samedi 18 avril 2020

Journal du Coronavirus: «fainéantise, faillite de l’État et débâcle du petit peuple», dans le blogiblag du 19/04/20 (LJ ©2020).

Enfin, l’Europe semble vouloir accorder ses violons… Libéralisme et démocratie font bon ménage. Selon les soi-disant «Informés» sur Franceinfo, le président Macron a changé son logiciel: le voici devenu «libéral compassionnel» quand il écarte la solution du confinement prolongé pour les personnes âgées: "C'était une perspective totalement désespérante" estiment certains médecins (mais pas forcément les urgentistes). Eric Zhumour sur CNEWS demande même à dé-confiner sans plus attendre… la bonne âme! Évidemment, il n’a aucun pouvoir sauf celui de pérorer et les seniors seront donc délivrés de leur crainte d'être ostracisés et livrés à leur libre-arbitre dès le 11 mai prochain. En plus, Macron demande aux maires d’organiser eux-même le dé-confinement des citoyens et la fourniture de masques en tissu, au nom de la décentralisation. Ainsi, tous les vieux cons comme Michel Onfray et les autres faux intellectuels de son acabit pourront vaquer à leurs occupations hautement philosophiques et même quitter leur table de travail devant laquelle ils se confinent volontairement tous les jours pendant des heures  (Cogito, ergo sum) pour aller se congratuler dans la rue: «Nous avons vaincu l’État maastrichtien!» Et de rire… les lâches! C'est plus facile d'ouvrir la bouche sans masque sur un plateau-télé que de tendre la main sans gant à un pauvre type dans la rue.

Donald Trump, l’homme d’affaires parvenu président, est forgé d’un autre métal qui organise lui-même la rébellion contre le confinement obligatoire des populations: "Libérez le Minnesota, libérez le Michigan, libérez la Virginie!". Le voilà, le vrai libéralisme! La voilà, la vraie démocratie des affairistes, sans aucune équivalence chez nous: tiens,  et pourquoi pas libérer la France tant qu'à faire? Libérez aussi la Belgique et le Royaume-Uni! Libérez l'Italie et l'Espagne! Et puis, disons-le haut et fort, à bas l'Europe et l'OMS ! 


Le libéralisme se donne des airs révolutionnaires. Trump lui-même avec son toupet blond incroyable joue les Robespierre incorruptibles (et de rire ou de pleurer?). Par ses cris de rage, en se servant du Coronavirus comme tribune, il enjoint des manifestants armés à se rebeller contre l'autorité des états confineurs, là où gouvernent des démocrates. Ainsi prétend-il faire d’une pierre trois coups: occuper le terrain, paralyser ses adversaires sur place avant les élections présidentielles et remettre les États-Unis au travail le plus tôt possible. Ça, c’est de la politique libérale bien comprise et de la démocratie participative sans états d’âme. Et qu’importe les milliers de morts supplémentaires cités devant le tribunal de la Terreur sanitaire, puis exécutés du même pas, puisque chaque citoyen devient responsable de lui-même? 

Voyez, les pauvres assument leurs convictions qui demandent à retravailler incessamment sous peu, même malades. C’est déjà le quotidien des soignants dans les maisons de retraite mais comme elles sont privées, elles n'ont aucun intérêt d'afficher leurs nombres faramineux de décès additionnés, dont le total reste secret. Et pourquoi pas? Trump refuse bien d’éditer sa feuille d’impôts... C’est ça, la Liberté bien comprise aux Etats-Unis d'Amérique. Faut-il que les dirigeants européens soient des communistes décadents pour arrêter le commerce comme on arrête sa voiture sur le parking et pour venir humblement rendre compte de leurs insuffisances devant le peuple roi? Honte à Macron ! Non, on arrête pas les affaires, jamais! Même les bourses sont libres de spéculer sur le Coronavirus.

En tout, Eric Zhumour est parfaitement en accord avec Trump-le-révolutionnaire: "Quoi? le Coronavirus a fait moins de morts que la grippe saisonnière", même si cela s'avère faux seulement quinze jours après... Qu'importe, l'hurluberlu persiste et signe:  il suffira d’obtenir le plus vite possible "l’immunité collective" en méprisant quelques milliers de victimes ici et là, comme en Italie, soit en majorité des vieux débris de 90 ans  ou plus qui se font dessus. Et Marc Menant, son comparse, de conclure tristement: «dans cet état, j’ai souhaité que ma mère meure». 


Déjà, on ne sait plus où entasser les cercueils... Pas un mot de Trump sur ces anonymes enterrés par lots  sur Hart Island prés de New York. La solution est administrative, qui vient des états débordés par l'ampleur du désastre.

Si les tsunamis et les épidémies sont naturels, les contaminations catastrophiques à base de technologies devenues incontrôlables sont humaines.

Le problème c’est qu’au total, en ajoutant mille victimes par-ci et mille autres par-là, ont arrive  à un chiffre provisoire de 160000 morts dans le monde (officiellement tous contaminés par le Covid-19), soit peut-être 10%  ou 20% de surmortalité sur trois mois, ce qui semble peu, comme quoi tout est relatif. En vrai, il faut prévoir plutôt 500000 morts à venir reconnus officiellement 
et le double officieusement. Une personne sur cinq sous ventilation mécanique va mourir, et ce sont des dizaines de milliers de zombies maintenus vivants sous respirateurs artificiels qui ne se réveilleront plus jamais (comme dans Thriller Night de Michael Jackson, le cauchemar des soignants).

Non, monsieur Zhumour, la contamination par le coronavirus n’est pas une bagatelle. En plus, notre mémoire des siècles passés s'éteint avec des parents très chers et pas seulement les jazzmen Wallace Roney, Ellis Marsalis Jr., Manu Dibango, mais des chanteurs pop comme Christophe (mort officiellement d'un emphysème), des hommes de théâtre comme Jean-Laurent Cauchet, des écrivains etc., la liste est interminable de leurs noms suivis de leurs qualités,  en majorité des hommes. Non, tous ne se pissaient pas dessus, qui méritaient de disparaître comme par magie.

Est-ce donc la bonne façon de «faire du vide» parmi des populations surnuméraires d'inutiles, qui oscillent entre productivisme communiste d'orient et productivisme libéral d'occident? L’Angleterre a rattrapé la France par ses chiffres catastrophiques de morts et de malades en y additionnant les cas de contamination dans les établissements privés de la misére médicale et la France mieux dotée rattrape l’Italie qui elle-même va rattraper l’Espagne dans cette course macabre digne du Tour de France! Mais si nous eussions suivi l’exemple allemand dans le domaine de la santé, nous aurions déjà économisé à ce jour 15000 vies précieuses rien que chez nous et plus de 50000 vies en Europe!

J’imagine déjà Eric Zhumour s’agiter sur son siège, tout émoustillé: oui, il aurait mieux valu laisser l’Allemagne gagner la 2ème guerre mondiale et nous serions aujourd’hui des européens pangermanistes hautement disciplinés… Et plus besoin de se confiner quand les peuples sont responsables d’eux-mêmes!  N'est-ce pas ce qu'explique Donald Trump mais avec le résultat contraire à celui espéré? Les ultra-libéraux ne sont pas à l'abri chez eux des armes mécaniques ou bactériologiques qu'ils vendent.


Hélas, nous (les Français) sommes un peuple d’assistés. Et curieusement, de nombreuses nations européennes le sont comme nous qui font le désespoir d'Angela Merkel. Mais à quoi aura servi le Brexit si les Anglo-saxons sont aussi malades que nous, bien qu'isolés sur leurs îles? Seule l'Allemagne pragmatique survole la pandémie et se propose de dé-confiner dés demain. De là à penser qu’avec Hitler s'eusse été plus facile pour faire converger les nationalismes, tels des escadrons de la Panzerdivision, vers l’ultra-libéralisme fédérateur (qui doit remplacer l'européisme décadent), il n’y a qu’un pas que je ne saurais franchir. Pourtant, Gilbert Collard et Florian Philippot du RN sont plus que convaincants pour décrire l’incurie qui régne au royaume de France.
 
Emmanuel Macron, libéral entre les démocrates et banquier entre les économistes, veut bien sûr remettre pacifiquement les Français au travail et surtout le «petit peuple» en dé-confinant d’abord les enfants. Il a donc abandonné les métaphores guerrières. Pour les vieux, il ne "souhaite pas de discrimination" et "en appelle à la responsabilité individuelle". Ainsi, le chef de l'État poursuit son triple objectif: premièrement, il faut ramener des enfants complètement ingérables sur les bancs des écoles, collèges et lycées et deuxièmement lutter contre les violences domestiques. Car même si les enseignants se sont mis à prodiguer «l’éducation par correspondance» pour tous, les écoliers des classes sociales déshéritées ont décroché au bout de seulement trois semaines de confinement et voici que s’annonce un échec retentissant de l’enseignement public et laïc. Pire encore, quand vient le soir dans le silence inhabituel des véhicules à essence à l'arrêt complet, dans les rues et les appartements régne une ambiance populaire d'entre deux guerres. Après les applaudissements aux fenêtres et aux balcons pour célébrer le personnel soignant, ont entend les couverts qui claquent au bord des assiettes, le bruit des conversations et  des beignes qui tombent sur les joues de nos chères petites têtes blondes et brunes un peu trop agitées. Oui, ça picole sec par derrière, comme aux bons vieux temps. Troisièmement, il faudrait urgemment remettre le peuple au travail car certains hommes et femmes commencent ainsi à trouver confortable le «chômage forcé».

Pire, de plus en plus de femmes, et pas seulement celles issues des communautés ethnico-religieuses défavorisées, seraient tentées de pratiquer le «TradWife», c’est à dire qu’elles revendiquent le bonheur de la femme au foyer traditionnel, le travail domestique, le mari et les mioches… Les écologistes commencent eux à apprécier le silence et l’air devenu enfin respirable. Moins d’affections respiratoires? C’est un comble. Le retour aux joies simples des années 50! Quoi, mais où va-t-on? Normalement, le "travail pour tous" décrit par le code du travail, l'industrie ou les syndicats est incompatible avec la famille, l’air pur et les petits oiseaux. La contemplation a fait place aux flashs d'information et à l'urgence de consommer.

Mais certains rêve déjà d'un renouveau. Même les corbeaux reprennent leurs aises dans les rues désertées par le trafic routier habituel. Bientôt, pour calmer nos ardeurs, une chape noire de pollution va nous retomber dessus comme un couvercle. Après la reprise attendue, les Français doivent s'attendre à une baisse de pouvoir d'achat suite au confinement prolongé, selon les industriels et les distributeurs. Qu’importe, on a acquis la certitude depuis 2008 que ce sont les banques et les grandes entreprises qui se verront renflouées en captant les milliards d’euros injectés et que c’est le «petit peuple» qui paiera ses errances avec du sang et des larmes. Vous parlez d’une guerre? j’y vois une faillite et une débâcle. Ah oui, merde in France.

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