raisonnée des "Trente glorieuses"). Maintenant, ils nous font croire aux "pesticides neutres" qui ne s'accumulent pas dans les végétaux, la terre et ne ruissellent pas dans l'eau. Incroyable ! Et quand ils produisent des tonnes de gaz carbonique et de méthane, ils prétendent par différents stratagèmes à "un bilan neutre". Nous prennent-ils pour des cons ?
Je me dis que la Nature est le début et la fin de l'humanité et que si nous aimons nos plantes et nos animaux sans les massacrer à tours de bras, ils nous rendront chaque jour plus humains. Alors, nous serons reconnaissants envers cette nature prodigieuse (qui utilise la chaleur du sol et le soleil pour se développer, soit la géothermie et l'énergie solaire) et nous nous sentirons entourés de ses bienfaits: commencera véritablement la révolution verte, pour que chacun de nous, en échange de ses efforts et de ses petits renoncements, trouve à manger sainement et à se rassasier.
Mais nos scientifiques, assistés par des petits professeurs de pensée comme Michel Onfray ou Luc Ferry, ne parlent que de la troisième révolution industrielle et de l'intelligence artificielle (les systèmes experts) pour pimenter leurs exposés inutiles.
Luc Ferry juge que "les philosophies de la décroissance sont un retour en arrière", ce qui signifie que les industriels vont accélérer la destruction de la planète et qu'ils refuseront de payer pour leurs déprédations: ravage des terres et des forêts, pollution de l'air et de l'eau, bétonnage des terres et plastification du vivant, massacres multiples par les armements, les contaminations et les accidents de la route principalement, asservissement des populations, destruction des richesses naturelles obligeant les populations à s'exiler, fonte des glaciers et augmentation du niveau des mers de plusieurs mètres, réchauffement climatique insoutenable et mort des espèces originaires... Refuser la décroissance et organiser l'impunité des industriels au nom du "progrès obligé" de Luc Ferry et du "progressisme" d'Emmanuel Macron est donc tout simplement criminel et aberrant.
Au contraire, au sein de la nature retrouvée, les hommes ne seraient plus obsédés par la surproduction, la domination des autres et la dévoration du vivant: commencerait une véritable évolution spirituelle, celle que j'appelle de mes vœux depuis que je suis enfant, quand on me traitait d'idiot parce que je ne parlais pas mais ma tête était pleine de rêves et je n'ai pas changé.
Aujourd'hui je rêve de revêtir un «gilet vert» fluorescent au milieu de la circulation routière et de brandir une pancarte disant :
Soyez plus humains...
Rendez-nous l'air pur
Rendez-nous la vie
Rendez-nous nos sentiers de sable blanc et nos vertes collines
Rendez-nous nos chemins de trèfles et nos vols de papillons
Rendez-nous nos bourdons et nos sauterelles
Rendez-nous nos mûres juteuses et nos merises
Rendez-nous nos bois parfumés et nos sentiers de fougères
Rendez-nous nos prairies de fleurs sauvages multicolores
Rendez-nous nos lézards et nos grillons
Rendez-nous nos lapins confiants devant leurs terriers
Rendez-nous nos vaches rêveuses près des clôtures et à l'ombre des haies
Rendez-nous nos nids d'oiseaux et leurs couvées bruyantes
Rendez-nous nos arbres morts et leurs vieilles souches habitées
Rendez-nous nos petites pierres micacées et nos rochers pour s'asseoir
Rendez-nous nos serpents craintifs et nos carabes dorés
Rendez-nous nos crapauds immobiles, nos feuilles mortes et nos champignons
Rendez-nous nos hérissons qui traversent sans crainte les petites routes de campagne
Rendez-nous nos cerfs bondissants et nos biches aux yeux timides
Rendez-nous la nature magnifique !
Rendez-nous nos promenades contemplatives
Rendez-nous nos sens éblouis
Rendez-nous nos petits vieux penchés sur les siècles passés...
Et cachez vos voitures qui roulent à tombeau ouvert dans une course aveugle, prêtes à nous écraser entre un hurlement de pneu et un grand... «Quoi, c'est pas d'ma faute!».
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